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Alerte! le niveau de vie mondial recule pour la première fois depuis trente ans

Alerte! le niveau de vie mondial recule pour la première fois depuis trente ans | Think outside the Box | Scoop.it

Pour la deuxième année consécutive, l'Indice de Développement Humain publié par les Nations unies baisse. Analyse des causes et des conséquences.

Le dernier rapport mondial sur le développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) rendu public mardi 8 septembre est venu confirmer ce que beaucoup ressentaient et ce que tous craignaient : les crises climatiques, pandémiques et politiques d’une ampleur inédite que nous avons subies ces deux dernières années ont eu un impact dévastateur sur les conditions de vie de milliards de personnes à travers le monde.

Pour la première fois depuis trente-deux ans, l’indice de développement humain (IDH) a en effet reculé pendant deux années consécutives, et ce, pour plus de 90 % des pays du monde. Créé en réponse aux insuffisances du seul PIB par habitant, qui n’évaluait que la production économique et ne renseignait pas sur le bien-être individuel ou collectif, l’IDH permet d’évaluer le niveau de développement d’un pays en se fondant sur la qualité de vie de ses habitants. Il intègre trois facteurs : l’espérance de vie à la naissance (la dimension « santé » du développement humain), le degré d’instruction (scolarisation des jeunes et alphabétisation des adultes), et le niveau de vie (revenu par habitant en parité de pouvoir d’achat).

Inversion de la tendance historique

Quand la santé, l’éducation et le niveau de vie sont en recul, c’est à une dégradation massive et généralisée des conditions de vie humaines sur la planète que nous assistons. Cette inversion de la tendance historique de l’humanité à améliorer son existence est quasi universelle, puisque plus de 90 % des pays ont enregistré une baisse de leur IDH en 2020 ou 2021. Le développement humain est désormais retombé à ses niveaux de 2016, annulant ainsi une grande partie des progrès en matière de réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.

Pour quelles raisons ? Le rapport du PNUD revient bien entendu sur les effets durables du COVID-19. L’extrême pauvreté dans le monde a augmenté de 20 % au cours des deux premières années de la pandémie : entre 2020 et 2022, 110 à 150 millions de personnes supplémentaires se sont ajoutées aux 689 millions de celles qui tentent de survivre avec moins de 1,90 dollar par jour, dénombrées en 2018. La reprise mondiale a été partielle et inégale, et beaucoup de pays d’Amérique latine, d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud ne sont toujours pas remis. La crise alimentaire résultant du changement climatique et la guerre en Ukraine, le « grenier à blé » de l’Europe et d’une partie de l’Afrique, ont sans le moindre doute eu des conséquences dramatiques. L’intensité des mutations géopolitiques et la persistance de conflits régionaux sont également en cause : 100 millions de personnes sont actuellement déplacées de force, la plupart à l’intérieur de leur propre pays.

Face à ces bouleversements d’une ampleur inédite, aux conséquences durables, dont la conscience et la perception des enjeux ont progressé, ce sont l’incertitude et l’inquiétude face à l’avenir qui dominent. Avant même la pandémie, plus de six personnes sur sept dans le monde ne se sentaient pas en sécurité, malgré des années d’amélioration des indicateurs habituels de mesure du bien-être. C’est notamment au sein des pays riches que la hausse de ce sentiment d’insécurité a été la plus marquée.

Nouvelles assurances collectives

A l’heure où l’interconnexion du monde et la globalité des enjeux sont plus évidentes que jamais, le PNUD explique notamment l’incapacité collective à s’attaquer à l’origine des problèmes auxquels nous sommes confrontés par la montée de la polarisation politique, de la frustration à l’égard des dirigeants et de la suspicion : moins de 30 % des personnes à travers le monde pensent que l’on peut faire confiance aux autres − le taux le plus bas jamais enregistré. L’heure est paradoxalement au repli sur soi au moment précis où le besoin d’action collective est le plus urgent.

Pour préparer nos sociétés aux aléas d’un monde plus incertain, ce rapport nous invite à un partage plus large des risques et suggère de déployer de nouvelles assurances collectives, en investissant dans la protection sociale, et en donnant aux individus les moyens de leur émancipation grâce à l’accès à la santé ou à l’éducation.

Alors que les conditions de la reprise et de la transition énergétique restent largement à inventer, le message du PNUD est un appel à l’action, sans ambiguïté et finalement relativement optimiste : pour reprendre le contrôle de nos vies, nous ne pouvons poursuivre comme seul objectif la création de nouvelles richesses tout en négligeant le développement humain. Pour sortir de l’impasse et mettre fin aux incertitudes mondiales, c’est d’un sursaut de solidarité internationale dont nous avons besoin.

 

Najat Vallaud-Belkacem

Ancienne ministre. Directrice exécutive France, The One Campaign. Présidente de France Terre d'Asile.
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Réforme du collège : la double faute de Najat Vallaud-Belkacem

Réforme du collège : la double faute de Najat Vallaud-Belkacem | Think outside the Box | Scoop.it

FIGAROVOX/TRIBUNE - Marc Le Bris s'interroge sur la pertinence du maintien de Najat Vallaud-Belkacem au poste de ministre de l'Education nationale. La réforme du collège qu'elle mène est une erreur parce qu'elle prône la fin de l'exigence académique et des méthodes pédagogistes inefficaces.

 

Marc Le Bris est instituteur et ancien directeur d'école. Il est l'auteur de Et vos enfants ne sauront pas lire… ni compter! paru chez Stock en 2005 et de Bonheur d'école paru chez Gawsewitch en 2009.

Ainsi, le ministère de l'Éducation nationale échappe au remaniement. L'actuelle ministre est confirmée, ainsi que sa funeste réforme du collège. Le nouveau gouvernement reprend donc à son compte la double faute de son ministère.

Fermer les classes exigeantes...

C'est quand même la première fois qu'un ministre de l'Éducation nationale promeut une loi dont l'objectif avoué est d'empêcher la réussite scolaire d'une partie des élèves. Quels sont en effet les buts quasiment explicites de l'actuelle réforme du collège, qui supprime les classes bilangues, le latin et l'allemand? Il s'agit, ouvertement, de barrer la route aux élèves qui utilisent, afin d'y réussir, ces voies scolaires plus ardues et plus travailleuses. Il s'agit bien d'interdire la réussite à certains élèves.

On peut se demander fort justement ce qui peut amener à un tel contresens, incompréhensible et très grave. C'est une idéologie, simpliste, très bête même, mais qui sert trop souvent de justification à nos actuels gouvernants. A la manière de Pyongyang qui, pour justifier ses inepties militaires, invente une haine de l'occident à son endroit, il arrive que certains de nos gouvernants se prétendent menacés par … d'infâmes racistes, ou des fascistes, ou des bourgeois réactionnaires, ou encore des catholiques dangereux …. cela dépend des circonstances. Les réformateurs modernes ont souvent besoin de réinventer les infâmes capitalistes-profiteurs qui les justifient, tant il est vrai qu'un groupe quelconque n'existe jamais mieux que par opposition à un autre groupe. Les électeurs de la région Île-de-France ont nettement sanctionné cette dérive.

Ainsi, il y aurait, on ne sait trop où, des parents, certainement défenseurs de «Versailles, Neuilly et [de]la race blanche», dont les enfants profiteraient honteusement des classes bilangues et du latin. Tant que ce jeu d'accusation et d'opposition factices sert ou dessert quelques partis politiques, quelques candidats adultes, on peut se dire que les électeurs trieront -comme ils l'ont fait dans l'exemple que j'ai pris. Mais cette fois-ci, c'est une catégorie d'élèves qui est explicitement triée puis dénoncée: les maudits bons élèves, supposés blonds à pulls bleu-ciel, qui utiliseraient indûment, à leur profit, des classes sélectives. La politique sociale (socialiste en fait) du ministère le leur interdit en fermant ces classes.

Déjà, dès les années 1970, dans les discours pédagogiques de mon École Normale d'Instituteurs, apparaissait de temps en temps, ce lieu commun que personne ne songeait à contester: «Nous travaillons surtout pour les enfants défavorisés ; les enfants qui réussissent n'ont pas besoin de nous...» Il fallait entendre: enfants défavorisés? Enfants de familles alcooliques, enfants de HLM, enfants d'ouvriers… et de l'autre côté, enfants de bourgeois. Car c'était notre vocabulaire de l'époque et nous l'entendions bien ainsi, excusant par un sentiment d'appartenance à une classe sociale, ce qui était en fait un blasphème républicain.


L'école de la République accueille tous ses élèves, à égalité de droits (et de devoirs). Il n'y a pas à revenir là-dessus.


L'école de la République accueille tous ses élèves, à égalité de droits (et de devoirs). Il n'y a pas à revenir là-dessus. Et croire que les «enfants de bourgeois» réussiraient tous quasiment sans effort est inepte et faux. Mais croire a priori qu'aucun des enfants d'ouvriers, ou aujourd'hui aucun des enfants des quartiers, ne réussiront jamais est un véritable racisme social. Le déterminisme social de Bourdieu appliqué à l'école n'a apporté que cette principale conséquence: on prend désormais les enfants de la classe ouvrière -et aujourd'hui des quartiers défavorisés- pour des incapables congénitaux, et on les traite comme tels. Afin de les protéger, et puisqu'ils ne sont pas capables d'accéder aux classes d'excellence, on ferme ces classes. Ainsi, les bons élèves issus des quartiers défavorisés n'ont plus aucun chemin de réussite par l'école. Ni, non plus ceux des quartiers chics, ce qui était le but avoué de la réforme. … Cette réforme commet le premier crime de dénoncer explicitement une catégorie d'élèves, et le second crime d'empêcher la réussite à tous.

Or, si on traite également, avec la même exigence, tous les élèves de l'école de la République, les meilleurs réussissent ; ils doivent certes travailler plus et ils ont besoin aussi d'un enseignement plus substantiel, deux choses tout à fait oubliées aujourd'hui . L'école de la République n'a pas à se préoccuper du milieu d'où viennent les bons élèves, sous risque de totalitarisme. Il en viendra certainement de Neuilly ou de Versailles, mais il en viendra aussi des quartiers ; en moindre proportion au début (ma seule concession à Bourdieu), mais c'est ainsi, par le mérite, que se renouvelleront petit à petit les élites de demain, comme elles se sont remarquablement renouvelées dans les années cinquante, avant que Bourdieu n'écrive sa thèse destructrice de civilisation.

... et les remplacer par le pédagogisme le plus arriéré

Cette idéologie simpliste justifie les actes de la ministre qui ferme les bonnes classes, qui ferme à l'école sa sortie par le haut. Notez qu'ainsi elle dénature tellement la mission de l'école qu'elle enlève aux enseignants leur véritable moteur interne, la satisfaction du travail bien fait ; la satisfaction d'emmener un mauvais élève vers du mieux, mais aussi celle d'envoyer un bon élève briller plus haut, d'où qu'il vienne. Le rejet massif de la réforme par les enseignants du secondaire est naturel. On ne pourra jamais les empêcher à ce point d'enseigner.

Mais une fois supprimées les classes plus exigeantes, par quoi les remplacer, techniquement? La souriante ministre s'est naturellement retournée vers l'Inspection Générale, où elle a choisi sa directrice de l'enseignement scolaire. Je ne saurais dire si c'est sa seule appartenance à l'Inspection Générale qui a valu à Madame Robine cette promotion où si elle était d'avance une amie de l'idéologie ministérielle. Mais il est probable que cette inspectrice générale soit plutôt l'inspiratrice pédagogique de la réforme, confirmant une fois plus ce fonctionnement français qui confie les véritables décisions, techniques mais aussi politiques, à des hauts fonctionnaires, agents administratifs nommés à vie, ce qui suffit sans doute à les faire passer pour des experts.


Quel que soit l'objectif, depuis 50 ans, l'Inspection générale propose toujours la même méthode qui est universelle et infaillible, valable pour toutes les matières, tous les âges d'élèves, tous les niveaux de difficulté : les élèves en petits groupes, sont assis, ou mieux encore debout, face à une situation non scolaire qui doit leur poser des problèmes naturels de conception et de présentation, d'où ils tireront des maths, de la rédaction, de l'anglais … bref, une « situation-problème interdisciplinaire » dans laquelle ils construiront eux-mêmes leur savoir.


Que propose donc l'inspection générale pour étendre à la totalité des élèves ce qui était jusque là indûment réservé à quelques privilégiés en Lacoste bleu ciel? En fait, quel que soit l'objectif, depuis 50 ans, l'inspection générale propose toujours la même méthode qui est universelle et infaillible, valable pour toutes les matières, tous les âges d'élèves, tous les niveaux de difficulté: les élèves en petits groupes, sont assis, ou mieux encore debout, face à une situation non scolaire qui doit leur poser des problèmes naturels de conception et de présentation, d'où ils tireront des maths, de la rédaction, de l'anglais … bref, une «situation-problème interdisciplinaire» dans laquelle ils construiront eux-mêmes leur savoir. Ce sont les EPI de cette réforme-ci, les ‘projets pédagogiques' de la loi Jospin qui a détruit l'école primaire il y a déjà 25 ans, les méthodes de lecture globale, les divisions par devinettes … Ils veulent faire au collège ce qu'ils ont fait à l'école primaire, sans vaseline.

Le professeur, dans ce cadre, perd la présidence de la classe -honteux excès de pouvoir. Il ne fait plus face, et se poste humblement sur le côté, pour prodiguer les conseils qu'on lui demanderait au milieu du brouhaha. Si le but de la réforme est de l'empêcher d'enseigner, c'est parfait. Seulement, cette interdisciplinarité qui ne posait aucune difficulté d'organisation matérielle à l'école primaire, où un seul maître enseigne toutes les disciplines, se transforme en un extraordinaire jonglage d'emploi du temps complexe, où plusieurs professeurs doivent intervenir ensemble dans une même classe, puis dans une autre, seuls ou avec d'autres encore, sans trop y laisser de précieuses heures de la DGH, tout en assurant une ‘aide personnalisée' qui suppose des effectifs très réduits … Notre administration experte propose donc des emplois du temps caporalistes, variables à double ou triple détente, avec des flèches et des encarts, et des changements intempestifs dont la complexité est, à elle seule, une cause certaine de l'échec du système proposé. Quant à l'aide personnalisée, il semblerait qu'elle se pratiquera désormais en classe entière. Avec un peu d'autorité administrative, les solutions peuvent être simples ; vu d'en haut, un trait de plume suffit …


L'école française sera alors véritablement américanisée : de bonnes écoles chères pour les riches, et l'enseignement public pour les autres.


Tout cela n'est pas évident à faire appliquer. Ni les objectifs de la réforme, ni ses modalités d'application, ni les surcroîts de travail (encore, s'ils étaient utiles …) et de réunions qu'elle entraîne ; alors le ministère a lancé une campagne de formation des professeurs, qui s'apparente bien plus à un reformatage complet, tant la nouvelle définition de leur tâche est inédite et sans doute contre nature. Ces formations, marquées quelquefois par un autoritarisme indécent, prennent pourtant une forme ahurissante: quelle est la méthode pédagogique universelle qui permet de tout enseigner … donc d'enseigner à des enseignants une nouveauté qui choque une bonne partie d'entre eux? Vous ne me croirez pas … Il suffit de les séparer en petits groupes, et de leur proposer une «situation-problème» comme la conception d'un EPI par exemple… Pour qu'ils construisent eux-mêmes les éléments de la réforme qui «reconstruira» leur métier?

Même si le ministère persiste dans son autoritarisme et sa surdité, cette réforme ne s'appliquera jamais. Elle est trop impossible, trop contre-nature, trop complexe, trop contraignante, trop inefficace, trop dangereuse pour l'avenir même de l'école. Elle a besoin de l'adhésion des enseignants, et elle ne l'aura jamais. Les professeurs résisteront, n'appliqueront pas, feront semblant, la détourneront en véritable enseignement, autant que faire se pourra. Mais la désorganisation et le chaos régneront. Et les bons élèves se réfugieront dans les écoles privées qui sauront bien leur proposer des sections latinistes ou germanistes. L'école française sera alors véritablement américanisée: de bonnes écoles chères pour les riches, et l'enseignement public pour les autres. Cette réforme détruit structurellement l'enseignement public à la française. L'actuelle résistance des professeurs de collège est historique, courageuse et clairvoyante. Il faut la soutenir par tous les moyens.

Et le président et son premier ministre ne trouvent rien de mieux à faire que confirmer tout ça dans leur nouveau gouvernement. J'espère que ce remaniement ministériel, à vocation évidemment électoraliste, leur perdra au moins les voix d'une bonne partie des enseignants.

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