Les piquets réfléchissants ont déjà fait leurs preuves dans d’autres régions.
La Fédération de chasse de la Haute-Garonne vient de poser des piquets réfléchissants sur la RD4 près de Lacroix-Falgarde pour éviter aux sangliers de traverser la chaussée.
Les sangliers, nombreux dans la région, vont et viennent dans la campagne aux abords de Toulouse, provoquant parfois des collisions avec les voitures. La route départementale 4 fait partie des sites les plus fréquentés, comme le prouvent les nombreuses traces de leur passage que les agriculteurs et les promeneurs peuvent régulièrement observer.
Une première en Haute-Garonne
Deux mois après les chasseurs ariégeois, qui avaient opté pour le même dispositif sur la D117, la Fédération de chasse 31, accompagnée des trois ACCA des communes concernées ont installé plusieurs piquets réfléchissants, des deux côtés de la route, sur une longueur totale de 1,5 km, du côté de la réserve Confluence de Portet-sur-Garonne, aux portes de Lacroix-Falgarde. Un dispositif pour la première fois expérimenté en Haute-Garonne, qui a déjà largement fait ses preuves dans d’autres régions.
Risque d’accident diminué
« Nous nous sommes basés sur le retour d’expérience des chasseurs ariégeois », explique Johan Roy, le coordinateur du Service Environnement de la Fédération Départementale des Chasseurs de Haute-Garonne.
Il poursuit : « grâce à un dispositif de lunettes thermiques, ils ont pu vérifier que les sangliers réagissaient à la lumière des piquets. Ils ont également installé des panneaux pour prévenir les automobilistes et ont observé que ces derniers ralentissaient naturellement à l’approche de la zone. Ainsi, si l’effet sur l’animal est parfois mitigé, en fonction des individus ou de l’espèce, les conducteurs, eux, ralentissent. Le risque d’accident est donc diminué de manière significative. »
Un dispositif qui a fait ses preuves
Le principe des piquets réfléchissants ? Aussi simple qu’efficace. Positionnés de façon à réfléchir la lumière des phares des voitures la nuit, sans éblouir les automobilistes, les piquets renvoient la lumière en direction des abords de la chaussée. Une lumière ainsi détournée destinée à effrayer ou en tout cas à repousser les animaux susceptibles de traverser.
Un endroit clé
Le choix de cet emplacement a été décidé en fonction des observations mais aussi des relevés rendus possibles par les colliers GPS placés sur les sangliers afin de suivre leurs déplacements.
« Nous avons proposé le projet au Conseil départemental, qui a été très intéressé. Nous avons fait le nécessaire pour identifier les secteurs les plus accidentogènes avant de procéder à la pause des piquets », souligne Johan Roy.
Un projet collaboratif
L’installation justement, a mobilisé des chasseurs bénévoles et des employés du Conseil départemental, comme le détaille Johan Roy : « nous voulions aussi créer une action locale, une émulation. Cette initiative a été très bien accueillie. Cette problématique est prégnante sur le territoire, et en particulier sur la zone toulousaine, avec des conséquences parfois dramatiques. Si la Fédération de Chasse peut aider grâce à son réseau et à sa force de travail, nous sommes ravis de porter de tels projets. »
20 € le piquet réfléchissant
Concernant le budget d’une telle opération, Johan Roy explique : « la pose des piquets réfléchissants à été financée par le Fonds vert. Il faut compter 10 000 € pour couvrir une portion de route de 5 km, avec un piquet tous les 10 mètres, soit 500 piquets à 20 € l’unité. »
La Fédération prévoit par ailleurs de déposer de nouvelles demandes dès janvier 2025 afin d’équiper d’autres portions de route, comme la D125, vers Luchon et la RD 916, qui longe L’Hers à Labège. Autant d’endroits où des sangliers surprennent souvent les automobilistes en traversant la route de manière inopinée.
De quoi rassurer les automobilistes à quelques jours du changement d’heure alors que les journées raccourcissent.
Par Gilles Rolland
Publié le 11 oct. 2024