Facebook ne veut plus que les « stups » américains utilisent des faux comptes | Toulouse networks | Scoop.it
Nul n'est censé outrepasser les conditions générales d'utilisation (CGU) de Facebook, pas même la DEA, l'agence fédérale de lutte antidrogue américaine. Les agents des « stups » ont pu en prendre note après l'envoi par Facebook, vendredi 17 octobre, d'une lettre qui leur demandait officiellement d'arrêter d'utiliser de faux profils dans le cadre de leurs enquêtes.

Le texte, signé de la main de Joe Sullivan, le responsable de la sécurité au sein de Facebook, estime que ces actions « menacent l'intégrité » de la communauté, rappelant que son principe est de « partager et interagir en utilisant sa véritable identité ». « Une valeur qui différencie Facebook des autres services du Web. » La création et l'utilisation de faux comptes sont par ailleurs prohibées dans les CGU, le règlement intérieur de la plateforme et la bible des administrateurs du site.

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Cette ire de Facebook tire son origine de la plainte d'une New-Yorkaise contre la DEA, après qu'elle se fut rendu compte que l'agence avait utilisé son identité sur Facebook, comme l'a révélé BuzzFeed.

En 2010, Sondra Arquiett a été arrêtée et condamnée pour possession de cocaïne. Mais aussi suspectée de participer à un réseau. Pendant l'enquête et en attente de son procès, la jeune femme, qui n'est pas utilisatrice du réseau social, apprend qu'un compte Facebook a été créé à son nom et à son insu. Au clavier de celui-ci, un agent de la DEA qui espère ferrer de plus gros suspects et piéger des relations de la jeune femme.

Publier des photos aguichantes

Le policier ne lésine pas pour façonner un compte crédible. Il publie notamment des photos de Sondra récupérées sur le téléphone de l'inculpée. Sur celles-ci, la jeune femme pose, vêtue de tenues moulantes, sur le capot d'une BMW, parfois en sous-vêtements. Un cliché la montre en compagnie de son fils et de sa nièce, de très jeunes enfants.

Jusqu'à la publication de l'article de Buzzfeed, au début d'octobre, le faux profil était encore en ligne et consultable.

Selon le Washington Post, le porte-parole du ministère de la justice, Brian Fallon, aurait déclaré, avec prudence, après la publication de l'affaire dans les médias américains, que « les responsables examin[ai]ent à la fois l'incident en question et la pratique générale ». Dans un premier temps, la justice avait donné tort à Sondra Arquiett. La police ne nie pas les faits mais considère que celle-ci a implicitement donné son accord en permettant l'accès à ces photos lors de la saisie de son portable.

Des règles sévères

Une révision du procès aurait été demandée la semaine dernière, selon France Info. La prise de position publique de Facebook pourrait faire pencher la balance de la justice. L'entreprise a toujours eu des règles sévères en ce qui concerne les faux profils, y compris à des fins de police et de justice. En 2012, Joe Sullivan tenait des propos similaires sur ces mêmes pratiques. A la même époque, Facebook reconnaissait que 8,7 % des inscriptions étaient des faux comptes. La ligne du réseau social a évolué il y a peu, avec une autorisation, sous certaines conditions, d'utiliser un pseudonyme.

Pauline Croquet