Marais des villes : gestion des eaux pluviales et retour des marais en milieu urbain ou périurbain | water news | Scoop.it
L’eau devient une préoccupation universelle du fait des inégalités de la répartition de la ressource et de la pollution des eaux générée par les sociétés. Après avoir vénéré cet élément, partagé ses bénéfices, l’homme s’est mis à le maîtriser. Il a entre autres, asséché le territoire à des fins économiques, pour des raisons sécuritaires (vis-à-vis des inondations) et sanitaires. Les marais, dont les qualités épuratrices et de réservoir de biodiversité remarquable sont à présent reconnues, ont été dévastés. En France, leur surface a régressé de 2,5 millions d’hectares depuis 100 ans. Néanmoins, depuis quelques décennies (depuis que l’on comprend leur fonctionnement basé sur la phytoépuration) des marais artificiels (lagunage ou Filtres Plantés de roseaux essentiellement) réinvestissent le paysage en milieu rural (voir périurbain) sous l’image de stations d’épuration d’eaux usées. Maintenant que la pollution des Rejets Urbains par Temps de Pluie est mise à jour (notamment en milieu urbain ou le ruissellement est devenu important), différents types de marais artificiels apparaissent aussi en site plus urbanisé : Zones de Rejets Végétalisées en aval de stations d’épuration importantes pour le traitement des surverses, Filtres Plantés de Roseaux, mares (…) à l’échelle de certains projets urbains, en traitement direct des eaux pluviales ou de surverses.
De son côté la gestion des eaux pluviales évolue ; après avoir chassé l’eau pendant des siècles, elle privilégie à présent une « gestion à la source ». Elle se décline en différentes techniques inspirées des « jardins de pluies », basées essentiellement sur la biorétention, l’infiltration des eaux dans le sol et en dernier recours la rétention (le plus souvent accompagnée de la restitution au réseau collectif). Le recyclage des eaux même s’il est encouragé reste encore très réglementé et par là, modeste. Quelques initiatives ambitieuses se développent autour de grands projets urbains et de la réintroduction de milieux humides accompagnés par de l’épuration et du recyclage d’eaux pluviales. Ces nouveaux espaces urbains associent valeurs biologiques (ils intègrent la trame verte et bleue), contribuent à optimiser la gestion de l’assainissement d’un territoire et, dans certains contextes, répondent à des critères de protection contre les inondations...C’est sous ces trois aspect qu’une analyse est portée sur le territoire de Grenoble Alpes Métropole pour y vérifier la pertinence de tels aménagements et dégager des orientations pour le retour de ces marais.
A travers un parcours au coeur du petit cycle de l’eau ce mémoire se présente à la fois comme un recueil des atouts des marais et une analyse des préoccupations urbaines qui sont directement concernées par les fonctionnalités de ces marais. Enfin il met en évidence le portage institutionnel du retour de ces marais en milieu urbain qu’il reste à relayer au niveau de nos territoires.
Via Nathalie LE NOUVEAU, La Bièvre - SMBVB