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Le temps nous enseigne la frugalité pédagogique

Avec le temps un formateur vieillit. En début de carrière il est tout fringant. Il se charge de matériel pédagogique : baguettes de bois, gong, batterie de feutres, gamme de post-it colorés, il bourre ses sacoches de lego, de kaplas, de papiers et trames diverses pour la créativité[1]. Il est fier de sa mallette pédagogique. Il a mis dedans toute son astuce.

Puis avec la technologie il a ajouté son ordinateur portable son micro, son amplificateur pour des décibels de qualité. Avec les nouvelles pratiques de design il a fallu charrier en plus une variété de rouleaux, de feutres spéciaux et de mini camera pour saisir la main du facilitateur graphique en train de croquer l'assemblée. On est à l'ère numérique que diable ! Mais le temps passe et notre jeune formateur, blanchi sous le harnais, peine un peu à transbahuter son barda. Il n'est plus si aisé de charger sa voiture, transiter dans un train déballer et remballer toute la verroterie pédagogique. Il apprend avec le temps à mieux utiliser son corps, sa voix pour enseigner. Il mobilise de moins en moins de matière pour faire passer son intention et capter celle des autres. Il comprend que la médiation est au cœur de l'activité pédagogique. Il va à l’essentiel.
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Via Patrick Bérard