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Nouveaux pesticides : l’agrochimie descend dans l’ARN. Une nouvelle arme de destruction massive est-elle en passe d’être utilisée dans les champs ?

Nouveaux pesticides : l’agrochimie descend dans l’ARN. Une nouvelle arme de destruction massive est-elle en passe d’être utilisée dans les champs ? | EntomoNews | Scoop.it
Des produits à base d’ARN, capables d’éteindre certains gènes chez des ravageurs de culture, ont été testés en plein champ dans l’Union européenne. Scientifiques et parlementaires s’inquiètent de leurs possibles effets indésirables.

 

Qu’est-ce que les ARNi, cette nouvelle famille de pesticides qui inquiète ?

par Coralie Schaub

publié le 11 avril 2023 à 21h30
 

"Une nouvelle arme de destruction massive est-elle en passe d’être utilisée dans les champs ? C’est ce que craignent certains scientifiques et responsables politiques en France et dans l’Union européenne (UE). Les pesticides «extincteurs de gènes» à base d’ARN (appelés ARNi, pour acide ribonucléique interférent) interfèrent avec l’expression génétique d’insectes ravageurs des cultures. Cette technique dite du «silençage génétique» vise à «réduire au silence» tel ou tel gène vital. Ainsi, le parasite meurt ou cesse de se reproduire.

 

Des start-up de biotechnologies et des géants de l’agrochimie comme Bayer, BASF ou Syngenta assurent que ces produits ciblent avec une précision infaillible un gène particulier chez tel ou tel ravageur. Diffusés par le biais de plantes génétiquement modifiées pour les produire elles-mêmes ou pulvérisés sur les cultures, au moyen de sprays, ils seraient donc inoffensifs pour les autres insectes. Las, plusieurs études ont démontré que d’autres espèces partageant des gènes similaires à ceux de l’insecte ciblé pourraient être touchées et donc exterminées, notamment des pollinisateurs tels que les abeilles ou les papillons. Une meta-analyse publiée en 2017 indique ainsi que des ARNi censés cibler des ravageurs pourraient aussi affecter les gènes des abeilles mellifères. Pire, le silençage génétique pourrait se transmettre au sein d’une colonie d’abeilles et d’une génération à l’autre, par le biais de l’ing(...)"

 
[Image] Diffusés par le biais de plantes génétiquement modifiées pour les produire elles-mêmes ou pulvérisés sur les cultures, les pesticides «extincteurs de gènes» à base d’ARN seraient inoffensifs. (Florence Brochoire/Libération)
 
Bernadette Cassel's insight:

 

 

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La Commission devrait mettre fin à l’utilisation d’urgence de tous les pesticides interdits – EURACTIV.fr

La Commission devrait mettre fin à l’utilisation d’urgence de tous les pesticides interdits – EURACTIV.fr | EntomoNews | Scoop.it
L’utilisation d’urgence de tous les produits phytopharmaceutiques interdits dans l’UE pourrait bientôt devenir une pratique du passé. C’est ce que révèle la Commission européenne dans son interprétation initiale de la récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) concernant les pesticides toxiques pour les abeilles.

 

Par Natasha Foote | EURACTIV.com |

Translated by Nicolas Thomsin

Édité par Anne-Sophie Gayet

 10 mars 2023

 

"Ces dernières années, les néonicotinoïdes ont été critiqués pour avoir contribué au déclin des abeilles en perturbant leur sens de l’orientation, leur mémoire et leur mode de reproduction.

Dans un arrêt rendu en janvier dernier, la CJUE a confirmé que les États membres ne seraient plus autorisés à accorder des dérogations permettant l’utilisation temporaire de semences traitées avec des produits phytopharmaceutiques « expressément interdits » par la législation de l’UE.

 

Les produits phytopharmaceutiques en question — la clothianidine et le thiaméthoxame — appartiennent à une classe de pesticides connus sous le nom de néonicotinoïdes, dotés d’une composition chimique comparable à celle de la nicotine et utilisés pour lutter contre les insectes.

 

Toutefois, l’arrêt de la Cour soulève des interrogations sur l’étendue de son champ d’application. Les associations militantes se sont en particulier demandé s’il s’étendait à tous les pesticides interdits ainsi qu’à leur exportation.

 

Ce jeudi (9 mars), la DG SANTE de la Commission a présenté sa première interprétation de la décision et a confirmé que l’exécutif européen estime qu’elle s’étend au-delà des pesticides néonicotinoïdes mentionnés."

(...)

 

[Image] Les produits phytopharmaceutiques en question — la clothianidine et le thiaméthoxame — appartiennent à une classe de pesticides connus sous le nom de néonicotinoïdes, dotés d’une composition chimique comparable à celle de la nicotine et utilisés pour lutter contre les insectes. [SHUTTERSTOCK]

 

 

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Pesticides : les procédures d’autorisation attaquées devant le Conseil d’Etat

Pesticides : les procédures d’autorisation attaquées devant le Conseil d’Etat | EntomoNews | Scoop.it
Une trentaine d’ONG et de nombreux députés saisissent le Conseil d’État pour contraindre le gouvernement à prendre en compte l’« effet cocktail » de tous les formulants entrant dans la composition des pesticides.

 

Par Stéphane Foucart et Stéphane Mandard

Publié aujourd’hui à 06h57, mis à jour à 10h07


"Après les néonicotinoïdes, le gouvernement va-t-il être contraint de revoir l’ensemble de ses procédures d’autorisation de mise sur le marché de pesticides pour mieux prendre en compte leur toxicité ? Contraint par la justice européenne de renoncer à prolonger les dérogations pour les insecticides « tueurs d’abeille », l’exécutif est désormais visé par une action devant la juridiction administrative pour ses « carences dans l’homologation des pesticides » et une « sous-évaluation » de leur toxicité.


Un recours devait être déposé, jeudi 2 février, devant le Conseil d’État, pour demander au gouvernement, et en particulier au ministre de l’agriculture, chargé de ce dossier, de prendre en compte les effets de tous les formulants qui entrent dans la composition des pesticides et de se conformer à la législation européenne, qui stipule qu’un produit phytosanitaire ne peut être commercialisé que si son innocuité est prouvée à court ou à long terme."

(...)

 

 

→ Lire aussi : Réautorisation des néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles » : la stratégie française sur la sellette

 

[Image] Un fermier pulvérise du Roundup 720 contenant du glyphosate sur un champ de maïs, à Piacé (Sarthe), en mai 2018. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

 

-------

NDÉ

Précédemment

 

Le gouvernement prié d’inclure les « formulants » dans l’évaluation des risques des pesticides. Par Stéphane Foucart et Stéphane Mandard. Publié le 05 octobre 2022 https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/10/05/le-gouvernement-prie-d-inclure-les-formulants-dans-l-evaluation-des-risques-des-pesticides_6144439_3244.html

 

 

Lire aussi : Pesticides : des associations attaquent l’Etat pour n’avoir pas assez protégé la biodiversité

 

 

Lire aussi : « Le nouveau gouvernement doit réviser en profondeur et de manière transparente les mécanismes d’homologation des pesticides »

 

 

Lire aussi : Glyphosate : des experts indépendants mettent en doute l’intégrité des travaux d’homologation

 

 

PFOS* was detected in 6 out of 10 tested insecticide formulates (3.92–19.2 mg/kg).

Non-targeted techniques suggested additional PFAS species in 7 out of 10 insecticides.

Discovery of a potential source of PFAS* contamination for rural and agricultural areas.

 

* PFAS : Produits per- et polyfluoroalkylées qui comptent au nombre des substances de synthèse les plus persistantes et les plus toxiques. (PFOS, PFOA, PFHxA, PFDA, PFHS, etc.)

 

 

 
-------
NDÉ
Actualité en relation
 
→ Néonicotinoïdes : sous la pression de la justice européenne, la France renonce à réautoriser ces insecticides « tueurs d’abeilles »
https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/23/neonicotinoides-sous-la-pression-de-la-justice-europeenne-la-france-renonce-a-reautoriser-ces-insecticides-tueurs-d-abeilles_6159014_3244.html
 
Le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, a annoncé qu’il ne prolongerait pas la dérogation accordée aux betteraviers pour utiliser ces produits interdits.
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Vers une meilleure compréhension des mécanismes de transmission des virus Zika et de la dengue

Vers une meilleure compréhension des mécanismes de transmission des virus Zika et de la dengue | EntomoNews | Scoop.it
Les moustiques Aedes sont les principaux vecteurs du virus de la dengue et d’autres arbovirus, dont le virus Zika, pour lesquels nous ne disposons à l’heure actuelle ni de vaccin, ni de traitement antiviral. La compréhension des facteurs qui influent sur la transmission des arbovirus des moustiques aux humains est donc une priorité car elle pourrait guider la mise en œuvre de mesures de santé publique susceptibles de limiter, voire même de prévenir les épidémies.

 

Communiqué | 25 janv. 2023 - 9h30 | Par INSERM (Salle de presse)
Immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie | Santé publique

 

Dans une nouvelle étude, une équipe de chercheurs et chercheuses de l’Inserm, du CNRS et de l’Université de Strasbourg à l’Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire, en collaboration avec l’Université Fédérale du Minas Gerais au Brésil, ont décrit l’ensemble des virus (le virome) présents chez 800 moustiques collectés dans 6 pays, sur 4 continents. Les scientifiques montrent que sur les 12 virus identifiés, deux d’entre eux n’infectent pas les humains mais augmentent le potentiel de transmission des virus de la dengue et du Zika. Le mécanisme impliqué révèle l’existence d’un nouveau facteur cellulaire détourné par les arbovirus dans les moustiques. Ces résultats font l’objet d’une publication dans la revue Nature Microbiology.

 

La dengue est la maladie infectieuse virale transmise par les moustiques dont la fréquence augmente le plus rapidement dans le monde, causant actuellement 400 millions de nouvelles infections chaque année. Cette augmentation des cas de dengue, mais aussi d’autres maladies causées par des virus transmis par les moustiques (« arthropod-borne viruses » ou arbovirus), comme le Chikungunya et le Zika, reflète l’expansion géographique des principaux moustiques vecteurs, Aedes aegypti et A. albopictus, notamment en raison de la globalisation des échanges et du changement climatique.

 

La surveillance virologique des moustiques Aedes adultes par analyse métagénomique[1] peut conduire à une identification précoce des arbovirus circulants et contribuer ainsi à améliorer les mesures de santé publique. Outre les arbovirus, ces méthodes de surveillance ont permis d’identifier, chez les moustiques Aedes, un grand nombre de virus spécifiques aux insectes. Bien que n’infectant pas les mammifères, ces virus sont susceptibles d’avoir un impact sur la dynamique de transmission des arbovirus à l’humain.

 

C’est dans ce contexte que s’inscrivent les travaux d’une équipe de scientifiques de l’Inserm, du CNRS et de l’Université de Strasbourg qui a entrepris la caractérisation du virome global des moustiques Aedes à l’échelle de la planète.

 

En utilisant une technique de séquençage à haut débit de l’ARN[2], couplée à une analyse bio-informatique selon une méthode mise au point dans leur laboratoire, les chercheurs ont réalisé un état des lieux des virus présents chez les moustiques Aedes à travers le monde. Ils se sont appuyés sur un réseau de collaborateurs, la plupart participant au consortium européen ZIKAlliance[3], pour collecter plus de 800 moustiques sur 12 sites différents dans 6 pays sur 4 continents. Ceci leur a permis d’identifier 12 virus circulants, présents chez ces moustiques, dont 5 n’avaient pas encore été décrits jusqu’ici.

 

Deux de ces 12 virus, PCLV (Phasi Charoen-like virus) et HTV (Humaita Tubiacanga virus)[4], ont attiré l’attention des chercheurs en raison notamment de leur prévalence élevée (ils étaient en effet présents dans plus de la moitié des échantillons). HTV et PCLV n’étaient pas ou peu présents dans les échantillons en provenance d’Afrique, où il y a peu de cas de dengue, par rapport à l’Asie ou à l’Amérique du Sud, où il y en a beaucoup.

 

Pour savoir si ces deux virus pouvaient avoir un impact sur la transmission de la dengue, les scientifiques se sont intéressés à une petite ville du Sud-Est du Brésil, Caratinga, où la dengue est endémique et pour laquelle ils disposaient d’une collection archivée d’ARNs de plus de 500 moustiques collectés à cet endroit sur une année. Cette analyse d’échantillons collectés sur le terrain a révélé une interaction des deux virus HTV et PCLV avec le virus de la dengue : les moustiques infectés des virus HTV et PCLV avaient une probabilité trois fois plus élevée d’être également infectés par le virus de la dengue.

Les scientifiques ont ensuite confirmé cette observation dans l’environnement contrôlé de l’insectarium de Strasbourg, en montrant que l’introduction des virus HTV et PCLV dans des moustiques de laboratoire, augmentait la réplication des virus de la dengue (DENV) et du Zika (ZIKV). Un taux plus élevé de ces virus raccourcit la période d’incubation extrinsèque, c’est à dire le temps nécessaire aux moustiques infectés pour devenir infectieux. En utilisant une modélisation mathématique, les chercheurs suggèrent que cette capacité infectieuse plus élevée pourrait multiplier le risque de transmission de la dengue et du Zika par cinq quand HTV et PCLV sont présents.

L’ensemble de ces résultats soulève la question du mécanisme par lequel HTV et PCLV affectent la réplication des virus DENV et ZIKV. Les chercheurs ont tenté de trouver quelques explications.

En étudiant l’expression des gènes chez les moustiques infectés par la dengue, en l’absence ou en présence d’HTV et PCLV, les scientifiques ont découvert le rôle important des histones (les protéines qui s’associent à l’ADN pour le compacter et former la chromatine), et tout particulièrement l’histone H4. Leurs résultats montrent en effet que le virus de la dengue utilise l’histone H4 pour se multiplier chez le moustique. HTV et PCLV, par un mécanisme qui reste encore à déterminer, maintiennent l’expression de l’histone H4 chez les moustiques infectés, favorisant ainsi cette multiplication du virus de la dengue.

« Une meilleure connaissance des mécanismes moléculaires qui régissent l’interaction entre ces trois virus paraît primordiale pour la suite de nos recherches. Comprendre ce qui favorise la transmission des virus Zika et de la dengue pourrait permettre de proposer des stratégies plus efficaces pour diminuer la transmission du virus à l’humain, et de limiter, voire prévenir les épidémies », conclut João Marques, directeur de recherche Inserm, nouvellement recruté, et dernier auteur de l’étude.

 

  • Mosquito vector competence for dengue is modulated by insect-specific viruses | Nature Microbiology, 05.01.2023
    https://www.nature.com/articles/s41564-022-01289-4

 

[1] Méthode d’étude du contenu génétique d’échantillons issus d’environnements complexes prélevés dans la nature, ici d’échantillons prélevés à des moustiques donc.

[2] Séquençage d’un très grand nombre de molécules différentes au sein d’un même échantillon

[3] ZIKAlliance est un consortium de recherche multinational et multidisciplinaire composé de 54 partenaires dans le monde entier et coordonné par l’Inserm. ZIKAlliance est financé par le programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne.

[4] Virus qui a été découvert par cette même équipe dans le cadre de précédents travaux.

 

POUR CITER CET ARTICLE :
 
[Image] Effects of insect-specific viruses on DENV and ZIKV transmission.
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Néonicotinoïdes : la CJUE fume le droit belge. Et, par ricochet, pourrait griller le droit français.

Néonicotinoïdes : la CJUE fume le droit belge. Et, par ricochet, pourrait griller le droit français. | EntomoNews | Scoop.it
La Cour de justice de l’Union européenne vient de poser que les États ne peuvent pas déroger aux interdictions expresses de mise sur le marché et d’utilisation de semences traitées à l’aide de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes… ce qui en l’espèce fume le droit belge.

 

Éric Landot 19/01/2023

"Mais qui (notamment pour les betteraves sucrières) en réalité risque de censurer également la position de l’Etat français, ainsi que celle de notre Conseil d’État national, même si le cadre juridique diffère."

 

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NDÉ

L'arrêt

 

 

Le communiqué de presse

 

 

Arrêt de la Cour dans l’affaire C-162/21 | Pesticide Action Network Europe e.a.

 

Protection phytosanitaire : les États membres ne peuvent pas déroger aux interdictions expresses de mise sur le marché et d’utilisation de semences traitées à l’aide de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes

Bernadette Cassel's insight:

 

« Cet arrêt de la cour de justice européenne, en réponse au Conseil d'Etat belge, pourrait mettre à mal la dérogation que l’État français accorde pour la 3e année consécutive pour les néonicotinoïdes sur les betteraves. »

 

Maxime Zucca via Twitter, 19.01.2023

https://twitter.com/MaximeZucca/status/1616096943859535875

 

 

Scoops en relation

 

  • Betteraves et néonicotinoïdes : ouverture d’une consultation sur la prolongation de la dérogation - De www.goodplanet.info - 5 janvier, 17:18

 

  • Néonicotinoïdes. Une décision importante autour du principe de précaution et de l’usage de produits phytopharmaceutiques dans les milieux naturels - De twitter.com - Aujourd'hui, 19:29

 

 

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Concernant les pesticides, l’accord de Kunming-Montréal retient la notion de "risque" — plutôt que de quantités utilisées —, lequel doit être réduit de moitié

Concernant les pesticides, l’accord de Kunming-Montréal retient la notion de "risque" — plutôt que de quantités utilisées —, lequel doit être réduit de moitié | EntomoNews | Scoop.it
Si l'inscription, dans le nouveau cadre mondial sur la biodiversité, de l'objectif 30x30 - consistant à étendre les aires protégées sur 30 % des terres et 30 % des mers du globe - compte parmi les succès les plus médiatisés, un autre accomplissement mérite que l'on s'y attarde également : il s'agit de la mention portant sur les pesticides, ces substances utilisées en agriculture pour la prévention, le contrôle ou l'élimination d'organismes jugés indésirables.

 

Impact des pesticides sur la biodiversité : pourquoi est-ce si important de parler de "risque" plutôt que de quantités utilisées ?

 

Nastasia Michaels Publié le 21/12/2022 à 10h05

 

[...]

 

Certains pesticides sont toxiques à très faibles doses

Au delà de la simple mention du terme "pesticide", c'est la formulation du texte qui réjouit encore davantage les experts. En effet, plutôt que la notion de quantité utilisée, c'est celle de "risque" - à réduire de moitié - qui a été retenue dans l'accord de Kunming-Montréal. "La toxicité des pesticides ne dépend pas seulement de la quantité épandue, certains sont toxiques à très faibles doses (par exemple les perturbateurs endocriniens)", précise Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), contactée par GEO.fr.

 

Ainsi, en ne considérant les pesticides que sous l'angle de la quantité épandue dans les champs, on rate l'essentiel des conséquences sur la biodiversité. "La toxicité totale des pesticides ciblant les invertébrés a nettement augmenté depuis 2005. Par exemple, elle a doublé pour les pollinisateurs et les vertébrés aquatiques - avec une augmentation d'environ 8 % par an entre 2005 et 2015", remarque Hélène Soubelet. Pourtant, la "quantité d'insecticide appliquée par unité de surface a diminué d'environ 40 %", note-t-elle.

 

Alors, quels pesticides sont les plus toxiques en petites quantités ? Tout dépend pour qui. "Pour les pollinisateurs, par exemple les abeilles ou les bourdons, les néonicotinoïdes sont de plus en plus responsables de la toxicité totale appliquée", détaille la directrice de la FRB. "Pour les invertébrés aquatiques - par exemple, les crustacés, les éphémères, les phryganes (petits insectes ressemblant aux papillons de nuit, NDLR) et les libellules - et pour les arthropodes terrestres, ce sont les insecticides pyréthroïdes qui sont les plus impliqués dans la toxicité depuis 1992."

 

Ces pyréthroïdes, des composés de synthèse dérivés des pyréthrines - des substances naturelles que l'on trouve par exemple dans les chrysanthèmes, furent à l'origine d'un terrible bouleversement pour la nature. "Au milieu des années 2000, la toxicité a été complètement découplée des quantités : pour les invertébrés aquatiques, quatre pyréthrinoïdes ont expliqué (à eux seuls) plus de 80 % de l'augmentation de la toxicité depuis 2006", souligne Hélène Soubelet. "Les insecticides très efficaces à faible dose sont souvent associés à des impacts importants pour l'environnement."

 

Et les animaux ne sont pas les seules victimes répertoriées : les plantes sauvages pâtissent également de certains pesticides nocifs même à faible dose. "L'augmentation de la toxicité totale appliquée des plantes peut avoir des impacts majeurs sur les réseaux trophiques terrestres, par exemple en réduisant la production de semences végétales ou provoquant le déclin des espèces végétales", pointe ainsi la directrice de la FRB, citant trois exemples précis :

 

  • les pesticides régulateurs de croissance (par exemple, l'acétochlore), qui contribuent principalement à la toxicité totale appliquée pour les plantes terrestres et aquatiques ;
  • les inhibiteurs de la synthèse des acides aminés, tels que le glyphosate, qui sont de plus en plus utilisés ;
  • les perturbateurs de la membrane cellulaire (oxyfluorfène).

Des "effets cocktails" et une toxicité diffuse

"L'évaluation des risques à ce titre est plus pertinente que la seule quantité appliquée", conclut Hélène Soubelet. Par ailleurs, la notion de risque permettrait également de prendre en compte un autre aspect crucial : celui des interactions entre les différentes substances utilisées. "Les effets cocktails sont aussi à prendre en compte (...), notamment entre fongicides et insecticides (pesticides ciblant respectivement les champignons microscopiques et les insectes)", observe-t-elle.

 

Enfin, "il est important aussi de distinguer la toxicité aiguë, celle qui est le plus souvent testée, et la toxicité diffuse, qui peut passer inaperçue dans les tests en laboratoire, à l'exemple des néonicotinoïdes", complète auprès de GEO.fr Denis Couvet, président de la FRB. En effet, certains pesticides qui n'affecteraient pas directement les fonctions vitales des organismes peuvent néanmoins les affaiblir, perturber leur comportement ou encore, nuire à leur reproduction.

 

Reste à savoir, désormais, si les signataires de l'accord de Kunming-Montréal tiendront leur engagement. "Le cadre (mondial pour la biodiversité) retient différents indicateurs, mais ce sera à chaque pays d’établir son propre indicateur de risque. Au sein de l’Union européenne, par exemple, l’indicateur de risque qui est en cours de préparation présente des faiblesses importantes", regrette Paul Leadley cité par Le Monde. Raison pour laquelle le travail devra être poursuivi jusqu'à la COP 16 Biodiversité, prévue en Turquie en 2024."

 

Pesticides : un rapport synthétisant 4.000 études souligne l'ampleur de la contamination de l'environnement

 

Pesticides toxiques : la France continue d'exporter des substances interdites vers d'autres pays

 

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NDÉ

 

[Image] Éditorial Le monde du 21/12/2022

 

via COP15 : au-delà des promesses, le combat n’est pas gagné sur la biodiversité https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/21/biodiversite-au-dela-des-promesses-le-combat-n-est-pas-gagne_6155261_3232.html

 

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Insectes. La mouche orientale des fruits détectée à Pfastatt

Insectes. La mouche orientale des fruits détectée à Pfastatt | EntomoNews | Scoop.it
À la mi-juillet, le réseau de surveillance régional des organismes nuisibles aux végétaux a capturé à Pfastatt un spécimen mâle adulte de la mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis).
 
 Par L'Alsace - 02 août 2022 à 21:23 | mis à jour le 03 août 2022
 

"Cette capture, a indiqué mardi la préfecture, constitue la première interception de l’insecte en région Grand Est.

La présence de cette mouche avait été signalée en Europe pour la première fois dans le sud de l’Italie en 2018. En France, des spécimens ont été détectés en 2019 en Occitanie et en Île-de-France, puis en 2021 en région Sud, en lien avec des fruits exotiques importés.

Un organisme nuisible aux yeux de l’Union européenne

Aucun foyer installé n’a été confirmé par la surveillance mise en œuvre depuis lors. Dans ce nouveau cas, les premiers éléments d’investigation établissent aussi un lien avec l’importation de fruits exotiques contaminés.

 

Les services de l’État, la fédération régionale de lutte contre les organismes nuisibles (Fredon) et les organisations agricoles ont mis en place des mesures de gestion incluant notamment une densification du réseau de piégeage et des mesures prophylactiques sur les cultures. Car l’insecte fait partie des 20 organismes nuisibles constituant une priorité pour l’Union européenne au regard de la gravité des problèmes économiques ou environnementaux qu’ils peuvent engendrer.

« Cette mouche de 5 mm peut s’attaquer à des centaines d’espèces de fruits et de légumes, cultivées ou sauvages. Les larves qui se développent à l’intérieur de ces derniers les rendent impropres à la commercialisation », explique la préfecture qui profite de l’occasion pour appeler les professionnels et les particuliers à respecter les mesures de prévention en vigueur à l’entrée dans l’UE et en France.

 

[Image] La mouche orientale des fruits a fait sa première apparition mi-juillet dans le Grand Est, à Pfastatt. Photo Cirad/Antoine FRANCK

Bernadette Cassel's insight:

 

 

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Les insectes comestibles rayés des cartes britanniques à cause du Brexit - Heidi.news

Les insectes comestibles rayés des cartes britanniques à cause du Brexit - Heidi.news | EntomoNews | Scoop.it
Du jour au lendemain, les nombreuses start-up produisant des aliments à base d’insectes sont devenues illégales au Royaume-Uni, rapporte Sifted le 17 mars 2022 Jusqu’au Brexit, le pays suivait les procédures de l’Union européenne pour l’approbation des nouveaux aliments. Mais la loi britannique n’autorise pas la consommation d’insectes et les mesures de transition qui ont cours dans d’autres secteurs n’ont pas été mise en place. Conséquence: cette industrie florissante, parfois même subventionnée, a été subitement mise à l’arrêt.

par Sandra Pernet, 22.03.2022

 

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Bilan des négociations climatiques de Glasgow (COP26) - Sénat

Bilan des négociations climatiques de Glasgow (COP26) - Sénat | EntomoNews | Scoop.it
La 26e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), organisée à Glasgow du 31 octobre au 13 novembre 2021, était la conférence des parties la plus lourde d'enjeux depuis l'adoption de l'Accord de Paris de décembre 2015. Après les échecs de la COP24 de Katowice et de la COP25 de Madrid, la COP26 devait permettre de trouver un consensus sur plusieurs points indispensables à l'application effective de l'accord. Afin de maintenir la température moyenne de la planète à un niveau bien inférieur à 2°C et idéalement 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, Glasgow devait également être la COP du relèvement de l'ambition des États et constituait de ce fait un test majeur de la robustesse du mécanisme créé à Paris en 2015.

 

Rapport d'information de MM. Didier MANDELLI, Guillaume CHEVROLLIER et Ronan DANTEC, fait au nom de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable n° 279 (2021-2022) - 9 décembre 2021


"Fruit d'un travail de plusieurs mois dédié au suivi des négociations, le présent rapport dresse un bilan contrasté de la COP26.

Les négociations climatiques ont certes permis un léger relèvement de l'ambition climatique (- 0,3 °C), mais cette avancée ne permettra pas de respecter les objectifs de l'Accord de Paris : les engagements de court terme placeraient au mieux la planète sur une trajectoire d'augmentation des températures de 2,3 °C, loin de la cible de 1,5 °C.

 

Alors que l'espoir de stabiliser les températures à 1,5 °C en fin de siècle s'amenuise donc grandement, des pas en avant en matière de gouvernance sont en revanche à souligner.

Le rapport identifie enfin un motif d'inquiétude bien réel lié aux progrès insuffisants en matière de finance climatique en direction des pays en développement. Sans réponse rapide de la communauté internationale à ces problématiques, la crise de confiance entre pays développés et pays en développement pourrait s'ancrer plus encore et paralyser durablement la négociation climatique. La commission appelle donc la France et l'Union européenne à avancer sur ce volet dans la perspective de la COP27."

 

_____________________________________

 

Sur le même sujet :

 

"... chaque demi-degré compte, chaque année compte, et chaque choix compte ; le rapport de 2021 ajoute que chaque région est concernée, et que chaque tonne de CO2 compte... Tout est ici, https://t.co/e7g8Po1LXN (et dans mes fils de résumés en français)" 

Dr Valérie Masson-Delmotte sur Twitter, 04.01.2022
https://twitter.com/valmasdel/status/1478376565163626497

 

 

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De nouveaux produits phytosanitaires ciblant les pucerons comme alternative aux insecticides néonicotinoïdes ?

De nouveaux produits phytosanitaires ciblant les pucerons comme alternative aux insecticides néonicotinoïdes ? | EntomoNews | Scoop.it
Efficiency and Persistence of Movento® Treatment against Myzus persicae and the Transmission of Aphid-Borne Viruses


by Thomas Armand, Luâna Korn et coll.
PHIM Plant Health Institute Montpellier, University of Montpellier, INRAE, CIRAD, Institut Agro, IRD, CEDEX 5, 34398 Montpellier, France & Bayer S.A.S./Bayer CropScience, 16 rue Jean Marie Leclair, CS 90106, CEDEX 09, 69266 Lyon, France

Plants
Published: 13 December 2021

 

Traduction :

 

Les néonicotinoïdes sont largement utilisés pour protéger les champs contre les maladies virales transmises par les pucerons. L'interdiction récente de ces composés chimiques dans l'Union européenne a fortement impacté les pratiques de culture du colza et de la betterave à sucre.

 

La faible durabilité des autres familles d'insecticides et la faible efficacité des méthodes prophylactiques pour contrôler les populations de pucerons et l'introduction de pathogènes renforcent la nécessité de caractériser l'efficacité des nouveaux produits phytosanitaires ciblant les pucerons.

 

Dans cette étude, l'impact de Movento® (Bayer S.A.S., Leverkusen, Allemagne), un dérivé acide tétramérique du spirotetramat, sur Myzus persicae et sur la transmission virale a été analysé sous différentes températures de croissance.

 

Les résultats montrent (i) la grande efficacité de Movento® pour protéger les plantes de colza et de betterave à sucre contre l'établissement de colonies de pucerons, (ii) l'impact de la température sur la persistance des propriétés aphicides de Movento® et (iii) une diminution d'environ 10% de la transmission virale sur les plantes traitées.

 

Ces observations suggèrent un effet bénéfique de Movento® sur la qualité sanitaire des cultures traitées en réduisant directement les infections primaires et en modifiant indirectement, par la mortalité des pucerons, les infections secondaires dont dépend la propagation de la maladie dans le champ.

 

Ces données constituent des éléments importants pour le développement futur de stratégies de gestion visant à protéger les cultures contre les virus transmis par les pucerons.

 

 

[Image] MOVENTO - Insecticide pour les légumes - Ternoclic
https://ternoclic.com/produit/movento/

Bernadette Cassel's insight:

 

En savoir plus :

 

"... ce produit à été autorisé en 2020 mais n'a pas endigué la propagation du virus car les pucerons furent très nombreux à un stade précoce. La solution devrait être multiple mais nous avons encore besoin d expérimentation"

 

via Choiselat Frédéric sur Twitter, 06.01.2022
https://twitter.com/ChoiselatF/status/1479169931455385606

 

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Insectes : les petites bêtes qui montent…

Insectes : les petites bêtes qui montent… | EntomoNews | Scoop.it
Le marché des insectes, bien qu’étant aujourd’hui encore un marché de niche, est en forte croissance : nouveaux usages, stratégies d’innovation, réponses aux enjeux démographiques, alimentaires et environnementaux actuels…
Il s’agit d’une jeune filière en structuration.

 

Observatoire Agriculture et Agroalimentaire en partenariat avec Agridées le 29 novembre 2021

 

"Selon Samir Mezdour, chercheur à AgroParisTech, un million d’insectes sont aujourd’hui répertoriés, et à peine 2 100 d’entre eux sont comestibles. Les insectes ont le mérite de s’adapter à tous les milieux, et à tous types d’alimentation. Ils sont déjà bien présents dans l’économie agricole, notamment en élevage (apiculture), en tant que bioconverteurs ou en auxiliaires de culture et biocontrôle.

 

Cette filière est en plein développement en Europe, et plus largement dans le monde. Face à la croissance de la démographie mondiale et aux enjeux environnementaux, les insectes présentent de nombreux atouts : importante source de protéines, moindre besoin de facteurs de production (surfaces, eau, etc.), meilleur taux de conversion d’aliments en protéines ou encore capacité à se nourrir des sous-produits et co-produits de l’agriculture et des industries agroalimentaires.

 

Dans un contexte de besoin de développement des sources de protéines alimentaires pour lesquelles l’Union européenne dépend à 70% des importations, les insectes font partie des nouvelles sources de protéines à développer comme les algues, les microorganismes, les champignons ou les viandes cellulaires. De son côté, la France est exportatrice nette de 3,5 millions de tonnes de protéines végétales (céréales notamment), mais déficitaire en matières riches en protéines (soja par exemple).


Des valorisations multiples sur des marchés en développement

 

Cette filière couvre de nombreux enjeux tant au niveau de l’alimentation humaine, animale et plus largement dans la bioéconomie.

 

Concernant l’alimentation humaine, au niveau mondial, l’entomophagie (consommation d’insectes) est déjà partie intégrante du régime alimentaire de plus de deux milliards d’habitants, principalement en Afrique, en Asie, et dans certains pays comme au Mexique ou en Australie. En Europe, pour des raisons culturelles notamment, la consommation d’insectes est très récente. En effet, selon Cédric Auriol, cofondateur de la société Agronutris, l’Agence européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) a accordé la première autorisation de mise sur le marché pour un ver de farine proposé par sa société en mai 2021. Selon Fayçal Ounnas, Fondateur d’Entoinnov, société orientée vers l’alimentation humaine, les insectes, par leur haute teneur en protéines, acides aminés et acides gras sont pourtant considérés comme des super aliments.

 

Toujours au sein de l’Union européenne, l’autorisation de production d’insectes et leurs produits est possible en pisciculture depuis le 1er juillet 2017, et depuis août 2021 pour nourrir les volailles et les porcs sous forme de farine (Règlements UE 2015/2283, 2017/893 et 2021/1372). Selon Paola Teulières, Co-fondatrice de Tomojo et qui s’est spécialisée sur ce créneau, le marché des animaux domestiques constitue également un énorme potentiel de développement pour la filière des insectes. On note aussi un phénomène de « premiumisation », avec la recherche de produits de qualité supérieure. A titre d’exemple, certaines molécules d’insectes peuvent être utilisées pour la fabrication de cosmétiques. Enfin, dans une logique de bioraffinerie, ils peuvent être aussi valorisés en bioénergie, en bioplastiques, en biomolécules sans oublier les fertilisants agricoles.

 

En termes commerciaux, le marché reste un marché de niche : 10 000 tonnes de protéines ont été vendues en 2020 dans le monde, avec un potentiel estimé à 500 000 tonnes en 2030. Selon l’IPIFF (association professionnelle du secteur), l’alimentation humaine en Europe ne représentait, en 2019 que 500 tonnes, avec 9 millions de consommateurs. Vendue entre 3 500 et 4 000 euros la tonne, elle reste encore beaucoup moins compétitive que les protéines « traditionnelles » selon Raboresearch Report. A noter qu’avec l’autorisation récente des usages en élevage de porcs et volailles, le marché devrait accélérer sa croissance ces prochaines années.


Une montée à l’échelle progressive et des verrous à lever

 

Au-delà de ces potentiels de marchés, selon Manon Déterne, consultante en bioéconomie au Pôle IAR, cette filière doit encore faire face à plusieurs verrous : technologiques (procédés de transformation, performances des insectes…), réglementaires (sécurité, environnement, autorisation de mise sur le marché), économiques (rentabilité industrielle…) mais aussi culturels et sociaux (acceptabilité des consommateurs occidentaux). Sur ce dernier point, la question du bien-être animal lors de la phase d’abattage notamment soulève aussi des interrogations.

 

Un autre segment de développement intéresse l’agriculture : celui du frass. Constitué des excréments d’insectes, de substrat alimentaire et de restes d’insectes, riche en azote, phosphore et potassium, représente une alternative aux engrais minéraux, valorisable entre autres en agriculture biologique.

 

Bien que très dynamique, la Recherche et Développement doit s’amplifier. Dans cette filière, 300 start-up sont recensées dans le monde, dont 60 en Europe. En France notamment, nombreuses sont celles qui investissent ce secteur : Ynsect, Agronutris, Tomojo, Innovafeed, etc. La France a structuré un écosystème de recherche et porte notamment le projet « Désirable », piloté par AgroParistech avec l’INRAE, le CNRS, le Pôle IAR ou encore Valorial."

(...)

 

 

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L’Europe exporte des insecticides interdits sur son sol

L’Europe exporte des insecticides interdits sur son sol | EntomoNews | Scoop.it
L’UE a donné son feu vert aux demandes d’exportation d’au moins 4 000 tonnes de néonicotinoïdes interdits, notamment au Brésil. La France est le deuxième pays exportateur.

 

L’Europe exporte des milliers de tonnes de pesticides « tueurs d’abeilles » pourtant interdits sur son sol

Par Stéphane Mandard

Publié aujourd’hui à 00h00, mis à jour à 09h39 (abonnés)

 

"Depuis 2018, l’Union européenne (UE) interdit sur son sol l’usage de trois insecticides néonicotinoïdes (l’imidaclopride, le thiaméthoxame et la clothianidine), considérés comme des « tueurs d’abeilles » et une grave menace pour la biodiversité. Pourtant, une quinzaine de pays, dont la France, accordent toujours des dérogations temporaires, en particulier aux producteurs de betteraves sucrières. Surtout, l’UE continue à produire et à exporter massivement ces pesticides ultratoxiques dont elle ne veut plus dans ses champs."

(...)

 

[Image] Exterior shot of the largest production site of Syngenta in Monthey, in the Canton of Valais, Switzerland, on October 29, 2019. The Syngenta production site in Monthey is one of Syngenta's strategic manufacturing sites, where the producing of herbicides, fungicides and insecticides to protect the world's major crops takes place. (KEYSTONE/Gaetan Bally) [Photo via MaxPPP]  

Bernadette Cassel's insight:

 

"Les tueurs d’abeilles sévissent toujours. Une enquête publiée jeudi, et à laquelle Le Monde a eu accès, révèle l’ampleur d’un commerce d’exportation de néonicotinoïdes approuvé par l’Union européenne (UE) hors de ses frontières, alors même que l’utilisation de ces pesticides est interdite sur son sol depuis 2018. Selon les données confidentielles obtenues par des ONG, les autorités européennes ont donné leur feu vert à environ 300 « notifications d’exportations », représentant 4 000 tonnes de produits, entre le 1er septembre et le 31 décembre 2020 à destination de 65 pays différents, dont une très large majorité à faible ou moyen revenus comme le Brésil ou l’Indonésie. Neuf pays européens sont concernés par ce « commerce toxique » qui constitue une grave menace pour la biodiversité. Avec 310 tonnes de substances actives, la Belgique est de loin le plus gros exportateur, devant la France (157 tonnes) et l’Allemagne (97 tonnes). Derrière ces exportations se cachent les géants de l’agrochimie. Ce commerce ne devrait plus être possible dans quelques mois à partir du sol français, en raison de la loi sur l’alimentation."

 

Le Brief du Monde, 18 novembre 2021

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Une refonte des protocoles d’évaluation des risques des pesticides sur les abeilles et autres pollinisateurs est en cours

Une refonte des protocoles d’évaluation des risques des pesticides sur les abeilles et autres pollinisateurs est en cours | EntomoNews | Scoop.it
Un comité technique doit statuer sur de nouvelles règles d’autorisation des pesticides qui bloqueraient la plupart des molécules.

 

Entre les abeilles et l’agrochimie, l’Europe tarde à choisir. Par Stéphane Foucart, 19.12.2018 (abonnés)

 

"Entre les abeilles et les insectes pollinisateurs d’une part, et l’industrie agrochimique de l’autre, il faut choisir. C’est en substance le choix cornélien – et très politique – auquel est confronté un comité technique bruxellois inconnu du public et ignoré des médias, dénommé Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale, ou Scopaff (pour Standing Committee on Plants, Animals, Food and Feed).

 

Celui-ci est chargé de décider d’une mesure-clé pour l’avenir du secteur apicole européen, de la biodiversité, mais aussi pour l’industrie agrochimique : la refonte des protocoles d’évaluation des risques des pesticides sur les abeilles et les pollinisateurs. Une refonte redoutée par les fabricants de pesticides. De fait, plus pointus que ceux aujourd’hui en vigueur, les nouveaux tests pourraient entraver la réautorisation de la plupart des molécules en circulation, selon des données industrielles. Et pourraient aussi barrer la route à la plupart des nouvelles.

 

Mais, depuis plus de cinq ans, les discussions entre les Etats membres et la Commission piétinent derrière les portes closes du comité d’experts. L’association de défense de la biodiversité Pollinis a donc saisi le médiateur européen, pour connaître les raisons d’un tel retard. Les services du médiateur ont estimé, mardi 18 décembre, la plainte de l’ONG recevable.

 

L’association française conteste le refus de la Commission européenne de lui fournir une série de documents détaillant les débats entre Etats membres autour de l’adoption de ces nouveaux tests réglementaires. « Les décisions qui sont prises lors de ces comités techniques ne sont pas motivées et les positions de chaque Etat lors des discussions ne sont même pas rendues publiques, explique Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis. L’opacité d’un tel système est simplement antidémocratique. C’est un rêve de lobbyiste. »"

(...)

 

 

Bernadette Cassel's insight:

 

'Pollinis' in Variétés entomologiques | Scoop.it
https://www.scoop.it/topic/le-monde-des-insectes/?&tag=Pollinis

 

(3 scoops)

 

Bernadette Cassel's curator insight, November 15, 2020 1:48 PM

 

'Pollinis' in Variétés entomologiques | Scoop.it
https://www.scoop.it/topic/le-monde-des-insectes/?&tag=Pollinis

 

(3 scoops)

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Réponse de la Commission européenne à la pétition pour la protection des pollinisateurs (cette pétition a été signée par au moins 1 million d’européens)

Réponse de la Commission européenne à la pétition pour la protection des pollinisateurs (cette pétition a été signée par au moins 1 million d’européens) | EntomoNews | Scoop.it

"Une initiative citoyenne européenne contre les pesticides a récolté plus d'un million de signatures. En réponse, mercredi 5 avril, la Commission a demandé aux États membres et aux eurodéputés de porter des objectifs ambitieux pour la biodiversité."

 

Sauver les abeilles : la Commission européenne répond à une pétition citoyenne

Publié le 06.04.2023

Arthur Olivier

 
“Sauvons les abeilles et les agriculteurs !” Mercredi 5 avril, la Commission européenne a répondu à cette initiative citoyenne visant à mieux protéger les pollinisateurs dans l’Union européenne.
 
Portée par des ONG, des associations de défense de l’environnement, des apiculteurs ou encore des scientifiques, la pétition a trois exigences.
- D’abord, réduire l’utilisation des pesticides de synthèse dans l’agriculture, jusqu’à leur disparition en 2035.
- Ensuite, des mesures de restauration de la biodiversité.
- Enfin, un soutien accru aux agriculteurs dans leur transition écologique.
 
Aujourd’hui, une espèce d’abeilles et de papillons sur trois est en déclin dans l’Union.
L’ ”initiative citoyenne européenne”, un instrument de démocratie participative à l’échelle de l’UE, permet d’inviter la Commission à faire une proposition sur un sujet, lorsque plus d’un million de signatures ont été récoltées.

Pas de nouvelle proposition législative
 
En réponse aux associations, l’exécutif européen a expliqué que des textes de loi étaient déjà en cours de négociation pour protéger les pollinisateurs. Ils sont actuellement entre les mains du Parlement européen et du Conseil de l’UE.

Le premier, une proposition de règlement sur l’utilisation durable des produits phytopharmaceutiques présentée en juin 2022, entend réduire de 50 % les risques et l’utilisation des pesticides chimiques dans l’agriculture européenne d’ici à 2030, par rapport à 2015-2017.

Le second, une proposition de loi sur la restauration de la nature, également présentée en juin 2022, impose des objectifs de restauration contraignants pour des habitats et des espèces spécifiques.

Dans sa réponse, la Commission invite ainsi le Parlement et le Conseil “à convenir rapidement d’accords ambitieux” sur ces propositions “qui contribueront à protéger et à restaurer les populations de pollinisateurs européens et à traduire l’ambition des citoyens en actes législatifs”. L’exécutif rappelle par ailleurs qu’il a également lancé les stratégies “Biodiversité” et “De la ferme à la table”, pour un système alimentaire plus respectueux de l’environnement. La Commission a par ailleurs actualisé en janvier son “Pacte pour les pollinisateurs” et de nouvelles règles de la politique agricole commune sont entrées en vigueur en début d’année.

Après cette réponse, les associations portant l’initiative citoyenne européenne ont fait savoir que leur combat était “loin d’être terminé”. “Nous suivrons de près la suite des événements”, a réagi Martin Dermine, du réseau PAN Europe. “Lors des prochaines élections européennes [en 2024], les responsables politiques devront montrer qu’ils servent les intérêts communs en matière de santé, d’eau propre, de bonne alimentation et de biodiversité, et qu’ils renforcent la position des agriculteurs dans la chaîne alimentaire”, a-t-il insisté.

La pétition avait enregistré plus d’un million de signatures depuis le début de la collecte en septembre 2019. Les pays les plus représentés étaient l’Allemagne (527 000 signataires), les Pays-Bas (98 000) et la France (90 000).
 
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NDÉ
Communiqué de presse
 
  • « Sauvons les abeilles et les agriculteurs ! » : le million de signatures recueilli dans le cadre de l'initiative citoyenne européenne signale aux colégislateurs de l'UE l'importance de maintenir l'ambition environnementale - 5 avril 2023 - Bruxelles https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_23_2084
 
[Image] Pollinators. Creative Commons - Frank Vassen
 
via 🌿S.Le Briéro 🌿 sur Twitter, 11.04.2023 : "Réponse de la Commission européenne à la pétition pour la protection des pollinisateurs (cette pétition a été signée par au moins 1 million d’européens)."
Bernadette Cassel's insight:

 

Précédemment

 

 

Alors qu'une pétition d'un million de citoyens est remise au Parlement européen, la Commission présente une initiative renouvelée en faveur des pollinisateurs. La question est de savoir si les États membres sont prêts à s'attaquer aux pesticides.

 

 

  • Sécurité alimentaire et résilience des écosystèmes : la Commission européenne intensifie son action en faveur des pollinisateurs - De france.representation.ec.europa.eu - 24 janvier, 18:17

 

 

 

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L'UE et son côté "insectes" : un régal pour les propagateurs de désinformation contre l'Union européenne

L'UE et son côté "insectes" : un régal pour les propagateurs de désinformation contre l'Union européenne | EntomoNews | Scoop.it
Insects are delicious treats for actors with an interest in spreading disinformation against the European Union. After the EU approved in January 2023 some products derived from insects for human consumption, a wave of disinformation hit many member States, mostly spreading unjustified panic and acc

 

EU with a side of insects: A delicious treat for disinformers –

Investigations February 28, 2023
 
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NDÉ
Résumé avec traduction
 
 
🐛 #EU avec un côté d’insectes: un régal délicieux pour les répandeurs de #désinformation contre l’Union européenne

Après que l’UE a approuvé en janvier 2023 certains produits dérivés d’insectes destinés à la consommation humaine, une vague de désinformation a frappé de nombreux États membres, semant la plupart du temps une panique injustifiée et accusant Bruxelles des complots les plus ignobles. Trois principaux récits de désinformation circulent :

1️⃣ L’UE oblige ses citoyens à manger des insectes, même s’ils ne le veulent pas
2️⃣ Les insectes sont toxiques
3️⃣ L’UE est obligée de recourir aux insectes en raison des conséquences dramatiques des sanctions imposées à la Russie / de la guerre en #Ukraine

En particulier en France et en Italie, les médias traditionnels et les politiciens ont contribué à la diffusion de fausses nouvelles et de faux récits.

Une analyse du réseau de vérification des faits #EDMOeu. Organisations ayant contribué à cette analyse : Pagella Politica Facta.news 15min AFP CORRECTIV Delfi Meedia Stowarzyszenie Demagog dpa Deutsche Presse-Agentur GmbH Agencia EFE Faktabaari Faktisk.no @Knack Magyar Jeti Zrt. Newstral @Re:Baltica Eesti Päevaleht TheJournal.ie TjekDet @Wojownicy Klawiatury

Tommaso Canetta
 
Traduction automatique de LinkedIn
 
Bernadette Cassel's insight:

 

(Re)lire aussi

 

  • Nouveaux aliments : la présence d'insectes obligatoirement mentionnée sur les étiquettes - De factuel.afp.com - 28 janvier, 19:44

 

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Nouveaux aliments : la présence d'insectes obligatoirement mentionnée sur les étiquettes

Nouveaux aliments : la présence d'insectes obligatoirement mentionnée sur les étiquettes | EntomoNews | Scoop.it
... des directives claires sur l'étiquetage sont bien prévues par les deux nouvelles autorisations de mise sur le marché, comme l'ont bien rappelé la Commission européenne et la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), en charge de l'étiquetage en France, à l'AFP. Ces deux nouveaux règlements publiés début janvier viennent en effet encadrer à la fois la production et la mise en vente de deux nouveaux types de produits.

 

Va-t-on "manger des insectes sans le savoir" ? Attention à ces affirmations trompeuses


Nathan GALLO, AFP France
Publié le jeudi 26 janvier 2023 à 17:24


"Le premier concerne la poudre de grillons domestiques (Acheta domesticus) partiellement dégraissée et le second les formes congelées, en pâte en encore en poudre de larves de ténébrion mat (Alphitobius diaperinus).

Si la mise sur le marché d'aliments à base de grillons était déjà autorisée sous une autre forme depuis février 2022, le ténébrion mat devient le quatrième insecte à être ouvert à la consommation par l'Union européenne.

Comme le veut le règlement européen sur les nouveaux aliments ("Novel food" en anglais), les producteurs d'ingrédients à base d'insectes doivent répondre à plusieurs conditions, tant sanitaires que réglementaires, pour obtenir une autorisation de mise sur le marché.

En plus d'être validée à la majorité qualifiée par les Etats membres - et non par la seule Commission Européenne comme le prétendent certaines publications - chacune de ces autorisations doit être approuvée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui est responsable de l'évaluation de la sécurité de chaque produit avant sa mise sur le marché.

Ces autorisations, limitées à une durée de cinq ans, sont aussi très ciblées. Pour chaque produit, une seule entreprise a ainsi été autorisée à la commercialisation : Ynsect pour le ténébrion mat et Cricket One pour les grillons.

Ces deux règlements donnent par ailleurs des règles claires sur l'étiquetage des produits, obligeant les producteurs à mentionner le nom de ces aliments, en latin et en français, comme le montrent les documents ci-dessous. "Il doit être clairement indiqué dans la liste des ingrédients que cet ingrédient se trouve dans le produit", a confirmé la Commission européenne à l'AFP le 24 janvier.

Un point aussi confirmé par la DGCCRF, qui explique que ce type de réglementation concernant la "novel food" possède un encadrement précis : "Lorsque une autorisation est accordée au titre de la règlementation 'novel food', elle précise notamment la façon dont il doit être désigné, avec, dans le cas d’espèce, identification de l’insecte autorisé (le nom de l’insecte et son espèce apparaissent en clair dans la liste des ingrédients)", souligne-t-elle à l'AFP le 26 janvier.

Concrètement, les consommateurs seront donc avertis de leur composition en lisant la liste des ingrédients, comme pour les autres aliments.
Document d'autorisation pour la mise en vente de produits à base de poudre de grillons domestiques, qui encadre l'étiquetage de ces produits (capture d'écran du 25/01/2023) ( Nathan GALLO)
Document d'autorisation pour la mise en vente de produits à base de petit ténébrion mat, qui encadre l'étiquetage de ces produits (capture d'écran du 25/01/2023) ( Nathan GALLO)


Le caractère allergène des produits également indiqué

Par ailleurs, la DGCCRF a aussi rappelé que seront indiquées pour les produits issus d'insectes "une mise en garde à l’attention des consommateurs allergiques aux crustacés notamment". Toutes les agences sanitaires qui ont travaillé sur le sujet soulignent en effet le caractère potentiellement allergène de ces produits.

L'EFSA a par exemple estimé dans ses avis présentés dans les autorisations que la consommation de ces larves et grillons pouvait provoquer des "réactions allergiques" chez certaines personnes déjà allergiques. Malgré une littérature scientifique encore limitée sur le sujet, "l'EFSA a conclu dans chacun de ses avis sur les applications alimentaires des insectes jusqu'à présent que leur consommation peut provoquer des réactions allergiques chez les sujets allergiques aux crustacés, aux acariens et aux mollusques", a-t-elle confirmé à l'AFP le 25 janvier.

Dès 2015, en France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) avait aussi recommandé "la prudence aux consommateurs présentant des prédispositions aux allergies", indiquant que "les insectes et de nombreux arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.) possèd[e]nt des allergènes communs".

D'où l'obligation pour les producteurs de mettre en avant un étiquetage "approprié", comme le disposent ces deux nouvelles autorisations. "Les législateurs doivent en tenir compte lorsqu'ils décident de l'étiquetage, de la même manière qu'ils le font pour d'autres allergènes ou aliments susceptibles de provoquer des réactions allergiques", rappelle l'EFSA.

L'étiquetage des denrées alimentaires doit ainsi porter une "mention indiquant que cet ingrédient peut provoquer des réactions allergiques chez les consommateurs souffrant d'allergies connues aux crustacés, aux mollusques et aux produits qui en sont issus, ainsi qu'aux acariens".

Le ministre de l'agriculture Marc Fesneau l'a aussi rappelé au Sénat le 25 janvier : "la réglementation européenne exige qu'on mentionne la nature du produit. En l'occurrence pour cet insecte [le grillon], la question de l'allergénéité des uns et des autres."

"Il faut donc que l'on soit vigilants sur la mention dans les produits qui seront dedans en disant qu'il y a un produit qui peut être allergène", a-t-il expliqué.

C'est notamment déjà le cas sur des produits de certaines marques de barres protéinées à base d'insectes à la vente en Europe, sur laquelle est indiquée que "les insectes contiennent des allergènes de type crustacés, mollusques et acariens".

Le caractère allergène est aussi connu des associations de consommateurs : l'association UFC-Que Choisir avait par exemple rappelé le caractère allergène dans un article en mai 2021.
Des aliments qui ne présentent "pas de danger"

Hors risque allergène, l'EFSA a par ailleurs indiqué dans ses avis scientifiques que ces deux produits ne "présentaient pas de danger", dans les conditions d'utilisation et les doses proposées par l'autorisation.

Pourtant, de nombreuses allégations dénonçant les dangers de la consommation d'insectes pour l'être humain ont ressurgi ces dernières semaines à la suite de ces autorisations.

Plusieurs publications en ligne ont notamment pointé du doigt certains composés présents chez les insectes, comme la chitine, protéine "toxique" qui ne pourrait pas être digéré par l'humain et provoquerait des cancers.

Des allégations vérifiées par l'AFP Factuel en août 2022 : si cette protéine, qui se trouve dans les carapaces des insectes, mais aussi dans les crustacés, les champignons, les bactéries, les levures et les algues, n'est potentiellement pas intégralement digestible, cela ne la rend pas pour autant dangereuse pour la santé, avait notamment expliqué la biologiste Mareike Janiak à l'AFP.

Affirmer que les insectes ne sont "pas un aliment pour les mammifères" est "catégoriquement faux", avait expliqué la chercheuse. "Les humains possèdent un gène fonctionnel pour cette enzyme, il est donc possible que nous puissions réellement traiter la chitine dans nos intestins. Ceci dit, même si nous ne le pouvions pas, la chitine passerait simplement à travers notre organisme, tout comme la cellulose du céleri et d'autres légumes", avait-t-elle assuré.

"Nous avons examiné les études sur la chitine et constaté que la consommation de chaque insecte évaluée jusqu'à présent ne soulevait pas de problème de sécurité", a déclaré de son côté l'EFSA à l'AFP.

En 2015, l'ANSES avait fait un inventaire des dangers potentiels liés à la consommation d'insectes, mettant par exemple en garde face aux substances chimiques des insectes comme le venin ou face à l'ingestion potentielle des dards ou rostres des insectes. Des avertissements ressortis ces derniers jours en ligne : "Manger des insectes : attention danger a prévenu l’ANSES le 9 avril 2015 !", déclare notamment un tweet partagé plus de 400 fois.

"On confond souvent risques et dangers", nuance Eric Vial, directeur de l'évaluation des risques de l'Anses, à l'AFP le 25 janvier. "Il y a d'abord les dangers, qui sont intrinsèques aux insectes ou au processus de production. Puis on évalue ensuite les risques en fonction des dispositions qui sont prises par rapport aux dangers".

Or, comme rappelé dans ce document sur le "vocabulaire de base de la prévention" établi par le portail officiel française de la Santé et la Sécurité au travail (ESST), : "le danger est la propriété intrinsèque d’un produit, d’un équipement, d’une situation susceptible de causer un dommage" tandis que "le risque est 'une notion abstraite, inobservable directement, une catégorie de statut intermédiaire entre celle des dangers et celle des dommages'. C’est un évènement à venir, donc incertain. Cette incertitude est fondamentalement irréductible mais elle est plus ou moins grande selon la qualité des informations disponibles".

En résumé, "le risque est l’éventualité d’une rencontre entre l’homme et un danger auquel il est exposé".

D'où des dispositions précises concernant les conditions d'utilisation et de fabrication de ses produits précisées par l'EFSA et la Commission européenne dans les documents d'autorisation.
Les insectes dans le régime alimentaire de deux milliards de personnes

Si l'entomophagie, à savoir la consommation d'insectes, en Europe est encore très limitée, environ deux milliards de personnes dans le monde mangent des insectes dans leur régime alimentaire, rappelle l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Ces fausses affirmations sur l'étiquetage en Europe circulent dans le sillage de théories suggérant que des "élites mondiales", d'Ursula Von der Leyen à Bill Gates, voudraient forcer la population à manger des insectes. Le Forum économique mondial, aussi souvent ciblé par ce type d'accusations, a de son côté fait la promotion des insectes comestibles comme manière de réduire la consommation de ressources du secteur agricole.

Pourquoi une telle inquiétude ? Giovanni Sogari, chercheur en sciences sociales et de la consommation à l’université de Parme, avait déclaré auprès de l'EFSA : "Il existe des raisons cognitives découlant de nos expériences sociales et culturelles, un facteur de répulsion, qui fait que l’idée de manger des insectes répugne à de nombreux Européens. Avec le temps et l’exposition, ces attitudes peuvent changer."

 

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NDÉ

Les textes

 

 

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Sécurité alimentaire et résilience des écosystèmes : la Commission européenne intensifie son action en faveur des pollinisateurs

Sécurité alimentaire et résilience des écosystèmes : la Commission européenne intensifie son action en faveur des pollinisateurs | EntomoNews | Scoop.it
La Commission européenne présente « Un nouveau pacte en faveur des pollinisateurs » pour lutter contre le déclin alarmant des insectes pollinisateurs sauvages en Europe, en révisant l'initiative européenne sur les pollinisateurs de 2018.

 

24 janvier 2023

Représentation en France

 

La Commission présente ce jour « Un nouveau pacte en faveur des pollinisateurs » pour lutter contre le déclin alarmant des insectes pollinisateurs sauvages en Europe, en révisant l'initiative européenne sur les pollinisateurs de 2018. Les citoyens réclament de plus en plus des actions décisives contre la perte de pollinisateurs, notamment dans le cadre de la récente initiative citoyenne européenne «Sauvons les abeilles et les agriculteurs», qui a été couronnée de succès. L'initiative renouvelée définit les mesures à prendre par l'UE et les États membres pour inverser le déclin des pollinisateurs d'ici à 2030, étant donné qu'aujourd'hui, une espèce d'abeilles, de papillons et de syrphes sur trois est en train de disparaître dans l'UE. Elle complète la proposition législative sur la restauration de la nature présentée par la Commission en juin 2022 et constitue un élément essentiel de la stratégie en faveur de la biodiversité à l'horizon 2030, de la stratégie De la ferme à la table et du pacte vert pour l'Europe.

Inverser le déclin des pollinisateurs d'ici à 2030

L'initiative révisée de l'UE sur les pollinisateurs fixe des objectifs pour 2030 et des actions réparties en trois priorités: la première consiste à améliorer la conservation des pollinisateurs et à lutter contre les causes de leur déclin. Pour ce faire, il faudra :

 

  • améliorer la conservation des espèces et des habitats: ainsi, la Commission finalisera les plans de conservation des espèces pollinisatrices menacées, elle recensera les pollinisateurs typiques des habitats protégés au titre de la directive «Habitats» que les États membres devraient protéger et, en collaboration avec les États membres, elle élaborera un projet de réseau de corridors écologiques pour les pollinisateurs ou «Buzz Lines»;
  • restaurer les habitats dans les paysages agricoles, notamment en soutenant davantage l'agriculture respectueuse des pollinisateurs dans le cadre de la politique agricole commune;
  • atténuer les effets de l'utilisation des pesticides sur les pollinisateurs, par exemple au moyen de l'obligation légale de mettre en œuvre une lutte intégrée contre les ennemis des cultures ou de méthodes d'essai supplémentaires pour déterminer la toxicité des pesticides pour les pollinisateurs, y compris leurs effets sublétaux et chroniques. L'utilisation excessive de pesticides est un facteur clé de la perte de pollinisateurs: il sera essentiel de réduire l'utilisation des pesticides et les risques qu'ils présentent conformément à la proposition de la Commission sur une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable;
  • améliorer les habitats des pollinisateurs dans les zones urbaines;
  • lutter contre les effets du changement climatique, des espèces exotiques envahissantes et d'autres menaces, telles que les biocides ou la pollution lumineuse, sur les pollinisateurs.

 

L'initiative s'attachera également à améliorer les connaissances sur le déclin des pollinisateurs, ses causes et ses conséquences. Les actions consisteront notamment à mettre en place un système de suivi complet, à soutenir la recherche et l'évaluation, par exemple en cartographiant les principales zones de pollinisation d'ici à 2025, et, de manière ciblée, à promouvoir le renforcement des capacités et la diffusion des connaissances.

Une dernière priorité consiste à mobiliser la société et promouvoir la planification stratégique et la coopération. La Commission aidera les États membres à élaborer des stratégies nationales en faveur des pollinisateurs. La Commission et les États membres aideront également les citoyens et les entreprises à agir, par exemple en sensibilisant le public et en soutenant la science citoyenne.

 

→ La liste complète des actions figure en annexe de la communication intitulée « Un nouveau pacte en faveur des pollinisateurs »

 

 
 
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Néonicotinoïdes. Une décision importante autour du principe de précaution et de l’usage de produits phytopharmaceutiques dans les milieux naturels 

Néonicotinoïdes. Une décision importante autour du principe de précaution et de l’usage de produits phytopharmaceutiques dans les milieux naturels  | EntomoNews | Scoop.it
"Ce jeudi 19/01/23. la Cour de justice de l’Union européenne va rendre une décision importante autour du principe de précaution et de l’usage de produits phytopharmaceutiques dans les milieux naturels. #neonicotinoïdes"

 

🌿 S.Le Briéro 🌿 sur Twitter, January 18, 2023

 

Lien vers le dossier de procédure :

 

 

→ Cour de justice UE sur Twitter : "#LaSemaineCJUE ⚖️ 17/1 (A): participation du #Kosovo à un organe européen #ORECE (C-632/20 P) ⚖️ 19/1 (A): mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques #environnement @EuropePAN (C-162/21) ⚖️ 19/1 (A): abus de position dominante #concurrence @UnileverItalia (C-680/20) https://t.co/GDx9Ovpn3t" / Twitter
https://twitter.com/CourUEPresse/status/1613904309116084224

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Au menu en 2050 : des graines, mais pas d’insectes

Au menu en 2050 : des graines, mais pas d’insectes | EntomoNews | Scoop.it
Prospectives, études et statistiques convergent pour dire qu’en 2050, dans le meilleur des cas, on mangera moins de protéines carnées, un peu plus de céréales cultivées localement, et pas encore beaucoup d’insectes.

 

par Marie-Eve Lacasse et Kim Hullot-Guiot

publié le 21 octobre 2022 à 22h44
 
[...]
 

Les insectes peinent à séduire

 

"Un bar de Nantes, un soir de printemps. Le barman nous propose un snack qu’il vient de recevoir : des insectes, grillés et habillés d’épices. Bravache, on passe commande… mais ni le goût ni la texture ne convainquent les convives : c’est sec, sans saveur, et ça se coince entre les dents. Face à ces insectes vantés pour leurs propriétés nutritionnelles (protéines, minéraux) et le faible coût écologique de leur élevage – il suffit de deux kilos de végétaux pour produire un kilo de protéines d’insectes, tandis que l’élevage bovin en nécessite 20 – le pays d’Auguste Escoffier ferait-il de la résistance ? Pas si simple. Au contraire, selon les Echos, la France serait même «pionnière» dans l’élevage d’insectes destinés à la consommation (sous forme entière, donc, mais aussi en poudre), avec plusieurs usines qui essaiment sur le territoire, de Dole (Jura) à Amiens (Somme).

 

Il faut rappeler que l’Union européenne n’a autorisé jusqu’ici que trois types d’insectes à être commercialisés en tant qu’aliments : en février, le grillon a rejoint les vers de farine (ou larves de ténébrion meunier, les premiers à avoir été mis sur le marché) et le criquet migrateur (autorisé fin 2021). Alors que l’entomophagie est répandue en Asie, elle n’en est donc en Europe qu’à ses balbutiements. Lesquels sont notamment portés par l’industrie de l’alimentation animale, puisqu’on trouve depuis mai chez Monoprix des croquettes pour chiens et chats à base d’insectes."

 

[...] 

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Projet d’arrêté concernant l’ajout de 22 espèces considérées préoccupantes pour l’Union européenne

Projet d’arrêté concernant l’ajout de 22 espèces considérées préoccupantes pour l’Union européenne | EntomoNews | Scoop.it
Le projet d’arrêté portant sur la mise à jour des listes d’espèces exotiques envahissantes animales et végétales sur le territoire métropolitain est actuellement soumis à la consultation publique jusqu’au 21 juillet.
 
By Madeleine Freudenreich
Posted 30 juin 2022
In Actualités
 

Il s’agit du troisième complément à la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne, conformément au règlement (UE) n° 1143/2014.

 

Une première consultation concernant la proposition de 30 espèces s’était tenue du 16 novembre au 14 décembre 2021. Finalement, après concertation et vote final des États membres à la Commission européenne, seules 22 espèces ont été retenues pour intégrer la liste règlementaire :

 

 

La liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne comporte maintenant un total de 88 espèces règlementées, avec 47 espèces animales et 41 espèces végétales.

Plusieurs de ces espèces ne sont pas encore observées sur le territoire français, mais sont présentes dans certains territoires européens. Leur inscription sur cette liste devra ainsi permettre de prévenir leur dispersion au sein de l’Union et de contrôler l’établissement ou la propagation des espèces déjà présentes. Elle modifie également les conditions de détention des espèces animales concernées, qui seront désormais interdites de détention par les particuliers et nécessiteront un certificat de capacité pour les établissements de présentation au public dès le 1er spécimen détenu.

 

Pour en savoir plus :

 

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NDÉ

Précédemment :

 

"En 2018, la règlementation française a défini une première liste de 49 espèces exotiques envahissantes. En juillet 2019, la Commission européenne a voté l'ajout de 17 nouvelles espèces envahissantes, portant le nombre d'espèces exotiques envahissantes à 66 dont 30 espèces animales et 36 espèces végétales." https://www.ofb.gouv.fr/les-especes-exotiques-envahissantes

 

 

[Image] Wasmannia auropunctata (aussi appelée petite fourmi de feu ou fourmi électrique, en raison de sa piqûre très urticante) est une espèce de fourmis invasives pouvant former des supercolonies. Originaire de l'Amérique du sud, elle se trouve aujourd'hui sur la majorité des continents. Crédit : AntWeb.org / CC BY-SA 3.0

 

via  Wikipédia "Wasmannia auropunctata" 

[Version du 1 avril 2022 à 10:00]

https://fr.wikipedia.org/wiki/Wasmannia_auropunctata

 

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“L’industrie des pesticides veut raboter les ambitions européennes” dit l’observatoire des lobbies

“L’industrie des pesticides veut raboter les ambitions européennes” dit l’observatoire des lobbies | EntomoNews | Scoop.it
À quelques jours de la sortie d’une proposition de règlement européen sur le recours aux pesticides dans l’agriculture, un rapport de l’ONG “Corporate Europe Observatory”, observatoire européen des lobbies, décrit les tactiques de lobbying de cette industrie pour contrer les ambitions de l’Union européenne pour la biodiversité.

 

Par Arthur Parzysz avec Myriam Baele, 17.03.2022

"À quel point la Commission européenne imposera-t-elle une baisse de l’utilisation des pesticides ? La réponse devrait tomber le 23 mars prochain, jour de sortie de sa proposition législative sur l’usage de ces produits dans l’Union Européenne. Selon son plan stratégique "De la ferme à la fourchette", un des piliers du Green Deal, l’Union ambitionne de protéger les écosystèmes et la santé publique en réduisant l’usage de ces pesticides de 50% d’ici 2030.

À quelques jours de l’échéance, l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO), observatoire européen des lobbies, se demande si la Commission va confirmer ou raboter cet objectif.

 

Dans un rapport intitulé "Un lobby sonore pour un printemps silencieux", l’ONG conclut à une activité intensive de lobbying de l’industrie des pesticides ces derniers mois, dont le groupe d’influence CropLife et ses principaux membres Bayer, BASF, Syngenta et Corteva. Quatre entreprises qui représentent "environ deux tiers" d’une industrie valant "près de 53 milliards d’euros". L’autrice du rapport, Nina Holland, détaille plusieurs méthodes de ce lobbying."

(...)

 

 

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La sauvegarde des abeilles : grande cause nationale 2022 ? Arrêté néonicotinoïdes : participez (encore) à la consultation publique !

La sauvegarde des abeilles : grande cause nationale 2022 ? Arrêté néonicotinoïdes : participez (encore) à la consultation publique ! | EntomoNews | Scoop.it
Contribution de l’Opie à la consultation publique du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation : projet d’arrêté autorisant provisoirement l'emploi de semences de betteraves sucrières traitées.
 

Office pour les insectes et leur environnement

Publié le 07/01/2022

 

Joli cadeau de Noël du ministère de l’Agriculture que cette Consultation publique lancée le 24 décembre 2021 jusqu’au 16 janvier 2022. L’Opie souhaite ici rappeler sa position, quelques faits scientifiques et donner des éléments factuels susceptibles d’être utilisés par les citoyens désireux d’apporter leur réponse à cette consultation.

 

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Contribution de l’Opie à la consultation publique du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation : projet d’arrêté autorisant provisoirement l'emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec des produits phytopharmaceutiques contenant les substances actives imidaclopride ou thiamethoxam et précisant les cultures qui peuvent être semées, plantées ou replantées au titre des campagnes suivantes.

 

 

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Préambule, rappel de notre position

L'Opie rappelle sa ferme opposition à toute dérogation concernant la possibilité d’utiliser en agriculture et en foresterie n’importe laquelle des molécules de la famille des néonicotinoïdes (NNI) ! Nos éléments ont déjà été exposés ici. Rappelons aussi l’impressionnante quantité de littérature scientifique qui prouve l’extrême nocivité de ces substances, non seulement pour les abeilles (et tous les autres insectes pollinisateurs sauvages), mais aussi pour les milieux (sols, eau) et les organismes qui les peuplent, et évidemment pour la santé humaine ! Insistons encore sur leur rémanence (temps durant lequel elles resteront actives et donc dangereuses) qui dépasse de loin une année entière, temps qui semble pourtant satisfaire les mesures d’accompagnement fallacieuses de l’Arrêté en question…

 

L’Opie a refusé de siéger au « Conseil de surveillance » sensé encadrer l’application de la loi réautorisant provisoirement l'emploi de semences de betteraves sucrières traitées aux néonicotinoïdes pour 3 ans, bien persuadé de l’inutilité d’une telle démarche complétement biaisée dès le départ ! Aujourd’hui, les associations partenaires qui y siègent et dont nous saluons la ténacité, s’y retrouvent muselées par l’équilibre savamment inégal de la composition de ce « conseil ». D’autant que les représentants du Ministère de la Transition écologique qui y siègent aussi semblent recevoir la consigne de s’abstenir pendant les votes… Pression politique – devrait-on dire des lobbies agricoles ? – quand tu nous tiens...

 

Cela dit, et tout illusoire que soit notre souhait de voir ces dérogations levées, il nous semble extrêmement important de rappeler les alternatives et solutions les « moins pires » qui ne sont même pas envisagées dans ce projet d’Arrêté. Car non-content d’avoir réussi l’impossible en 2020 avec la ré-autorisation pour 3 ans des substances que la Loi avait banni avec courage, responsabilité et raison, le Gouvernement ne fait aucun effort pour contrôler et suivre les modalités d’application de ces poisons dont l’impact opère à grande échelle.

Nos remarques sur l'arrêté

Les molécules :

 

Alors que l’Union européenne a interdit la totalité des molécules de NNI et qu’une seule d’entre elles a été réautorisée de manière dérogatoire en Allemagne, pourquoi en réautoriser 2 en France, dont la « pire » d’entre elles, le tristement célèbre Gaucho ? D’autant que les « effets cocktails » issus de la dégradation et recombinaisons des molécules commencent tout juste à être documentés par des résultats scientifiques effrayants…

 

Les surfaces autorisées :

 

l’Allemagne toujours, n’a autorisé que 50% des surfaces concernées par la culture betteravière à être traitées. Il n’est pas compréhensible que la totalité des surfaces françaises concernées soient autorisées dans cette dérogation !

L’arrêté doit faire preuve de discernement et s’attacher strictement à limiter l’utilisation de ces produits toxiques aux seules zones les plus sensibles.

 

Les modalités d’application vs réalité de la menace :

 

l’enrobage est une manière de traiter en préventif et à l’aveugle complétement irresponsable et sans aucune relation avec la réalité du terrain et du travail de l’agriculteur. Le produit est utilisé sans autre alternative et les autorisations de dérogations données en 2021 ont conduit à un immense gâchis. Aucun des modèles prévisionnels utilisés n’a pu prédire la très faible population de pucerons de l’année et donc l’absence de menaces… Pour autant, les substances tueuses ont bel et bien été larguées dans l’environnement…

 

Rappelons aussi que la vision « à la parcelle » qui prétend que la nocivité du produit – comme le « nuage de Tchernobyl » – s’arrête aux limites de la parcelle agricole concernée est un non-sens : c’est tout le territoire environnant qui se trouve impacté.

En cas de risque majeur sur la production betteravière dans une région donnée, la seule modalité qui pourrait être concevable – à défaut d’être acceptable – serait une application par pulvérisation ciblée quand le début d’une infestation est constaté. D’autant que cela rendrait factuelle la nécessité ou pas de traiter.

Vers une sortie définitive en 2023 ?

Malgré l’affirmation du Gouvernement que tout sera fait pour sortir définitivement de l’utilisation des NNI en 2023, force est de constater que seules les solutions chimiques continuent à être majoritairement financées dans le cas des cultures betteravières. L’ANSES, en réponse à la saisine du ministère de l’Agriculture, a pourtant récemment publié une liste de solutions alternatives non-chimiques pour la protection des cultures de betteraves. Ces alternatives doivent être mises en œuvre immédiatement et à grande échelle, et les axes de recherche et développement suggérés par l’ANSES doivent faire l’objet de financements effectifs, plutôt que de continuer à dépenser de l’argent public dans des recherches tournées vers la solution chimique.

Nous ne sommes pas dupes de la volonté des lobbies, validée par le Ministre de l’Agriculture, de refaire passer ces dérogations pour 3 années de plus a minima tant l’absence de recherches ou d’essais sur les véritables solutions alternatives non-chimiques et/ou bios est assourdissante.

 

Ces solutions alternatives, déjà mises en œuvre à l’échelle européenne, couteraient moins chers à mettre en place que d’augmenter encore le coût économique à long terme engendré par les pollutions chroniques qui dérèglent en profondeur le fonctionnement des écosystèmes, contribuent à la perte de biodiversité, mettent en péril la capacité agricole à moyen terme et influent négativement jusqu’en santé humaine.

 

Deux rappels :

 

- Le coût financier induit par la pollution à grande échelle de l’environnement et les conséquences en santé publique de l’utilisation des NNI est déjà vertigineux et uniquement porté par la société, et non par les responsables. Ces arrêtés continuent à augmenter la note de ce désastre collatéral.

- Le puceron Myzus persicae, vecteur de la jaunisse et cible de ces insecticides, a (avait) pour hôte primaire les Pruneliers qui composaient en grande partie les haies des paysages agricoles d’autrefois…

 

« La possession de merveilleux moyens de productions n’a pas apporté la liberté, mais le souci et la famine »
Albert Einstein

 

En bref :
  • limiter strictement à 1 molécule la dérogation sur la base des connaissances scientifiques permettant d’éliminer les NNI les plus nocifs ;
  • restreindre la dérogation aux surfaces les plus sensibles ;
  • utiliser la pulvérisation ciblée uniquement en cas de constat d’infestation ;
  • mettre en place au plus vite les techniques alternatives non-chimiques existantes et éprouvées dont l’ANSES a dressé une liste documentée ;
  • arrêter de prétendre que les dommages irrémédiables et de long terme, causés par les traitements parcellaires, s’arrêtent à la parcelle et seront absorbés par une année de cultures « non-attractives ».

 

Bernadette Cassel's insight:

 

Ce projet d'arrêté le 24 décembre 2021 alors que deux mois plus tôt, en octobre, L'Assemblée nationale adoptait à l'unanimité la résolution no 678 déclarant la sauvegarde des abeilles grande cause nationale 2022

 

 

 

 

 

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Santé des abeilles : le point sur les dernières recherches

Santé des abeilles : le point sur les dernières recherches | EntomoNews | Scoop.it

"L’Anses, et notamment le laboratoire de Sophia Antipolis, est reconnue au niveau national, européen et international pour son expertise sur la santé des abeilles. Ses travaux de recherche visent à mieux connaitre, détecter et remédier aux facteurs pouvant mettre en danger la santé des abeilles."

 

Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, 13.12.2021

 

Poshbee, un projet européen sur les abeilles mellifères et sauvages

L’agence participe au projet européen Poshbee, dans lequel elle coordonne le volet sur l’exposition des abeilles aux produits chimiques et à différents pathogènes. Un des travaux en cours vise à identifier des pathogènes de l’abeille. « L’identification de pathogènes est une activité bien connue par le laboratoire de Sophia Antipolis, explique Marie-Pierre Chauzat, coordinatrice du volet. Ce qui est nouveau c’est que nous développons une technologie permettant d’identifier et de quantifier plus spécifiquement et plus rapidement, voire simultanément, onze pathogènes différents, qu’il s’agisse de virus, de bactéries ou de parasites. Ceci permet d’économiser du temps et du matériel. » Une autre particularité est que l’étude ne porte pas uniquement sur l’abeille mellifère, la plus couramment étudiée, mais également sur le bourdon et l’osmie, une abeille sauvage solitaire. « Nous voulons mettre en place des tests plus représentatifs de l’ensemble des pollinisateurs et savoir si les pathogènes et les parasites qui affectent les abeilles productrices de miel sont également présents chez les espèces sauvages. »

Se placer à l’échelle de l’abeille pour mesurer l’exposition aux pesticides

Autre aspect du projet Poshbee, l’exposition aux pesticides. Sur ce thème, on peut citer deux travaux. Le premier vise à concevoir des échantillonneurs passifs pour mesurer directement les pesticides présents dans la ruche. « Nous nous sommes associés à une équipe de l’unité mixte de recherche Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux (EPOC), associant des chercheurs du CNRS et de l’Université de Bordeaux. Cette équipe avait déjà conçu des échantillonneurs pour mesurer les pesticides dans l’air ambiant extérieur. », indique Marie-Pierre Chauzat. Premier défi: miniaturiser suffisamment les échantillonneurs pour les faire rentrer dans les ruches. Deuxième défi : faire accepter ces outils par les abeilles, car ces insectes ont une fâcheuse tendance à enrober tout intrus avec de la propolis, ce qui rend l’échantillonneur inutilisable. Deux modèles ont été testés auprès d’apiculteurs, les résultats sont en cours d’analyse. 

 

Toujours pour se rapprocher le plus possible de l’exposition réelle des abeilles aux pesticides, les scientifiques ont également développé une méthode pour analyser les produits chimiques contenus dans le nectar collecté par l’abeille. « On sait faire des analyses dans du miel, mais il s’agit d’un produit transformé par l’abeille, explique Marie-Pierre Chauzat. Par ailleurs, tous les pesticides ne s’y stockent pas de la même façon : certains sont hydrophobes et ne se mélangent pas au miel, qui contient beaucoup d’eau. » De même, on ne peut pas déduire le niveau d’exposition des abeilles de la quantité de pesticides épandu à proximité : les abeilles seront plus exposées si les cultures traitées sont attractives, comme du colza. Analyser le nectar rapporté à la ruche par les abeilles est donc un moyen plus précis de définir leur niveau d’exposition. L’équipe a donc développé une méthode consistant à faire régurgiter du nectar aux abeilles, comme elles le feraient en revenant à la colonie, puis à faire des analyses fiables sur des échantillons de quelques microlitres.

Des méthodes validées pour détecter les maladies

En tant que laboratoire de référence sur la santé des abeilles, le laboratoire de Sophia Antipolis a aussi pour mission de développer et de valider les méthodes d’identification des pathogènes infectant les abeilles. Il a ainsi publié une étude dans le Journal of Economic entomology sur une nouvelle méthode permettant l’identification de l’acarien du genre Tropilaelaps. Il existe quatre espèces de ce genre, dont deux parasitent l’abeille mellifère (Apis mellifera). « C’est un parasite exotique qui n’est pas encore présent en Europe mais qui pourrait arriver en France, comme le varroa il y a quelques dizaines d’années. », détaille Marie-Pierre Rivière, cheffe de l’unité de Pathologie de l’abeille. La surveillance de sa présence en Europe est donc primordiale, pour pouvoir mettre en place rapidement des mesures empêchant sa propagation. La méthode développée permet d’identifier l’espèce en une journée. Le laboratoire a également développé une méthode, basée sur le séquençage de génomes, pour suivre la propagation d’une épidémie de loque américaine, une maladie bactérienne mortelle pour les abeilles.

 

Le laboratoire est également garant de la bonne utilisation des méthodes et de la fiabilité des résultats des laboratoires officiels en charge des analyses. Il organise ainsi régulièrement des essais inter-laboratoires au niveau national et international. L’un d’eux, sur une méthode de diagnostic de la nosémose, une maladie parasitaire de l’abeille, a fait l’objet d’une publication dans le Journal of Microbiological Methods. L’essai a non seulement permis d’harmoniser les résultats entre les laboratoires nationaux de référence de l’Union Européenne, mais également de confirmer la très forte fiabilité du test, qui fait partie des tests recommandés par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE)."

 

 

 

 

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À lire aussi :

 

La mortalité des abeilles demeure importante en 2021, selon l'Anses, 14.12.2021 https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/la-mortalite-des-abeilles-demeure-importante-en2021-selon-l-anses_4880541.html

 

2021 a été une mauvaise année pour les abeilles en France, par Célia Quilleret publié le 14 décembre 2021
https://www.franceinter.fr/environnement/2021-a-ete-une-mauvaise-annee-pour-les-abeilles-en-france

 

"Près de 25% des abeilles ont été retrouvées mortes dans leurs ruches au printemps 2021. Selon la dernière étude de l'agence sanitaire Anses, cette mortalité hivernale s'explique par une combinaison de différents facteurs, dont l'usage des insecticides, nocifs depuis plusieurs années."

Bernadette Cassel's insight:

 

 

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Plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation 2021-2026

Plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation 2021-2026 | EntomoNews | Scoop.it
... Considérant l’urgence à agir, le Gouvernement a décidé d’amplifier la mobilisation en faveur de l’ensemble des insectes pollinisateurs qu’ils soient domestiques ou sauvages, de soutenir l’ensemble des secteurs d’activités et des démarches qui concourent à leur préservation et à leur valorisation et d’engager le plus grand nombre à agir concrètement en faveur de ces espèces et la préservation de notre environnement. Le plan a été soumis à la consultation du public du 28 juin au 20 juillet 2021. Ce nouveau plan s’inscrit dans la continuité des mesures engagées dans le cadre européen, en particulier la stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 visant notamment à enrayer le déclin des pollinisateurs. Le plan établit également des liens avec les différentes politiques publiques qui constituent des soutiens forts pour une initiative nationale ambitieuse en faveur des insectes pollinisateurs. La déclinaison nationale de la Politique agricole commune (PAC), la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB), le plan Ecophyto II+ et le plan national d’actions (PNA) « France Terre de pollinisateurs » 2016-2020 matérialisent les engagements pris par le Gouvernement en faveur de la préservation des insectes pollinisateurs.

 

Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation

Publié le 21/11.2021

 

 

 

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Ajout au 25.11.2021

 

→ Le plan pour les abeilles n’empêchera pas l’hécatombe  https://reporterre.net/Le-plan-pour-les-abeilles-n-empechera-pas-l-hecatombe

 

Le gouvernement a publié le 21 novembre un plan visant à freiner l’effondrement des pollinisateurs. Si ces directives protègent mieux les abeilles, elles échouent à s’attaquer au problème de fond, regrettent les associations environnementales.

 

En 2020, dans l’espoir de faire oublier la réintroduction des néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles », le gouvernement avait promis un nouveau plan en faveur des pollinisateurs. C’est désormais chose faite. Dimanche 21 novembre, le ministère de la Transition écologique et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ont annoncé le lancement d’un plan national en faveur des insectes pollinisateurs, accompagné d’un nouvel arrêté « renforçant la protection des abeilles ». Un premier pas encourageant, selon les organisations environnementales, mais largement insuffisant pour mettre fin à l’hécatombe de ces animaux essentiels.

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), une espèce d’abeille sauvage sur dix est aujourd’hui menacée d’extinction en Europe. (...)

 

Hortense Chauvin (Reporterre)
23 novembre 2021 à 09h38
Mis à jour le 25 novembre 2021
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Le « principe d’innovation » entre dans la loi européenne

Le « principe d’innovation » entre dans la loi européenne | EntomoNews | Scoop.it
Inventé par les industriels de la pétrochimie et du tabac, le concept vise à neutraliser le principe de précaution.

 

Par Stéphane Horel, 16.12.2018 (abonnés)

 

"Le « principe d’innovation » a discrètement fait son entrée dans la législation européenne, mercredi 12 décembre, à la suite d’un vote au Parlement. Réunis en en séance plénière, les eurodéputés ont adopté le texte établissant le prochain programme de recherche de l’Union européenne (UE), « Horizon Europe ». C’est dans son préambule que figure le concept, inventé par l’European Risk Forum, un think tank des industriels du tabac, des pesticides ou de la chimie, créé dans les années 1990 par British American Tobacco pour intervenir sur la gestion des risques par les pouvoirs publics.

 

En des termes vagues, le « principe d’innovation » demande que « l’impact sur l’innovation devrait être pleinement évalué et pris en compte » à chaque initiative législative. Sous son apparence de bon sens, il a en fait été conçu comme un outil de neutralisation d’un autre principe, dont l’existence légale est, elle, bien réelle : le principe de précaution.

 

En amont du vote, universitaires et ONG s’étaient inquiétés de la légitimité que gagnerait ce slogan de lobbying en étant cité pour la première fois dans un texte de loi. Le recours au « principe d’innovation » pourrait, selon eux, porter gravement atteinte aux réglementations encadrant l’usage des pesticides, des produits chimiques (règlement Reach), des OGM ou des nanotechnologies."

(...)

 

 

 

[Image] via The 'innovation principle' trap | Corporate Europe Observatory, 05.12.2018 https://corporateeurope.org/environment/2018/12/innovation-principle-trap

 

Bernadette Cassel's insight:

 

"Pour ceux qui auraient raté l'info, c'est la première fois qu'un principe imaginé par l'industrie entre dans le droit européen. Et l'industrie en question, c'est le tabac, les pesticides et la chimie."

 

(Stéphane Foucart sur Twitter, 18.12.2018 https://twitter.com/sfoucart/status/1074942296196562944)

 

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