Le Kurdistan après le génocide

Extrait

«Selon un bilan officiel, "18 terroristes ont été tués à Sur" pendant les douze premiers jours du couvre-feu. Ce n’est pas vrai, car il n’y a ni nom, ni photo, ni corps de ces soi-disant terroristes. Nous savons qu’en tout, 23 civils, dont 5 enfants et 8 femmes, ont été tués par balles depuis le début du couvre-feu..."

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Complément d'informations à l'article publié par Géopolis

A Istanbul, environ 500 personnes ont manifesté pour rendre hommage à Tahir Elçi, célèbre bâtonnier de l'ordre des avocats de Diyarbakir, qui a été assassiné le samedi 28 novembre 2015... à Diyarbakir, alors qu'il venait de tenir une conférence de presse. Les canons à eau de la police ont dispersé le rassemblement pour Tahir Elçi, tué ce matin.

Le Parti démocratique des peuples (HDP) a dénoncé “un assassinat programmé qui vise le combat pour le droit et la justice”. Tahir Elçi était poursuivi par la justice turque pour avoir dit à la télévision que le PKK n'était pas une organisation terroriste.

L’agence de presse pro gouvernementale Anatolie a, quant à elle, attribué l’attaque contre la bâtonnier de Diyarbakir au PKK.

Selon le rapport d'autopsie: "une balle tirée dans la nuque et qui ressort au dessus de l'œil gauche."

La fuite de deux hommes présentés comme les tueurs a été filmée par un témoin, tandis que d'autres personnes accusent les policiers sur place d'avoir tué l'avocat kurde.

Le frère du bâtonnier tué affirme: "Ce qui est sûr, c'est que mon frère a été assassiné par l'Etat."

Pour lire l'article en entier et voir la vidéo des tirs qui ont entrainé la mort de Tahir Elçi, cliquez sur le titre.

Extraits du reportage du Monde

> Au bureau de vote de l’école Yavuz Sultan Selim, on constate une nette baisse de la participation à la mi-journée. « A cause des violences qui ont lieu, les gens ont peur de venir voter à Sur, ils craignent que le vote dégénère à nouveau », analyse Mehmet, un assesseur.

> Pour Feleknaz Ucan, ancienne membre turco-allemande du Parlement européen, aujourd’hui députée HDP, la présence des forces spéciales dans l’enceinte des écoles de ce quartier sensible en ce dimanche d’élection est une grave atteinte au bon déroulement du scrutin : « Il ne peut pas y avoir de vote démocratique quand des hommes armés sont présents près des bureaux de vote. C’est une mesure d’intimidation de la part du pouvoir. » 

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Bilan : Des sources hospitalières ont évoqué le chiffre de 133 blessés, dont 25 dans un état jugé extrêmement sérieux.

Réaction de la foule : Cet incident, le plus grave survenu depuis le début d'une campagne législative tendue et émaillée de violences, a provoqué une violente réaction des militants du HDP, qui ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre chargées d'assurer la sécurité de la réunion. La police est intervenue avec du gaz lacrymogène et des canons à eau pour les disperser.

Réaction de Demirtas : «Ils (nos adversaires) veulent créer la panique et le chaos (...), la paix l'emportera», a-t-il également écrit sur son compte Twitter.

Après un voyage de 2 semaines au Kurdistan turc, 4 étudiants exposent les photographies prises lors de leur séjour, afin de faire découvrir (ou redécouvrir) aux étudiants, enseignants et personnels de l’université, ce pays, par "l’image". Vernissage le 22 mai 1014.

Un représentant du maire de la ville kurde de Diyarbakir, qui accueille l'exposition au sud-est de la Turquie, a évoqué "la tragédie vécue il y a 99 ans sur ces terres". "Les Kurdes ont subi le même sort. Des pillages, des génocides, de grands massacres ont été vécus." Christian Varoujan Artin, l'animateur de l'association marseillaise Aram sur la mémoire arménienne qui organise l'exposition observe que, à Diyarbakir, " les Kurdes sont, eux, à 90% convaincus que le génocide arménien est une réalité" , et il précise qu'il reçoit "des demandes de pardon des Kurdes qui... disent tous que c'est une faute qu'ils ne savent pas comment expier, et se confondent en excuses".

L'espoir que les élections municipales fassent avancer les choses est bien présent. Mais la conclusion de l'article l'est moins: "La Turquie est confrontée au problème kurde depuis des décennies", note Rustem Erkan, professeur de sociologie à l'université Dicle de Diyarbakir, "il faudra bien encore vingt ans pour que les choses se normalisent".

Extrait:«Özgür Önderlik Özgür Kürdistan !» (“Un leader libre, un Kurdistan libre !”). Affiches et slogans fleurissent à Diyarbakir (Amed en kurde) à l'occasion de la campagne électorale.Le BDP a inventé le concept de «co-maire». Ce duo homme/femme ou femme/homme n'a pu être mis en place partout, notamment en milieu rural. Mais ce qui est sûr, c'est qu'à Diyarbakir, une femme sera en duo avec l'ancien maire de Yenisehir. Il s'agit de Gültan Kışanak.

Le site Amitiés kurdes de Bretagne jette un regard critique sur la visite de Massoud Barzani, le président du Kurdistan irakien, à Diyarbakir, visite effectuée il y a 3 semaines. Cet article intervient par ailleurs alors qu'il vient d'y avoir des affrontements dans la capitale du Kurdistan de Turquie, entre des Kurdes et la police. 

"Cette rencontre très médiatisée entre deux faux amis, mais alliés objectifs quant il s'agit de faire des affaires, était digne d'une comédie de boulevard", selon André Métayer, les responsables du BDP, notamment ceux de Diyarbakir, étant restés ostensiblement à l'écart le 16 novembre 2013.

Dans ces conditions, on comprend que le premier Congrès national Kurde, que Massoud Barzani doit accueillir à Erbil au Kurdistan-sud, ait été reporté sine die.

Une manifestation à laquelle participaient 1000 Kurdes a dégénéré à  Diyarbakir. La police anti émeute a attaqué. Ces affrontement surviennent une quinzaine de jours après la venue de Massoud Barzani, le président du Kurdistan irakien, venu proner la paix dans la capitale du Kurdistan de Turquie. 

Entre temps, Erdogan, le Premier ministre turc, a annoncé un projet de loi visant à donner de nouveaux droits aux Kurdes. Mais les mesures, toutes symboliques qu'elles soient, ont été jugées insuffisantes par une majorité de Kurdes. 

 

Lire aussi cet article de Romandie : http://www.romandie.com/news/n/_Turquie_Heurts_entre_la_police_et_les_manifestants_tension_vive_dans_les_zones_kurdes39081220131430.asp

Massoud Barzani est très respecté par la minorité kurde de Turquie et c'est justement ce poids politique que convoite Ankara. Le gouvernement turc veut ainsi démontrer que sa volonté, sa détermination d’en finir avec le conflit kurde est bien réelle, raison pour laquelle le président kurde a été reçu en grandes pompes, ce samedi, à Diyarbakir, une ville symbolique car considérée par les Kurdes de Turquie comme leur capitale.

Zahit Ciftkuran, chef de l’association cultuelle de Diyarbékir, a demandé pardon pour le génocide arménien : “ Aujourd’hui, nous devons payer pour ce que nos grands-parents ont fait “.

Les Kurdes donnent l'exemple pour la reconnaissance du génocide arménien. Les Arabes feront-ils de même pour la reconnaissance du génocide kurde?