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Déclin des insectes : la pollinisation a le bourdon

Déclin des insectes : la pollinisation a le bourdon | EntomoNews | Scoop.it
Les plantes à fleurs se reposent sur les pollinisateurs depuis l’ère des dinosaures pour effectuer leur reproduction sexuée. Pourtant, elles tendent maintenant à augmenter leur taux d’autofécondation pour faire face au déclin de ces derniers. Quelles sont les conséquences de cette adaptation ?
 
La Science, CQFD
Natacha Triou
Mercredi 17 janvier 2024
 
 

Avec

 

Emmanuelle Porcher - Écologue, chercheuse et enseignante au Muséum National d'Histoire naturelle

&

Pierre-Olivier Cheptou - Directeur de recherche au CNRS au Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive à Montpellier

 

 

"Entre les plantes à fleurs et les insectes pollinisateurs, c’est une symbiose qui file le parfait amour depuis 150 millions d’années. Mais la crise environnementale est en train de changer la donne. Comment la disparition des pollinisateurs affecte-t-elle les plantes ?

 

C’est le système reproductif le plus sophistiqué et le plus performant du monde végétal : la pollinisation. Les insectes profitent des plantes pour se nourrir, les plantes profitent des insectes pour se reproduire. Mais cet équilibre ancestral est menacé. En moins de 30 ans, les populations d’insectes ont probablement chuté de près de 80 % en Europe. Pour faire face à ce déclin massif et plus rapide qu’aucune autre extinction terrestre : certaines plantes s’autofécondent. Cette relation fleur-insecte est fragile, que se passerait-il si elle disparaissait ?

Comment la pollinisation entre fleur et abeille évolue sous l’influence environnementale ?

Un reportage réalisé par Céline Loozen.

 

Au Laboratoire Écologie, Systématique et Évolution de l’Université de Paris Saclay, Olivier Chauveau, botaniste et ingénieur de recherche, étudie chez plusieurs espèces d’Iridiceae des mécanismes de pollinisation qui semblent émerger des modifications environnementales. Très colorées et endémiques de la pampa brésilienne, ce sont des fleurs élaiophores : elles sécrètent de l’huile, que des abeilles spécialisées cherchant d’autres ressources viennent recueillir.

 

LA_SCIENCE_CQFD - Reportage

7 min

 

Comment fonctionne la pollinisation et quelles conséquences du déclin des insectes ?

Retrouvez le thread de l’émission du jour sur le fil X (ancien Twitter) de "La Science, CQFD".

Les interactions plantes-pollinisateurs, une vitrine de la crise de la biodiversité - Leçon inaugurale d’Emmanuelle Porcher au Collège de France (2023)

Un "bébé" toute seule ? Les fleurs des champs s'autofécondent et "lâchent" les pollinisateurs (GEO, 2023)

Les fleurs des champs abandonnent les insectes pollinisateurs (CNRS, 2023)

Le déclin des insectes pollinisateurs (MNHN, 2023)

Le rôle oublié des insectes pollinisateurs (Vidéo CNRS, 2023)

Bernadette Cassel's insight:

 

En relation

 

 

  • Biodiversité : interactions plantes-pollinisateurs | Collège de France - De www.college-de-france.fr - 24 décembre 2023, 18:02

 

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Le déclin disproportionné d'espèces autrefois abondantes est à l'origine de la disparition des insectes : ce sont les espèces les plus communes qui subissent les pertes les plus importantes

Le déclin disproportionné d'espèces autrefois abondantes est à l'origine de la disparition des insectes : ce sont les espèces les plus communes qui subissent les pertes les plus importantes | EntomoNews | Scoop.it
Insect decline is being driven by losses among the locally more common species, according to a new german study published in “Nature”.

 

Common insect species are suffering the biggest losses

Published: 20 December 2023, 17:00 | By: Christine Coester

 

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NDÉ

Traduction

 

Les populations d'insectes dont l'abondance a le plus diminué sont notamment les coléoptères prédateurs.


Les espèces d'insectes communes subissent les pertes les plus importantes


Le déclin des populations d'insectes est largement dû à la disparition des espèces les plus abondantes

 

Selon une nouvelle étude publiée dans "Nature", le déclin des insectes est dû aux pertes subies par les espèces les plus communes au niveau local. Dirigée par des chercheurs du Centre allemand de recherche intégrative sur la biodiversité de Halle-Jena-Leipzig (iDiv), de l'université Martin Luther de Halle-Wittenberg (MLU) et de l'université Friedrich Schiller d'Iéna, la méta-analyse de 923 sites dans le monde entier fait apparaître deux tendances significatives : 1) les espèces comptant le plus grand nombre d'individus (la plus grande abondance) diminuent de manière disproportionnée et 2) aucune autre espèce n'a atteint les chiffres élevés observés précédemment. Cela explique probablement l'observation fréquente selon laquelle il y a moins d'insectes aujourd'hui qu'il y a dix, vingt ou trente ans.

 

 

Le déclin disproportionné d'espèces autrefois abondantes est à l'origine de la disparition des insectes

 

Des études ont fait état d'un déclin généralisé de l'abondance des insectes terrestres au cours des dernières années, mais les tendances d'autres mesures de la biodiversité sont moins claires.

 

Nous avons examiné ici les tendances à long terme de 923 communautés d'insectes terrestres suivis dans 106 études et avons constaté des baisses concomitantes de l'abondance et de la richesse des espèces.

 

Pour les études qui ont été menées au niveau des espèces (551 sites dans 57 études), nous avons observé un déclin du nombre d'espèces initialement abondantes au fil du temps, mais pas du nombre d'espèces très rares.

 

Au niveau de la population, nous avons constaté que les espèces qui étaient les plus abondantes au début de la série chronologique présentaient les déclins moyens les plus importants.

 

Les espèces plus rares ont également connu un déclin en moyenne, mais celui-ci a été compensé par l'augmentation d'autres espèces.

 

Nos résultats suggèrent que les diminutions observées dans l'abondance totale des insectes s'expliquent principalement par le déclin généralisé d'espèces autrefois abondantes. Cela va à l'encontre de l'idée communément admise selon laquelle la perte de biodiversité se caractérise principalement par le déclin d'espèces rares.

 

Bien que nos résultats suggèrent que des changements fondamentaux se produisent dans les communautés d'insectes, il est important de reconnaître qu'ils ne représentent que les tendances des endroits pour lesquels des données à long terme suffisantes sont disponibles.

 

Néanmoins, étant donné l'importance des espèces abondantes dans les écosystèmes, leur déclin général est susceptible d'avoir de vastes répercussions sur les réseaux alimentaires et le fonctionnement des écosystèmes.

 

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Les papillons menacés par le changement climatique

Les papillons menacés par le changement climatique | EntomoNews | Scoop.it
... les papillons sont en train de déserter les prairies, les lisières des bois, ainsi que les zones humides à travers le monde. Les papillons de jour se font de plus en plus rares : selon une étude publiée dans la revue Science, les populations de plus de 450 espèces de papillons ont diminué de 1,6 % par an depuis les années 80. Ces vingt dernières années, les populations de papillons à travers l'Europe ont subi un changement majeur : les espèces ont migré vers le nord et ont colonisé des zones plus élevées en altitude.

 

via La minute papillon - Septembre 2023

Illustration : Violette Courtois

 

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NDÉ

L'étude

 

 

Bernadette Cassel's insight:

 

" Cet article montre "comment les papillons, via leur organisme, leur cycle de vie, et leur aire de répartition, interagissent et réagissent aux impacts du changement climatique"

 

(Re)lire aussi

 

  • Les abeilles et d'autres insectes volants à plus grand risque d'extinction en raison de la crise climatique - De www.pieuvre.ca - 13 septembre, 23:58
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Déclin des populations d'insectes — Wikipédia

Déclin des populations d'insectes — Wikipédia | EntomoNews | Scoop.it

L'existence d'un déclin des populations d'insectes, de manière significative, est confirmée par plusieurs études. Il peut s'agir de disparition d'espèces ou de réduction d'une population, qui ne sont pas uniformes. Dans certaines localités, la population globale d'insectes augmente, et certains types d'insectes semblent augmenter en abondance à travers le monde.

 

Version du 2 août 2023 à 11:53.

 

"Parmi les insectes plus touchés, on compte les abeilles, les papillons, les mites, les coléoptères, les libellules et les demoiselles. Il existe des preuves anecdotiques d'un plus grand nombre apparent au XXe siècle qu'au XXIe siècle, comme en témoigne, par exemple, l'effet pare-brise2.

 

Ce déclin peut s'expliquer par la destruction des habitats, notamment par l'agriculture intensive, l'utilisation de pesticides (en particulier d' insecticides), l'urbanisation et l'industrialisation, les espèces envahissantes et le réchauffement climatique3. Cependant, la manière dont sont affectés les insectes dépend de leur ordre, les recherches sont limitées chez de nombreux groupes, et les données sur les décennies précédentes sont souvent indisponibles, alors qu'elles auraient pu donner des indications, à titre comparatif.

 

En réaction aux déclins signalés sont lancées des mesures de conservation. Ainsi, en 2018, le gouvernement allemand lance un « Programme d'action pour la protection des insectes »4,5 et, en 2019, un groupe de vingt-sept entomologistes et écologistes britanniques écrit une lettre ouverte appelant l'établissement de recherche au Royaume-Uni « pour permettre une enquête intensive sur la menace réelle de perturbation écologique causée par le déclin des insectes sans délai6. »

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Decline in insect populations » (voir la liste des auteurs).

 

  1. (en) Hallman Caspar A., « More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect », PLOS One,‎ 18 octobre 2017
  2. (en) Gretchen Vogel, « Where have all the insects gone? », Science,‎ 10 mai 2017 (lire en ligne [archive])
  3. (en) Francisco Sánchez-Bayo, « Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers », Biological Conservation,‎ 31 janvier 2019
  4. (en) « The State of the World's Biodiversity for Food and Agriculture » [archive], 2019
  5. (de) « Aktionsprogramm Insektenschutz » [archive], 10 octobre 2018
  6. (en) Leather Simon, « Insect decline will cause serious ecological harm », the Guardian,‎ 28 mars 2019 (lire en ligne [archive])

 

[Image] Baisse annuelle de 5,2 % de la biomasse d'insectes volants trouvée dans les réserves naturelles en Allemagne, soit environ 75 % de perte en 26 ans1.

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L'insecte est l'avenir de l'Homme

L'insecte est l'avenir de l'Homme | EntomoNews | Scoop.it
Ils sont là depuis plus de 400 millions d’années, survivants aux pires catastrophes. Mais les humains vont peut-être parvenir à les décimer dans les cent ans à venir. En trente ans, 80% des insectes ont déjà disparu en Europe. S'ils disparaissent, les humains disparaîtront avec eux.

 

Aurélie Kieffer et Véronique Rebeyrotte
Grand Reportage
Vendredi 28 avril 2023
 
Avec
  • Philippe Grandcolas Directeur de recherche au CNRS, directeur du laboratoire Institut de systématique, évolution, biodiversité au Muséum d’Histoire naturelle

 

"Les données les plus récentes en matière de disparition des insectes proviennent de Grande-Bretagne et d'une étude* de sciences participatives. Des citoyens-automobilistes ont été mis à contribution : ils ont accepté que soient relevés, durant des années, le nombre d'impact d'insectes venus s'écraser sur les plaques d'immatriculation de leur véhicule. Selon cette étude, les impacts d'insectes ont chuté de près de 64 % entre 2004 et 2021.

 

Des programmes de sciences participatives sont également menées en France. Grégoire Lois est le directeur adjoint de Vigie nature, une entité qui gère des programme de sciences participatives au Muséum national d'histoire naturelle, à Paris."

(...)

 

L'urbanisation, l'agriculture intensive et les pesticides en cause

"La principale cause du déclin des insectes est la destruction de leurs habitats, due à l'urbanisation mais aussi l'agriculture intensive et à l'utilisation de pesticides. En France , il est un lieu où ont été produites des études parmi les plus significatives sur l'écologie des milieux agricoles. Dans la zone atelier Plaine et Val de Sèvre, à Chizé, en plein cœur de la campagne poitevine, on analyse depuis trente ans des trajectoires de la biodiversité et des pratiques agricoles."

(...)

 

Des populations d'oiseaux s'effondrent

"Les conséquences de la disparition des insectes sont visibles sur la zone atelier de Chizé. Les populations d'oiseaux qui en dépendent pour leur nourriture s'effondrent également. C'est le cas sur ce territoire de l'outarde canepetière, l'un des oiseaux les plus menacés dans les plaines cultivées. Ce n'est pas le seul. Agathe Gaffard, post-doctorante, vient de soutenir une thèse sur l'effet des pesticides sur la perdrix grise dans la zone atelier :

"La perdrix grise et ses petits ont besoin d'une grande quantité d'insectes pour se nourrir. Des carabes, des coléoptères, pucerons. Si ces insectes manquent, les poussins meurent rapidement."

(...)

 

Convaincre les agriculteurs

"Directeur de recherche au CNRS, Vincent Bretagnolle est le fondateur de la zone atelier Plaine et Val de Sèvres. Son terrain de recherche depuis plus de trente ans. Il connait la zone par cœur. Trente ans à élaborer ici, avec d'autres chercheurs, de robustes protocoles scientifiques, et à élaborer des études aux chiffres comparables aux récentes études britanniques ou allemandes sur le déclin des insectes.

 

Sur "ses" terres, les populations de carabes, des coléoptères que l'on trouve dans les cultures se sont effondrées : moins 85% en 27 ans. Impossible de passer à côté des ravages des néonicotinoïdes, ces pesticides tueurs d'abeilles. Les travaux de Vincent Bretagnolle conduiront à leur interdiction en France en 2018. Pour lui, c'est l'ensemble de la biodiversité qui subit depuis des années un déclin spectaculaire. Son travail consiste à démontrer aux agriculteurs notamment qu'ils ont tout à gagner à travailler en harmonie avec les écosystèmes et que la biodiversité est bénéfique à leur activité."

(...)

 

 

Références bibliographiques :

  • "Réconcilier nature et agriculture", de Vincent Bretagnolle avec Vincent Tardieu, CNRS Editions, 2021
  • "Tout comprendre (ou presque) sur la biodiversité", de Philippe Grandcolas et Claire Marc, CNRS Editions, mai 2023

 

[Image] Anthophore plumeuse photographiée sur du romarin à Paris/ Sciences participatives - Jean-Christophe Van de Velde

 

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NDÉ

*L'étude

 

 

Bernadette Cassel's insight:

 

(Re)lire aussi

 

  • Au Royaume-Uni, des milliers d’automobilistes bénévoles confirment l’effondrement des populations d’insectes - De www.lemonde.fr - 10 mai 2022, 00:23
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Quelle est l'influence du déclin des insectes sur la reproduction des oiseaux ?

Quelle est l'influence du déclin des insectes sur la reproduction des oiseaux ? | EntomoNews | Scoop.it
The effect of insect food availability on songbird reproductive success and chick body condition: Evidence from a systematic review and meta-analysis


Eliza M. Grames, Graham A. Montgomery, Casey Youngflesh, Morgan W. Tingley, Chris S. Elphick
First published: 16 February 2023

 

Ecology Letters

 

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NDÉ

Traduction du résumé

 

Les rapports sur le déclin de l'abondance et de la biomasse des insectes et autres invertébrés dans le monde entier ont suscité des inquiétudes quant à la limitation de la nourriture, qui pourrait avoir de profondes répercussions sur les espèces insectivores. La disponibilité de la nourriture peut clairement affecter les espèces ; cependant, il existe des variations considérables entre les études quant à l'évidence de cet effet, et donc un manque de clarté quant à la généralité de la relation.

 

Pour comprendre comment la diminution de la disponibilité alimentaire due au déclin des invertébrés affectera les populations d'oiseaux, nous avons réalisé une étude systématique et utilisé un modèle d'équation structurelle méta-analytique, qui nous a permis de traiter nos principales variables d'intérêt comme des variables latentes estimées par les diverses manières dont les chercheurs mesurent la fécondité et l'état corporel des poussins.

 

Nous avons constaté un effet positif modéré de la disponibilité de la nourriture sur l'état corporel des poussins et un effet positif important sur le succès de la reproduction. Nous avons également constaté une relation négative entre l'état corporel des poussins et le succès de la reproduction.

 

Nos résultats démontrent que la nourriture est généralement un facteur limitant pour les oiseaux chanteurs nicheurs. Notre analyse fournit également des preuves d'un compromis cohérent entre la condition physique des poussins et le succès de la reproduction, démontrant la complexité de la dynamique trophique importante pour ces taux vitaux.

 

Illustration

 

"Nombre d’espèces d’oiseaux adoptent un régime insectivore pendant la période de nidification et un régime granivore l’hiver ; et 60 % des oiseaux dépendent des insectes pour se nourrir. Mais la généralisation des monocultures et l’usage massif des insecticides ont fait diminuer la quantité d’insectes disponible. En Allemagne, la biomasse totale d’insectes volants dans les aires protégées a chuté de plus de 75 % entre 1989 et 2016, selon une étude publiée en 2017."

 

Les clés pour comprendre le déclin des oiseaux. Par Thomas Allard, 12.08.2021 https://www.science-et-vie.com/article-magazine/les-cles-pour-comprendre-le-declin-des-oiseaux

 

[Image] Et les insectes se font de plus en plus rares

 

Référence

 

 

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Les coextinctions pourraient avoir un rôle majeur dans la perte de biodiversité

Les coextinctions pourraient avoir un rôle majeur dans la perte de biodiversité | EntomoNews | Scoop.it
On parle aussi de disparition en cascade… la disparition d’une espèce en entraînant d’autres… ce phénomène d’interdépendance est connu mais encore mal caractérisé. Pour estimer son impact à la fin du siècle, des chercheurs et chercheuses de l’Université australienne de Flinders ont construit une sorte de planète virtuelle, une modélisation mimant les interactions documentées entre vertébrés ainsi que tous les facteurs responsables de pression sur la biodiversité.

 

Le Journal des sciences (extrait), 21.12.2022

Alexandra Delbot


"Résultat, selon leurs modélisations, 17% des vertébrés auront disparu d’ici à 2100… et les coextinctions amplifient de 180% les extinctions primaires, c'est-à-dire les extinctions directement dues aux effets du dérèglement climatique. Les auteurs appellent donc à une prise en compte de l’ensemble des réseaux d’interactions entre espèces, sans quoi, la crise de biodiversité actuelle continuera d’être minimisée."

 

Pour aller plus loin

Les coextinctions pourraient être le moteur principal de la perte de biodiversité d'ici 2100 (Futura sciences)

 

L'étude sur les coextinctions (Science Advances, en anglais)

 

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NDÉ

Illustration

 

[Image] Fig. 3. Coextinction effect by 2050.
This is quantified as the percentage increase in diversity loss in the coextinction scenario compared to the reference (primary extinctions only) scenario. To ease visualization and comparisons, we set the maximum value of the color bar to 2 (i.e., 200% increase), but black pixels indicate all values ≥ 200%.

 

 

Traduction (extrait)

 

Lorsque nous avons comparé les simulations incluant des événements de coextinction aux contrôles qui ne tenaient compte que des extinctions primaires, les effets moyens des coextinctions (mesurés en pourcentage de diminution de la biodiversité entre les simulations de coextinction et de contrôle) étaient de 27. 5 ± 1,5 %, 39,2 ± 2,5 % et 21,8 ± 0,6 % en 2050 (27,1 ± 2,0 %, 34,0 ± 4,0 % et 18,1 ± 0,7 % en 2100) dans les trois scénarios de changement climatique SSP2-4,5, SSP4-6,0 et SSP5-8,5, respectivement (figure 3, colonne de gauche).

 

Cependant, une hypothèse potentiellement trop optimiste du modèle est que les herbivores et les mangeurs d'invertébrés ne s'épuisent jamais en biomasse de plantes et d'insectes. Notre modèle traite les insectes et les plantes comme des ressources non épuisables, malgré les preuves croissantes du déclin des invertébrés dans le monde (26).

 

Cela implique que les consommateurs capables de n'utiliser que des vertébrés et ceux qui utilisent également des invertébrés (insectivores et omnivores) sont " invulnérables " aux coextinctions ascendantes (extinctions de consommateurs déclenchées par l'épuisement des ressources, ce qui est l'hypothèse la plus courante concernant le mécanisme sous-jacent aux extinctions secondaires (8-11)) et pourraient donc s'éteindre " uniquement " en raison des changements climatiques et d'utilisation des terres, ainsi que des effets de réseau descendants et de la concurrence des nouveaux colonisateurs.


Fig. 3. Effet de coextinction d'ici 2050.
Cet effet est quantifié comme l'augmentation en pourcentage de la perte de diversité dans le scénario de coextinction par rapport au scénario de référence (extinctions primaires uniquement). Pour faciliter la visualisation et les comparaisons, nous avons fixé la valeur maximale de la barre de couleur à 2 (c'est-à-dire une augmentation de 200 %), mais les pixels noirs indiquent toutes les valeurs ≥ 200 %.

 

8
R. R. Dunn, N. C. Harris, R. K. Colwell, L. P. Koh, N. S. Sodhi,The sixth mass coextinction: Are most endangered species parasites and mutualists? Proc. Roy. Soc. B 276, 3037–3045 (2009).
 
 
9
R. K. Colwell, R. R. Dunn, N. C. Harris,Coextinction and persistence of dependent species in a changing world. Ann. Rev. Ecol. Evol. Syst. 43, 183–203 (2012).
 
10
J. F. Brodie, C. E. Aslan, H. S. Rogers, K. H. Redford, J. L. Maron, J. L. Bronstein, C. R. Groves,Secondary extinctions of biodiversity. Trends Ecol. Evol. 29, 664–672 (2014).
 
11
G. Strona, C. J. A. Bradshaw, Co-extinctions annihilate planetary life during extreme environmental change. Sci. Rep. 8, 1–12 (2018).
 
26
R. van Klink, D. E. Bowler, K. B. Gongalsky, A. B. Swengel, A. Gentile, J. M. Chase,Meta-analysis reveals declines in terrestrial but increases in freshwater insect abundances. Science 368, 417–420 (2020).
 

 

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Disparition des pollinisateurs : quel risque global pour le déclin des espèces et quels effets sur l'humanité ?

Disparition des pollinisateurs : quel risque global pour le déclin des espèces et quels effets sur l'humanité ? | EntomoNews | Scoop.it
Selon les scientifiques, le déclin des pollinisateurs est un véritable fléau pour l’avenir de notre alimentation et pour la stabilité des écosystèmes dans lesquels ils sont présents.

 

Que se passerait-il si les animaux pollinisateurs disparaissaient ?
Laurie Henry · 29 octobre 2022
 

"... La Dre Lynn Dicks, contactée par e-mail par Trust My Science, explique : « Il y a beaucoup d’efforts de recherche sur l’écologie et la conservation des pollinisateurs, mais beaucoup moins sur les impacts potentiels de leur déclin. Il y a des groupes qui travaillent là-dessus, y compris le mien, mais généralement, les estimations se concentrent uniquement sur la contribution des pollinisateurs à la production agricole. Cela reflète un très petit sous-ensemble de pollinisateurs communs — environ 2% des espèces présentes dans un lieu donné effectuent 80% du travail. Les impacts du déclin de la diversité des pollinisateurs en général sont beaucoup plus difficiles à étudier ».

 

Les conséquences pourraient être d’une ampleur plus importante que nous le pensions, impactant bien plus profondément les écosystèmes dans lesquels les pollinisateurs sont présents que nous l’estimions. « Si le changement climatique se poursuit sans contrôle, il pourrait y avoir des impacts très importants sur certaines espèces de pollinisateurs dans les décennies à venir, même si nous savons très peu de choses sur ce qu’ils seront », [ajoute-t-elle] pour Trust My Science."

(...)

 

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NDÉ

En relation avec l'extrait ci-dessus :

 

Pollinators

The first global risk index for species declines and effects on humanity

Story: Fred Lewsey

University of Cambridge

[Consulté le 29/10/2022]

 

"Peut-être que les pollinisateurs sont le signe avant-coureur de l'extinction massive".
Dre Lynn Dicks

  

 

 [Image] Assessment of the risks to human well-being associated with pollinator decline in six global regions. Key: PD Pollination Deficits; YI Yield Instability; HP Honey Production; FS Food System Resilience; WF Wild Fruit Availability; Pla Wild Plant Diversity; Poll Wild Pollinator Diversity; MP Managed Pollinators; AV Aesthetic Values; CV Cultural Values. 

 

Autres liens présents dans l'article complet :

 

→ What Would Happen if All the Bees Died? 13.07.2022
https://www.newsweek.com/what-happen-all-bees-died-agriculture-food-1724114

 

 → Assessment Report on Pollinators, Pollination and Food Production | IPBES - 2016
https://ipbes.net/assessment-reports/pollinators

 

Bernadette Cassel's insight:

 

(Re)lire aussi :

 

→ L’alimentation est la première cause de perte de biodiversité, alors que 75 % de nos cultures dépendent des populations d'insectes et de pollinisateurs sauvages - De www.linkedin.com - 27 octobre, 17:14

  
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Comment les insectes gèrent à leur échelle le changement climatique

Comment les insectes gèrent à leur échelle le changement climatique | EntomoNews | Scoop.it
On les croit résistants à tout, mais les insectes sont, eux aussi, sensibles au changement climatique. Le réchauffement notamment les met en danger. Quelles sont leurs stratégies de survie ?

  

Par Vincent Foray, Deconninck Gwenaëlle, Mathieu Leclerc et Sylvain Pincebourde, 14.10.2022

 

"L’été 2022 a été le deuxième plus chaud jamais observé en France, avec de multiples vagues de chaleur successives et de nombreux records de température battus dans plusieurs villes. Si ces extrêmes climatiques préfigurent ce qui pourrait devenir la norme d’ici la fin du siècle, ils interrogent quant à leurs conséquences sur la biodiversité.

 

Les insectes représentent plus de la moitié des espèces vivantes décrites, avec plus d’un million d’espèces reconnues au niveau mondial et près de 50 000 en France. Généralement mal connus du grand public, ils sont perçus comme capables de résister à tout… Pourtant, eux non plus ne sont pas épargnés par ces températures élevées et doivent lutter pour survivre.

 

Comme pour les autres organismes vivants, la réponse des insectes aux changements climatiques se décompose en trois alternatives principales : s’adapter (génétiquement), ajuster leur physiologie et chercher des conditions plus clémentes. Par exemple, des études ont rapporté des modifications de la « phénologie » (la temporalité de phénomènes biologiques au cours des saisons) ou de l’aire de répartition de certaines espèces de papillons en réponse au changement de leur environnement.

 

Cependant, ces réponses sont souvent trop lentes et/ou inadaptées pour faire face aux événements climatiques extrêmes régulièrement brutaux et imprévisibles tels que les vagues de chaleur. Prendre la mesure du challenge que représentent les vagues de chaleur pour les insectes et identifier les solutions qui s’offrent à eux constituent une priorité pour connaître quelles espèces sont les plus en danger et comment limiter les risques d’extinction.

Pourquoi se préoccuper des insectes ?

On a toujours besoin d’un plus petit que soi… Le proverbe s’applique parfaitement aux insectes car, si petits soient-ils, ils jouent des rôles cruciaux au sein des écosystèmes. La pollinisation, la dégradation de végétaux et matières organiques, leur place dans les chaînes alimentaires ou encore leur utilisation comme agents de biocontrôle en agriculture sont autant d’exemples qui soulignent leur place omniprésente dans nos quotidiens.

 

Leur déclin est lié à de nombreux facteurs, incluant les changements de pratiques agricoles (pesticides, remembrement, etc.), l’urbanisation, mais aussi les changements climatiques, et devient extrêmement préoccupant."

(...)

 

 

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NDÉ

Études en relation :

 

 

 

 

Scoops en relation :

 

Déclin des insectes : l’urgence d’agir - De lejournal.cnrs.fr - 27 janvier 2021, 17:52

 

  • "Insect decline: immediate action is needed" ("Le déclin des Insectes  : il est urgent d’agir"), H. Jactel,  J.-L. Imler, L. Lambrechts, A.-B. Failloux, J. D. Lebreton, Y. Le Maho, J.-C. Duplessy, P. Cossart, Ph. Grandcolas, Comptes Rendus. Biologies, 27 p. (en anglais et en français). doi : 10.5802/crbiol.37.

 

Les petites bestioles souffrent fortement des vagues de chaleur / Latest in ecology: A study assesses vulnerability of leaf-dwelling ectotherms to extreme temperatures - De www.pnas.org - 9 avril 2019, 18:36

 

 

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Le déclin mondial des insectes est le résultat d'un échec politique délibéré. Plan de bataille pour l'entomologie

Le déclin mondial des insectes est le résultat d'un échec politique délibéré. Plan de bataille pour l'entomologie | EntomoNews | Scoop.it
Global insect decline is the result of wilful political failure: A battle plan for entomology


Philip Donkersley, Louise Ashton, Greg P. A. Lamarre, Simon Segar
First published: 12 October 2022

Ecology and Evolution

 

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NDÉ

Traduction :

 

L'évaluation des écosystèmes pour le millénaire a évalué les changements dans les écosystèmes, le bien-être humain et les preuves scientifiques de l'utilisation durable des systèmes biologiques. Malgré la reconnaissance intergouvernementale du problème, le déclin écologique mondial s'est poursuivi, notamment le déclin de la biodiversité des insectes, qui a fait l'objet d'une grande attention médiatique ces dernières années.

 

Plusieurs feuilles de route visant à éviter les déclins biologiques ont échoué en raison de divers facteurs économiques et politiques, et la perte de biodiversité se poursuit donc, sous l'effet de plusieurs pressions humaines en interaction. L'homme est lié de manière innée à la nature, mais il a tendance à la considérer comme acquise.

 

Les avantages que nous retirons du monde des insectes sont nombreux, mais l'aversion ou les phobies des invertébrés sont courantes et font obstacle à leur conservation.

 

Fournissant une synthèse intégrée pour les équipes politiques, les ONG de conservation, les chercheurs universitaires et ceux qui s'intéressent à l'engagement public, cet article examine :

 

  1. Le manque de progrès pour préserver et protéger les insectes.
  2. Des exemples relatifs au déclin des insectes et aux contributions qu'ils apportent aux populations du monde entier, et par conséquent ce que nous risquons de perdre.
  3. Comment engager le public, les organisations gouvernementales et les chercheurs à travers les "contributions des insectes aux populations" pour mieux aborder le déclin des insectes.

 

La volonté politique internationale a toujours reconnu l'existence du déclin de la biodiversité, mais à part quelques cas limités de mégafaune charismatique, peu de changements significatifs ont été réalisés.

 

Les valeurs du public se reflètent dans la volonté politique, les progrès réalisés à travers le monde ; le changement de regard des gens sur les insectes devrait entraîner un changement politique radical et plus que nécessaire.

 

En prenant en compte à la fois les éléments existants et les actions futures requises, nous décrivons un "plan de bataille" pour les entomologistes : étendre considérablement nos efforts et devenir les champions de la conservation des insectes dont le monde entier a besoin. 

 

Bernadette Cassel's insight:

 

(Re)lire aussi :

 

L'extinction silencieuse des invertébrés en mal de reconnaissance - De www.nature.com - 10 janvier 2019, 16:33

 

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Insecticide - Comment l’agrochimie a tué les insectes

Insecticide - Comment l’agrochimie a tué les insectes | EntomoNews | Scoop.it
Depuis 1990, la population d’insectes aurait chuté de 75 % en Europe. Aussi captivante qu’alarmante, cette enquête internationale pointe le rôle des néonicotinoïdes, des insecticides neurotoxiques, dans le désastre écologique en cours. 

 

ARTE Mag, 07.06.2022

Contact presse : Rima Matta

 

"Il y a trente ans, les automobilistes devaient s’arrêter régulièrement pour nettoyer les impacts sur leur pare-brise. Depuis, 75 % des insectes auraient disparu en Europe, menaçant la survie de nombreux écosystèmes. "C’est la pire extinction de masse que la planète ait vécue", alerte l’entomologiste américain Jonathan Lundgren. Mais comment expliquer cet effondrement ?

 

Le principal coupable serait à chercher du côté des néonicotinoïdes. Développés dans les années 1980 et commercialisés au début des années 1990 au Japon, ces insecticides dits "systémiques", souvent utilisés en traitement préventif des semences, se propagent dans toute la plante pour la protéger des ravageurs. Plus efficaces que les pesticides pulvérisés, ils ont été massivement adoptés par les agriculteurs. Leur marché, détenu par une poignée de multinationales (Syngenta, Bayer-Monsanto, BASF), pèserait ainsi entre 3 milliards et 4 milliards de dollars à l’échelle planétaire.

 

Dans le même temps, les études scientifiques s’accumulent pour dénoncer les ravages de ces neurotoxiques. Pollinisateurs ou rouages essentiels de la chaîne alimentaire, les insectes s'éteignent à une vitesse record, affectant en cascade les populations d’oiseaux, de poissons et d'amphibiens. La santé humaine serait elle aussi menacée : perturbateurs endocriniens potentiels, les néonicotinoïdes, dont on retrouve des résidus dans les aliments d’origine végétale, sont soupçonnés de causer certains cancers et d’altérer le neurodéveloppement dès le stade fœtal. Pressions sur les chercheurs, les décideurs politiques et les autorités de régulation, financement d'études favorables à leurs produits, tests d'homologation biaisés : de leur côté, les lobbies de l'agrochimie brouillent les pistes pour entretenir l'immobilisme. Après les avoir interdits en 2018, la France a réautorisé provisoirement les néonicotinoïdes pour le traitement des betteraves sucrières. 

Alternatives convaincantes


De la Somme aux États-Unis en passant par l’Allemagne, la Belgique ou le Japon, ce documentaire, fondé sur l’enquête de Stéphane Foucart Et le monde devint silencieux – Comment l’agrochimie a détruit les insectes (Éditions du Seuil, 2019), retrace l’histoire des néonicotinoïdes et décrypte leurs effets en compagnie d’une foule de spécialistes : chercheurs, journalistes, représentants d’ONG environnementales, eurodéputé, agriculteur et apicultrice… Étayé de chiffres alarmants, le film met également en lumière les stratégies des industriels pour préserver leurs profits, tout en s’arrêtant sur des alternatives convaincantes : dans la plaine du Pô, en Italie, l’ingénieur agronome Lorenzo Furlan a mis en place un fonds mutuel permettant de compenser les éventuelles – et très rares – pertes de rendement causées par la réduction des pesticides. Ponctuée de fascinantes images d’insectes observés au microscope, cette enquête s’affirme aussi comme une ode à la splendeur du vivant menacé."

 

 

En lien avec le documentaire 'Insecticide - Comment l’agrochimie a tué les insectes' de Sylvain Lepetit, Miyuki Droz Aramaki et Sébastien Séga (France/Belgique, 2021, 1h33mn) - D’après le livre-enquête de Stéphane Foucart - Coproduction : ARTE GEIE, Squawk, Simple Production, RTBF  

 

Prix spécial du jury, Figra 2022

 
Crédit image : Squawk
Bernadette Cassel's insight:

 

  • Actualité en relation :

 

Le documentaire intitulé 'Insecticide - Comment l’agrochimie a tué les insectes' vient de gagner le prix spécial du jury au Festival international du reportage - FIGRA - De www.figra.fr - Aujourd'hui, 17:24

 

 

  • (Re)lire aussi :

 

Les pesticides néonicotinoïdes peuvent aussi affecter les crevettes et les huîtres - De www.geo.fr - 25 août 2020, 19:50

 

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[Nouvelle recherche] Le changement climatique déclenche un effondrement mondial des insectes, dont le nombre a baissé de 63 % dans les terres agricoles affectées

[Nouvelle recherche] Le changement climatique déclenche un effondrement mondial des insectes, dont le nombre a baissé de 63 % dans les terres agricoles affectées | EntomoNews | Scoop.it
Insect numbers and species decline steeply where agriculture and habitat loss coincide. Preserving natural habitat can reduce losses up to nine-fold

 

Climate change triggering global collapse in insect numbers: stressed farmland shows 63% decline – new research

 Publié: 20 avril 2022, 11:12 EDT

Tim Newbold & Charlie Outhwaite

 

Traduction :

 

Le nombre d'insectes et d'espèces diminue fortement là où l'agriculture et la perte d'habitat coïncident. La préservation de l'habitat naturel peut réduire les pertes jusqu'à neuf fois.

 

 

Le monde pourrait être confronté à un effondrement "caché" des espèces d'insectes en raison de la double menace du changement climatique et de la perte d'habitat.

 

Le Centre de recherche sur la biodiversité et l'environnement de l'UCL a effectué l'une des plus grandes évaluations jamais réalisées sur le déclin des insectes dans le monde, en analysant trois quarts de million d'échantillons provenant d'environ 6 000 sites.

 

La nouvelle étude, publiée dans Nature, révèle que les terres agricoles soumises au stress climatique abritent en moyenne deux fois moins d'insectes et 25 % d'espèces d'insectes en moins que les zones d'habitat naturel.

 

Le déclin des insectes est le plus marqué dans les zones agricoles à forte densité de population des pays tropicaux, où les effets combinés du changement climatique et de la perte d'habitat se font le plus sentir.

 

La majorité des 5,5 millions d'espèces recensées dans le monde vivraient dans ces régions, ce qui signifie que les insectes les plus abondants de la planète sont peut-être en train de s'effondrer sans même que nous nous en rendions compte.

 

En limitant l'agriculture intensive par l'utilisation de moins de produits chimiques, en ayant une plus grande diversité de cultures et en préservant nos écosystèmes, on peut atténuer les effets négatifs de la perte d'habitat et du changement climatique sur les insectes.

 

Les choix que nous faisons en tant que consommateurs - comme acheter du café ou du cacao cultivé à l'ombre - pourraient également contribuer à protéger les insectes et tous autres êtres vivants dans les régions du monde les plus vulnérables au changement climatique.

 

Traduit d'après www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

 

[Image] Numbers of forest-dependent orchid bees in Brazil have been found to have declined by around 50%. Alamy

 

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Sur le même sujet :

 

Réchauffement et agriculture intensive, combinaison fatale aux insectes, selon une étude - De www.sciencesetavenir.fr - 21 avril, 18:30

 

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Si l’on prend en compte les invertébrés pour mesurer le taux d’extinction des espèces, la situation est bien plus alarmante car c'est 200 fois plus d'espèces disparues

Si l’on prend en compte les invertébrés pour mesurer le taux d’extinction des espèces, la situation est bien plus alarmante car c'est 200 fois plus d'espèces disparues | EntomoNews | Scoop.it
Quand on pense aux animaux en voie de disparition, on pense d’abord aux éléphants, aux manchots, aux dauphins, aux perroquets ou à certains rapaces. Effectivement, ces animaux figurent sur la liste rouge des animaux menacés d’extinction.

 

"Invertébrés : la 6e extinction de masse est en route" par Anne Le Gall - franceinfo - Radio France - Publié le 12/01/2022

 

 

"Le problème c’est que cette liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui fait référence, concerne essentiellement la situation des animaux vertébrés or ces vertébrés représentent moins de 3% du total des espèces animales. C’est comme si on avait une photographie de la faune sauvage du monde et qu’on ne regardait  qu’un petit carré qui représente 3% du cliché.
Pourtant, ailleurs sur la photo il y a toutes sortes d’ insectes, de vers, de limaces, d’escargots, de méduses...

 

Si l’on prend en compte tous ces invertébrés pour mesurer le recul de la biodiversité, on trouve des niveaux d’extinction beaucoup plus inquiétants que ceux évoqués jusqu’ici : "Ce n'est pas 0,04% des espèces  qui ont disparu en l'espace de 500 ans, comme le dit l’UICN, mais 10% des espèces animales et végétales connues", explique l’un des auteurs, Benoît Fontaine, ingénieur de recherche au Muséum d’histoire naturelle à Paris.

 

C’est 200 fois plus ! Pour parvenir à ce chiffre, ces chercheurs se sont intéressés au taux d’extinction des mollusques – car ils estiment que le sort des mollusques est représentatif de ce qui se passe pour l’ensemble des non-vertébrés – ils ont extrapolé ces résultats. Et ils obtiennent donc ce total de 200 000 espèces rayées de la surface de la Terre en l’espace de 500 ans. "Nous sommes bel et bien en face de la 6e extinction de masse", concluent ces biologistes dont les travaux viennent d'être publiés, et ce sont les activités humaines qui en sont responsables."

 

 

_________________________________

 

Sur le même sujet :

 

→ En prenant en compte les invertébrés, la sixième extinction de masse des espèces est encore plus alarmante – Libération, 11.01.2022 https://www.liberation.fr/environnement/biodiversite/en-prenant-en-compte-les-invertebres-la-sixieme-extinction-de-masse-des-especes-est-encore-plus-alarmante-20220111_MTKH4RJ7JFDZ3ANM36LPPLDZHE/

 

"Dans une étude publiée lundi, des scientifiques calculent que 7,5% à 13% des 2 millions d’espèces connues pourraient déjà avoir disparu depuis l’an 1500, soit bien plus que les 0,04% avancés par l’Union internationale pour la conservation de la nature.

 

"... «Les taux d’extinction actuels, en particulier chez les invertébrés terrestres, sont bien plus élevés que le taux d’extinction naturel», concluent les auteurs. Pour lesquels «nous assistons très probablement au début de la sixième extinction de masse», qui risque d’emporter homo sapiens.

«Moralement inacceptable»

Les scientifiques estiment qu’une attitude de «laisser-faire» face à la crise d’extinction actuelle est «moralement inacceptable», étant donné que «l’humanité a le pouvoir de choisir». «Nier la crise, l’accepter et ne rien faire, ou même l’accueillir favorablement en espérant en bénéficier, ne sont pas des options appropriées et conduisent la Terre à poursuivre sa triste trajectoire vers une sixième extinction de masse», écrivent-ils."

(...)

Coralie Schaub

Bernadette Cassel's insight:

 

"C'est une étude en forme d'avertissement. Une équipe internationale de chercheurs indique que si l’on prend en compte les non-vertébrés pour mesurer le taux d’extinction des espèces, la situation est alarmante."

 

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Des données à long terme sur les paysages agricoles indiquent que le déclin des insectes favorise les ravageurs bien adaptés aux changements environnementaux

Des données à long terme sur les paysages agricoles indiquent que le déclin des insectes favorise les ravageurs bien adaptés aux changements environnementaux | EntomoNews | Scoop.it
Au fil des dernières décennies, les paysages façonnés par une agriculture intensive ont été le théâtre d’une perte significative au sein des groupes taxonomiques d’insectes, révélant une réduction spectaculaire de 95,1% de la biomasse totale en seulement 24 ans, selon une étude publiée dans Pest Science en 2023. Cette réalité complexe souligne l’urgence d’explorer comment ce déclin favorise l’émergence de bio-ravageurs, nécessitant une analyse approfondie.

 

Effondrement dramatique de la biomasse des insectes dans les paysages agricoles intensifs au profit des "bioagresseurs"

 

Le 20 janvier 2024

 

Tendances générales de la biomasse des insectes

Les insectes aériens ont subi une diminution de plus de 90% de leur biomasse totale au cours des deux dernières décennies et demie, avec une tendance annuelle moyenne de baisse de 4,18% entre 1996 et 2020. Ces changements sont exacerbés par les tendances climatiques, marquées par des augmentations de température estivale et des réductions de précipitations, particulièrement observées en Allemagne centrale.

Modèles de changement d’occurrence saisonnière des insectes volants

Un échantillonnage dans le nord de l’Allemagne révèle une biomasse moyenne de 63% par rapport à celui du premier échantillonneur en 2019, mettant en évidence des captures d’insectes exceptionnellement faibles. Les modèles suggèrent des variations significatives dans la composition des guildes d’insectes, soulignant des changements dans la biodiversité au fil des saisons.

Tendances à long terme des groupes taxonomiques

Certaines espèces, telles que les araignées, les psylles, et les thrips, ont subi des baisses importantes de plus de 50% sur deux décennies, tandis que les cigales ne présentent pas de tendance significative à la baisse.

Évolution des populations d’aphidés

Les populations d’aphidés, influencées par les conditions environnementales, ont connu une augmentation notable au cours des 35 dernières années, en contradiction avec la tendance générale de la biomasse des insectes. Des analyses détaillées révèlent des densités d’aphidés accrues, surtout après 2002.

Les densités élevées d’aphidés persistent plus longtemps, indiquant une corrélation avec la diminution des antagonistes, amplifiant ainsi la taille des populations d’aphidés.

Conclusion

Cette étude révèle un déclin sans précédent de la biomasse des insectes dans les paysages agricoles intensivement gérés au cours des 24 dernières années. Les résultats suggèrent que des changements dans l’agriculture et l’environnement ont contribué à cette réduction, avec des implications potentielles pour les insectes nuisibles aux cultures tels que les aphidés. Malgré les tendances globales à la baisse des insectes volants, des déclins drastiques spécifiques aux périodes de croissance pourraient avoir des répercussions majeures sur les chaînes alimentaires. Cette complexité souligne la nécessité de recherches approfondies pour comprendre les facteurs causaux des déclins des insectes dans les paysages cultivés. Les auteurs appellent à des efforts de conservation et à des enquêtes approfondies pour contrer la perte de biodiversité dans ces environnements.

 

-------

NDÉ

L'étude

 

 

[Image] Changes in suction trap captures from taxonomic groups and total catch: a spiders, b psyllids, c thrips, d cicada (per 1000 m3 air intake). Total aerial insect biomass e assessed by suction trap for the years 1996 and 1997 compared to 2016–2019 (in addition, data of 2004 and 2020) as daily means of 1st April to 5th December (ST1: grey, ST2: blue). On the lower right, a comparison between formerly and recent samplings from f fall 2004 (10th–12th of October, 12.833 g/d ≙ 3275 insects) and for the same period in g fall 2019 (0.8533 g/d ≙ 195 insects) illustrating the change in daily suction trap catches (3 days each, see Table 2)

 

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Déclin des populations d'insectes — Wikipédia

Déclin des populations d'insectes — Wikipédia | EntomoNews | Scoop.it

"... Ce déclin peut s'expliquer par la destruction des habitats, notamment par l'agriculture intensive, l'utilisation de pesticides (en particulier d' insecticides), l'urbanisation et l'industrialisation, les espèces envahissantes et le réchauffement climatique3. Cependant, la manière dont sont affectés les insectes dépend de leur ordre, les recherches sont limitées chez de nombreux groupes, et les données sur les décennies précédentes sont souvent indisponibles, alors qu'elles auraient pu donner des indications, à titre comparatif."

 

Version du 11 septembre 2023 à 10:44

 

(...)

Déclin des populations de papillons au Royaume-Uni, en 2023

Une étude de la Butterfly Conservation sur la période 1976-2019 montre une diminution de 6 % de la population de papillons (parmi les plus vulnérables) allant jusqu'à -72 % en abondance et -92 % en distribution pour le Hipparchia semele. L'Azuré du serpolet a quant à lui été réintroduit avec succès après sont extinction en 1979. Les augmentations de population se trouvent principalement dans les zones protégées, lesquelles sont de plus en plus rares. En Écosse, les populations de papillons ont augmenté de 37 % en abondance et de 3 % en distribution sur la même période30.

Étude du ministère de l'agriculture autrichien, en 2023

22 experts ont participé à une étude sur les changements dans les populations d'insectes en Autriche au cours des 30 dernières années sur un échantillon d'insectes de 4 285 espèces, soit 11% des insectes locaux dont des sauterelles, mantes, cigales, punaises, bourdons et papillons.

 

Le nombre d'espèce et la population totale n'ont que peu varié en 30 ans même si la variabilité annuelle rendent difficile l'analyse des résultats. La diversité des espères à baissé dans les prairies tandis que les criquets d'altitude et les papillons des zones agricoles ont vu leur population augmenter. Les criquets (hors criquets d'altitude), mantes et cigales ont connu une baisse significative de leur biomasse dans le pays.

 

1/4 des espèces ont disparues. Les espèces disparues étant très spécialisées et/ou adaptées aux climats froids. Celles ci ont été remplacées par des espèces moins spécialisées et plus adaptées aux climats plus chauds.

 

Les raisons identifiées sont l'utilisation d'insecticides, la pollution lumineuse, la destruction des habitats et l'artificialisation des sols, l'intensification de l'utilisation des sols et le réchauffement climatique.

 

La population d'insectes se maintient là où les pratiques agricoles traditionnelles sont conservées. Le déclin est notable là où il y a une forte diminution des prairies extensives et des haies. Les prairies cultivées ont montré une hausse significative des espèces de sauterelles mais une forte baisse dans les prairies abandonnées ou fortement exploitées (soumises à 2 fauches par an). Cependant, il est possible de compenser les effets négatifs de la fauche sur les insectes par diverses mesures, telles que la création de "zones de retraite" sur les zones cultivées, fauchages plus tardifs, une distance suffisante entre deux zones de fauche.

Le réchauffement climatique observé (+1°C en 30 ans en Autriche) signifie que les conditions climatiques se sont améliorées pour une proportion importante d'espèces. C'est la raison du nombre stable ou croissant d'espèces trouvées surtout dans le groupe des sauterelles.

 

Les mesures préconisées sont donc la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, le maintient des paysages agricoles traditionnels, la création de couloir d'échappement pour que les espèces puissent migrer. L'apport d'engrais a fait disparaitre les insectes spécialisés dans les terrains pauvres en nutriment, il convient donc de limiter l'apport d'engrais dans ces zones. Les structures spéciales hébergeant des insectes spécialisés comme les haies, les arbres isolés, les berges naturelles doivent être préservées le plus possible même si leur gestion est difficile.

Du fait de la méthodologie de l'étude, l'impact des pesticides et de la pollution lumineuse sur les populations d'insectes n'a pû être évalué.

 

L'artificialisation des sols due à l'urbanisation croissante est très préjudiciable aux insectes mais il y a des moyens de rendre les zones résidentielles accueillantes pour les insectes31."

 

(...)

 

[Image] Différents ordres d'insectes associés à leurs tendances démographiques. Document de l'Union internationale pour la conservation de la nature, pour les ordres Collembola, Hymenoptera, Lepidoptera, Odonata et Orthoptera.

 

Rodolfo Dirzo, Hillary S. Young, Mauro Galetti, Gerardo Ceballos, Nick J. B. Isaac, Ben Collen — Figure 1A in "Defaunation in the Anthropocene" [(2014), ndé]. Science 345 (6195): 402. DOI:10.1126/science.1251817. (PDF)

 

3. (en) Francisco Sánchez-Bayo, « Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers », Biological Conservation,‎ 31 janvier 2019

 

30. (en-GB) Patrick Barkham, « UK butterflies vanish from nearly half of the places they once flew – study », The Guardian,‎ 3 février 2023 (ISSN 0261-3077, lire en ligne [archive], consulté le 14 février 2023).

 

31. « Insektenstudie - BML DaFNE » [archive], sur dafne.at (consulté le 6 mars 2023)

 

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Les abeilles et d'autres insectes volants à plus grand risque d'extinction en raison de la crise climatique

Les abeilles et d'autres insectes volants à plus grand risque d'extinction en raison de la crise climatique | EntomoNews | Scoop.it
La plupart des insectes qui contribuent à polliniser les plantes appartiennent aux espèces volantes que les chercheurs jugent menacées, et leur extinction serait catastrophique pour l'approvisionnement alimentaire mondial.

 

Par Pieuvre.ca le 13 septembre 2023 Environnement
 

"En réaction à la hausse des températures, à l’échelle mondiale, plusieurs plantes et animaux se déplacent vers les hauteurs pour survivre sous un climat plus frais. Mais une nouvelle étude de l’Université du Colorado à Denver et du Georgia Institute of Technology révèle que pour les insectes volants, notamment les abeilles et les papillons de nuit, cette sortie de secours pourraient être accompagnée de problèmes insurmontables qui pourraient signifier leur disparition.

 

L’équipe de recherche a examiné plus de 800 espèces d’insectes de partout dans le monde et découvert que plusieurs insectes ailés se déplaçaient vers des altitudes plus élevées, mais de façon beaucoup plus lente que les autres insectes non ailés. Cela s’explique en raison du fait qu’en altitude, l’air est moins dense, et offre donc moins d’oxygène pour ces espèces volantes.

 

Puisque le déplacement dans les airs nécessite plus d’oxygène pour générer l’énergie nécessaire au mouvement, comparativement aux autres types de déplacements, comme la marche, ces espèces migrent plus lentement.

 

Les conclusions de l’équipe de recherche sont publiées dans Nature Climage Change.

 

« Lorsque nous pensons aux endroits où les espèces seront en mesure de vivre, en raison des changements climatiques, au cours des prochaines décennies, nous devons nous rappeler que les animaux sont sensibles à davantage de choses que la simple question d’avoir chaud ou froid », mentionne le principal auteur de l’étude, Michael Moore."

(...)

 

-------

NDÉ

L'étude

 

 

 

Traduction

 

Le changement climatique oblige les espèces à migrer vers des températures plus fraîches en altitude, mais de nombreux taxons se dispersent plus lentement que nécessaire. L'une des explications de ces taux de migration inadéquats, qui n'a pas encore été testée, est que les environnements de haute altitude posent des obstacles physiologiques à la dispersion, en particulier chez les espèces ayant des exigences métaboliques élevées. En faisant la synthèse de plus de 800 espèces, nous avons trouvé des preuves de l'existence de contraintes métaboliques : la migration vers le haut des pentes est plus lente chez les insectes qui dépendent de la stratégie locomotrice la plus coûteuse de la nature - le vol.

 

Fig. 1 : Taux relatifs de migration ascendante des espèces d'insectes dépendant du vol par rapport aux espèces utilisant des modes de locomotion moins coûteux d'un point de vue physiologique.

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Le déclin des insectes met en péril le vivant

Le déclin des insectes met en péril le vivant | EntomoNews | Scoop.it
Diagnostiqué il y a près de vingt ans [selon l'année de la réf. la plus récente au bas de l'article : 2021/ndé], le déclin des insectes s’accélère dans l’indifférence générale, mettant en péril de nombreuses espèces. Nous pouvons encore agir pour l'arrêter.

 

MNHN

 

via "Insectes, un déclin silencieux" - YouTube, 24.02.2023 https://www.youtube.com/watch?v=BCYUzjLiNqE]

 

"Les chiffres sont sans appel : les populations d’insectes ont diminué de 70 à 80% dans les paysages européens mixtes agro-industriels, comme le montrent de nombreuses  études menées durant ces dix dernières années.

 

Pourtant, malgré les signalements de la communauté scientifique, le déclin des insectes est encore négligé voire douté dans la société. Force est de constater que les insectes ne suscitent pas le même intérêt que les grands mammifères ou les arbres. Trop souvent perçus comme indésirables, les insectes sont rarement la cible d’actions de préservation.

 

Mis à part l’abeille domestique prisée pour son miel, on méconnaît le rôle essentiel des insectes qui sont pourtant des maillons clés de la bonne santé des écosystèmes.

 

On méconnaît aussi la diversité de cette grande famille apparue il y a 400 millions d’années et qui représente 80% des espèces animales. Nous pensons surtout aux espèces jugées nuisibles, que nous trouvons toujours trop abondantes dans notre environnement.

 

Faisons le point sur les causes et les conséquences de ce déclin avec Philippe Grandcolas, écologue et systématicien, chercheur au CNRS-Muséum."

 

  • Le déclin des insectes, un phénomène nouveau ?
  • Comment savons-nous que les insectes sont en déclin ?
  • Pourtant, n’observe-t-on pas plus d’insectes qu’avant ?
  • Quelles sont les principales causes du déclin des insectes ?
  • Quelles sont les conséquences du déclin des insectes ?
  • Que faire pour protéger les insectes à mon échelle ?

 

Repères

 

2021, Avis de l’Académie des sciences sur le déclin des insectes. Plusieurs scientifiques alertent sur l’urgence de freiner le déclin des insectes et rappellent les risques majeurs qu’il fait porter aux écosystèmes. Jactel, H., Imler, J.L., Lambrechts, L., Failloux, A.B., Lebreton J.D., Le Maho, Y., Duplessy, J.C ., Cossart, P. & Grandcolas, P. (2021). Le déclin des insectes : il est urgent d’agir ; Insect decline: immediate action is needed. Comptes Rendus Biologies

 

2021, Déclin des insectes à l’Anthropocène [revue PNAS] - Insect decline in the Anthropocene: Death by a thousand cuts David L. Wagner, Eliza M. Grames, Matthew L. Forister, May R. Berenbaum, and David Stopak

 

2019, Le déclin des arthropodes dans les prairies et les forêts est associé à des facteurs au niveau du paysage [Revue Nature] - S. Seibold, M. M. Gossner, N. K. Simons, N. Blüthgen, J. Müller, D. Ambarlı, K. E. Linsenmair, “Arthropod decline in grasslands and forests is associated with landscape-level drivers”, Nature 574 (2019), no. 7780, p. 671-674.

 

2019, Le dangereux déclin de la nature : Un taux d’extinction des espèces « sans précédent » et qui s’accélère [rapport historique de l’IPBES - Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques] C’est l’évaluation la plus exhaustive réalisée sur le déclin de la biodiversité au cours des cinq dernières décennies et qui estime qu’1 million d’espèces végétales et animales sont menacées d’extinction.

 

2019, Déclin mondial de l'entomofaune [revue ScienceDirect] L’étude révèle que le taux majeur de déclin des insectes pourrait entraîner l'extinction de 40 % des espèces d'insectes dans le monde au cours des prochaines décennies. Francisco Sánchez-Bayo, Kris A.G. Wyckhuys, Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers, Biological Conservation, Volume 232, 2019, Pages 8-27, ISSN 0006-3207

 

2017, Diminution de plus de 75 % sur 27 ans de la biomasse totale d'insectes volants dans les aires protégées [revue Plos One] Hallmann CA, Sorg M, Jongejans E, Siepel H, Hofland N, et al. (2017) More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas. PLOS ONE 12(10): e0185809.

 

2016, rapport d’évaluation de l’IPBES sur les pollinisateurs, la pollinisation et la production alimentaire - Le rapport pointe, entre autres, “que les pollinisateurs sauvages ont diminué en termes de présence et de diversité (et d’abondance pour certaines espèces) aux échelles locale et régionale, en Europe du Nord-Ouest et en Amérique du Nord”.

 

2016, Impacts de l'utilisation des néonicotinoïdes sur les changements de population à long terme chez les abeilles sauvages en Angleterre [revue Nature communications] L’étude montre des preuves d'une augmentation des taux d'extinction de la population en réponse à l'utilisation du traitement des semences aux néonicotinoïdes sur le colza. Woodcock, B., Isaac, N., Bullock, J. et al. Impacts of neonicotinoid use on long-term population changes in wild bees in England. Nat Commun 7, 12459 (2016).

 

2016, La communauté des papillons évolue sur deux siècles [revue Nature] L’étude a analysé l’évolution d’une communauté de papillons sur deux siècles et constate que le nombre d’espèces a considérablement décliné. La proportion d’espèces spécialistes a diminué tandis que celle des espèces généralistes a augmenté. Habel, J.C., Segerer, A., Ulrich, W., Torchyk, O., Weisser, W.W. and Schmitt, T. (2016), Butterfly community shifts over two centuries. Conservation Biology, 30: 754-762.

 

2013, L'indicateur européen des papillons des prairies : 1990-2011 [revue EEA Technical Reports] L’étude menée dans 19 pays d'Europe montre que depuis 1990 jusqu'en 2011, les populations de papillons ont diminué de presque 50 %, indiquant une perte dramatique de la biodiversité des prairies. van Swaay, C., van Strien, A., Harpke, A., Fontaine, B., Stefanescu, C., Roy, D., ... & Warren, M. (2013). The European grassland butterfly indicator: 1990–2011. EEA Technical Reports, 11.

 

2010, Déclin mondial des pollinisateurs : tendances, impacts et moteurs [revue ScienceDirect] L’étude décrit la nature et l'étendue des déclins signalés, les facteurs potentiels de perte de pollinisateurs et leurs conséquences écologiques et économiques. Simon G. Potts, Jacobus C. Biesmeijer, Claire Kremen, Peter Neumann, Oliver Schweiger, William E. Kunin, Global pollinator declines: trends, impacts and drivers. Trends in Ecology & Evolution, Volume 25, Issue 6,2010

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Déclin des insectes : alerte aux réactions en chaîne

Déclin des insectes : alerte aux réactions en chaîne | EntomoNews | Scoop.it
Près de la moitié des insectes sont envoie d'extinction. Or, cette hécatombe va engendrer de folles réactions en cascade. Observations et simulations montrent que cela n'affectera pas seulement les animaux et végétaux qui dépendent directement d'eux, mais aussi des espèces plus éloignées.. Pis : celles-ci pourraient même parfois en être les premières victimes, révèle Coralie Hancok.

 

Publié le 23 Juin 2019
Modifié le 27 juin 2019
Par Coralie Hancok

Repères

La classe des insectes, apparue il y a plus de 400 millions d’années, regroupe plusieurs millions d’espèces aux structures morphologiques communes : exosquelette de chitine, 3 segments, 2 antennes, 6 pattes, 4 ailes…

Promenons-nous dans un pré. C’est l’été, des papillons volettent gracieusement en zigzag. Ils croisent des abeilles qui, butinant des fleurs épanouies, se gavent de nectar. Dans l’herbe, des sauterelles bondissent. Au sol, une cohorte de fourmis s’active pour rapporter à la fourmilière de quoi nourrir la colonie. Dans l’air stridule le chant des cigales. Lequel, le soir venu, cède la place à celui des grillons, tandis que les premiers réverbères s’allument, attirant des nuées d’insectes volants. Nuées, le terme est adéquat tant les insectes sont innombrables sur notre planète : avec 1 million d’espèces différentes décrites (et peut-être plus de 5 millions qui ne le sont pas encore), les insectes représentent 66 % de toutes les espèces animales connues, et pour chaque être humain, on compte entre 150 et 1 500 kg d’insectes.

 

Grâce à leurs capacités d’adaptation exceptionnelles et à leur rapidité de reproduction, ils ont conquis la quasi-totalité des écosystèmes de la planète : forêts tropicales, toundras, montagnes, plaines, prairies humides ou déserts. À l’exception des pôles et des océans, les insectes sont partout ! Les chiffres publiés en février dernier par Francisco Sánchez-Bayo et Kris Wyckhuys promettent donc de bouleverser les paysages du monde entier. Après avoir analysé les données de 73 études différentes, les deux chercheurs des universités de Sydney et Brisbane, en Australie, ont conclu que 41 % de toutes les espèces d’insectes sont aujourd’hui en danger d’extinction. Pire encore : leur taux d’extinction serait 8 fois supérieur à celui des vertébrés (voir infographie p. 85).

41 %

C’est le pourcentage d’espèces d’insectes en danger d’extinction en 2019. Leur taux d’extinction est 8 fois supérieur à celui des vertébrés.

 

Cette étude a fait moins de bruit que l’alerte lancée début mai par des experts mandatés par l’ONU, annonçant que 1 million d’espèces animales et végétales, toutes branches confondues, risquent de disparaître à brève échéance de la surface de la Terre ou du fond des océans. Mais en se concentrant sur les seuls insectes, elle cible l’un des principaux points de fragilité de la biodiversité mondiale. La prévision lancée par Kris Wyckhuys en est d’autant plus lugubre :  » Si la tendance actuelle de 1 % d’espèces perdues par anse maintient, l’extinction de la totalité des insectes sera effective dans 100 ans… «  Ces chiffres  » catastrophiques  » font l’objet de débats dans la communauté scientifique. « Francisco Sánchez-Bayo et Kris Wyckhuys ont effectué une revue de la littérature scientifique en utilisant les mots-clés ‘déclin’ et ‘insectes’, ce qui introduit un biais. En effet, ils ont ainsi uniquement sélectionné les études montrant une diminution des insectes mais pas celles qui n’en montrent pas « , souligne Dirk Sanders, chercheur en écologie à l’université d’Exeter (Grande-Bretagne).

DE RARES SURVIVANTS OPPORTUNISTES

Autre critique : la méta-analyse des chercheurs australiens a compilé des données provenant essentiellement d’Europe, soit de pays de petite taille, très densément peuplés, aux paysages extrêmement anthropisés. Or, peut-on généraliser à l’ensemble de la planète ce que l’on observe de spécifique à l’Europe ?  » Il est vrai que la majorité des études que nous avons passées en revue concernent l’Europe et l’Amérique du Nord, tout simplement parce que ce sont les seules disponibles, répond Kris Wyckhuys.

 

Néanmoins, nous craignons que nos résultats soient extrapolables aux autres régions du monde : aujourd’hui, la perte d’habitats s’accélère dans la forêt amazonienne, à Bornéo, ainsi que dans le Sud-Est asiatique et en Afrique. Par ailleurs, en Asie, l’utilisation des pesticides est très importante. La disparition des habitats et la pollution étant les deux principales causes du déclin des insectes, il est malheureusement probable que leurs populations soient menacées à travers la planète. «  D’ailleurs, même si elles sont rares, certaines études montrent bien que le déclin est aussi à l’œuvre ailleurs qu’en Europe ou en Amérique du Nord. C’est par exemple le cas de celle publiée en 2018 par Bradford Lister (Institut polytechnique Rensselaer, États-Unis) et Andrés García (université de Mexico) menée dans une forêt tropicale de Porto Rico, qui montre qu’entre 1976 et 2013 lamasse d’insectes capturés dans leur piège a été divisée par 36 en juillet et même par presque 60 en janvier !

 

Au-delà de la précision des chiffres, tout le monde s’accorde donc pour dire que la crise des insectes est bien là. Agriculture intensive, pesticides, urbanisation, déforestation, réchauffement… Les causes de ce déclin sont multiples et sa vitesse variable selon les familles. Au point de faire disparaître toute l’entomofaune d’ici un siècle, comme l’annonce Kris Wyckhuys ? Jean-Pierre Lumaret, professeur émérite au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/université Montpellier-III), tempère :  » Les insectes étaient présents avant l’homme, et dans 100 ans il yen aura encore. Reste que le déclin des insectes est une réalité. Alors, quels insectes aurons-nous laissés dans 100 ans ? C’est là toute la question. «  Et de préciser :  » Les espèces ayant un cycle relativement long, comme certains papillons, sont plus fragiles, alors que celles qui ont un cycle très court, comme les moustiques, résisteront plus facilement. «  Franck Courchamp, chercheur au Laboratoire d’écologie systématique et évolution (CNRS/ université Paris-Sud), confirme :  » Les espèces les plus généralistes et les plus ubiquistes survivront. Mais cela est tout aussi inquiétant qu’une disparition totale des insectes car on perd en diversité et en complexité. L’entomofaune va devenir homogène, simplifiée, constituée d’un petit nombre plus restreint d’espèces adaptables et opportunistes.

 

«  Et cela ne sera pas sans conséquence sur l’ensemble des écosystèmes. Car les insectes forment un maillon essentiel de la plupart des réseaux écologiques terrestres. Et ces réseaux sont soumis à des effets domino et des réactions en cascades qui peuvent propager, voire amplifier les perturbations. Il suffit parfois d’une simple diminution des effectifs d’une espèce pour provoquer l’extinction pure et simple d’une autre. Comme l’illustre une étude publiée en 2013 par Torbjörn Säterberg et Bo Ebenman (université de Linköping, Suède) dans laquelle les chercheurs ont fait tourner des modèles mathématiques pour simuler le déclin d’une espèce au sein d’un réseau trophique. Résultat : dans plus de 80 % des cas, la première espèce à disparaître n’est pas celle dont le déclin est simulé, mais une autre qui, pourtant, allait bien jusqu’alors. Autrement dit, avant même qu’un insecte ait disparu, son déclin peut précipiter d’autres animaux dans la tombe.

Les écosystèmes sont des systèmes complexes : il est difficile de prédire comment une perturbation appliquée à une espèce ou un groupe d’espèces vase propager – TORBJÖRN SÄTERBERG Université de Linköping, Suède

Un impact sur d’innombrables espèces animales

Une disparition des insectivores bien documentée          

Le lien entre crise des insectes et crise des oiseaux est désormais bien établi. Des études de 2010 et 2015 ont montré que leurs populations déclinent dans les plaines agricoles, alors que celles des oiseaux se nourrissant de fruits et de graines restent stables. Tous les autres insectivores (grenouilles, chauves-souris, lézards…) sont aussi touchés par cette crise.

Mais des extinctions là où on ne les attend pas forcément

Si les mangeurs de grenouilles ou de lézards sont évidemment menacés, la complexité des dynamiques écologiques rend impossible de lister tous les animaux concernés. Les modèles montrent que ce sont parfois des espèces éloignées dans la chaîne alimentaire qui disparaissent en premier. 

DES RÉSEAUX ÉCOLOGIQUES ULTRACOMPLEXES

On pense, bien sûr, d’abord à ceux qui sont juste au-dessus des insectes dans les réseaux trophiques : les mangeurs d’insectes.  » En bonne logique, si les populations d’insectes diminuent, les premières espèces touchées seront d’abord celles qui sont insectivores « , pose Franck Courchamp. Cela a d’ailleurs déjà commencé.  » Dans tous les pays d’Europe, on observe un déclin des populations d’oiseaux, en particulier dans les grandes plaines explique Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au CNRS. En France, les espèces des milieux agricoles ont vu leurs populations diminuer de 33 % en 25 ans. Sur notre site d’étude dans les Deux-Sèvres, nous avons même perdu 80 % des perdrix grises et 90 % des perdrix rouges ! Et quand on a cherché les causes de ce déclin, on s’est rendu compte qu’il s’expliquait en partie par une diminution de l’abondance des insectes. «  Ce lien entre la crise des oiseaux et la crise des insectes est aujourd’hui bien établi.

 

En 2010, l’équipe de Silke Nebel (université de l’Ontario de l’Ouest, Canada) a montré que les populations d’oiseaux qui diminuaient le plus aux États-Unis et au Canada étaient celles qui étaient insectivores. Et à Porto Rico, Bradford Lister et Andrés García ont constaté chez 6 espèces différentes d’oiseaux que, plus leur régime alimentaire contient une proportion élevée d’insectes, plus leur déclin est important. Ainsi, alors que la population de colombes rouviolettes, qui se nourrissent exclusivement de graines et de fruits, est restée stable entre 1990 et 2015, celle du todier de Porto Rico, un petit oiseau friand d’insectes, a diminué de 90 %. Sachant que les oiseaux ne sont pas les seuls insectivores touchés par cette hécatombe : les lézards, les grenouilles, les chauves-souris, et même les poissons qui se nourrissent des larves d’insectes se développant dans l’eau, pourraient aussi voir leur population diminuer drastiquement au point, parfois, peut-être, de disparaître.

Des effets sur toute la diversité végétale terrestre

Un déclin des plantes à fleurs annoncé          

Les insectes jouent un rôle important dans la pollinisation, notamment des plantes à fleurs. Leur déclin, comme celui des abeilles, s’accompagnerait d’une diminution de ces espèces végétales.

Une compétition entre végétaux relancée

Le déclin ou la disparition des insectes qui se nourrissent des plantes (racines, tiges, feuilles, fleurs ou fruits) va changer les règles de la compétition entre végétaux. Avec un impact imprévisible sur les équilibres écologiques des forêts et des prés.

Une dégradation à prévoir de la qualité de la terre

Les coléoptères coprophages, mais aussi les xylophages ou les fourmis jouent un rôle fondamental en aérant, enrichissant la terre en éléments nutritifs. Leur déclin pourrait impacter négativement la croissance des plantes. 

Mais l’effet peut aussi être moins direct.  » Dans nos simulations, une proportion relativement élevée de premières extinctions ont lieu chez des espèces qui ne sont pas directement liées à celles dont nous avons artificiellement induit le déclin « , indique Torbjörn Säterberg. Autrement dit, la première espèce à disparaître n’était pas forcément le prédateur de l’espèce envoie de disparition.

 

Des résultats a priori contre-intuitifs, mais confirmés par l’étude expérimentale menée en laboratoire par l’équipe de Dirk Sanders et publiée en 2015 : dans un microcosme constitué de plantes et de 3 espèces de guêpes se nourrissant chacune spécifiquement de 3 espèces de pucerons, les chercheurs ont montré que le fait de réduire l’abondance de l’une des 3 espèces de guêpes (sans pour autant la faire disparaître) conduisait à la disparition des deux autres. Comment ?  » Lorsque l’une des guêpes devient moins abondante, les pucerons dont elle se nourrit deviennent plus nombreux. La compétition inter spécifique entre pucerons s’intensifie alors aux dépens des deux espèces devenues minoritaires. Résultat : les prédateurs de ces dernières ont moins de proies à leur disposition et leurs populations diminuent en conséquence « , explique Dirk Sanders.

 

Or, ces dynamiques écologiques sont tellement complexes qu’il est finalement difficile de prévoir quels animaux seront menacés par le déclin des insectes. D’autant que la disparition d’un insecte peut aussi créer de nouvelles niches qui vont encore amplifier les déséquilibres écologiques. Exemple édifiant en Australie où, à leur arrivée, les colons ont développé l’élevage des bovins et des ovins. Problème : les coléoptères coprophages australiens, habitués aux excréments des marsupiaux, ne se sont jamais intéressés à ceux des bovins. Le pays s’est alors rapidement couvert de bouses qui mettaient des années à se dégrader (au point que l’Australie a perdu, à l’époque, 10 % de sa surface en pâturages, soit 1 million d’hectares !) et dans lesquelles les mouches se sont mises à pulluler, affectant finalement encore plus la productivité du bétail… Et tout cela à cause de l’absence de bousiers !  » Les écosystèmes sont des systèmes complexes ; de ce fait, il est donc difficile de prédire comment une perturbation appliquée à une espèce ou à un groupe d’espèces vase propager à toute la communauté, conclut Torbjörn Säterberg. Ce qui est sûr, c’est que le déclin des insectes sera néfaste pour la biodiversité animale.

 

«  Et pour les végétaux ? La question là encore est complexe. Les insectes étant majoritairement herbivores, on pourrait imaginer que leur déclin sera bénéfique aux végétaux… et aux agriculteurs qui les cultivent. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime en effet que les ravageurs des cultures sont responsables de la perte d’un cinquième de l’ensemble des récoltes. Sauf que les insectes ont aussi des effets bénéfiques. D’abord, certains sont carnivores et se nourrissent justement des insectes ravageurs des cultures : si les premiers diminuent, les seconds pourraient pulluler et ravager davantage les cultures. Par ailleurs, certains insectes favorisent la croissance des plantes.  » En recyclant les déjections animales, les bousiers permettent le retour au sol d’éléments nutritifs comme l’azote. En décomposant les feuilles et les branches mortes, les insectes xylophages l’enrichissent également. Quant aux fourmis et aux termites, elles déplacent des quantités gigantesques de terre, ce qui contribue à son aération « , liste Franck Courchamp.

UN DOMINO MONDIAL

Surtout, les insectes jouent un rôle important dans la pollinisation des végétaux.  » Si la quantité d’insectes pollinisateurs diminue, on peut s’attendre à voir décliner certaines plantes à fleurs « , pointe Benoît Fontaine, biologiste de la conservation au Muséum national d’histoire naturelle. C’est ce que montrait précisément une étude menée en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas en 2006 par l’équipe de Jacobus Biesmeijer, du Centre de biodiversité naturelle de Leiden (Pays-Bas) : le déclin de la diversité des espèces d’abeilles sauvages s’accompagnait d’une diminution des espèces végétales pollinisées par celles-ci (comme les plantes à fleurs), alors qu’au contraire celles pollinisées par le vent (comme les conifères ou les graminées) étaient en augmentation. De quoi rebattre les cartes de la diversité végétale des campagnes et des forêts. Et de quoi aussi préoccuper les agriculteurs (lire ci-contre). En tout cas, les faits sont là : une série de réactions enchaîne est entrain de s’enclencher dans le monde entier. Et tous les prés en seront bouleversés.

Quel impact sur l’agriculture ?

Il est moins important que ce que l’on pourrait craindre. Si 40 % environ de la production agricole végétale mondiale dépend des insectes pollinisateurs, cette dépendance est rarement totale. En 2009, Marcelo Aizen (université nationale de Comahue, Argentine) a calculé que même une absence totale de pollinisateurs ne réduirait la diversité des fruits et légumes que de 8 % et la production agricole mondiale de seulement 3 à 5 %. D’ailleurs, souligne-t-il,  » alors que le déclin des insectes pollinisateurs a débuté il y a plusieurs décennies, on n’observe pas de diminution de la production agricole mondiale, au contraire « . Mais de noter cependant que  » laper te de rendement liée à la baisse du nombre d’insectes pollinisateurs pourrait être plus importante dans les pays en développement, où les cultures dépendant des pollinisateurs occupent plus de surfaces « .

 

En savoir +

A consulter, les publications scientifiques :

la méta-analyse des chercheurs australiens : Biological Conservation, 2019

dans la forêt de Porto Rico : PNAS, 2018

l’étude des suédois qui ont fait tourner des modèles mathématiques d’extinction : Nature, 2013

celle sur les oiseaux insectivores aux Etats-Unis : Ecologie et conservation des oiseaux, 2010

sur le déclin des guêpes carnivores : Cell, 2015

sur le déclin concomitant des plantes à fleurs et de leurs insectes pollinisateurs : Science, 2006

et sur l’impact de la disparition des insectes pollinisateurs sur l’agriculture : Ann. Bot., 2009

 

[Image] Toutes les familles d'insectes sont touchées

Bernadette Cassel's curator insight, March 28, 2023 2:06 PM

 

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Les impacts sur la santé humaine mondiale actuelle d'une pollinisation insuffisante via l'alimentation

Les impacts sur la santé humaine mondiale actuelle d'une pollinisation insuffisante via l'alimentation | EntomoNews | Scoop.it
Le déclin massif de la biodiversité n'est pas sans lien avec la santé humaine. Une étude publiée dans la revue Environmental Health Perspecitve estime à près d'un demi million le nombre de morts prématurées attribuables à la perte des insectes pollinisateurs. Explications.

 

L'effroyable bilan de mort précoce d'êtres humains à cause du déclin des pollinisateurs dans le monde / Le lourd bilan du déclin des pollinisateurs sur la santé humaine dans le monde

Nastasia Michaels

Publié le 11/01/2023 à 12h28 - Mis à jour le 13/01/2023

 

 

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NDÉ

Traduction

 

Contexte :

La pollinisation animale soutient la production agricole de nombreux aliments sains, tels que les fruits, les légumes, les noix et les légumineuses, qui fournissent des nutriments essentiels et protègent contre les maladies non transmissibles. Aujourd'hui, la plupart des cultures bénéficient d'une pollinisation sous-optimale en raison de l'abondance et de la diversité limitées des insectes pollinisateurs. Les pollinisateurs animaux souffrent actuellement d'une multitude de pressions anthropiques directes et indirectes : changement d'affectation des sols, techniques agricoles intensives, pesticides nocifs, stress nutritionnel et changement climatique, entre autres.


Objectifs :

Nous avons cherché à modéliser les impacts sur la santé humaine mondiale actuelle d'une pollinisation insuffisante via l'alimentation.


Méthodes :

Nous avons utilisé une approche de zonage climatique pour estimer les écarts de rendement actuels pour les aliments à pollinisation animale et estimé la proportion de l'écart attribuable à l'insuffisance de pollinisateurs sur la base des recherches existantes. Nous avons ensuite simulé le comblement des "écarts de rendement des pollinisateurs" en éliminant la part des écarts de rendement totaux attribuable à une pollinisation insuffisante. Ensuite, nous avons utilisé un modèle agricole et économique pour estimer l'impact de la réduction du déficit de rendement des pollinisateurs sur la production alimentaire, le commerce interrégional et la consommation. Enfin, nous avons utilisé une évaluation comparative des risques pour estimer les changements liés aux risques alimentaires et à la mortalité par pays et au niveau mondial. En outre, nous avons estimé la valeur économique perdue de la production agricole pour trois pays différents ayant fait l'objet d'une étude de cas : Honduras, Népal et Nigeria.


Résultats :

À l'échelle mondiale, nous avons calculé que 3 à 5 % de la production de fruits, de légumes et de noix est perdue en raison d'une pollinisation inadéquate, ce qui entraîne une surmortalité annuelle estimée à 427 000 (intervalle d'incertitude de 95 % : 86 000, 691 000) due à la perte de consommation d'aliments sains et aux maladies associées. Les impacts modélisés étaient inégalement répartis : La perte de production alimentaire était concentrée dans les pays à faible revenu, tandis que les impacts sur la consommation alimentaire et la mortalité attribuables à une pollinisation insuffisante étaient plus importants dans les pays à revenu moyen et élevé, où les taux de maladies non transmissibles sont plus élevés. En outre, dans nos trois pays d'étude de cas, nous avons calculé que la valeur économique de la production végétale était de 12 à 31 % inférieure à celle obtenue en cas d'abondance des pollinisateurs (en raison de pertes de production végétale de 3 à 19 %), principalement en raison de la perte de production de fruits et légumes.


Discussion :

D'après notre analyse, les populations insuffisantes de pollinisateurs sont responsables d'importantes charges de morbidité actuelles dues à la perte de consommation d'aliments sains. En outre, nous avons calculé que les pays à faible revenu perdaient des revenus et des rendements agricoles importants en raison du manque de pollinisateurs. Ces résultats soulignent le besoin urgent de promouvoir des pratiques favorables aux pollinisateurs, tant pour la santé humaine que pour les moyens de subsistance agricoles.

 

[Image] Current annual mortality estimated to be attributable to inadequate pollination and its dietary effects, by cause of death and country income. Inadequate pollination is defined as a combination of too-little flower visitation and scant pollinator diversity to achieve optimal yields. More information of “other risk factors” and causes of negative values may be found in the caption for Table 2. Source data may be found in Excel Table S6.

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Une étude met en garde contre la dévastation imminente des espèces d'insectes par le changement climatique

Une étude met en garde contre la dévastation imminente des espèces d'insectes par le changement climatique | EntomoNews | Scoop.it
Study Warns of Climate Change’s Looming Devastation of Insect Species

 

University of Maryland

By Emily C. Nunez Nov 07, 2022

 
UMD Entomologist on International Team Says Enough Time Remains to Shift Course
 

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NDÉ

Traduction

 

Dans une nouvelle étude scientifique, une équipe de 70 scientifiques de 19 pays, dont un chercheur de l'université du Maryland, a averti aujourd'hui que si aucune mesure n'est prise pour protéger les insectes du changement climatique, les conséquences réduiront "considérablement notre capacité à construire un avenir durable fondé sur des écosystèmes sains et fonctionnels".

 

Citant des recherches menées dans le monde entier, l'équipe a dressé un tableau sombre des effets à court et à long terme du changement climatique sur les insectes, dont beaucoup sont en déclin depuis des décennies. Le réchauffement de la planète et les phénomènes météorologiques extrêmes menacent déjà certains insectes d'extinction, et la situation ne fera qu'empirer si les tendances actuelles se poursuivent, selon les scientifiques.

 

Certains insectes seront obligés de se déplacer vers des climats plus frais pour survivre, tandis que d'autres devront faire face à des impacts sur leur fertilité, leur cycle de vie et leurs interactions avec d'autres espèces.

 

Des perturbations aussi radicales des écosystèmes pourraient finalement se retourner contre l'homme, a expliqué Anahí Espíndola, professeure adjointe d'entomologie et coautrice de l'article publié dans Ecological Monographs.

 

"Nous devons réaliser, en tant qu'humains, que nous sommes une espèce parmi des millions d'autres, et il n'y a aucune raison de penser que nous ne disparaîtrons jamais", a déclaré la Pre Espíndola. "Ces changements chez les insectes peuvent affecter notre espèce de manière assez radicale".

 

Les insectes jouent un rôle central dans les écosystèmes en recyclant les nutriments et en nourrissant d'autres organismes plus haut dans la chaîne alimentaire, y compris les humains. En outre, une grande partie de l'approvisionnement alimentaire mondial dépend de pollinisateurs comme les abeilles et les papillons, et des écosystèmes sains contribuent à limiter le nombre de parasites et d'insectes porteurs de maladies. Ce ne sont là que quelques-uns des services écosystémiques qui pourraient être compromis par le changement climatique, met en garde l'équipe de scientifiques.

 

Contrairement aux mammifères, de nombreux insectes sont ectothermes, ce qui signifie qu'ils sont incapables de réguler leur propre température corporelle. Comme ils sont très dépendants des conditions extérieures, ils peuvent réagir au changement climatique de manière plus aiguë que les autres animaux."

 

 

[Image] (a) Many insects are showing a range of ecophysiological responses to longer-term climatic changes. For example, the emperor dragonfly (Anax imperator) has shifted its distribution northward and to higher elevations in Europe since 2000 in response to warming (Platts et al., 2019). (b) In California and Mexico, the Quino Checkerspot butterfly (Euphydryas editha quino) has responded to recent warming by moving to higher elevations, and by shifting from its preferred lowland food plant (a Plantago species) to Collinsia concolor, which is more abundant at higher elevations. Increased warming, however, still threatens this endangered subspecies (Parmesan et al., 2015). (c) Many recent insect declines, such as the now vulnerable yellow-banded bumblebee (Bombus terricola), have been attributed to climate extremes, and especially hotter maximum temperatures during the summer (Martinet et al., 2015). (d) Exposure to heat waves can have significant effects on insect reproduction. Functional responses in the facultative hyperparasitoid, Gelis agilis, are strongly correlated with ambient temperature, and at high temperatures their ability to exploit hosts is greatly impaired (Chen, Gols, et al., 2019). Photograph of emperor dragonfly by Tim Bekaert; photograph of Quino Checkerspot butterfly by Andrew Fisher (USFWS volunteer biologist); photograph of yellow-banded bumblebee by rob Foster (https://www.inaturalist.org/users/264273); photograph of Gelis agilis by Tibor Bukovinszky (NVWA Wageningen University & Research. Wageningen).

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Sujet proche :

 

Une étude révèle que les insectes ont du mal à s'adapter aux températures extrêmes, ce qui les rend vulnérables au changement climatique - De www.eurekalert.org - 19 octobre, 18:38

 

 

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Une "apocalypse d'insectes" émergente aura des effets radicaux sur l'environnement et réduira considérablement la capacité de l'humanité à construire un avenir durable

Une "apocalypse d'insectes" émergente aura des effets radicaux sur l'environnement et réduira considérablement la capacité de l'humanité à construire un avenir durable | EntomoNews | Scoop.it
A James Cook University scientist says an emerging ‘insect apocalypse’ will have radical effects on the environment and drastically reduce the ability of humankind to build a sustainable future.

 

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NDÉ

Traduction :


Bientôt l'apocalypse - les scientifiques mettent en garde contre le déclin des insectes

 

Image : Elegance Nairobi

 

Selon un scientifique de l'Université James Cook, l'émergence d'une "apocalypse d'insectes" aura des effets radicaux sur l'environnement et réduira considérablement la capacité de l'humanité à construire un avenir durable.

 

William Laurance, professeur émérite de la JCU, est co-auteur d'une importante étude internationale sur l'avenir des insectes dans le cadre de scénarios de changement climatique.

Selon lui, la biosphère s'est déjà réchauffée d'environ 1,1° Celsius depuis l'industrialisation et devrait se réchauffer encore de deux à cinq degrés d'ici 2100, à moins que les émissions de gaz à effet de serre ne soient considérablement réduites.

 

"De plus en plus de preuves montrent que de nombreuses populations d'insectes sont en déclin rapide dans de nombreux endroits. Ces déclins sont très préoccupants, et des termes tels que "apocalypse des insectes" sont de plus en plus utilisés par les médias et même par certains scientifiques pour décrire ce phénomène", a déclaré le professeur Laurance.

 

Selon lui, les insectes sont des éléments importants de la biodiversité et fournissent des services à l'environnement au sens large, tels que la pollinisation, la lutte contre les parasites et le recyclage des nutriments, qui sont bénéfiques à d'autres créatures d'ordre supérieur, dont l'homme.

 

"La disparition des insectes se répercute tout au long de la chaîne alimentaire et peut déjà jouer un rôle important dans le déclin généralisé de leurs consommateurs, tels que les oiseaux insectivores dans les environnements tempérés", a déclaré le professeur Laurance.

 

Selon lui, les insectes font partie des groupes d'animaux les plus touchés par le changement climatique, en raison de leur taille généralement réduite et parce que la grande majorité des espèces ne peuvent pas réguler leur propre température corporelle, et sont donc sensibles aux changements de température et d'humidité.

Selon l'étude, la perte, la fragmentation et l'isolement de l'habitat, la pollution chimique ou organique, les espèces envahissantes et les autres modifications de l'environnement causées par l'homme sont actuellement reconnus comme les principaux facteurs de déclin des insectes, le changement climatique amplifiant les effets des autres facteurs de menace.

 

Si, comme cela semble être le cas, le changement climatique se poursuit sans relâche et que les extrêmes climatiques, en particulier, constituent une menace immédiate et à court terme pour les insectes, avec des conséquences à long terme pour les écosystèmes, il est essentiel de gérer et de restaurer les habitats afin de les rendre aussi "résistants au climat" que possible et de permettre aux insectes de trouver des refuges dans lesquels ils peuvent surmonter les événements climatiques extrêmes", a déclaré le professeur Laurance.

 

Il a ajouté qu'à plus grande échelle, il faudrait maintenir des corridors qui permettent aux insectes de se disperser dans le temps vers des habitats plus adaptés au climat.

 

"Les preuves sont claires et frappantes. Nous devons agir maintenant pour minimiser les impacts sur les populations d'insectes. Nous savons comment faire, mais la prise de décision et le financement nécessaire sont toujours repoussés.

"Si, au contraire, nous décidions de conserver les communautés d'insectes et de rétablir l'équilibre écologique dans les paysages agricoles, le bien-être humain pourrait être amélioré et des avantages substantiels pourraient être récoltés en aval", a déclaré le professeur Laurance.

 

Professeur émérite William Laurance
Directeur, Centre for Tropical Environmental and Sustainability Science, James Cook University, Cairns, Australie
 

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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Effondrement de la faune sauvage : des chiffres à mettre en perspective

Effondrement de la faune sauvage : des chiffres à mettre en perspective | EntomoNews | Scoop.it
Selon l'évaluation de référence du Fonds mondial pour la nature (WWF), la planète a perdu en moyenne près de 70% de ses populations d'animaux sauvages en une cinquantaine d'années.

 

Par Yohan Blavignat
Publié le 13/10/2022 à 16:25, mis à jour à 23:13

 

"... aussi sidérant soient-ils, ces fameux 69% - pour être précis - ne concernent que les vertébrés sauvages : oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles. Les êtres vivants dépourvus de colonne vertébrale et d'os, comme les insectes, les méduses, les éponges ou certains planctons en sont absents. Or, ces populations représentent la grande majorité des espèces animales. Rien d'anormal à cela. Les invertébrés, souvent de petite taille et qui vivent à l'abri des regards, sont plus difficiles à étudier et, donc, à comptabiliser.

 

Pourtant, les invertébrés, et en particulier les insectes, sont également menacés d'extinction. Selon une méta-analyse de 73 études différentes portant sur l'état de la faune entomologique publiée en 2019 dans la revue Biological Conservation, plus de 30% des espèces d'insectes sont menacées d'extinction, ce qui représenterait le "plus massif épisode d'extinction" depuis la disparition des dinosaures. Pis, il semble probable, même si les estimations varient selon les études, que la population d'insectes ait diminué de 75% en cinquante ans. Les hyménoptères, comme les abeilles ou les fourmis, voient leurs populations menacées de disparition de plus de 50%. Si des espèces envahissantes en profitent pour prendre leur place, comme le bourdon fébrile ou la fourmi de feu qui supportent mieux les pesticides que leurs congénères, leur accroissement n'est pas assez rapide pour compenser la disparition des autres espèces. Selon certains spécialistes, dans 100 ans, tous les insectes pourraient avoir disparu de la surface de notre planète..."

(...)

 

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NDÉ

Le rapport

 

 

via WWF France 🐼 sur Twitter, 13.10.2022 https://twitter.com/WWFFrance/status/1580583217349816320

 

"Aujourd'hui, nous publions notre rapport #PlanèteVivante qui mesure l’état de la biodiversité dans le monde 🌍 Le constat est alarmant : entre 1970 et 2018, les populations de vertébrés - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - ont chuté de 69% en moyenne 😞"

  

[Image] Living Planet Report 2022 found drastic decline in the global wildlife population.

 

via Living Planet Report 2022 https://www.10pointer.com/current-affairs/living-planet-report-2022

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Dans l'actualité,, (re)lire aussi :

 

  • Le déclin mondial des insectes est le résultat d'un échec politique délibéré. Plan de bataille pour l'entomologie - De onlinelibrary.wiley.com - 12 octobre, 18:18

 

  • La biodiversité des sols, ce "monde caché" sous nos pieds, évaluée à l'échelle mondiale pour mieux la protéger - De www.geo.fr - Aujourd'hui, 19:08

 

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2 espèces de papillons sur 3 ont disparu d’au moins un département de France métropolitaine depuis l'année 2000

2 espèces de papillons sur 3 ont disparu d’au moins un département de France métropolitaine depuis l'année 2000 | EntomoNews | Scoop.it
Les papillons de jour comptent 301 espèces en France métropolitaine et bénéficient d'un très grand capital sympathie, ils sont aussi plutôt faciles à observer et souvent déterminables à l’espèce sans avoir à être prélevés*. Ces caractéristiques en font un groupe pour lequel il existe de nombreuses données d’observations à travers tout le territoire, dont des données anciennes. Nous avons assez de connaissances pour analyser la dynamique du groupe sur les dernières décennies !

 

L'indicateur papillons de jour - Office pour les insectes et leur environnement | Opie, 01.07.2022

 

Contact  

Xavier Houard | coordinateur scientifique


L'indicateur papillons

Nous nous sommes intéressés à la présence des espèces à l’échelle départementale pour proposer un « indicateur papillons de jour ». Cet indicateur représente la part des espèces ayant disparu d’au moins un département depuis le siècle dernier.

Par exemple, l’Hespérie du Pas-d’âne (Pyrgus cacaliae) occupait 4 départements dans les Pyrénées, mais depuis 2000 il n’a été observé que dans deux de ces départements. Quant au Damier du Frêne (Euphydryas maturna) , il est exclusivement présent dans la moitié nord de la France métropolitaine. Alors qu’il était présent dans 22 départements, depuis 2000, il n’est plus qu'observé que dans 6 départements."

(...)

 

Plus de détails sur l’indicateur papillons de jour et la démarche de sa conception sont disponibles ici.

 

 

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NDÉ

Le rapport :

 

Disparition des papillons de jour | Nature France, 01.07.2022
https://naturefrance.fr/actualites/disparition-des-papillons-de-jour

 

L’ONB publie son premier indicateur sur les insectes de métropole

 

Ces dernières années, plusieurs études scientifiques ont montré le déclin important des populations d'insectes partout en Europe, confirmant le constat réalisé sur le terrain par les naturalistes. Les principales causes à l’origine de ce déclin : la disparition et la fragmentation des habitats, les pollutions (notamment les pesticides) et le changement climatique.

Pour son premier indicateur sur les insectes, l’ONB s’est intéressé aux papillons de jour, un groupe d’espèces « ambassadeur » pour la biodiversité des insectes et pour lequel de nombreuses données sont disponibles. Leur évolution est le reflet de l’état des milieux naturels dans lesquels ils vivent.

Disparition des papillons de jour dans les départements de métropole

66 % en 2022

Disparition des papillons de jour dans les départements de métropole

66 % des espèces de papillons de jour n’ont pas été revues depuis 20 ans dans au moins un département qu’elles occupaient

 

Sur les 301 espèces de papillons de jour de France métropolitaine, 2 espèces sur 3 ont disparu d’au moins un département qu’elles occupaient au siècle dernier. Les disparitions touchent la totalité des départements de la métropole. En moyenne, les départements ont perdu 11 espèces de papillons de jour au cours des 20 dernières années.

 

Les espèces qui déclinent sont les espèces "spécialistes", c’est-à-dire celles qui dépendent d'un type de milieu naturel particulier (pour se nourrir, se reproduire…). Les espèces des prairies sont particulièrement concernées ; or ces habitats sont également en déclin, en raison de l’urbanisation, de l’assèchement des zones humides et des changements de pratiques agricoles comme l’abandon des élevages extensifs ou l'intensification de l’exploitation des milieux.

 

 

Cet indicateur a été réalisé dans le cadre de l'Observatoire national de la biodiversité par l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) avec l'appui de l'Office français de la biodiversité (OFB) ainsi que de l'unité PatriNat (OFB-CNRS-MNHN). Il s’appuie sur les données d'observation de l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) et des bases expertes.

Bernadette Cassel's insight:

 

Sur les 301 espèces de papillons de jour vivant en France métropolitaine, 200 ont perdu au moins un département, soit 66 %.

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L’effondrement des populations d’insectes est-il arrivé au Québec ?

L’effondrement des populations d’insectes est-il arrivé au Québec ? | EntomoNews | Scoop.it
« On voyait déjà une tendance en 2009, mais, quand on y est retourné en 2019, là j’ai été étonné. Je me disais : bon sang, mais où sont les insectes ? Parce que la baisse qu’on voyait, c’était de l’ordre de 60 %. C’est beaucoup. »

 

Science | Actualités | Le Soleil - Québec
Jean-François Cliche
21 mai 2022 9h00 Mis à jour à 10h21
 
 

"Chercheur en entomologie au Service canadien des forêts, Christian Hébert entendait parler depuis quelques années d’un «effondrement des populations d’insectes» à l’échelle mondiale, que certaines études avaient documenté notamment en Allemagne et à Porto Rico. Différents travers méthodologiques dans ces travaux le faisaient hésiter à conclure à un déclin mondial, mais il estimait qu’il valait la peine de travailler à y voir plus clair. Et ce qu’il a vu dans ses propres données recueillies au parc des Grands-Jardins l’en convainc encore davantage — même s’il se garde encore une «petite gêne» avant de conclure à la catastrophe, on y revient.

 

Entre 2001 et 2004, de nouveau en 2009, puis en 2019, M. Hébert et son équipe ont posé des pièges dans 20 endroits de ce parc de Charlevoix : 15 brûlis récents (incendie en 1999) et cinq «forêts-témoin» qui étaient demeurées intactes. «Nous utilisons deux types de pièges dans ce suivi, explique-t-il. Le premier est un piège à impact qui capture les espèces volantes de coléoptères (insectes à carapace dure), souvent ceux qui vivent dans les arbres morts. L’autre type de piège est appelé “piège-fosse” et capture les espèces qui marchent au sol surtout. En plus des coléoptères, on y capture des fourmis, des araignées et beaucoup de microarthropodes du sol.»

 

Sans surprise, les brûlis ont connu une augmentation des populations d’insectes — c’est souvent ce qui se passe après un feu —, mais dans les forêts-témoins, le nombre d’insectes capturés a semblé décroître un peu en 2009, puis s’est écroulé en 2019 : les pièges à impacts ont capturé 60 % moins de coléoptères volants, alors que les pièges-fosses en ont pris environ 50 % de moins (et la baisse fut concentrée sur les 10 dernières années dans leur cas).

 

Pour l’instant, ces données n’ont pas encore été publiées dans la littérature scientifique, et doivent donc être considérées avec prudence. Cependant, note M. Hébert, elles ont une force qu’assez peu d’autres études du même genre possèdent, soit d’avoir échantillonné plusieurs fois exactement aux mêmes endroits et de la même manière — alors que dans d’autres travaux, les pièges ont souvent été tendus à des endroits différents et la tendance a été dégagée grâce à un modèle mathématique, ce qui n’est pas idéal.

 

Cela dit, cette chute n’implique pas forcément que la même tendance prévaut dans tout le Québec, ni même qu’on a affaire à une tendance vraiment anormale dans le parc des Grands-Jardins même, avertit M. Hébert. «Disons que j’aimerais mieux valider tout ça avec d’autres jeux de données [avant de tirer de telles conclusions], dit-il. On est loin de toute agriculture [ce qui élimine l’explication des pesticides, du moins dans ce cas-ci], mais il y avait des coupes forestières dans les parages, il y a eu des éclosions d’insectes, et tout ça peut avoir eu une influence», tempère-t-il. Pour ces raisons, il faudrait idéalement aller échantillonner ailleurs pour voir si le déclin est généralisé.

 

Mais cela montre qu’on aurait intérêt à les produire, ces «autres jeux de données», car si on a bel et bien affaire à un large effondrement des populations d’insectes, cela aurait assurément des répercussions majeures sur tout le reste des écosystèmes concernés — et sans doute au-delà. Or il existe justement plusieurs endroits au Québec qui ont été échantillonnés dans le passé et où on pourrait retourner, dit M. Hébert.

 

«Ça a été fait dans le Parc de la Mauricie il y a une vingtaine d’années et on espère y retourner bientôt, indique-t-il. […] Il y a aussi eu un projet d’entomologie à Anticosti en 1993 dans neuf peuplements forestiers, et ce serait intéressant de reprendre les mêmes mesures avec les mêmes méthodes parce qu’il n’y a pas d’agriculture là-bas, donc pas d’intrants chimiques [souvent blâmés pour le déclin des insectes, NDLR]. Sur cette question-là, on a beaucoup de données qui viennent d’Europe, mais c’est un continent qui est très anthropisé.»

Des causes encore mystérieuses

Avoir des données dans des endroits plus naturels pourrait aider à comprendre les causes de cet effondrement des populations d’insectes — si, bien sûr, il se confirmait —, qui sont pour l’instant encore assez nébuleuses. Une étude publiée récemment dans Science a suggéré que l’azote pourrait être de moins en moins disponible dans les écosystèmes terrestres."

(...)

 

 

 

 

 

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Écologie et conservation du Mercure Arethusana arethusa en Hauts-de-France

Écologie et conservation du Mercure Arethusana arethusa en Hauts-de-France | EntomoNews | Scoop.it
Le Mercure Arethusana arethusa (Denis & Schiffermüller, 1775) est un papillon qui, actuellement, n’est pas considéré comme menacé au sein des Listes rouges de France et d’Europe mais dont la distribution apparaît cependant en déclin. Le Conservatoire d’Espaces naturels des Hauts-de-France préserve deux des trois stations restantes en région.

 

Écologie et conservation du Mercure Arethusana arethusa (Denis & Schiffermüller, 1775) (Lépidoptère : Satyrinae) en Hauts-de-France - Publications scientifiques du Muséum national d'Histoire naturelle

 
Guillaume MEIRE & Marc BRUNEAU

Naturae 2022 (1) - Pages 1-16
Publié le 05 janvier 2022

 

"Sur la base de captures-marquages-recaptures et d’observations réalisées entre 2013 et 2019 sur les deux dernières populations du département de la Somme, nous avons étudié les paramètres démographiques, la mobilité des individus et leur utilisation des habitats. Les effectifs des populations ont été estimés avec une certaine précision puisque les marges d’erreur des estimations pour un niveau de confiance de 95 % étaient comprises entre 13 et 19 % selon les sites et les années. Des variations importantes d’effectifs, de plus de 50 %, ont été relevées entre certaines années et reflètent les tendances observées au niveau national dans le cadre des suivis des communautés de papillons de jours.

 

Durant les trois années de suivis, la taille des populations est la plus élevée entre le 20 août et le 30 août. Le pic de vol des femelles intervient entre trois et six jours après celui des mâles et dure moins longtemps. Selon les sites et les années, la durée de vie moyenne est comprise entre 5,75 et 12 jours. Le sexe ratio mâles/femelles est de 1,18 en 2018 et de 1,28 en 2019.

 

Si le contexte des sites étudiés (faible superficie, isolement) n’a pas permis d’étudier les capacités de dispersion d’A. arethusa, nous avons constaté que l’espèce se déplace peu dans ce contexte. La distance moyenne de déplacement est de 86,46 ± 6,34 m après au moins trois recaptures (n = 81). La distance maximale relevée entre deux captures est de 333 m. Les pelouses qui présentent une hauteur de végétation rase (6,57 ± 2,39 cm), avec des affleurements crayeux (8,21 ± 7,35 % par m²) et un recouvrement riche en Festuca ovina Gr. (22,6 ± 9,54 % par m²), constituent les habitats larvaires.

 

Si ces milieux constituent également les habitats préférentiels des adultes, les pelouses plus fermées et jeunes ourlets calcicoles apparaissent complémentaires car elles offrent des ressources nectarifères qui sont faibles sur les pelouses les plus rases en période de vol du papillon.

 

Nos résultats conduisent à faire émerger une question de conservation : comment faire coexister sur des petits espaces des dynamiques spatiales et temporelles de la végétation permettant d’assurer une disponibilité en ressources et en habitats nécessaires à l’accomplissement du cycle de vie d’A. arethusa ?

 

Dans des paysages dominés par les grandes cultures, nous soulignons le rôle fonctionnel des prairies, jachères et bandes enherbées pour renforcer les populations en place et reconnecter les espaces fragmentés.

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