Le 8 mars 2024, nos ministres s’engagent à augmenter massivement la part de bâtiments quasi nuls en émissions de gaz à effet de serre (Déclaration de Chaillot). Le même jour, ils encouragent les gestes simples, même dans les passoires thermiques. L’obligation de DPE avant tout parcours de travaux disparaît, alors qu’elle venait d’être créée. On comprend l’intérêt de ce rétropédalage MaPrimeRénov’ pour la filière du bâtiment, mais les ménages et la planète risquent d’être les grands perdants.
Les cafouillages du gouvernement dans les aides à la rénovation sont symptomatiques de l'incapacité de celui-ci à faire face aux enjeux environnementaux. L'article de Quotidiag en illustre bien le contexte.
Cessons ces rétropédalages. L'Europe nous a donné un cap, suivons le clairement jusqu'en 2030, car céder aux lobbys ne fait n'y avancer la cause ni se projeter chacune des forces vives pour s'adapter !
Essayons d'avoir une vision plus systémique des enjeux avec une politique qui ne répond pas à des sollicitations corporatistes de court terme mais dans une optique prospective d'intérêt général.
Et surtout mesdames messieurs les gouvernants, anticipez pour nous préparer à ces enjeux. Ce n'est pas dans le fait accompli qu'on peut accepter la contrainte.
Le casse-tête. Comment concilier l’urgence écologique avec la crise du logement? Comment rénover le parc français sans peser sur l’offre locative? Sur France Inter, le nouveau ministre du Logement, Patrice Vergriete dit y travailler. Dans l’urgence, une des solutions pourrait consister à repêcher les logements G grâce des petits travaux pour les faire passer en F. C’est sans doute moins ambitieux, mais ça permettrait de gagner du temps.
Reculer pour mieux sauter (dans le vide) ! Cela fait des mois que de nombreux acteurs de l'immobilier, et moi même, disons ici qu'on va avoir un problème avec les copros classées en passoire thermique, faute de temps et de moyens pour réaliser les bons travaux.
La solution pour le nouveau ministre du logement : réaliser de petits travaux pour remonter la classe DPE d'un ou deux points !
Pourquoi pas ? Mais on peut s'interroger sur plusieurs points :
- quels sont les travaux à privilégier ?
- quel financement pour ces travaux ?
- ces travaux ne vont-ils pas générer des pathologies ?
- quelle sera la suite à donner à ces travaux ?
Le casse-tête de ces rénovations est loin d'être résolu !!
Le Gouvernement va débloquer 300 millions d'euros supplémentaires dès 2024 pour accompagner les ménages dans leurs rénovations énergétiques, notamment le remplacement des chaudières fioul et gaz.
300 millions d'euros supplémentaires pour MaPrimeRenov. Très bien !
Sachant que le budget actuel est de 3 Mds €, avec une prime de 5000€ par ménage, on ne va pas loin. Si on consacrait 100% du budget aux chaudières gaz (ce qui est évidemment impertinent), cela permettrait la transformation de 65 000 chaudières gaz par an. Il faudrait alors 20 ans pour rénover toutes ces chaudières.
Encore faudrait-il que la production électrique suive pour alimenter toutes ces PAC !
Comme le dit l'AIE (Agence Internationale de l'Energie), dans son dernier rapport, il ne suffit pas de jouer sur la consommation d'énergie, il faut aussi travailler sur l'efficacité énergétique. Et on a pris beaucoup de retard en France, notamment avec ces rénovations mono-gestes dont l'efficacité a été à plusieurs reprises contestée !
La chaleur est précieuse l'hiver… mais la quête principale des occupants c'est avant tout le confort !
On considère que la chaleur des l'air est ce qui prime, et pourtant, aussi influente qu'elle soit, elle n'est pas prépondérante. La température de surface des éléments et leur capacité à émettre des rayonnements infrarouge, l'effusivité, sont plus importantes.
Plus une surface est chaude et plus ses composants sont dotés d'une bonne effusivité (cela peut être contre-intuitif : plus sa valeur est basse, meilleure elle est), plus elle émet une partie de la chaleur captée par arrêt du rayonnement. Pour les murs, ce sont les parements qui jouent ce rôle.
Pour que les parement émettent beaucoup, il est souhaitable qu'ils soient chauds, il est don nécessaire de conserver la chaleur vers la face d'où elle est arrivée, ceci s'appelle la diffusivité. Elle est assurée par des correcteurs thermiques.
Ces deux composantes de la face intérieure des murs extérieurs, bien combinées, bien choisies, peuvent contribuer à un haut niveau de confort ressenti et donc… répondre à la quête principale des occupants : vivre dans le confort.
Ce résultat peut être atteint avec des matériaux simples, mis en œuvre facilement, en faible, épaisseur, ils sont souvent disponibles localement, durables et sans impact sur l'environnement ou le climat, ils sont totalement recyclables naturellement ! Pourquoi faire cher et compliqué si on peut faire simple et peu coûteux !
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ 🏡 Pour aller plus loin 🏡 ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ Confort thermique - Habitat sain - Rénovation écologique
// Qu’est-ce qu’un habitologue ? Avant tous travaux sur un bâti, il faudrait vérifier les besoins, les contraintes, la compatibilité entre ceux-ci et l’habitat ainsi que l’atteinte véritable des objectifs de l’habitant.
Comme pour notre santé nous consultons d’abord un médecin généraliste, nous devrions, pour nos habitats, consulter un généraliste : l’habitologue !
Les clés de son auscultation sont : le type d’habitat, les matériaux utilisés, les techniques de construction, les types de systèmes dont il est pourvu (chauffage, ventilation, gestion de l’eau dans le bâti et dans l’habitat…), l'état de vétusté…
Ces clés prises en compte, il s’enquiert du mode d’exploitation de l’habitat : - quelles sont les habitudes de vie des occupants ? - quelles sont leurs aspirations ?
Il fait le point de toutes ces données, contrôle si les aspirations des occupants sont compatibles aux possibilités du bâti, il diagnostique les pathologies ou risques de pathologie du bâti et transmet le résultat de son analyse aux occupants.
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ 🏡 Qui suis-je ? 🏡 ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
// Claude Lefrançois, alias Papy Claude Après 40 ans d’activités dans le bâtiment, dont 20 ans au service du bâti écologique, j’ai éprouvé le besoin de transmettre le savoir et l’expérience accumulés. Auteur chez Terre Vivante et animateur de la chaîne Youtube “Papy Claude”, je me consacre désormais à cette transmission via la constitution d’un réseau de professionnels : les habitologues.
L’objectif de ce réseau est de permettre aux habitants d’atteindre leurs objectifs : atteindre le confort en réduisant significativement et réellement leur empreinte (émission de Gaz à effet de serre, utilisation de ressources…), respect du coupe habitant/habitat (pérennité de l’habitat, budget…)
Ancien artisan, ancien maître d’œuvre, ancien constructeur MOB (Maison Ossature Bois), titulaire d’un brevet de principe constructif de MOB en kit, formateur en construction et isolation écologique, auteur d’articles...
#videodusamedi | Comme à son habitude Claude Lefrançois, alias Papy Claude, nous explique en détail pourquoi et comment travailler son confort thermique.
Le cas : un gîte déjà existant repris par un jeune couple, mais handicapé par des équipements, des finitions, un traitement thermique et énergétique d'un autre temps, avec une part belle laissée par les anciens propriétaires au ciment Portland et autres matériaux. Ce cas est symptomatique d'une situation qui fait suite à de mauvais choix par le passé sur le bâti.
Il est aussi la preuve que les solutions de type #slowheat n'auraient malheureusement qu'un effet court-termiste sur ce type de problématique, sans régler les problèmes de fonds (et notamment d'humidité), liés à une mauvaise connaissance des principes du confort thermique.
Si vouloir s'intéresser uniquement à l'usager pour permettre de gagner en efficacité énergétique, est trop souvent un mauvais calcul à moyen/long terme, c'est parce qu'on ne prend ni en compte les sources des problèmes, ni les nombreux usages que peuvent avoir un habitat. Avec le risque de laisser se développer des risques sanitaires. #renovationenergetique #confortthermique #renovationpertinente
Ce n’est pas la première fois que la Fnaim alerte les pouvoirs publics sur l’impossibilité à tenir les échéances de rénovation tel qu’elles ont été décidées aujourd’hui. Lors de sa conférence de rentrée, mercredi, Loïc Cantin, le nouveau boss de la fédération, en a remis une couche. Dans les conditions actuelles, le calendrier est “intenable, insoutenable”.
Le ministère du Logement vient d'annoncer le lancement du couplage entre l'éco-prêt à taux zéro et MaPrimeRénov', afin de financer les restes à charge de rénovation énergétique. Le Gouvernement souhaite continuer de renforcer sa politique en faveur de la rénovation de l'habitat. Le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, vient d'annoncer ce jeudi 17 novembre 2022 que l'État allait lancer le couplage de l'éco-prêt à taux zéro au dispositif MaPrimeRénov' (MPR). "Nous allons mettre en place l'éco-prêt à taux zéro" pour financer les restes à charge, a ainsi affirmé Olivier Klein chez nos confrères de RTL. "Des banques avec qui on travaille depuis plusieurs mois sont en capacité de le proposer", a-t-il ajouté, citant la Caisse d'épargne et la Banque populaire
Est-ce que suffira à faire basculer les propriétaires (notamment les plus modestes) dans la rénovation énergétique de leur bien ?
Espérons-le ! Il faudrait maintenant que les professionnels soient prêts à réaliser des rénovations vraiment pertinentes, au sens écologique du terme.
Que cela ne serve pas à enrichir les industriels de la pétro-chimie, des laines minérales, des PAC japonaises ou coréennes, entre autres, dont l'impact environnemental (et pas que carbone) n'a que peu d'intérêt !
Ce n’est plus un secret pour personne : stopper les pertes de chaleur par le toit est une priorité. En effet, l’air en se chargeant de calories s’allège et monte naturellement. Faire sciemment le choix de ne pas isoler votre toiture serait donc un comble ! Attention toutefois à ne pas confondre économies d’énergie et confort thermique. D’ailleurs, pourquoi devriez-vous choisir entre les 2 ? Pour les combles de votre maison ancienne, Build Green vous explique pourquoi et comment les isoler de manière plus écologique ! (...)
Isoler thermiquement les combles d'un bâti ancien est, dans la plupart des cas, la solution la plus pertinente pour gagner en efficacité énergétique. Ce dossier vous explique les mécanismes du confort thermique et vous donne les solutions pour l'atteindre de façon écologique et durable ...
Le gouvernement souhaite profiter du plan de relance pour amplifier la rénovation énergétique des logements et réduire le nombre de passoires thermiques. Pour cela, il mise sur l’élargissement de MaPrimeRénov’ à tous les foyers mais aussi sur les Certificats d’économies d’énergie. Les aides sont incitatives. Sauf que les démarches relèvent du parcours du combattant. À l’arrivée parfois, de lourdes désillusions.
Les propriétaires entreprenant des travaux de rénovation disposent, sous certaines conditions, d’un sursis de quelques jours pour profiter d’une TVA à taux réduit.
Sous la pression des artisans du bâtiment, le gouvernement vient d’octroyer un délai supplémentaire d’un mois aux propriétaires pour profiter du taux réduit de TVA à 7% sur les travaux de rénovation.
Pour mémoire, l’exécutif avait initialement prévu que seuls les travaux ayant fait l’objet du versement d’un acompte minimum de 30% avant le 31 décembre 2013, puis facturés au plus tard au 28 février et encaissés au 14 mars pourraient bénéficier de ce taux réduit. Pour tous les autres chantiers, la TVA est, en effet, passée à 10% depuis le 1er janvier.
Sauf qu’en raison des intempéries de ce début d’année, nombre de chantiers n’ont pu être achevés dans les délais impartis. Pour tenir compte de ces retards, Bercy a donc publié une instruction fiscale repoussant les dates butoirs donnant droit à la TVA à 7% : c’est-à-dire au 31 mars pour la facturation et au 14 avril pour l’encaissement.
RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE. Les deux organisations professionnelles représentant le secteur du bâtiment ont été reçues au ministère, ce 15 février 2024, afin de définir des pistes de ... #BatiActu
On a l'impression que les organisations professionnelles prennent le problème à l'envers ! Les MAR (MonAccompagnateurRénov') sont indispensables pour justement arrêter l’hémorragie de faire n'importe quoi en rénovation énergétique. Il faut donc mettre le paquet sur la formation et la validation de ces MAR.
Et concernant le RGE, ce n'est pas la formation des entreprises le problème, mais le contrôle des chantiers. Donc, là aussi il faut travailler sur la formation des contrôleurs, car de ce côté, il semblerait qu'il y a encore beaucoup de carences !
Les syndics de copropriété apparaissent comme l’une des clés de voûte des projets de rénovation énergétique dans l’habitat collectif, pouvant outre l’information des copropriétaires et la mobilisation de toutes les parties prenantes, prendre en charge la réalisation d’un audit énergétique, la définition d’un plan de financement et la recherche des aides disponibles ou encore le suivi des travaux.
Cette étude ne va pas faire plaisir à certains. Si le syndic de copro pourrait sembler légitime comme interlocuteur privilégier pour sensibiliser et lancer la dynamique de la rénovation énergétique, sont-ils suffisamment formés et informés pour répondre aux interrogations des propriétaires ?
Interdiction de louer une passoire en G dès 2025, en F en 2028. Le calendrier semble étriqué. Et c'est un peu plus vrai encore lorsqu'on met les chiffres en face des objectifs. Cinq chiffres clés qui montrent combien ce chantier est terriblement ambitieux.
Le constat est là : il va être compliqué de tenir les engagements fixés de rénovation énergétique du parc immobilier français. Surtout que les gouvernements successifs ont mis la charrue avant les bœufs depuis le début, en cherchant des solutions à tout prix (même celui d'être plus émissif de CO2 qu'avant) sur une base erronée du diagnostic du marché.
Or, d'après cette étude de l'Onre, la problématique se concentre sur le parc locatif en copropriété, où les difficultés rencontrées sont nombreuses. Alors que faire ?
Mettre des PAC réversibles partout ?
Concentrer les moyens sur ces logements ?
Revoir les DPE de l'habitat ancien pour faire des rénovations plus adaptées ?
Les notions de base du confort thermique Isoler la construction est souvent le Saint Graal pour réduire les consommations énergétiques de son habitat. Mais est-ce suffisant pour atteindre le confort thermique idéal ? Quels sont les éléments à prendre en compte pour comprendre la notion de confort thermique ? On vous dit tout dans cette série d’articles dédiée à l’isolation.
Avant de construire et surtout de rénover un habitat, il est important de bien comprendre la notion de "confort thermique". Nous voulions revenir sur cet élément essentiel qui va conditionner la stratégie correction thermique. En effet, si certains pensent qu'il n'est pas utile d'isoler pour faire des économies d'énergie (comme le mouvement #slowheat), nous vous détaillons ici pourquoi et comment le confort thermique est important non seulement pour l'occupant mais surtout pour le bâti qui, lui, doit se pérenniser bien au-delà de la vie d'un habitant !
Et pour cela, nous avons découpé ce (gros) dossier en 3 parties :
� les notions de base du confort thermique
� les critères techniques pour atteindre un bon confort thermique
� les astuces pour atteindre un bon confort thermique
Ce dossier commence donc par "les notions" ci-dessous, puis vous trouverez les liens à suivre dans les articles ...
Miser les efforts sur la rénovation des passoires thermiques (DPE F & G) est évidemment la stratégie à adopter, car ils représentent 25% des émissions de GES.
Et le gouvernement a donc raison d'imposer progressivement la rénovation de ces logements à la location, puisqu'ils vont majoritairement se retrouver sur le marché immobilier à des prix "raisonnables".
L'autre argument, invoqué dans cet article, est celui de la santé et du bien être que représente ce type de rénovation. Cela éviterait notamment plus de 2000 morts par an et économiserait 10 Mds € à la sécurité sociale.
Maintenant, ne nous trompons pas sur le type de rénovation à effectuer. Si on mise notamment tout sur le chauffage (avec des PAC), on voit bien avec les problèmes de production électrique que nous avons, et aurons encore pour plusieurs années, et donc que le chauffage électrique sans rénovation thermique efficace ne fait qu'amplifier le problème.
Que faire alors ? Pour chaque rénovation trouver le juste équilibre entre efficacité thermique et consommation d'énergie, c'est de la rénovation pertinente. Mais cela demande une très bonne connaissance du bâti (analyse mais surtout recommandations). Or aujourd'hui peu de professionnels ont ce background. Pas simple ! #renovationenergetique #renovationpertinente
Si la mise en place de France Rénov' ouvre des perspectives pour une amélioration de l'accompagnement aux travaux de rénovation énergétique, d'après Thierry Rieser, ingénieur et membre de l’association négaWatt, cela reste "une vraie usine à gaz".
Et après avoir vu quelques replays des rencontres nationales France rénov', je pense qu'on n'a pas fini de voir des guerres de clochers, notamment avec l'accompagnateur rénov'.
Une mission qui pose problème puisqu'elle est payée à l'acte, et donc incompatible avec la mission de service public des agences France rénov' ! Or il me semble que cette mission ne devrait pas leur être confier, pour se concentrer :
- sur la validation des audits énergétiques (car aujourd'hui cela ne fait pas pas parti de la procédure !)
- sur sa mission de constitution des dossiers d'aides (lourd travail)
- sur le suivi du dossier jusqu'à la fin des travaux
Laissons l'audit énergétique à des professionnels de terrain qui pourront prendre le temps de l'analyse et des recommandations adaptées. Et surtout, comment peut-ont donner les clés à la fois aux prescripteurs et financeurs, un non-sens stratégique !
La politique de rénovation énergétique du gouvernement était déjà chaotique et insuffisante. Voilà qu’au 1e mai, une nouvelle mesure diminue encore l’aide aux travaux. Premières victimes : les ménages les plus pauvres.
Le gouvernement promettait un « big-bang » des aides à la rénovation. Depuis un an, on assiste surtout à des coups de massue dans un système déjà peu solide. La façade semblait belle : 650 000 rénovations en 2021 grâce à France Rénov’, le service public de la rénovation. Mais à regarder de plus près les résultats présentés en février par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), deux tiers de ces 650 000 « rénovations » sont en fait des changements du mode de chauffage, tandis que moins d’un quart des opérations ont entraîné des travaux d’isolation. Or « installer une pompe à chaleur ou un poêle à granulés n’a pas d’intérêt si son logement reste mal isolé », dit à Reporterre Isabelle Gasquet, responsable de projet efficacité énergétique au sein du Réseau pour la transition énergétique (Cler). Pire : les seules données qualitatives publiques recensent 60 000 rénovations globales, moins de un sur dix.
Encore une fois, que ce soit un particulier ou une entreprise, il lui est difficile de se projeter dans un projet de rénovation énergétique, tant les changements de politiques de financements sont nombreux.
On peut aussi s'interroger sur ce choix stratégique de privilégier le changement de modes de chauffage (pour faire face à la crise énergétique à venir, car on est qu'au début), alors qu'il serait beaucoup pertinent de travailler sur l'enveloppe du bâti : isolation, étanchéité, menuiserie, ventilation !
A jouer les pompiers, avec cette vision court-termiste, on soigne le mal par les branches au lieu de s'attaquer à la racine.
Les prestations des artisans RGE, label obligatoire pour bénéficier d'aides publiques, ne sont pas d'une qualité suffisante pour que les consommateurs puissent réaliser des travaux de rénovation énergétique "en toute confiance", estime l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.
Menuiserie active, la fenêtre Climawin intègre un système de ventilation permettant d’améliorer le confort thermique. Cette technologie qui permet d’atténuer l’impact négatif de la ventilation sur le bilan énergétique pourrait révolutionner le marché de la rénovation énergétique.
Développé dans le cadre d'un projet de recherche financé par l'Union européenne, fruit d'un partenariat entre l'agence d'architecture irlandaise Solearth Ecological Architecture, les fabricants de menuiseries Rauh Fensterbau (Allemagne) et Horn Vinduer (Danemark) ainsi que l'institut Fraunhofer (Allemagne), l'université d'Aalborg (Danemark) et l'université de Minho (Portugal), la technologie Climawin repose sur un système de clapet installé dans le dormant, en partie haute du châssis.
Le système électronique et wifi permettant aux différentes sondes de piloter le clapet est alimenté par des modules photovoltaïques de quelques cm². Ainsi l'installation d'une fenêtre Climawin ne nécessite pas d'établir un raccordement aux installations électriques.
En période froide, lorsque l'écart de températures mesurées de part et d'autre de la menuiserie est important, le clapet se positionne de manière à guider l'air circulant dans la fenêtre vers l'intérieur. Lors de son ascension entre les vitrages, il monte en température et arrive donc préchauffé dans le bâtiment. Ce flux d'air peut également amoindrir le phénomène de paroi froide.
En période chaude, un store à lames orientables inséré dans la menuiserie descend; et le clapet s'oriente de manière à ce que le flux d'air circulant dans la menuiserie soit renvoyé vers l'extérieur. Le flux d'air doit permettre dans ce cas de freiner la montée en température des vitrages et ainsi limiter la pénétration de calories dans le bâtiment. Egalement connecté à un détecteur de CO2, le clapet peut s'ouvrir dans les deux sens, la menuiserie assure alors le renouvellement d'air intérieur d'une pièce trop confinée.
Une menuiserie qui se la joue ventilation double flux
Cette technologie est pensée pour le marché de la réhabilitation car tout en améliorant les performances thermiques des menuiseries, elle permet d'atténuer l'impact négatif de la ventilation sur le bilan énergétique (du fait de l'arrivée d'air froid), sans avoir à mettre en place un système double flux avec récupérateur de chaleur. A l'heure du plan de rénovation énergétique massive annoncée par le Président français, les maîtres d'œuvre hexagonaux devraient y être sensibles.
Christophe Bieber, directeur technique au sein du fabricant alsacien de menuiseries du même nom, réputé pour la performance de ses triples vitrages, souligne que des solutions existent déjà. « Nous proposons des menuiseries avec store intégré et relié au système domotique et, nous associons également à nos menuiseries une grille de ventilation équipé d'un petit échangeur thermique (dont le rendement se situe à 50%) développé par fabricant de menuiseries belge Renson », explique ce dernier. La différence de mise en œuvre en Allemagne (pose en tableau contre pose en applique chez nous) pourrait selon lui contrarier la diffusion de cette nouvelle fenêtre active sur nos chantiers. Reste également à connaître le surinvestissement qu'elle engendrera par rapport aux menuiseries affichant un Uw (isolation thermique) semblable.
Un consortium européen de PME à la conquête du monde
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![[Dossier] Isolation : comment atteindre le bon confort thermique ? (1/3) | Immobilier | Scoop.it](https://img.scoop.it/S0c3I_lVqBTzV94ThF98Pzl72eJkfbmt4t8yenImKBVvK0kTmF0xjctABnaLJIm9)
Les cafouillages du gouvernement dans les aides à la rénovation sont symptomatiques de l'incapacité de celui-ci à faire face aux enjeux environnementaux. L'article de Quotidiag en illustre bien le contexte.
Cessons ces rétropédalages. L'Europe nous a donné un cap, suivons le clairement jusqu'en 2030, car céder aux lobbys ne fait n'y avancer la cause ni se projeter chacune des forces vives pour s'adapter !
Essayons d'avoir une vision plus systémique des enjeux avec une politique qui ne répond pas à des sollicitations corporatistes de court terme mais dans une optique prospective d'intérêt général.
Et surtout mesdames messieurs les gouvernants, anticipez pour nous préparer à ces enjeux. Ce n'est pas dans le fait accompli qu'on peut accepter la contrainte.