Argent gratuit ? Une ville néerlandaise compte verser un revenu de base de 900 euros à ses citoyens | Think outside the Box | Scoop.it

Le revenu de base s’impose de plus en plus comme étant une évidence dans certaines parties de cette planète, mais bien sûr, il y a les « pour », et les détracteurs qui considèrent que cela représenterait une manne financière pour nombre de profiteurs qui n’ont jamais réellement eu l’intention de travailler un jour… Qu’en est-il réellement alors? Le revenu de base est-il envisageable comme modèle de société? Ou cela n’est-il qu’un leurre politique de plus?

Une ville des Pays-Bas a décidé de sauter le pas en tentant l’expérience auprès d’un groupe d’allocataires:



En ces temps d’austérité, une des plus grandes villes néerlandaises, Utrecht, planifie de distribuer à tout le monde un revenu égal, appelé «revenu de base». Une idée qui suscite bien des débats aux Pays-Bas.

Deux édiles locaux à l’origine du texte, bien conscient que la mesure pouvait être rejetée, sont plutôt discrets au moment de l’évoquer. «Nous avons dû supprimer la mention de « revenu de base » de tous les documents afin que le document soit signé par le conseil», a confié Lisa Westerveld, membre écologiste du conseil municipal de Nijmegen, situé à la frontière avec l’Allemagne.


 

«Nous n’appelons pas ça un « revenu de base » à Utrecht parce que les gens se sont fait une idée à ce sujet, comme quoi c’est de l’argent gratuit et les gens vont rester chez eux à regarder la télé», a expliqué Heleen de Boer, conseillère municipale écolo de la ville, situé à une demi-heure au sud d’Amsterdam.

Néanmoins, les municipalités font, selon Heleen de Boer, un «petit pas» vers le revenu de base pour tous en autorisant le versement d’une somme de 900 euros par mois à des petits groupes d’allocataires qui pourront garder leurs revenus de travail en plus de ce revenu minimum.

Le paiement mensuel ne sera pas soumis à condition. Les allocataires auront cette sécurité financière et le choix de décider s’ils veulent ou pas augmenter leur revenu en exerçant un travail. Les revenus seront analysés par l’éminent économiste Loek Groot, professeur à l’Université d’Utrecht.

La date de début de ce processus doit être encore déterminée mais seuls les bénéficiaires de prestations d’assurance chômage concernés par le projet pilote recevront de l’argent.

 

 

Les «pour» le revenu de base

La motivation derrière l’expérimentation d’Utrecht, selon Nienke Horst, conseiller principal de la municipalité et membre des Libéraux-démocrates, vise à éviter le «piège de la pauvreté» pour les allocataires, qui s’ils commencent à gagner de l’argent, voient leurs allocations coupées et ils se retrouvent au final dans la même précarité.

Le projet entend cibler également les personnes contraintes d’accepter des emplois imposés par le système mais qui abandonnent en cours de chemin. Une fois le revenu de base mis en place, ces gens pourront trouver le temps de chercher un emploi à long terme qui leur conviendra.

 

 

Article en intégralité sur Sputniknews

Le « Mouvement Français pour un Revenu de Base » milite en France pour la mise en place de ce système, jugeant celui-ci comme étant un droit à part entière. Il présente ce projet comme tel:

Le revenu de base est un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement.

Quelles seraient les conséquences de la mise en place d’un revenu de base ?

La subsistance garantie pour tous, les exclus, les artistes, les indépendants, les jeunes entrepreneurs, les militants associatifs, les bénévoles, les citoyens investis dans la vie de leur quartier, les développeurs informatiques, les jeunes – étudiants, en recherche d’emploi ou de formation -, etc.

Une nouvelle manière d’aborder le travail

Le travail se réduit-il aux activités dont on peut tirer une rémunération ? Celles-ci sont-elles les seules activités qui créent de la richesse ?

Peut-on toujours dégager un salaire pour le travail ou les activités qui sont vecteurs de richesse, et notamment de richesse sociale : le développeur informatique qui crée des logiciels libres, le militant qui se mobilise pour développer l’animation et le lien social dans son quartier, le bénévole d’une association sportive ou caritative, les parents qui se mobilisent collectivement, l’entrepreneur dont le projet est en germe, l’artiste ou tout simplement le citoyen qui souhaite participer à la vie de la cité…?

Mettre en place un revenu de base, c’est donner le choix à chaque individu de s’engager dans des activités auxquelles il donne du sens, et qui donc seront des activités productives de sens lorsqu’elles ne sont pas productives économiquement. C’est donc un puissant catalyseur, un formidable investissement dans de nouvelles activités, vectrices de richesse économique et sociale.

C’est aussi un moyen pour que chacun puisse aborder le travail de façon plus sereine, sans peur du chômage.

Il est prouvé en outre, qu’un individu agissant par peur (chômage, précarité, soumission à une autorité …) est amené à des comportements d’évitement (abuser du système, grappiller des avantages, alimenter la concurrence …) et à des somatisations (coût sanitaire du stress au travail), tandis que celui qui choisit, qui participe, est plus investi et donc plus efficace avec un minimum d’énergie et de tensions individuelles ou collectives. Un jeune grandira plus sereinement sans les angoisses de chômage, de régression sociale véhiculées par ses parents, les médias, l’Ecole…

Nous pouvons donc raisonnablement en attendre de larges économies dans le coût de la santé (déjà prouvé lors des expérimentations en Namibie, en Inde…), le coût social (accompagnement de la précarité, réparation et gestion de la délinquance…), le coût éducatif, etc.