Depuis le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, les bibliothèques publiques américaines sont violemment attaquées. Leurs budgets sont menacés par la suppression de subventions fédérales, orchestrée notamment par le DOGE (Department of Government Efficiency), dirigé par Elon Musk.
Deux dynamiques mettent en péril ces institutions : d’un côté, la montée du fondamentalisme religieux qui pousse à la censure des livres ; de l’autre, les coupes budgétaires massives. De nombreux ouvrages sont désormais bannis, souvent pour leurs thèmes LGBTQIA+ ou raciaux, comme All Boys Aren’t Blue de George M. Johnson. Les bibliothécaires sont parfois accusés d’incompétence, voire licenciés.
La prestigieuse American Library Association (ALA) alerte sur ces dérives dans son rapport 2024. Le climat est tel que certains parlent de "chasse aux sorcières" rappelant le maccarthysme.
La situation s’est aggravée avec le licenciement brutal de Carla D. Hayden, directrice de la bibliothèque du Congrès, remplacée par un proche de Trump. Le gouvernement vise aussi l’Institute of Museum and Library Services (IMLS), qui finançait en partie les bibliothèques : 180 millions de dollars de subventions sont menacés, parfois essentiels à leur fonctionnement.
L’ALA a déposé une plainte fédérale et demande une injonction pour stopper ce démantèlement. Les bibliothèques, présentes partout aux États-Unis, jouent pourtant un rôle crucial dans la vie quotidienne, notamment pour les publics précaires.
Elles offrent un accès gratuit à la culture, au numérique, à la climatisation ou au chauffage. Leur destruction est perçue comme une attaque idéologique ciblant les valeurs d’inclusion, d’égalité et de service public. La Californie et d'autres États mentionnant la diversité dans leurs projets sont particulièrement visés.
Derrière cette offensive, une volonté politique : affaiblir les bastions progressistes et les lieux de soutien aux populations vulnérables.