ERBIL-Hewler, Kurdistan region 'Iraq',— The small, ancient religion of Zoroastrianism is being revived in Iraqi Kurdistan. Followers say locals should join
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Curated by Béatrice D.
Plongez dans ma revue de presse sur les médias pour nourrir votre réflexion sur l'évolution du journalisme. En prime, résumés pour ceux qui n'ont pas le temps de lire. Réactions bienvenues.
Idem pour la situation au Kurdistan. Other Topics
Béatrice D.
Mon CV, mon projet de livre sur le génocide kurde, des vidéos et des portraits en avant-première.
Le Kurdistan après le génocide
Hommage aux victimes du génocide kurde (182000 morts en 1988, bien plus depuis 1969) et analyse du miracle économique actuel
Les médias face à leur destin
Quel avenir pour les journalistes et les journaux? Quelle stratégie pour la presse face à la concurrence des réseaux sociaux?
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TRADUCTION DE L'ARTICLE DE NIQASH, REPRIS PAR EKURD DAILY : TO READ IT IN ENGLISH, CLICK THE TITLE
L'ancienne religion du zoroastrisme est en train de renaître dans le Kurdistan irakien. Ses adeptes disent les Kurdes devraient la joindre parce que c'est une croyance vraiment kurde. D'autres disent que sa résurgence est une réaction face à l'islam radical.
L'une des religions les plus confidentielles et les plus anciennes dans le monde connaît un renouveau dans la région semi-autonome du Kurdistan irakien. La religion a des racines kurdes profondes - elle a été fondée par Zoroastre, aussi connu comme Zarathoustra, qui est né dans le Kurdistan iranien (la partie kurde de l'Iran) et a comme livre sacré l'Avesta, qui a été écrit dans une langue ancienne dont la langue kurde est un dérivé. On estime qu'il y a environ 190.000 croyants dans le monde. Depuis que l'islam est devenu la religion dominante dans la région au VII ème siècle, le zoroastrisme avait plus ou moins disparu. Jusqu'à - très probablement - maintenant.
Pour la première fois depuis plus de mille ans, des habitants d'une partie rurale de la région de Slemani (Souleimaniyeh) ont procédé à une antique cérémonie le 1er mai. Ce jour-là, les adeptes ont mis une ceinture spéciale qui signifie qu'ils sont prêts à servir la religion et à observer ses principes. Cette cérémonie serait apparenté à un baptême dans la foi chrétienne.
Les nouveaux zoroastriens ont dit qu'ils vont organiser des cérémonies similaires ailleurs dans le Kurdistan irakien et ils ont également demandé l'autorisation de construire jusqu'à 12 temples à l'intérieur de la région autonome, qui a ses propre frontières, militaire et un Parlement.
Les zoroastriens se sont également rendus dans plusieurs ministères du Kurdistan irakien (KRG) et ils ont demandé que le zoroastrisme soit reconnu comme une religion officielle. Ils ont déjà leur propre hymne. De nombreux habitants assistent à des événements zoroastriens et répondre aux organisations zoroastriennes ou créent des pages sur les médias sociaux.
Le zoroastrisme: une nouvelle façon d'explorer la paix de l'esprit, l'harmonie et l'amour, mais aussi un culte "plus kurde"
Bien qu'il n'y ait pas de chiffres officiels sur le nombre de locaux kurdes effectivement tournés vers cette religion, il y a beaucoup de discussions à ce sujet. Et ceux qui sont déjà Zoroastriens croient que, dès que les habitants en apprendront d'avantage sur cette religion, leur nombre augmentera. Ils semblent aussi vendre l'idée du zoroastrisme en disant que ce culte est en quelque sorte "plus kurde" que d'autres religions - certainement une idée séduisante dans une région où de nombreux habitants se soucient plus de leur identité ethnique que des divisions religieuses.
Ainsi, voici ce que Dara Aziz, un fidèle, a dit à niqash.org: «J'espère vraiment que nos temples ouvriront bientôt afin que nous puissions revenir à notre religion authentique.».
"Cette religion restaure la vraie culture et la religion du peuple kurde», selon Luqman al-Haj Karim, un haut représentant du zoroastrisme à la tête de l'organisation zoroastrienne, Zand, qui croit que son système de croyance est plus "kurde" que la plupart . "Son renouveau est une partie d'une révolution culturelle, qui donne aux gens de nouvelles façons d'explorer la paix de l'esprit, l'harmonie et l'amour», insiste-t-il.
Une réaction des Kurdes libéraux ou nationalistes face à l'islam inhumain de Daesh
En fait, les Zoroastriens croient que les forces du bien et du mal sont continuellement en difficulté (ou en conflit) dans le monde - raison pour laquelle de nombreuses personnes soupçonnent aussi que ce renouveau religieux a plus à voir avec la crise sécuritaire causée par le groupe extrémiste connu sous le nom d'État islamique, ainsi qu'avec l'approfondissement des divisions sectaires et ethniques en Irak, qu'avec tous les besoins exprimés par la population locale de croire en quelque chose.
"Les habitants du Kurdistan ne savent plus quelle doctrine ou quelle fatwa ils devraient croire dans le mouvement islamique", estime Mariwan Naqshbandi, le porte-parole pour le ministère du Kurdistan irakien des Affaires religieuses, en réponse à une question posée par Niqash. Il dit que l'intérêt pour le zoroastrisme est le symptôme des désaccords au sein de l'islam, de l'instabilité religieuse dans la région kurde irakienne, ainsi que dans le pays dans son ensemble.
"Pour de nombreux Kurdes plus libéraux ou plus nationalistes, les devises utilisées par les zoroastriens semblent modérée et réalistes», explique Naqshbandi. "Il y a beaucoup de gens ici qui sont très en colère avec le groupe Etat islamique car il est inhumain."
Les zoroastriens soutenus par le KRG conformément à la liberté religieuse inscrite dans la loi kurde
Mariwan Naqshbandi a également confirmé que son ministère aiderait les zoroastriens à atteindre leurs objectifs. Le droit à la liberté de religion et de culte a été inscrit dans la loi kurde et Naqshbandi a dit que les zoroastriens seraient représentés dans ses bureaux.
Le chef zoroastrienne al-Karim n'est pas si sûr que ce soit l'extrémisme de l'État islamique, ou EI, qui est en train de changer la façon dont les habitants pensent la religion. "Le peuple du Kurdistan souffre d'un effondrement de la culture qui empêche effectivement le changement", soutient-il. "Il est illogique de connecter le zoroastrisme avec le groupe EI. Nous encourageons tout simplement une nouvelle façon de penser, pour avoir une vie meilleure, tel que nous l'a enseigné Zoroastre. "
Sur les médias sociaux locaux, il a eu beaucoup de discussions sur ce sujet. Une des questions les plus courantes est la suivante: Est-ce que les Kurdes abandonneront l'islam totalement en faveur d'autres croyances?
"Nous ne voulons pas être un substitut à toute autre religion», répond al-Karim. "Nous voulons tout simplement répondre aux besoins de la société."
"L'Islam dit : il n'y a pas de contrainte en religion" rappelle un député de l'Union islamique du Kurdistan irakien
Cependant, même si al-Karim ne l'admet pas, c'est clair pour tout le monde. Se convertir au zoroastrisme signifierait l'abandon de l'Islam. Mais même ceux qui veulent revêtir la "ceinture" zoroastrienne sont bien loin de dénigrer tout autre système de croyance. C'est peut être la raison pour laquelle, jusqu'à présent, le clergé et les politiciens islamiques n'ont pas critiqué ouvertement les zoroastriens.
Comme un politicien local, Haji Karwan, un député de l'Union islamique du Kurdistan irakien, le dit à Niqash, il ne pense pas que beaucoup de gens se sont effectivement convertis au zoroastrisme de toute façon. Il pense également que ceux qui promeuvent cette religion sont rares et isolés. "Mais bien sûr, les gens sont libres de choisir, quelle que soit la religion qu'ils veulent pratiquer," assure Haji Karwan à Niqash. "L'Islam dit il n'y a pas de contrainte en religion."
D'autre part, Haji Karwan est en désaccord avec l'idée selon laquelle toute la religion - et encore moins le zoroastrisme - est spécifiquement «kurde» par nature. La religion est venue à l'humanité dans son ensemble, et non pas par un quelconque groupe ethnique spécifique, soutient-il.
COMMENTAIRE
Article très intéressant sur la résurgence d'une vieille religion qui a quelques points communs avec la religion des Yézidis, et en premier lieu l'usage de la langue kurde. Les crimes incommensurables commis au nom d'un islam dévoyé par Daesh semblent en train de faire bouger les lignes, en particulier chez les Kurdes libéraux et/ou nationalistes. Même musulmans, ces derniers peuvent se sentir mal à l'aise de prier en arabe, la langue des anciens colons et de ceux qui ont commis bon nombre de génocides contre le peuple kurde au fil des siècles. On sait en outre que les Kurdes ont majoritairement tendance à afficher leur "kurdité" avant leur religion, raison pour laquelle les yézidis, les juifs (pour la plupart partis en Israël en 1948) et les chrétiens peuvent pratiquer leur religion sans problème au Kurdistan. J'en veux pour preuve plusieurs articles ou diaporamas publiés par Le Phénix kurde depuis juin 2013: