Des Bordelais inventent le Airbnb de la colocation | Toulouse networks | Scoop.it

C'est un business émergeant dans les grandes villes, mais en progression de 30 à 40% par an. Quatre Bordelais viennent de lancer leur plateforme pour "capter" ce marché prometteur

"Louer une chambre en colocation doit être aussi simple qu'une chambre d'hôtel". C'est le credo de Morgan Regnier et de ses trois associés. Ensemble, ces quatre jeunes, fraîchement diplômés de l'école de commerce de Kedge ou encore de l'école d'informatique Epitech, ont créé Meltycasa en janvier, un site dédié à la colocation. 

 

 

La colocation séduit les trentenaires

Le marché n'en est qu'à ses prémices à Bordeaux, sous l'effet de la crise économique et de l'évolution des moeurs, mais déjà les demandes semblent nombreuses. "A Bordeaux, nous avons 20 demandes de colocation pour une chambre disponible",souligne Morgan Régnier. Après quatre mois d'existence, Meltycasa compte plus de 400 inscrits et gère une centaine d'appartements. "Nous avons une croissance de 100% par mois depuis le lancement", insiste-t-il.

Contrairement aux préjugés, la colocation n'est pas l'apanage des étudiants. "50% des utilisateurs de notre plateforme sont des actifs de moins de 35 ans", met en avant Morgan Regnier. Un point important. Car, souvent les propriétaires hésitent à mettre leurs grands appartements en colocation, de peur que les étudiants y fassent un peu trop la fête ou d'impayés. 

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Convaincre les propriétaires

En réalité, c'est un échange gagnant-gagnant. La colocation offre une seconde vie aux très grands logements, qui ont du mal à se louer aujourd'hui et restent plus longtemps vacants, après le départ d'un locataire. Cela peut permettre de relever de 30 à 50% les rentabilités du bien au mètre carré. Tout l'enjeu aujourd'hui est de les convaincre de louer leurs biens en colocation.

De l'autre côté, la colocation permet aux jeunes actifs, qui sont de plus en plus prêts à se mettre à la colocation dans les grandes villes, de faire des économies, de 30% en moyenne, par rapport à un logement classique.

Pour se rémunérer, Meltycasa prend une commission entre 20 et 30%, selon les "tensions" sur le marché, dès que le locataire rentre dans l'appartement.

Morgan Regnier est convaincu qu'il y a un énorme marché. "En Europe, actuellement, 10% des plus de 35 ans font de la colocation", rappelle-t-il. Sur le vieux Continent, le marché de la colocation est estimé à 15 millions de personnes. "Il double tous les 24 mois", observe-t-il. Morgan Regnier en veut pour preuve que Nestpick (location d'appartements longue durée) et Uniplaces (logement étudiant) ont levé entre 10 et 20 millions d'euros respectivement, à Londres, et Berlin. "Cela montre qu'il y a un modèle économique".

A Londres, la colocation représente 40% du marché des nouvelles locations. 

 
Une forte concurrence

Mais, Meltycasa, qui est hébergée actuellement à l'Auberge numérique d'AEC à Bordeaux, va devoir composer avec une forte concurrence. Appartager.com, le leader du marché, compte 10 millions de visiteurs par an. Il y a également Weroom, un site soutenu par le promoteur Nexity et qui compte 500.000 utilisateurs par an.

L'enjeu désormais pour Meltycasa est donc d'arriver vite sur le marché avec les "bons outils". "Nous nous développons actuellement à Paris, en plus de Bordeaux. Nous voulons aussi nous installer à Londres avant la fin de l'été", annonce Morgan Regnier. En ce sens, une levée de fonds va être lancée. "Nous cherchons des business angels". 

Pour se différencier, Meltycasa a mis au point des outils de "matching" des colocataires selon les hobbies et les langues. 

Premiers recrutements avant la fin de l'année

La start-up a déjà été repérée par le ministère de l'Education, qui, avec la mission French Tech, l'a sélectionnée parmi quatre projets en France dédiés aux étudiants qui seront mis en avant par le gouvernement.

"Notre objectif, ambitieux, mais réaliste, est d'atteindre 300 000 euros de chiffre d'affaires d'ici deux ans et de recruter nos premiers salariés, deux à trois développeurs, avant la fin de l'année', indique Morgan Regnier.