Fortes de leurs données, les plates-formes numériques les utilisent pour se positionner sur des marchés non numériques. Une situation qui pose trois problématiques stratégiques aux acteurs historiques. Par Louis-David Benyayer, ESCP Europe et Romain Zerbib, Propedia
On a longtemps cru que l'emprise des acteurs numériques resterait cantonnée au logiciel, aux contenus dématérialisés et à l'information. Il est clair à présent qu'ils se servent de leur maîtrise dans ces domaines pour prendre des positions sur des marchés non numériques. Qu'il s'agisse du transport, de la gestion d'infrastructure ou de la banque, les annonces et réalisations se succèdent à un rythme hebdomadaire.
Google ne construira peut-être pas de villes mais, directement ou via ses investissements, il joue déjà un rôle d'organisateur de la mobilité tandis qu'IBM participe à la gestion des infrastructures de distribution d'eau de plusieurs villes. Avec la connexion des infrastructures et des objets, l'organisation des flux physiques passe par la maîtrise des flux d'information. Les données massives sont au cœur de ce mouvement qui remet en cause les positions des acteurs historiques de ces marchés.
Partage de valeur, nouveaux territoires concurrentiels et nouveaux positionnements, les données redistribuent les cartes.
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Jérôme MONANGE