Jimmy Fairly à Toulouse : rien que pour vos yeux | Toulouse networks | Scoop.it

De gauche à droite d’Antonin Chartier, président de Jimmy Fairly, et Sacha Bostoni, directeur général.


Ce n'est pas un opticien de plus, c'est une marque. Jimmy Fairly revendique un positionnement mode, à un prix accessible. La boutique de Toulouse vient d'ouvrir avant une trentaine en Europe.


Depuis sa victoire au Start-up week-end de Toulouse en novembre 2011, Jimmy Fairly s’est émancipé. La première marque de lunettes solidaires vendues sur le net a mûri pour devenir une vraie griffe de mode. Le canal de distribution en ligne, exclusif au départ, est complété aujourd’hui par des boutiques physiques qui incarnent l’univers de la marque et devancent désormais l’activité sur le net.

La ville de Toulouse, après Paris dans le quartier branché du Marais, vient d’être choisie par Antonin Chartier, président de Jimmy Fairly, pour sa seconde implantation. « Lyon a aussi ouvert fin mars. Notre objectif est de disposer d’un réseau d’une trentaine de boutiques en Europe dans les trois années à venir. Londres et Berlin font partie de nos cibles », explique le dirigeant.

Le « Buy one, give one », c’est-à-dire le principe, pour toute paire achetée, d’un don d’une paire à une personne dans le besoin via des associations caritatives, demeure. Mais il n’est plus mis en avant comme argument de vente. « Nous voulons créer une marque avant tout, vendre de beaux produits. Et grâce à la marque, nous faisons quelque chose de bien. C’est une conviction qui ne regarde que nous », défend-il.


Plusieurs levées de fonds réussies

Le « nous » aussi a changé. Des cinq partenaires d’une moyenne d’âge de 24 ans des débuts, il ne reste plus qu’Antonin Chartier aux commandes, associé à Sacha Bostoni, Toulousain organisateur du Start-up Week-end. Structurée en SAS, la marque Jimmy Fairly a levé des fonds à trois reprises auprès de business angels avant l’abondement de 1,2 million d’euros d’Odyssee Venture. Au total, un capital de 2,5 millions d’euros qui permet à l’entreprise d’asseoir son développement.

La fabrication a été revue. Plus d’approvisionnement de montures en Chine mais bel et bien, une « fabrication à la main en Italie et des verres de haute qualité Zeiss ». Le tout pour un prix fixe compétitif, verres compris, de 99 euros, atteint grâce à la suppression de tous les intermédiaires et l’absence de licences. « Nous dessinons nos modèles, souvent d’inspiration vintage, nous les faisons fabriquer et distribuons en direct. Notre atelier de montage central en Normandie permet de satisfaire toutes les commandes en sept jours maximum », détaille Antonin Chartier.


*Un démarrage en trombe à Toulouse

Jimmy Fairly et ses lunettes ciblent une clientèle de jeunes urbains en premier lieu et de cinquantenaires qui ont besoin de verres progressifs. « Le prix moyen est alors de 550 euros dans le commerce contre 299 euros chez nous avec des verres haut de gamme. » Ce marketing plus pointu donne déjà des fruits avec un chiffre d’affaires 2013 de plus de 1 million d’euros. La greffe prend à Toulouse dont la boutique, ouverte il y a trois semaines, a dépassé pendant treize jours l’activité de Paris.
Isabelle Meijers