MWC 2017: Sigfox connecte des rhinocéros | Toulouse networks | Scoop.it

A terme, la fondation de Sigfox rêve de connecter les 29.000 rhinocéros encore en vie autour du globe.(Crédits : Reuters)

 

Le spécialiste français de l'Internet des objets a, via sa fondation, décidé de connecter des rhinocéros africains pour lutter contre le braconnage. Pour la société, c'est l'opportunité de proclamer que sa solution fonctionne, dans un climat ultra-concurrentiel.

L'initiative pourrait presque rentrer dans une case "Internet des animaux". Ce mardi, au Mobile World Congress de Barcelone, Sigfox, le spécialiste français de l'Internet des objets, s'est fendu d'une annonce singulière. Plutôt que de vanter un énième contrat pour glisser ses capteurs bas débit, à faible coût, et à faible consommation dans des machines-outils ou sous des camions, il a indiqué qu'il connectait désormais... des rhinocéros!

Il s'agit là d'un projet de la fondation de Sigfox. Concrètement, celle-ci expérimente un nouveau système de suivi à distance des rhinocéros dans une réserve africaine. L'objectif étant de géolocaliser ces gros mammifères sur le long terme pour lutter contre le braconnage. "Depuis six mois, on suit dix rhinocéros sur un total d'environ 450", affirme Marion Moreau, à la tête de la fondation. Par soucis de sécurité, elle refuse d'indiquer où la réserve se trouve. "C'est au sud de l'Afrique", dit-elle vaguement.

 

Un concurrence féroce

Pour mettre au point cette solution de suivi, Sigfox s'est associé à trois organisations dédiées à la préservation de cette espèce. Ses spécialistes ont développé un capteur à fixer sur la corne de l'animal. Celui-ci permet d'effectuer trois relevés GPS par jour. Il serait capable, a priori, de fonctionner "entre un an et trois ans" avant que la batterie ne rende l'âme, indique Marion Moreau. Les données sont envoyées sous forme de messages très courts, aux trois antennes déployées spécialement dans cette réserve de 5.000 m2. Celles-ci transitent ensuite vers les satellites de télécommunications d'Eutelsat, avant de garnir la plateforme dédiée à la surveillance des herbivores menacés.

D'après Marion Moreau, l'objectif est de connecter, à terme, tous les rhinocéros de la réserve. Avant, pourquoi pas, de s'occuper de leurs 29.000 cousins encore en vie à travers le globe, espère la directrice de la fondation. Bien sûr, il ne faut pas s'y tromper: présentée comme une louable démarche de protection des animaux, l'initiative n'en demeure pas moins stratégique pour Sigfox. Dévoilée en plein congrès du mobile de Barcelone, elle vise aussi à louer la solution du pionnier français de l'Internet des objets. Et ce, alors que la concurrence est de plus en plus rude dans ce domaine. En témoigne l'agressivité des opérateurs traditionnels. Lesquels, depuis quelques années, dépensent des fortunes pour voir, in fine, les communications entre objets transiter sur leurs bons vieux réseaux mobiles.

 

Par Pierre Manière