Bouygues Telecom crée une filiale dédiée à l’Internet des objets | Toulouse networks | Scoop.it
Baptisée Objenious, elle s’appuiera sur le réseau déployé par l’opérateur.

Alors que les discussions se poursuivent avec Orange pour un éventuel rachat , les affaires continuent chez Bouygues Telecom. L’opérateur avance notamment ses pions dans l’un de ses domaines de prédilection : l’internet des objets. Il vient de créer une filiale dédiée, baptisée Objenious, qui compte déjà une vingtaine de collaborateurs.

 

En créant une filiale ad hoc, l’opérateur espère profiter de l’agilité d’une petite structure pour se développer plus rapidement dans l’univers prometteur des objets connectés. « Sur ce marché, il faut être capable de réagir vite et de s’adapter au changement. Il faut pouvoir travailler comme une start-up », estime Stéphane Allaire, le nouveau directeur de la filiale.

Le dirigeant sait de quoi il parle : il a travaillé plusieurs années dans la Silicon Valley pour le compte de l’opérateur, au contact direct des start-up. Objenious va jouir d’une réelle autonomie au sein du groupe, avec des directions commerciale, marketing et technique qui lui sont propres.

Ses activités sont en outre dissociées de la division « machine-to-machine » de l’opérateur. La filiale a aussi ses propres locaux, à Boulogne-Billancourt. « Agile » comme une start-up, la nouvelle filiale va pouvoir tout de même s’appuyer sur les forces de Bouygues Telecom.

 
Bouygues Telecom s’appuie sur la technologie LoRa

Toute la partie réseau reste à la charge de l’opérateur. Celui-ci a commencé le déploiement l’an dernier d’un réseau dédié aux objets connectés, qui s’appuie sur la technologie LoRa , concurrente de Sigfox . Un peu moins de 1.000 antennes ont été installées à ce jour ; il devrait y en avoir 4.000 à la fin de l’année, permettant de couvrir la quasi-totalité de la population française. Bouygues Telecom pourra aussi faire office d’apporteur d’affaires.

Le soutien de l’opérateur permet aussi à Objenious de multiplier les partenariats pour concevoir ses offres. Elle travaille avec des sociétés comme Eolane ou Finsecur pour élaborer des capteurs spécifiques. Hewlett-Packard fournit aussi son expertise pour le stockage et l’analyse des données récoltées. Atos se charge quant à lui, via sa filiale Bull, de la sécurisation.

Objenious se pose ainsi en chantre de « l’open innovation », inhérent à l’univers des objets connectés, selon Stéphane Allaire. « On ne peut pas tout faire tout seul, mais il est important de pouvoir être présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur ».

Un modèle économique encore mouvant

Si la structure est en place, reste à développer le business. Les expérimentations se multiplient mais le chiffre d’affaires est quasi nul. Objenious compte seulement une dizaine de clients pour l’instant. Parmi eux figure Colas, le spécialiste des infrastructures routières, et filiale du groupe Bouygues.

Des tests ont lieu aussi pour équiper les bacs de ramassage de textiles usagés, présents dans les grandes villes, gérés par Ecotextile, et optimiser les tournées de ramassage. JCDecaux réfléchit aussi à doter ses vélib de balises connectées, permettant de les localiser, et fonctionnant grâce au réseau LoRa.

Le modèle économique est encore mouvant. Si la connexion au réseau est facturée (quelques euros par an et par objet), le prix du service apporté est évalué au cas par cas, selon les clients. Un catalogue d’offres commerciales, pour le grand public comme pour les professionnels, verra le jour dans quelques semaines.