Plusieurs localités du sud-est de la Turquie à majorité kurde sont depuis deux mois le théâtre d’une guerre à huis clos entre les rebelles kurdes armés et les forces spéciales.
Get Started for FREE
Sign up with Facebook Sign up with X
I don't have a Facebook or a X account
Your new post is loading...
|
Curated by Béatrice D.
Plongez dans ma revue de presse sur les médias pour nourrir votre réflexion sur l'évolution du journalisme. En prime, résumés pour ceux qui n'ont pas le temps de lire. Réactions bienvenues.
Idem pour la situation au Kurdistan. Other Topics
Béatrice D.
Mon CV, mon projet de livre sur le génocide kurde, des vidéos et des portraits en avant-première.
Le Kurdistan après le génocide
Hommage aux victimes du génocide kurde (182000 morts en 1988, bien plus depuis 1969) et analyse du miracle économique actuel
Les médias face à leur destin
Quel avenir pour les journalistes et les journaux? Quelle stratégie pour la presse face à la concurrence des réseaux sociaux?
|
POUR LIRE L'ARTICLE DU MONDE EN ENTIER, CLIQUEZ SUR LA PHOTO PUIS LE TITRE
Déclaration de Demirtas après le massacre de Cizrê, le mardi 9 février
« D’après nos informations, ils [les forces turques] ont tué tous les occupants du lieu (…). Puis ils ont dispersé les corps dans les rues et les ruines comme si les cadavres étaient déjà là », a assuré le politicien kurde dans un discours devant les députés de son parti de la Démocratie des peuples (HDP, gauche prokurde), troisième force politique du Parlement. Le gouvernement nie avoir visé des civils. «L’Etat turc lutte seulement contre les terroristes», avait assuré lundi le premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu.
Commentaire
Cet article du Monde, plein d'empathie vis-à-vis des Kurdes en général, apparait plutôt critique à l'égard du PKK, comme de l'Etat turc d'ailleurs, un Etat "revenu au modèle autoritaire et centralisé mis en place par Atatürk", écrit la journaliste Marie Jégo. Il donne l'impression d'une fuite en avant du Parti des Travailleurs du Kurdistan qui aurait bien voulu obtenir à Bashur l'autonomie que les Kurdes de Syrie ont obtenue au Rojava. Au lieu de ça, la situation s'enlise au Kurdistan de Turquie où l'armée turque ne s'embarrasse pas avec le CV des gens qui tombent sous ses balles. Civils et guérilleros sont les victimes d'une même politique anti-Kurdes, quand bien même Ankara promet de mettre 8 milliards d'euros sur la table pour reconstruire le Kurdistan une fois que l'armée aura "éradiqué le PKK".
Mais comment éradiquer l'envie de liberté? Comment éradiquer l'envie que sa culture et sa langue soient reconnues? Comment éradiquer le rêve de tout un peuple d'avoir son destin entre ses mains?
Aujourd'hui, les paroles de sagesse ne sont plus audibles. C'était l'un des objectifs d'Erdogan qui, en s'en prenant au PKK, a tout fait pour éliminer par ricochet le HDP; le parti pro-kurdes de Demirtas, son ennemi le plus dangereux car le seul capable de le faire tomber légalement, par la voie des urnes. Objectif presque 'atteint. La justice turque, bien peu crédible, étant chargée de terminer le travail.
Difficile d'êtres optimiste pour les Kurdes dans ces conditions, d'autant que l'Europe et les Etats-Unis laissent faire, plus préoccupés par le flot des réfugiés syriens qui frappent à leur porte que par les Kurdes qui meurent par dizaines toutes les semaines. Un aveuglement que les pays occidentaux risquent de payer au prix fort si l'on en croit les rumeurs sur les réseaux sociaux où certaines voix s'élèvent pour appeler les jeunes Kurdes de la diaspora à se radicaliser eux aussi.
Comment trouver l'espoir dans cette fuite en avant? Il n'y en a pas. La seule solution serait une pression des "alliés" de l'Otan sur Ankara, d'abord pour libérer Abdullah Ocalan, le leader historique du PKK, emprisonné depuis 1999. Puis pour laisser le HDP reprendre la main afin que la tension retombe au Kurdistan et que le processus de paix soit de nouveau au centre des discussions.
Le PKK et Erdogan sont allés trop loin dans leur entêtement. Si personne ne se met au milieu pour les arrêter, on peut s'attendre à de véritables massacres en Turquie.