La startup toulousaine SGEvT entend lutter contre les dépôts sauvages, avec les satellites | Toulouse networks | Scoop.it

La société SGEvT, installée à Toulouse, s'appuie sur le CNES pour lutter contre les dépôts sauvages.

 

Associée au CNES (Centre national d’Etudes Spatiales), la startup détecte les dépôts sauvages en s’appuyant sur l’analyse d’images satellites et sur l’intelligence artificielle. Plus largement spécialisée dans la production de tout type d’informations pour les politiques d’aménagement des collectivités territoriales, SGEvT entend utiliser sa solution dans une optique de développement durable des territoires.

 

Les décharges illégales qui fleurissent icI et là sont devenues au fil des ans un problème majeur pour les collectivités. Selon une étude de l'Ademe*, les dépôts sauvages seraient une préoccupation pour 90 % des élus locaux.

Le sujet est d'autant plus une source de crispations pour les autorités locales qu'il a un impact considérable et direct sur la qualité de vie des habitants. Outre la dégradation des paysages, les dépôts sauvages constituent un danger en termes de santé publique et d'environnement à cause de la pollution des sols et des nappes phréatiques qu'ils engendrent.

C'est notamment pour contrer ce fléau que la startup toulousaine SGEvT (Société Générale d'Evaluation des Territoires) a mis au point une solution de télédétection de ces sites illégaux. Crée en 2018 par Nancy Oliveto Erviti, une juriste spécialisée en urbanisme, et par Arnaud André, ingénieur des Ponts et Chaussés, SGEvT produit des informations pour aider les communes à prendre des décisions en matières d'aménagement et ce dans une optique de développement durable. Pour cela, la startup s'appuie sur l'intelligence artificielle et les images satellitaires.

« Dès le départ, nous avons collaboré avec le Cnes pour utiliser les satellites de Pléiades. Les images satellitaires couplées aux algorithmes permettent à notre solution d'être fiable à 90%, mais aussi d'aller plus loin que la détection des dépôts sauvages. Nos services détectent les dépôts sauvages et notent aussi les décharges selon des critères de vulnérabilité, ce qui permet de prioriser les sites. Ces dépôts sauvages sont bien souvent positionnés dans des endroits peu visibles du fait de leur illégalité, notre solution permet également d'accompagner les agents qui travaillent sur le terrain pour qu'ils trouvent le trajet le plus efficace pour arriver à ces fameuses décharges. Nous pouvons également voir à quelle vitesse ces décharges apparaissent. Cette prédiction augmente les chances d'identifier les responsables », explique Arnaud André.

Une plateforme dédiée à diverses solutions

Au-delà de l'épineuse question des dépôts sauvages, SGEvT gère des données geolocalisables dans tous les domaines liés à l'aménagement du territoire ou à l'image de la mobilité. Sur ce thème, la société travaille pour la communauté d'agglomération du Sicoval (36 communes du sud-est toulousain) sur la question des mobilités douces.

« La communauté d'agglomération réfléchit aux enjeux de la mobilité douce. L'idée ici est de mieux comprendre les habitudes et trajets des habitants qui se déplacent à vélo. Pour cela, nous avons équipé les portables de 130 volontaires afin de collecter des informations sur leurs itinéraires », note Arnaud André.

L'entreprise toulousaine intervient également dans l'Aude où une collaboration a été mise en place avec la Direction Départementale des Territoires de la Mer de l'Aude (DDTM). Le but de cette collaboration ? Analyser les impacts des inondations sur le territoire afin de le rendre moins vulnérable face à ce type de phénomène, là aussi en s'appuyant sur des images satellitaires et l'analyse de toute une batterie de données. Ce projet en cours de réalisation bénéficie d'un co-financement du CNES et du programme européen Copernicus Climate Change Service, il devrait par la suite être répliqué dans d'autres territoires.

« Nous développons un outil puis nous répliquons le process. Aujourd'hui plus d'une centaine d'outils de nos services sont reproductibles, nous savons les développer et les industrialiser », avance le co-fondateur de SGEvT.

Des outils que la société met à disposition des collectivités au sein d'une plate-forme dédiée nommée TEREvAL. Basé sous un modèle SaaS, TEREvAL permet aux communes abonnées au site de bénéficier d'une analyse assez fine de données territoriales.

À l'avenir, cette société, qui compte une équipe de 15 personnes composée de développeurs, data scientist et juristes souhaite faire de TEREvAL une plateforme ouverte pour héberger les données d'autres entreprises qui travaillent elles aussi sur les questions de développement durable.

*Rapport sur la caractérisation de la problématique des déchets sauvages, paru en février 2019