Le Kurdistan après le génocide

Le nouveau Premier ministre a demandé une semaine pour pourvoir certains portefeuilles-clés, notamment ceux de la Défense et de l'Intérieur, postes qu'il occupera lui-même à titre intérimaire.

Extrait

Le secrétaire d'Etat John Kerry a reçu une délégation kurde (mercredi), et a eu un entretien téléphonique avec le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani.

M. Kerry a mis en avant le rôle de premier plan que doivent jouer les Kurdes dans la formation du nouveau gouvernement à Bagdad.

A quelques jours de la fin de négociations sur la formation d'un nouveau gouvernement, on ne sait toujours pas si l'UPK va faire partie de la majorité dans un gouvernement de coalition avec le PDK et le Gorran, ou s'il va entrer dans l'opposition. Pour mémoire, le Gorran avait réalisé un score historique lors des élections législatives fin septembre 2013, en devenant le deuxième parti kurde, derrière le PDK mais devant l'UPK qui gouvernait jusque là avec le PDK. Après des mois de négociations infructueuses, le président Massoud Barzani avait tapé du point sur la table il y a quelques jours en laissant dix jours aux partis pour se mettre d'accord... sous peine qu'il prononce la dissolution de la chambre des députés.

En arrivant deuxième des élections au Kurdistan irakien derrière le PDK, en septembre 2013, le Gorran a brouillé les cartes d'une entente rodée entre le PDK et l'UPK. Depuis, les trois parties majoritaires n'arrivent pas à s'entendre sur la composition du nouveau gouvernement. Les raisons en 5 points:

1- Le Ministère de l'Intérieur au centre d'un conflit entre le PDK, le Gorran et l'UPK. 

2- L'accord stratégique entre le PDK et l'UPK.

3- La partie d'échecs de l'Iran et de la Turquie.

4- Des conflits internes au PDK.

5- La crise de leadership à l'SUPK en l'absence du père Talabani malade.

L'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de M. Talabani a remporté 18 des 111 sièges au parlement régional.
Il arrive en troisième position après le parti d'opposition Goran (24 sièges), et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), que dirige le président régional Massoud Barzani (38 sièges).

Lors des dernières élections au Kurdistan en 2009, le PDK et l'UPK avaient présenté une liste commune qui avait remporté près de 70% des voix et 59 sièges. Goran (alors 3e) avait remporté 25 sièges, soit un de plus qu'à l'heure actuelle où il termine 2e.