Alors que cela fait vingt ans que le frelon asiatique est arrivé en France, les apiculteurs alertent sur sa prolifération de plus en plus dévastatrice pour les abeilles (et sa dangerosité pour l’homme)
POLLINIS publie un rapport inédit sur les dangers des pesticides génétiques ARNi, nouveaux produits de l’agrochimie. Présentés comme des alternatives durables aux pesticides chimiques, ces produits « extincteurs de gènes » pourraient avoir des effets potentiellement catastrophiques pour les pollinisateurs et l’ensemble de la biodiversité.
« Ça devient très compliqué pour notre pauvre abeille… » Réunis en congrès à Quimper, les apiculteurs européens ont dressé un sombre panorama de leur métier, confronté à des récoltes de plus en plus irrégulières en raison des multiples dégradations de l’environnement.
« Je me suis battu pendant 30 ans pour l’abeille mais, si je devais choisir aujourd’hui, je ne sais pas si je deviendrais apiculteur », lâche Henri Clément, apiculteur dans les Cévennes et porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf).
Sous influence de la pollution à l'ozone, les abeilles ne font plus la distinction entre les odeurs de fleurs qu'elles ont apprises et d'autres odeurs florales non-apprises. Cela pourrait avoir des conséquences sur l'efficacité du service de pollinisation, comme le rapporte une équipe de scientifiques dans la revue Science of the Total Environment 827, récemment parue.
Sentir pour se nourrir : telle est la méthode des insectes pollinisateurs qui dénichent leurs fleurs grâce à leur odeur. Le hic : lorsqu’ils vivent en bord de route, ils ne sentent plus grand chose. Une étude menée par le chercheur James MW Ryalls et publiée le 18 janvier dans la revue Environmental pollution a en effet montré que les polluants atmosphériques courants tels que les oxydes d’azote (qu’on retrouve dans les gaz d’échappement) et l’ozone réduisent l’efficacité des insectes pollinisateurs dans leur recherche de nourriture.
Par une décision du 12 juillet 2021, le Conseil d'État a rejeté la requête de l'Union des industries et de la protection des plantes (UIPP) et de trois autres organisations professionnelles qui demandaient l'annulation du décret du 30 juillet 2018. Ce texte avait interdit cinq insecticides néonicotinoïdes (acétamipride, clotianidine, imidaclopride, thiaclopride et thiamétoxam) en France. Il avait été pris en application de la loi de reconquête de la biodiversité du 8 août 2016 qui avait posé le principe de l'interdiction, tout en prévoyant des possibilités de dérogations jusqu'au 1er juillet 2020.
Ce texte avait interdit cinq insecticides néonicotinoïdes (acétamipride, clotianidine, imidaclopride, thiaclopride et thiamétoxam) en France. Il avait été pris en application de la loi de reconquête de la biodiversité du 8 août 2016 qui avait posé le principe de l'interdiction, tout en prévoyant des possibilités de dérogations jusqu'au 1er juillet 2020.
Le changement climatique entraîne des modifications dans la pigmentation des fleurs. Stratégie qui leur permettrait d'échapper au grill des UV mais qui pourrait diminuer leur pouvoir d'attraction vis-à-vis de certains pollinisateurs.
Pour la première fois le mois dernier, une étude a mesuré avec précision l’effet négatif de la présence des colonies domestiques sur la fréquentation des fleurs en ville.
Des chercheurs allemands montrent et expliquent comment ils établissent un lien entre le glyphosate et la santé des abeilles. En effet, ils ont constaté lors d’expériences en laboratoire que ce pesticide ralentit le rythme cardiaque de l’insecte, ce qui l’affaiblit et le désoriente. « En trente ans, la population mondiale d’insectes a été décimée. Quelles sont les causes et les conséquences de cette disparition ?
L’Anses recommande de limiter l’usage du thiaclopride, suspecté, entre autres, d’être cancérogène et neurotoxique.
Dans son rapport sur six substances néonicotinoïdes, surnommées les pesticides «tueurs d’abeilles», l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement (Anses) s’inquiète des dangers posés par le thiaclopride. Elle estime que l’usage de cet insecticide utilisé pour traiter les cultures de colza, de pomme de terre ou le bois doit être réduit «au maximum dès 2018». En revanche, concernant les cinq autres molécules de la famille des néonicotinoïdes, il n’existe pas de «risque inacceptable pour la santé humaine» si les conditions d’usage sont bien respectées, précise le rapport.
Les apiculteurs s’insurgent contre l’autorisation accordée par l’Anses à deux insecticides qu’ils considèrent comme étant des néonicotinoïdes déguisés. En estimant avoir créé une nouvelle famille de pesticides, les fabricants espèrent éviter l’interdiction prévue pour 2018.
Quel est l’impact des néonicotinoïdes sur les abeilles, et plus généralement les insectes pollinisateurs, en conditions réelles ? Développés dans les années 1990, ces analogues synthétiques de la nicotine, neurotoxiques pour les insectes, sont largement utilisés comme pesticides dans l’agriculture de par le monde, car au-delà d’une certaine dose ingérée, ils entraînent une paralysie létale pour ces animaux. Parfois épandus sur les plantes en cas d’urgence, les néonicotinoïdes sont le plus souvent appliqués par enrobage des graines : lorsque la plante grandit, l’insecticide s’insère dans ses tissus et on le retrouve jusque dans son pollen, son nectar et même ses fluides de transpiration, ce qui protège la plante des insectes nuisibles à toutes les étapes de sa vie.
Après les pesticides chimiques, les firmes de l’agrochimie renforcent leur arsenal de lutte contre les insectes ravageurs grâce à la génétique. Présentés comme des alternatives durables à la chimie de synthèse, leurs nouveaux pesticides – dénommés génétiques ou à interférence ARN (ARNi) – semblent en réalité reproduire le même schéma mortifère que leurs prédécesseurs pour les pollinisateurs.
En avril 2023, la revue Environmental Pollution publiait une étude inédite s’intéressant aux effets de l’exposition au boscalid des reines d’abeilles mellifères (Apis mellifera). Freddie-Jeanne Richard, chercheuse à l’université de Poitiers et co-autrice de l’étude, revient pour POLLINIS sur la méthode employée et les principaux résultats de ces travaux.
Pour remplacer les pesticides chimiques dans les champs, les firmes agro industrielles développent de nouveaux pesticides génétiques. La technique du silençage génétique permet de neutraliser l'expression de gènes d'insectes ravageurs dans le but de les exterminer. Mais d'autres insectes pourraient être touchés, notamment des insectes pollinisateurs dont l'effondrement en cours est déjà très inquiétant.
Une fois exposées à des pesticides, les abeilles ne filent littéralement plus très droit. Telle est, peu ou prou, la conclusion d'une nouvelle étude conduite par des chercheurs américains, canadiens et britanniques et publiée, le 17 août, dans la revue Frontiers of Insect Science. L'impact des insecticides utilisés en traitement de semences, comme les néonicotinoïdes, sur le métabolisme, le comportement et, en particulier, sur le système nerveux des abeilles n'est pas un secret. Cette nouvelle étude est cependant parvenue à identifier les effets précis de l'exposition à certaines substances sur les capacités visuelles et motrices de l'abeille domestique (Apis mellifera).
La pollinisation des plantes par les insectes est un service écologique gratuit et indispensable qui contribue au maintien de la biodiversité. Elle joue un rôle économique important pour la société en étant un acteur actif dans la production de nourriture. Cependant, la pollution de l’air en milieu rural ou urbain semble réduire ce processus naturel. Pourquoi ?
Les pesticides affectent durablement la santé reproductive et la croissance démographique des abeilles. Même quand elles n’y sont exposées qu’une seule fois dans leur vie, elles ont une descendance bien moins importante. C’est ce que montre une étude publiée ce mois-ci dans la revue de l’académie des sciences états-unienne (Pnas), repérée par le Guardian. Cela contribue, selon l’équipe de scientifiques, à l’effondrement dramatique de la population d’abeilles observée au cours des dernières décennies.
Les insectes connaissent un déclin catastrophique : 40% des espèces d’insectes dont en déclin et un tiers est menacée, selon une étude de 2019. Leur taux de mortalité est huit fois plus rapid
Pendant les années où Bayer testait des variétés expérimentales de maïs sur une parcelle voisine, les ruches de Laurent Guiet ont périclité. Voulant comprendre les raisons de cette mortalité, l’apiculteur s’est lancé dans un bras de fer avec le géant de l’agrochimie.
Le printemps est là, et l’envie de fleurir rebords de fenêtres, balcons et jardins se fait déjà sentir. En plus d’amener de la couleur à nos tristes façades, on œuvre pour la biodiversité en offrant du pollen aux insectes. Le geste est beau et part d’une bonne intention, mais attention aux plantes (non BIO) vendues en grandes surfaces et jardineries ! Pour que géraniums et autres plantes tapent dans l’œil du consommateur, les fleurs doivent être nombreuses et les pétales entiers.
Au moment où l'activité des jardineries bât son plein, une information pas si connue. Les jardiniers amateurs étaient déjà en proportion de plus gros consommateurs de phytos que les professionnels, on voit que dans le choix des plantes ornementales, on "consomme" des pesticides s'en réellement s'en rendre compte. Dans les deux cas, on note un décalage fort entre une attente de plus grande sécurité des produits consommés et des comportements pas aussi vertueux lorsqu'ils s'appliquent à nos propres pratiques. Dans ce cas, ce qui prime est l'effet immédiat : avoir de belles plantes, qu'elles soient pour la consommation ou la décoration, prime sur l'impact environnemental et/ou sanitaire.
On le soupçonnait, c’est désormais prouvé. Le glyphosate perturbe la croissance des abeilles en s’attaquant à une enzyme présente dans leurs intestins, et contribue ainsi à leur extinction. Explications.
L’Agence européenne pour la sécurité des aliments, l’Efsa, a confirmé mercredi le risque pour les abeilles posé par trois néonicotinoïdes actuellement soumis à des restrictions d’usage dans l’UE, dans un rapport attendu de longue date.
« Il y a une variabilité dans les résultats, due à des facteurs comme l’espèce d’abeille, l’emploi prévu du pesticide et la façon d’être exposé. Certains risques faibles ont été identifiés, mais globalement le risque pour les trois types d’abeilles que nous avons étudiés est confirmé », explique Jose Tarazona, à la tête du département Pesticides de l’Efsa, dans un communiqué.
Des traces de pesticides toxiques pour les abeilles ont été détectées dans 75% du miel produit dans le monde entier, suscitant l’inquiétude pour la survie de ces pollinisateurs cruciaux pour l’agriculture.
Les concentrations relevées dans 198 échantillons de miel produits sur toute la planète ne sont pas considérées comme dangereuses pour l’homme. Elles sont en effet inférieures au plafond autorisé par l’Union européenne, selon l’étude publiée jeudi dans la revue Science.
Après avoir constaté que 34% des échantillons contenaient des « concentrations de néonicotinoïdes connus pour être nocifs » aux abeilles, les scientifiques ont prévenu qu’une exposition chronique à ces substances pesticides menaçait la survie de ces petits insectes volants. (...)
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