Les boss qui tweetent, maîtres de la communication | Toulouse networks | Scoop.it
Outil de communication interne et externe, espace de liberté, le réseau social Twitter a su convaincre les patrons d'entreprise, selon une enquête Ipsos.

 

Twitter serait devenu un outil de communication incontournable pour les patrons. C’est, en substance, ce que révèle l’enquête qualitative «Ces boss qui tweetent» réalisée par Ipsos grâce à une quinzaine d’entretiens téléphoniques et publiée aujourd’hui en partenariat avec Media aces. «Pour la majorité d’entre eux, Twitter est un espace de liberté. C’est l’un des rares endroits où ils peuvent s’exprimer dans l’instantanéité, sans intermédiaire, résume Fabienne Simon, directrice générale adjointe du département Public Affairs d’Ipsos. Ce réseau social leur permet d’incarner de manière humaine et personnelle l’entreprise.»

 

L’étude a recensé trois modalités d’accès au réseau social : «un mode passif» – mais incontournable – où les dirigeants d'entreprises font de la veille sur leur marque ou leur domaine d’activité, un mode de rediffusion du contenu des autres, enfin une implication personnelle et quotidienne. Nicolas Bordas (TBWA Europe), François Gri (Pierre&Vacances-CenterParcs et ex Manpower France), Laurence Paganini (Retail & E-Commerce), Clara Gaymard (General Electric France) et Jean-David Chamboredon (ISAI), sondés à cette occasion, appartiennent à cette dernière catégorie ultra-connectée.

 

Tout-en-un

«Les bénéfices de Twitter sont proportionnels à l’investissement des patrons, poursuit Fabienne Simon. Levier de communication interne auprès des collaborateurs, externe auprès des clients et des journalistes, moyen de développer une exemplarité managériale et outil pour entretenir son réseau, les patrons ont su tirer le maximum d’avantages du réseau social.» Les dirigeants ont trouvé leur média-social tout-en-un.

Nicolas Bordas, vice-président de TBWA Europe, insiste sur l’aspect relations presse: «Tous les journalistes sont sur Twitter, il est donc utile pour un dirigeant d’entreprise de développer une connexion naturelle sur le long terme. Il devient plus facile de leur envoyer un petit DM [NDLR: message privé] en cas de besoin... ou de gestion de crise.» Rassurant, il affirme que «tweeter n’est pas une activité risquée. On relate tout le temps les erreurs, les DM fails [NDLR: message privé qui apparaît, par erreur, public], mais c’est un mode d’expression beaucoup moins risqué qu’une interview où les questions se succèdent. Ces conversations sont ultra-contrôlées.» Avantage à la marge, dans le secteur de l’économie numérique, Twitter devient un moyen de réaliser des affaires.

Aide

Dans l’étude Ipsos, plusieurs dirigeants d’entreprises expliquent leur difficulté à s’approprier l’outil dans les premiers temps: trop complexe et chronophage. Lorsqu’elle dirigeait Manpower France, Françoise Gri a fait appel à une agence digitale, Spintank, pour l’initier au réseau. «A cette époque, nous avions un objectif de communication précis: montrer aux journalistes que je pouvais répondre à leurs questions sur d’autres problématiques que le chômage. Nous avions créé un blog sur l’emploi en général, la mixité, des thèmes qui formaient aussi ma ligne éditoriale sur Twitter», détaille-t-elle.

Aujourd’hui, cette directrice générale de Pierre&Vacances-CenterParcs a changé de thématiques mais n’a pas quitté le réseau. Elle a mis en place des formations d’une heure à l’outil pour ses managers.

 

Les patrons interrogés lors de l’enquête Ipsos gèrent tous leurs comptes eux-même. «Je ne comprends pas ceux qui en confient la gestion: soit c’est totalement creux, soit c’est banal.

Si c’est juste pour publier leur agenda, je les unfollow [NDLR: désabonne] direct !», balance un dirigeant.

Reste une question: comment devient-on un «influenceur» sur Twitter ?

Elle préoccupe autant les chefs d’entreprises que les anonymes. Pour Nicolas Bordas, «notre statut de patron arrive en premier et, si on utilise bien Twitter, il y a un effet d’accélérateur de popularité.». Au-delà du gazouillis permanent, Twitter serait donc un porte-voix.