Patrice Cazalas, délégué général de Capitole Angels : « Il faut dédramatiser la relation start-up - investisseurs » | Toulouse networks | Scoop.it
Entrepreneur, spécialiste de l'innovation, le toulousain Patrice Cazalas, 43 ans, est le nouveau délégué général du réseau de business angels de Midi-Pyrénées Capitole Angels. Entretien.


Qu’est ce qui a motivé votre candidature au poste de Délégué général de Capitole Angels ?
Patrice Cazalas : L’envie de m’investir dans quelque chose qui a du sens. De sortir d’un schéma tout tracé, de construire au-delà de mes objectifs personnels. J’ai beaucoup travaillé dans l’accompagnement de start-up innovantes, avant de prendre ces dernières années de nouvelles responsabilités commerciales et managériales qui m’ont éloigné de cet univers (NDLR : Patrice Cazalas a notamment été directeur commercial de Geckode et directeur régional de TecKnowMetrix). J’avais besoin de m’y replonger.

Quelles vont être les grandes lignes de votre action chez Capitole Angels ?
Chaque Délégué imprime effectivement sa marque dans cette fonction qui est autant stratégique qu’opérationnelle. Au-delà de la mission classique de « sourcing » de projets, je souhaite mettre l’accent sur la communication et l’événementiel, pour mieux faire connaître nos investisseurs et, plus largement, l’utilité des business angels. Aujourd’hui, Capitole Angels est reconnu mais pas connu. Nous ne sommes pas un fonds classique, mais une somme d’individualités. Nous devons donc travailler sur notre identité, devenir plus lisibles, notamment pour dédramatiser la relation start-up – investisseurs.
Je souhaite par ailleurs développer notre réseau qui fédère actuellement 80 membres. L’objectif est de porter rapidement ce nombre à 100, notamment en intégrant davantage de femmes et de jeunes business angels.

En tant qu’investisseur, qu’est ce qui vous fait dire « j’investis dans ce projet » ?

Si je ne devais retenir qu’un seul critère, je dirais le porteur de projet. Une idée reste fragile, soumise aux aléas du contexte économique et règlementaire. Un très bon entrepreneur saura être réactif, rebondir, pivoter…

Quels conseils donneriez-vous à une start-up qui veut lever des fonds ?
Patrice Cazalas : De ne pas se focaliser sur son produit, sa technologie, mais de raisonner en termes d’usage et de tomber amoureux de la problématique à laquelle elle veut répondre. Le terme est fort, mais il faut être réellement passionné pour porter un projet, convaincre ses proches, ses partenaires, les investisseurs… Le plus important lorsque l’on a trouvé son idée est de la réduire à sa plus simple expression et de se lancer rapidement, sans tomber dans le piège de vouloir d’emblée bâtir une offre ample.

La crise fait-t-elle que les business angels investissent moins ?
La réponse est clairement non. 2012 a certes été une année difficile pour l’ensemble des investisseurs français, par contre il y a eu un vrai rebond l’an dernier. En l’occurrence, Capitole Angels a augmenté ses investissements en 2013 : 6 projets ont été financés pour un montant global de 536 K€ et plus d’1 M€ ont été mobilisés en incluant la société d’investissement CBAI 2013. Par ailleurs, depuis janvier 2014, 4 start-up du secteur TIC ont été financées.

Quels vont être les prochains temps forts du réseau ?
Nous allons accueillir les 1er et 2 octobre prochains l’Université d’Automne de France Angels. Ces journées qui réunissent l’ensemble des réseaux de Business Angels français vont permettre de tisser des liens avec les autres acteurs de l’écosystème du financement de proximité. Capitole Angels devrait, par ailleurs, participer en fin d’année à la Semaine des Business Angels, au Salon de l’Entreprise et à Midinvest.
Propos recueillis par Chantal Delsouc, MID e-news