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Statistiques officielles : la grande manip !

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On claironne une croissance inattendue au premier trimestre, mais on abaisse discrètement de moitié celle de 2014. Quand les chiffres nous mentent...

 

Il se passe des choses étranges dans l’arrière-cour de nos ministères techniques. Commençons par l’Insee qui nous annonce quasi en même temps, au milieu du mois de mai dernier, une croissance inattendue de 0,6 % au 1er trimestre 2015 et un ajustement de cette croissance pour l’ensemble de l’année 2014, ramenée de 0,4 % à 0,2 %. L’Insee avait sorti les tambours pour fêter les 0,6 % du 1er trimestre 2015, donnant le scoop au quotidien Les Échos qui en avait fait sa une, ce qui avait déclenché des gros titres dans toute la presse, tandis que pour la rectification à 0,2 % de la totalité de la croissance pour 2014, la note d’information de l’Insee avait été diffusée – comme c’est étrange ! – pendant le pont de l’Ascension. Un seul journal, L’Opinion, s’en était aperçu, mais curieusement, les tam-tam s’étaient évanouis dans la nature…

Or, sur une année entière, ce différentiel de 0,2 % de croissance en moins n’est pas anodin. Tous les indices de l’année 2014 ont ainsi dérapé, en particulier le pourcentage des dépenses publiques dans la richesse nationale qui s’est finalement élevé à 57,5 %, soit 1 point de plus que les prévisions de la loi de finances. Quant aux autres indices, le taux des prélèvements obligatoires est passé de 44,7 % à 44,9 % et la dette publique de 95,0 % à 95,6 %. Enfin, on a appris à cette occasion que la France avait dépassé le Danemark en 2014 pour devenir le pays le plus dépensier de l’OCDE : un triste record dont on se serait bien passé !

 

90 000 logements venus de nulle part !

Ce manque de sérieux et d’honnêteté dans la communication de l’Insee est à rapprocher de l’invraisemblable histoire des statistiques du ministère du Logement, retrouvant dans ses placards 90 000 logements neufs de plus pour la seule année 2014, lesquels n’auraient pas été comptabilisés à cause d’un « bug » statistique. Il y a quelques semaines, on avait appris en effet que ce service du ministère, à la suite d’une réforme de son « mode de calcul », avait récupéré un total de 346 000 logements « non enregistrés » depuis l’année 2000 dont 90 000 pour 2014, cette dernière année étant créditée ainsi d’une production de 356 000 logements neufs au lieu des 266 000 initialement annoncés par le même ministère du Logement.

Avec cette trouvaille inédite, il y avait effectivement de quoi améliorer largement les horribles chiffres de la construction en France. On se rappelle que François Hollande avait promis pendant sa campagne électorale la mise en chantier de 500 000 logements nouveaux par an pendant son mandat. On en était très loin. De plus, la sinistre loi Alur de Cécile Duflot étant passée par là, le marché s’était effondré et il n’y avait pas la moindre chance de tenir cet engagement de 500 000, ni même de 400 000 logements neufs annuels. Quant aux 300 000, ils commençaient à être sérieusement remis en question. On a donc trouvé une solution très simple, changer le thermomètre, et du coup – divine surprise – la crise de la construction devenait moins spectaculaire.

 

Contrôler le travail des statisticiens de l’Insee

Mais, car il y a un mais, quand on est socialiste, on fait avant tout de la politique. Il fallait répartir les 346 000 nouveaux logements opportunément retrouvés. On a vu plus haut que 90 000 d’entre eux avaient été affectés à l’année 2014, mais pour les années précédentes ? Là encore la réponse a été simple : en attribuer la plus grande partie à la période 2012-2014, c’est-à-dire à partir de l’arrivée de François Hollande à l’Élysée. Peut-on croire une chose pareille ? Eh bien, il va falloir s’y faire : ce magistral raisonnement qui serait considéré ailleurs comme une arnaque de préau d’école nous a bien été appliqué.

Benoist Apparu, qui fut l’un des ministres du Logement de Nicolas Sarkozy, s’en est aussitôt ému : « J’aimerais qu’on m’explique, a-t-il déclaré, comment il se fait que pour 2011, les statistiques ont été corrigées à la hausse de seulement 1 500 logements alors qu’on en a rajouté 180 000 à partir de 2012, une fois la gauche au pouvoir. » Bonne question ! On a le droit de se tromper en effet de 0,2 point sur les chiffres globaux d’une année qui vient de se terminer mais on ne peut pas admettre que des informations économiques importantes puissent être trafiquées sur une aussi longue période de près de quinze ans (2000-2014). C’est trop énorme et le problème reste entier : ces 346 000 logements existent-ils vraiment, car on peut en douter, et si oui, leur affectation sur la période concernée est-elle fondée ou abusive ?

Or nous n’avons pas la moindre possibilité de faire appel à un organisme crédible et indépendant pour contrôler le travail des statisticiens de l’Insee ou du ministère du Logement. Il n’en existe pas en France ! Nous ne pouvons donc que regretter la façon dont l’information des citoyens de notre pays peut être ainsi « aménagée » à des fins de propagande politicienne et constater une nouvelle fois que l’information économique est une discipline bien trop importante pour être confiée à des fonctionnaires manipulables ou politisés. Hélas !

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La proportion de chômeurs non indemnisés progresse

La proportion de chômeurs non indemnisés progresse | Think outside the Box | Scoop.it

A l'approche de la conférence sur la pauvreté et en pleine négociation sur la sécurisation de l'emploi, c'est un vrai sujet de réflexion pour les partenaires sociaux et l'Etat. Selon les données publiées hier par Pôle emploi, le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés - 2.658.300 fin octobre - n'a progressé, malgré un rebond en octobre (+ 1,1 %), « que » de 5,3 % en un an. Soit deux fois moins vite que le nombre d'inscrits à Pôle emploi.

Autrement dit, le régime d'assurance-chômage laisse, proportionnellement, de plus en plus de personnes sur le bord de la route, avec désormais moins d'un inscrit sur deux indemnisés (48 %). Et le phénomène devrait s'accentuer : pour 2013, l'Unedic ne prévoit d'indemniser que 7.300 personnes de plus, à comparer aux… 124.700 chômeurs de plus anticipés (catégorie A).

 

Le phénomène s'explique par la longueur de la crise, qui alimente la durée moyenne d'inscription à Pôle emploi (472 jours fin octobre), avec désormais près de 4 chômeurs sur 10 inscrits depuis plus d'un an. Résultat, la durée d'indemnisation étant équivalente au nombre de mois travaillés avant, avec un maximum de deux ans, beaucoup arrivent en fin de droits avant de retrouver un emploi. D'autant plus qu'avec l'essor des contrats courts, les entrées au chômage sont de plus en plus alimentées par des personnes arrivant avec peu de droits, voire aucun - il faut sortir d'au moins 4 mois de travail pour prétendre aux allocations.

Que deviennent les chômeurs perdant leurs allocations chômage ? Ceux qui ont travaillé au moins 5 ans sur les 10 années précédentes basculent sur l'Allocation spécifique de solidarité (ASS), également versée par Pôle emploi. Mais ils y perdent alors, en moyenne, la moitié de leurs revenus. En un an, le nombre de bénéficiaires a progressé de 5,4 %, pour atteindre 459.000 (en intégrant les autres dispositifs de solidarité, très limités, comme l'AER).

Renégociation des règles

Ceux qui n'ont pas droit à l'ASS basculent, eux, sur le RSA. En un an, le nombre de chômeurs (catégories A, B, C) le touchant a bondi de 13,3 %, pour atteindre 710.200. Les autres, parce qu'ils sont trop jeunes pour toucher le RSA ou que leur foyer dépasse les plafonds de revenu, viennent alimenter la cohorte des chômeurs ne touchant ni allocations ni minima sociaux.

La question d'un changement éventuel des règles d'indemnisation se posera lors de la renégociation de la convention d'assurance-chômage. Elle court jusqu'à fin 2013, mais les partenaires sociaux évoquent une renégociation dès le premier semestre, pour une refonte en vigueur à l'été prochain. Mais avec une dette anticipée à 17,7 milliards d'euros fin 2013, il sera difficile d'assurer une plus large couverture des précaires sans dégager de nouvelles ressources et sans réduire les allocations des autres chômeurs.

 

[Note du Curateur] Ceci est sans compter les nombreuses victimes de "bugs" organisés qui font disparaitre des chômeurs des statistiques...

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