Des échantillons biologiques contenant des virus ont été transportés par avion de ligne entre deux Instituts Pasteur, en octobre 2015. Une enquête est en cours afin de déterminer les circonstances précises de ces faits, qui se sont produits à l’insu des autorités sanitaires.
Gestion de crise à l'Institut Pasteur après la révélation de l'importation en France du coronavirus MERS, un virus pouvant être mortel, par un chercheur qui a emprunté le vol Séoul-Paris avec les échantillons dans une boîte de cosmétiques et les a stockés sur une étagère de son bureau sans précautions complémentaires. Aucune déclaration n'a bien sûr été faite auprès de l'ANSM, contrairement aux règles qui régissent le transport des micro-organismes et toxines hautement pathogènes (MOT). Un cumul d'entorses à la sécurité nationale qui prêterait à sourire s'il n'y avait de lourds précédents.
En mai 2014, deux ministres avaient en effet accusé l'Institut Pasteur de négligences, suite à la perte de 2 349 tubes contenant des fragments du virus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). L'Institut avait précisé qu'ils n'avaient "aucun potentiel infectieux". Les tubes étaient conservés dans un congélateur et leur perte avait été constatée en janvier de la même année lors d'un inventaire, mais signalée seulement deux mois plus tard à l'ANSM. Cette dernière avait mené une inspection sans parvenir à déterminer ce qu'il était advenu des souches, concluant à "un problème de gestion de la traçabilité au sein de l'Institut".
Ecarts d'inventaire concernant des tubes de virus Ebola, perte d'ordinateurs contenant des données sensibles, la liste des dysfonctionnements relevés dans un rapport de l'IGAS est lourde et accablante.
Sale temps en perspective pour cet organisme qui tire près de 40% de son financement de dons et legs.
Une fusion avec l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), si performant, pourrait s'imposer !