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Leçon d'histoire et de géographie

Jacques Le Bris's insight:
Après un an et demi de menaces, d’insultes, de diffamations, de propagandes , il était temps de répondre à tous ces idiots utiles en leur donnant un petit cours sur le terrorisme et le moyen orient ! Merci de ne pas commenter sans avoir écouté jusqu’au bout … #IRGCterrorists #IranRevolution #HamasTerrorrists #hezbollahterrorist #houthisterrorists
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Quand les médias deviennent fous

Quand les médias deviennent fous | Think outside the Box | Scoop.it

Saynète révélatrice : le 20 juillet dernier, à l'émission "C dans l'air", sur France 5, Gérard Chaliand mit brusquement les pieds dans le plat au sujet du terrorisme. Âgé de 82 ans, cela fait soixante bonnes années que notre confrère Chaliand étudie, sur le terrain, les guérillas de l'ancien tiers-monde, et le terrorisme qui - parfois - les accompagne. Disons que, sur le sujet, il en savait dix fois plus tous les invités réunis. Les pieds dans le plat ? Il demanda brusquement à la cantonade si l'on se rendait bien compte du rôle insensé que jouent les médias dans cette affaire. Pour le dire d'une autre façon, il évoqua l'espèce de crétinisme inconscient qui fait des médias - talonnés par les réseaux sociaux -les complices objectifs du terrorisme. Pour ne pas dire pire. Axel de Tarlé animait ce jour-là l'émission. Il balaya courtoisement la question de Chaliand ( "0ui, bien sûr, on sait que les médias offrent une caisse de résonance" ), avant d'en revenir très vite aux parlottes convenues sur l'état d'urgence. Manifestement, il n'avait pas vu passer la balle. Et quelle balle ! Tarlé n'avait pas réalisé que Chaliand désignait la dérive redoutable de nos démocraties, celle qui amène à exécuter bêtement la « feuille de route des terroristes ». En gamins obéissants… Comme par un fait exprès, le surlendemain, sur France Inter, l'excellent sociologue Michel Wieviorka entreprit lui aussi de minimiser le rôle mortifère des médias et leur fonction inconsciente d'idiots utiles du terrorisme. On avait envie de se pincer. Quoi ? Même lui ?

 

Si je reviens une fois encore sur cette dérive médiatique, que j'ai déjà abordée plus de dix fois dans cette chronique, c'est sur un ton plus inquiet. Cette fois, je ne dénonce pas seulement les dérapages les plus grossiers (j'allais écrire "rustiques"), qui réveillent de temps en temps les commentateurs. Parmi ces dérapages rustiques, nous citerons les tueries de Nice, et l'irresponsabilité bêtasse de l'équipe de France 2, intoxiquée par l'obsession du scoop, au point de perdre les pédales. Penché vers un homme, hagard, dévasté, assis sur la promenade des Anglais juste à côté des corps de sa femme et de son fils recouverts d'un drap, le journaliste l'interrogeait pour un "micro-trottoir" ignominieux. Dès le lendemain, la direction de l'information de France Télévisions présenta ses excuses aux téléspectateurs, en désavouant le directeur-adjoint des services politiques de France 2. C'était la moindre des choses. Ces dérapages caricaturaux existent, certes, et doivent être stigmatisés sans complaisance. Mais la  "folie médiatique" dénoncée par Chaliand embrasse une réalité beaucoup plus vaste, multiforme, sociétale. Il faut prendre le temps d'en examiner posément les dimensions. Désignons quelques pistes. Il y a d'abord le "trop". Après chaque attentat, les médias ont l'habitude de le monter en épingle, en continu, pendant vingt-quatre ou quarante-huit heures, voire davantage.

 

A toute heure, sur toutes les chaînes et les stations,on répercute à n'en plus finir les échos du carnage. On ajoute un détail, puis un autre. On fait réagir les "people" ou les quidams. Bref, on organise autour de l'attentat un tintamarre assourdissant. Sans réaliser que c'était précisément le but recherché par les tueurs. Oh, bien sûr, il faut toujours donner l'information, et la plus complète et précise possible. Mais sans singer ces racoleurs de spectacle qui invitaient jadis le passant à entrer sous le chapiteau. Entrez ! Entrez ! Mesdames Messieurs, il y a des choses à voir ! Le pire reste le soin particulier avec lequel on fait le portrait du tueur, au risque de susciter des vocations au meurtre, et d'amorcer une sanglante épidémie mimétique. On joue là sur la fascination pour le crime, syndrome connu, dont l'expert psychiatre Daniel Zagury a retrouvé trace dans l'étrange starification des tueurs en série, façon Guy Georges ou Michel Fourniret. Une starification dont Hollywood a d'ailleurs fait son profit. Zagury, qui s'intéresse aujourd'hui aux terroristes, leur applique le même diagnostic : "On a tendance à héroïser négativement ces tueurs. [… ] On les conforte alors dans leur fantasme de toute-puissance." (1) Ce sont donc ces terroristes - qu'ils soient ou non kamikazes - que l'on mythifie aujourd'hui comme « par accident ». Oui, c'est fou ! Comme est folle la surenchère sécuritaire dans laquelle se jettent à corps - et âme - perdus les ténors politiques que les médias obsèdent. Au fait : les médias et les ténors politiques allemands en ont-ils fait autant ces dernières semaines. Pas sûr.

 

(1) "La Croix", 15 mai 2016.

Jean-Claude Guillebaud

Journaliste

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Vers l’ubérisation du terrorisme ?

Vers l’ubérisation du terrorisme ? | Think outside the Box | Scoop.it

L’actuelle période troublée que nous traversons est propice à toutes les inflations langagières et autres surenchères sémantiques. En ce domaine, Manuel Valls n’a pas son pareil. « Guerre civile », « guerre » tout court, « état d’urgence », en attendant « l’état de siège » et le vote des pleins pouvoirs au maréchal Hollande ?

Au cœur de ce débat qui n’en est d’ailleurs pas un : le « terrorisme », auquel il faut « faire la guerre », une « guerre totale », dixit l’énervé de Matignon. Traditionnellement, la violence légitime – peine de mort incluse – est monopole d’État. Idem pour la violence illégitime – le terrorisme d’État, donc. Ce dernier peut être franc et direct (opérations de déstabilisation conjointes entre CIA et KGB, opposant blocs de l’Est et de l’Ouest) ou de manière détournée : le Mossad israélien était prompt à aider l’OAS, tandis que la CIA américaine ne fut jamais la dernière à filer quelques discrets coups de main au FLN.

Ce terrorisme institutionnel, l’Europe l’a longtemps affronté. Il y eut l’OLP palestinienne, les Brigades rouges italiennes, l’IRA irlandaise, la Fraction armée rouge d’Andreas Baader, la plus française Action directe et même Carlos – pas le chanteur, mais l’énervé argentin. Le dernier de cette lignée de « princes » du terrorisme ? Oussama ben Laden qui, lui au moins, avait des revendications claires : obliger l’armée américaine à quitter ses bases installées dans le sanctuaire mecquois. Et une organisation digne de ce nom, Al-Qaïda, laquelle n’existe plus depuis 2006, sachant qu’aucune officine de ce type ne peut tenir longtemps si elle a tous les services secrets de la planète sur le râble.

De la même façon, la campagne d’attentats ayant frappé la France dans les années 80 du siècle dernier était parfaitement identifiable et identifiée. L’Iran était à la manœuvre tandis que l’État syrien assurait la sous-traitance. Paris avait arnaqué Téhéran sur le dossier nucléaire – déjà ! –, empiétait sur le pré carré syro-iranien du Liban. Mais, à l’époque, il était encore possible de temporiser la situation, de faire libérer nos otages beyrouthins, d’arranger le tout à l’amiable, malgré quelques victimes collatérales, dans les deux camps, précisons ; ce, grâce aux services secrets français, forts de la bonne connaissance du terrain.

Mais aujourd’hui ? À l’instar d’une économie globalisée, le terrorisme lui aussi se mondialise. Al-Qaïda avait franchisé la chose, façon Benetton ; d’où ses épigones maliens et maghrébins. Avec l’État islamique, c’est l’ubérisation de la profession. Chacun peut être son propre terroriste. Tout près au coin de la rue, comme ces supérettes tentant de coloniser nos centres-villes.

Mais là, il n’y a plus personne au bout du fil ; un peu comme chez Orange, lorsque vous pleurez pour avoir un être humain dans le turlu, naviguant entre touches étoile et dièse. Ainsi le moindre dingue peut-il sortir de l’anonymat, histoire de se faire une célébrité planétaire. Tenez, celui de Nice… En Amérique, il se serait contenté de buter quelques dizaines d’étudiants sur un campus ou de faire un carton lors de la première du dernier Batman, film certes mauvais – la peine de mort n’aurait pas été de trop pour son réalisateur et son scénariste –, mais de là à démastiquer l’assistance entière… Qui sait leurs noms ?

Celui de Nice, se proclamant d’un État islamique ne revendiquant ce triste bazar que de loin, aura donc le sien gravé sur le trottoir, façon Hollywood Boulevard.

Ce monde est définitivement le sien. Fortuitement, il est aussi le nôtre.

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Ancien otage en Syrie, le journaliste Pierre Torres considère «avoir commis une erreur en collaborant» avec l'antiterrorisme français

Ancien otage en Syrie, le journaliste Pierre Torres considère «avoir commis une erreur en collaborant» avec l'antiterrorisme français | Think outside the Box | Scoop.it

Pierre Torres, à droite de l'image, aux côtés d'Edouard Elias, Didier Francois et Nicolas Henin, à leur retour en France. Villacoublay, 20 avril 2014 | REUTERS/Gonzalo Fuentes

 

Alors que le projet de loi censé combattre le terrorisme s'apprête à être voté d'ici le 18 septembre, l'ancien otage en Syrie Pierre Torres livre un témoignage percutant dans Le Monde.

Le journaliste y affirme sans détour «avoir commis une erreur en collaborant avec le service de police politique qu'est l'antiterrorisme». Et d'ajouter:

«Cela va à l'opposé des positions et des combats que représente mon engagement de journaliste. Je m'en excuse auprès des familles de ceux que cette négligence a mis en danger.»

Un constat qui fait suite à son expérience, en tant qu'ancien otage, des méthodes du renseignement et de l'antiterrorisme français.

Il raconte ainsi comment il a été entendu, en juin 2014, par des agents de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qui pensaient que Mehdi Nemmouche, accusé d'avoir tué quatre personnes au musée juif de Bruxelles le 24 mai dernier, «était peut-être l'un de [leurs] geôliers en Syrie». Et comment sa déposition, comme celle de ses compagnons, a fuité trois mois plus tard dans la presse. Le Monde annonçait ainsi le 6 septembre: «Mehdi Nemmouche, geôlier d'otages occidentaux en Syrie».

Une fuite qui intervient alors même que la procureure à la tête du parquet antiterroriste, Camille Hennetier, avait garanti aux anciens détenus une entière discrétion, se remémore Pierre Torres, «tant qu'un danger pèsera sur les otages occidentaux».

Pour le journaliste, ça ne fait pas de doute:

«Cela relève évidemment de l'opération de promotion.»

Promotion de quoi? De «la nouvelle loi antiterroriste en discussion au Parlement». Et de poursuivre:

«Du point de vue des organisateurs de cette fuite, l'opération a bien fonctionné. “Jeune-délinquant-Arabe-Syrie-attentat-France-terrorisme-antiterrorisme”, toute l'artillerie sémantique est déballée afin de finir de nous convaincre que nous avons toutes les raisons d'avoir peur.»

Pour le journaliste, les motivations de Mehdi Nemmouche renvoient davantage aux adolescents coupables de tueries aux Etats-Unis, «qu'à une quelconque lecture du Coran». Mais le discours antiterroriste français le transforme en tout autre chose... et étoffe, au passage, les moyens à la disposition des institutions policières:

«Sans cela, il aurait été considéré pour ce qu'il est, un pauvre type qui assassine des gens pour passer à la télé. En retour, on peut donner toujours plus de pouvoirs aux policiers et aux juges de l'antiterrorisme. Pouvoirs qui ne permettront évidemment pas d'arrêter plus de Nemmouche mais qui, en revanche, resserrent encore un peu plus le maillage policier et le contrôle de la population.»

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Newsletter de La Quadrature du Net - Spéciale projet de loi « terrorisme »

Newsletter de La Quadrature du Net - Spéciale projet de loi « terrorisme » | Think outside the Box | Scoop.it
  Newsletter de La Quadrature du Net - Spéciale projet de loi « terrorisme »

Bonjour à toutes et à tous !

Comme nous vous l'annoncions avant l'été, le projet de loi « terrorisme » de Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, sera examiné à l'Assemblée nationale dans quelques jours, en procédure accélérée. Interdictions de sortie du territoire, modifications de la législation sur la liberté d'expression, blocage de sites Internet sans juge… Appréhendées de manière isolée, de nombreuses mesures de ce projet de loi justifieraient le rejet de la totalité du texte lors de son examen par les députés. Pourtant, la perspective de son adoption semble faire l'objet d'un incompréhensible consensus favorable de la part des députés, qui multiplient même les surenchères sécuritaires. Dès lors, il est donc indispensable que les citoyens fassent entendre leur voix sans attendre et appellent tous leurs représentants à revenir à la raison et à s'opposer aux dangereuses mesures de ce projet de loi.

Afin de permettre à tous de s'informer sur les dispositions inacceptables de ce projet de loi et pour que chacun puisse interpeller et convaincre les parlementaires de ne pas le voter en l'état, La Quadrature du Net a mis en ligne un nouveau site de campagne de mobilisation citoyenne et met à disposition le Piphone, l'outil permettant d'être mis en relation avec un député rapidement et gratuitement.

Si vous n'êtes pas à l'aise avec le téléphone, vous pouvez aussi contacter vos élus par email, ou via les réseaux dits « sociaux ».

Un autre moyen de participer à la campagne de mobilisation est de diffuser ces informations largement autour de vous, à vos familles, amis, collègues, etc. Des matériaux de campagne sont à votre disposition, que vous pouvez afficher sur vos espaces personnelles respectifs ou participer à enrichir. Chacun de nous peut contribuer d'une manière ou d'une autre au rejet de ce dangereux projet de loi. La participation de tous est nécessaire : il reste peu de temps pour agir, et chaque appel à un député sera crucial !

Enfin, le prochain quadr'apéro aura lieu le vendredi 12 septembre à partir de 19:00 au local de La Quadrature du Net, à Paris. Cet événement festif sera l'occasion de nous rencontrer autour d'un verre, et de discuter de vive voix du projet de loi « terrorisme » et des autres dossiers de l'association.

Datalove <3

PROJET DE LOI « TERRORISME »ParticiperIl existe de nombreuses façons de participer à l'action menée par La Quadrature du Net. Vous pouvez aider La Quadrature en parlant de ses publications autour de vous, et en les diffusant sur vos blogs, Twitter, vos réseaux sociaux, listes de discussion… Bref, en « buzzant ». Vous pouvez également participer à notre liste de discussion ou échanger sur notre chat (ou directement sur notre canal IRC : #laquadrature sur irc.freenode.net).
La Quadrature du Net a aussi besoin d'aide pour un grand nombre de tâches quotidiennes, par exemple pour l'édition de sa revue de presse, des traductions, la mise à jour de son wiki, des créations graphiques ou sonores… Si vous en avez la capacité, vous pouvez contribuer à améliorer les outils comme Memopol, Respect My Net, ou le Piphone, ou bien nous proposer de nouveaux projets. N'hésitez pas à nous contacter pour avoir plus d'information à ce sujet.

Enfin, si vous en avez les moyens, vous pouvez également nous soutenir en effectuant un don.
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Politiques, intellectuels, médias, reprenez-vous vite !

Politiques, intellectuels, médias, reprenez-vous vite ! | Think outside the Box | Scoop.it

Il est temps de prendre conscience de la situation

Nous aurions pu récupérer un peu dans la torpeur de l’été, oublier les averses printanières, nos inquiétudes quant à l’avenir politique du pays ; guérir nos récentes blessures de guerre et espérer des fous d’Allah, une trêve.

Nous n’aurons eu aucun répit. Des attentats islamistes nous ont frappés, une fois de plus : en France, l’indescriptible massacre du 14 juillet à Nice, puis le père Hamel égorgé dans son église de Saint-Etienne du Rouvray ; en Allemagne aussi, et toujours en Syrie, etc.

 

Après la tuerie de Nice, alors que le décompte invraisemblable de tués et de blessés tombait comme autant de mares de sang noyant la ville sous l’horreur, les réseaux sociaux mais aussi des médias et des politiques ont rivalisé des poncifs habituels : « c’est l’œuvre d’un fou », « il n’est même pas religieux », « pas d’amalgame », qui ont résonné comme autant de coups supplémentaires portés aux victimes.

L’enquête progressant, il fut rapidement établi que ni l’attentat de Nice, ni plus tard l’assassinat de Saint Etienne du Rouvray, n’étaient l’œuvre de malades mentaux délirants. Les hommes qui ont commis ces horreurs ne sont ni déséquilibrés ni solitaires.

Dans tous les cas, si quelqu’un peut me dire ce qu’est un terroriste islamiste équilibré, je suis preneuse ! Vouloir édifier au vingt-et-unième siècle, un grand califat et asservir la planète toute entière pour y parvenir, c’est sensé vous croyez ?

Les hommes qui s’engagent dans le djihad et commettent ces attentats islamistes, ne sont pas plus déséquilibrés ni solitaires que bien d’autres. Ils sont souvent délinquants, peuvent être alcooliques ou toxicos, instables et parfois violents ils ont pris l’habitude de transgresser les lois ; ils ne viennent pas de milieux nécessiteux ; ils ont des appuis, des réseaux ; ils ont méthodiquement planifié leurs actes, en prenant leur temps et avec un sang-froid hors du commun.

Ils ne sont pas forcément très religieux, ils se sont radicalisés plus ou moins vite, mais tous se sont tournés vers Daech, fascinés par sa propagande, pour venger leurs frustrations petites ou grandes et vomir leur haine des valeurs occidentales.

Ils sont attirés par l’organisation paramilitaire de Daech, son dessein sectaire d’une nation islamique mondiale : terrasser des mécréants et la civilisation occidentale pour instaurer un grand califat islamique, c’est sans nuance et cette implacable et virile toute puissance est à même de les galvaniser suffisamment pour passer à l’acte sans arrière-pensée.

Ils obéissent aux derniers commandements de Daech qui recommande de ne plus rejoindre le califat mais de frapper sur place. Nul besoin de se former en Syrie, ni même de se procurer des armes lourdes, n’importe quel objet, véhicule, peut devenir une arme par destination et tuer.

 

Apprendre que le terroriste de Nice a commis des violences conjugales n’a rien de bien étonnant ; en revanche, tous les hommes violents ne deviennent pas terroristes, il ne resterait plus grand monde sur terre ! Les coupables de violences conjugales et plus généralement violences de genre, sont de tous les milieux sociaux, de toutes les religions ou athées, et de toutes les obédiences politiques.

Si les violences conjugales n’expliquent pas à elles seules le ralliement à Daech, (nous ne lutterons évidemment pas contre l’islam radical en luttant seulement contre les violences conjugales), il est malgré tout légitime de s’interroger sur le lien entre machisme, masculinisme et terrorisme car seules des sociétés patriarcales peuvent inventer et développer des systèmes totalitaires aussi mortifères.

 

 

Comment avons-nous pu jusqu’ici, supporter en silence, autant d’aberration ?

Le religieux prend infiniment trop de place dans nos sociétés livrées au capitalisme sauvage et mondialisé. Sans régulation et une meilleure répartition des richesses, les plus démunis et fragilisés peuvent se tourner vers ce qui les réconforte à bon compte ; les intégristes ne se privent alors pas de les recruter.

Il faut toutefois relativiser cette influence en matière de terrorisme islamiste : la plupart des djihadistes sont issus de familles relativement aisées. Certains se sont radicalisés après un long parcours d’endoctrinement religieux et d’entraînement en Syrie ou ailleurs, mais dans les cas de radicalisation dite « rapide », il semble plutôt que ces hommes brièvement exposés à la propagande djihadiste (via Internet, des relations, un imam aux prêches douteux…) compensent des frustrations d’ordre privé, telles par exemple, des difficultés de couple, en se vengeant, en se projetant héros de la nation islamique.

Il est intéressant de noter qu’à l’occasion des attentats, les religions se confortent mutuellement (en tous cas le catholicisme et l’islam) : assoir leur emprise et tacler la laïcité, ne leur déplait pas.

Les récents propos du pape sont révélateurs : avec aveuglement, il a mis sur le même plan les violences islamiques et catholiques, comparant les massacres terroristes commis par Daech avec les violences et crimes commis individuellement par des catholiques. Oui, les violences machistes du système patriarcal tuent chaque jour mais on ne peut pas comparer un système politique visant à l’instauration d’une dictature politico-religieuse avec des crimes individuels. Le nazisme pourrait-il être réduit à des crimes machistes individuels ?

 

L’envahissement du religieux, l’influence des réseaux intégristes catholiques  pro-vie et anti-mariage pour tous et les concessions constantes à « l’islam de France », sont insupportables. Ils répondent aussi à un besoin de reprise en mains d’hommes et même de femmes, perturbés par la perte d’un  mode de vie et de rapports de genre traditionnels. Pour beaucoup d’hommes, c’est un moyen de réaffirmer la domination masculine.

Trop de politiques, intellectuels et médias semblent avoir perdu tout esprit critique, ils se sont retranchés pour certains derrière une confortable et aveugle complaisance, pendant que d’autres à l’inverse, instrumentalisent les problèmes à des fins politiciennes. Pourtant, le progrès et l’égalité valent bien d’être défendus et sans compromis aucun.

En ce qui concerne l’islamisation de notre société par les Frères musulmans et les salafistes, islamisation qui prépare le terrain du terrorisme, combien de décideurs et faiseurs d’opinion luttent avec bon sens, mesure et efficacité, contre :

  • Une urbanisation génératrice de ghettos, des politiques sociales inopérantes, l’absence d’intégration des populations migrantes (notamment l’isolement des femmes arrivées dans le cadre du regroupement familial), l’échec scolaire, … ;
  • Le voilement progressif des femmes et des fillettes de plus en plus jeunes, symbole visuel de l’asservissement des femmes et étendard politique ; les créneaux non mixtes dans les piscines ; les médecins interdits d’ausculter et de soigner des musulmanes dans les hôpitaux, … ;
  • les salafistes qui ont fini par régler la vie de certains quartiers : l’économie salafiste ou frèriste parallèle avec ces boutiques et sites Internet qui vendent des accoutrements exportés d’Iran, abayas ou hijabs pour cacher les corps des femmes et des fillettes (bâches informes pour les pauvres rue Jean-Pierre Timbaud à Paris ou boutiques de luxe pour les riches saoudiennes) ; les vastes territoires zones de non-droit livrés aux trafics et à la violence où la charia a déjà remplacé la loi de la République et où des élèves contestent effrontément l’enseignement des classes d’histoire, de biologie, … ;
  • le communautarisme, le relativisme culturel, le complotisme, l’obscurantisme, l’antisémitisme décomplexé, l’antiracisme tombé aux mains d’idéologues racistes anti-blancs, … ;
  • l’islamisation via Internet et les réseaux sociaux et via des imams qui complaisamment évitent de traiter du sujet ou pire, à l’instar de celui de Brest ou de la mosquée du Mirail à Toulouse, Mamadou Daffé, prêchent l’impensable en toute impunité ;
  • le caillassage des médecins, pompiers et forces de l’ordre ; la haine de la France, des valeurs républicaines, de l’occident, le verrouillage des institutions internationales qui ont fini par vider de leur substance les Droits Humains ;
  • etc.

Au contraire, le recrutement universitaire est verrouillé afin que l’enseignement se fasse le relai d’une pensée gauchiste radicale, culpabilisant l’occident colonisateur et impérialiste et disculpant  de toute responsabilité, l’autre partie de la planète ; la plupart des médias suivent et les politiques n’ont pas le courage de contredire.

Sinon, expliquez-moi pour quelles raisons tant de politiques, intellectuels et médias feignent d’ignorer ce qui s’est produit en Algérie dans les années 90, quand les islamistes ont commencé à s’attaquer insidieusement aux femmes, aux laïques, à la société civile, puis les ont harcelés, assassinés, au nom d’Allah et du Coran, avant de verrouiller la société toute entière ?

Les 220 000 morts algériens dont de nombreuses femmes jugées insoumises, pas assez bonnes musulmanes, toutes et tous sacrifiés sur l’autel du terrorisme islamiste du GIA, ancêtre de Daech, qui en parle à part quelques intellectuels algériens stigmatisés et à peine soutenus chez nous ?

A l’extrême droite, l’islamisation est instrumentalisée pour promouvoir une France nationaliste et raciste.

La droite s’illustre par une surenchère électoraliste de mesures inutiles ; après avoir supprimé des forces de police et désorganisé le renseignement, c’est véritablement indigne.

A gauche, il est de bon ton de réduire l’étendue de l’islamisation et même le terrorisme islamiste au seul désespoir social et à confier aux représentants de l’islam le soin de régler les problèmes, c’est une inexcusable erreur de jugement : l’islam politique doit être combattu sur tous les plans et par l’état au premier chef.

La gauche radicale quant à elle, cautionne le relativisme culturel et même le racisme essentialiste révoltant d’une Houria Bouteldja, meneuse du Parti des Indigènes de la République (PIR), et contribue en cela à détruire sans alternative crédible, le peu de confiance qu’il nous reste, dans nos valeurs républicaines. Elle n’a plus que le mot « islamophobie » à la bouche, et je ne serais pas surprise que pour se justifier, elle en arrive un jour à défendre aussi les dérives du catholicisme : soutenir la lutte contre l’avortement, revendiquer l’homophobie, en tant que vils héritages coloniaux et impérialistes ! Ah j’oubliais, ça ne risque pas d’arriver, car seule l’islam est la religion des opprimés, ce qui l’autoriserait même à persécuter les femmes et les minorités sexuelles… !

Les démocraties occidentales ne sont pas irréprochables, loin s’en faut, mais la gauche radicale aide du mieux qu’elle peut les islamistes à les culpabiliser et condamner. Pourtant, opposer schématiquement occident et « indigènes » ne mène nulle part : hors du monde occidental, des personnes pauvres, fragiles, des femmes, des enfants, des étrangers, des minorités sont exploitées et victimes des violences les plus abjectes.

*Judith Butler : « Il est extrêmement important de considérer le Hamas et le Hezbollah (groupes terroristes s’il en est) comme des mouvements sociaux progressistes, qui se situent à gauche et font partie d’une gauche mondiale ».

 

 

Quelles solutions ?

Le plus urgent est de comprendre comment s’adapte le terrorisme islamiste et d’apporter les bonnes réponses politiques.

Nous le savions déjà mais le dernier numéro de Dabiq, la revue de Daech, nous le confirme, l’Etat Islamique ne nous haït pas à cause de la situation dans nos banlieues, ni de notre politique extérieure, mais parce que « nous sommes des mécréants qui refusons l’unicité d’Allah », parce que nous sommes laïcs et que « nos sociétés libérales autorisent ce qu’Allah interdit ».Tant que nous ne nous soumettrons pas à l’autorité de l’islam, Daech nous combattra. Daech et les islamistes nous haïssent donc pour ce que nous sommes : laïcité, mode de vie, mixité, égalité Femme/Homme, etc.

Il s’agit de se venger, de nous humilier et de nous terrifier ; de nous imposer par tous les moyens (que les djihadistes rejoignent la Syrie ou improvisent sur place), un grand califat islamique.

Par conséquent, il nous faut cesser de trouver des excuses aux assassins, sortir de la complaisance et du déni et combattre l’islamisation, la radicalisation et le terrorisme sur tous les plans, avec une détermination sans faille, pour tenter de rattraper le temps perdu :

  • Au plan international : plus de contrats avec les pays fondamentalistes islamistes, wahhabites ou frères musulmans, seulement avec les pays arabes qui s’en démarquent. Le Qatar et l’Arabie Saoudite nous achètent pour infiltrer l’Europe de l’idéologie islamiste. Les droits humains sont universels et aucun relativisme culturel ne peut les conditionner ni les entraver. Les droits des femmes sont toujours les premiers menacés et attaqués, puis la route est tracée pour installer un régime totalitaire.
  • Au plan national : l’Observatoire de la laïcité doit prendre toute sa place et son président enfin profiter de la retraite ; les lieux de culte soupçonnés d’intégrisme, dont les mosquées, doivent être surveillés ; les activités douteuses des membres de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France) doivent être interdites : il doit être impossible de présenter, sur le territoire de la République, le  Djihad comme une forme de résistance, le relativiser et inciter les jeunes à se radicaliser. L’association IESH (Institut européen des Sciences Humaines) des Frères musulmans est installée en France et en Europe de manière tentaculaire. Son influence est inouïe sur les jeunes français endoctrinés par un islam fondamentaliste, avec la bénédiction de l’état français qui ne prélève aucun impôt sur les dons encaissés par l’association. Ce n’est pas tolérable.
  • Economique : mieux réguler le capitalisme et ses effets sur les populations, mieux répartir les richesses et les investissements…, c’est une urgence ;
  • Urbanisme : peu à peu détruire les cités-ghettos sociaux et ethniques ; réformer de fond en comble et avec des moyens à la hauteur des enjeux, l’accueil et la réinsertion des démunis et des sans-abris nationaux ainsi que des populations migrantes et réfugiées.
  • Education, formation : déconstruire par le biais des programmes scolaires toutes les fausses croyances et contrer toute contestation de l’enseignement scientifique, cultiver l’esprit critique et d’analyse ;
  • Lutter contre toutes les discriminations, plus que jamais contre le sexisme, l’homophobie/la lesbophobie, l’antisémitisme et le racisme (à ne pas confondre avec la critique salutaire des religions), dès l’école primaire ;
  • Intégration : pas d’accueil (regroupement familial, migrants, réfugiés) sans parcours d’intégration avec transmission des valeurs républicaines et notamment d’égalité Femmes/ Hommes…)… ;
  • Internet / Réseaux sociaux : empêcher toute propagande djihadiste et islamiste via les réseaux sociaux et Internet.
  • Police, justice : développer une véritable coordination européenne et internationale ; coordonner en France forces de l’ordre, sécurité et le renseignement ; instituer un renseignement de proximité ; revoir la formation des juges sur l’évaluation des risques ; modifier les contraintes du contrôle judiciaire ; réintroduire une police de proximité ; lutter contre les trafics et la délinquance ; exercer une surveillance dans les prisons, prodiguer un enseignement à tout prisonnier, les employer à des travaux d’intérêt général… ;
  • etc.

 

Par respect pour tous les morts du terrorisme, pour empêcher plus de morts innocentes ; pour défendre notre civilisation, notre République laïque une et indivisible et ses valeurs, (car aussi perfectibles soient-elles, il n’existe toujours pas sur terre d’alternative plus probante), il faut nous mobiliser pour combattre le terrorisme islamiste et plus globalement, la tentation obscurantiste du conservatisme religieux.

Dans les réponses apportées jusqu’ici par le gouvernement et tous les politiques républicains, il manque systématiquement, la lutte pleine et entière contre tous les intégrismes, contre l’islam politique, l’islamisation de l’Europe par le salafisme et les frères musulmans.

Nous ne sommes plus au XIème siècle, aucune religion ne doit être en mesure d’imposer ses diktats, de museler ses opposants, et encore moins de susciter une ferveur prosélyte capable de conduire des êtres humains à en tuer d’autres pour assoir la volonté de puissance et de domination d’une caste politico-religieuse.

Si l’état ne peut et ne doit pas mettre un policier derrière chaque citoyen, les gouvernements et les politiques, les intellectuel-le-s et les médias, les militant-e-s, les responsables religieux, doivent le dire et le redire et sans relâche, et très fort, les imams au premier chef :  

  • non le califat ne s’implantera jamais,
  • oui c’est un mythe ;
  • non il n’y aura pas de revanche ni encore moins de paradis, ni de vierges ;
  • oui vous serez condamnés, rejetés et haïs par votre religion et par vos proches, par l’humanité toute entière. 

 

Qui le dit vraiment, haut et fort, et de cette manière ? Seulement une poignée et toujours les mêmes. Alors j’attends.

 

Christine Le Doaré

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Lettre ouverte aux Français, ou comment neutraliser la terreur par un continuum moral, psychique et physique

Lettre ouverte aux Français, ou comment neutraliser la terreur par un continuum moral, psychique et physique | Think outside the Box | Scoop.it

Je vous adresse cette lettre ouverte bien que je ne sois pas Français. Cependant ma famille et moi-même respectons profondément les valeurs de votre nation. Mes enfants sont scolarisés dans des écoles françaises en Australie, à Melbourne, et ma femme a une maîtrise de littérature française. Nous avons commémoré le 19 juillet en Australie le centenaire de la bataille de Fromelles, vous savez que les Australiens se sont toujours tenus aux côtés des Français pour défendre les valeurs de respect d'autrui et de tolérance au fondement de votre société -la vraie religion de votre pays. Bien que nous soyons séparés par la distance géographique, nous sommes liés par notre volonté de comprendre la façon de penser de notre ennemi et son aptitude à transformer nos forces en faiblesses, enjeu du combat post-moderne qui se déroule actuellement sur la scène internationale.

 

Une nouvelle génération de guerre asymétrique

L'attaque de Nice est un exemple de la capacité d'adaptation, d'improvisation et de synthèse des terroristes dans la mouvance du djihadisme salafiste, dans cette nouvelle génération de guerre asymétrique. La date même à laquelle s'est produite l'attaque exploite un moment de faiblesse. Or, exploiter la faiblesse de son ennemi dans le contexte d'un environnement conflictuel et concurrentiel participe de ces techniques de guerre asymétrique. Il ne s'agissait pas tant de choisir un soir de feu d'artifice que d'inscrire l'événement au moment où la France se dirigeait vers la sortie de l'état d'urgence. Ils savaient pertinemment que la France commençait à relâcher sa vigilance le jour de la fête nationale, symbole de la liberté.

 

L'objectif est de détruire la confiance que nous avons dans nos propres systèmes de valeurs

L'une des enseignantes de mon fils, professeure d'histoire et citoyenne française, se demande maintenant ce qui ne va pas en France. Elle commence à éprouver un état d'entropie porté à son plus haut point et se demande si ce qui surgit à l'heure actuelle n'est pas de la faute de la France. Non! C'est exactement ce qu'ils veulent que vous pensiez. Nous avons affaire désormais à un nouveau paradigme guerrier où il s'agit d'éviter d'affronter nos forces armées pour au contraire nous attaquer de l'intérieur; l'objectif est de détruire la confiance que nous avons dans nos propres systèmes de valeurs. La France ne serait plus la France si elle restreignait les libertés. Et même si la France restreignait les libertés, croit-on que les terroristes cesseraient pour autant de passer à l'action? Ce cancer moderne de notre société ne doit pas remettre en question le contrat social tel que l'avait envisagé Rousseau.

 

Le terrorisme "à monter soi-même", une stratégie mondiale

Le caractère civil de l'attentat, en termes de victimes et par les méthodes employées, est moralement et psychologiquement extrêmement perturbateur, il est source d'entropie pour la société, pour les organismes de sécurité et pour la réflexion sur le renforcement des lois. Cette version du terrorisme "à monter soi-même" qui se répand aujourd'hui fait partie d'une stratégie mondiale. À peine avons-nous saisi la nature et démantelé les réseaux responsables d'un attentat que de nouveaux terroristes se sont déjà improvisés, qu'ils se sont déjà adaptés, qu'ils ont évolué afin d'organiser une nouvelle attaque localisée dont les répercutions seront mondiales. Parce que les touristes venaient de différents pays, le bilan des victimes s'inscrit lui aussi dans la perspective de la mondialisation. William Lind, dans son article publié en 1989, Le visage changeant de la guerre: à l'intérieur de la guerre de quatrième génération, avait pressenti et décrit cette guerre asymétrique livrée à l'intérieur de notre système civil et social. Il n'y a pas de ligne de front que l'on puisse attaquer en réponse aux attentats. La France et ses alliés internationaux doivent prendre conscience que cette forme de guerre se met en place dans un continuum moral, psychique et physique; et comme le Général McChrystal l'affirme dans Team of Teams, il s'agit d'un phénomène complexe. Par conséquent, il convient de chercher des réponses adaptées en s'éloignant de nos prévisions.

 

Pour ceux qui sont influencés par l'État Islamique, le Califat est en eux: "Nous sommes tous Oussama"

Lorsque je travaillais en Afghanistan dans des zones sous influence talibane, il m'est apparu clairement que pour un Afghan de cette région, l'importance de devenir un taliban n'était pas liée à des considérations matérielles. Même si un jeune villageois ou un moudjahidine expérimenté pouvaient perdre leur vie. Tout au contraire, devenir taliban est un état d'esprit. Détruire le territoire aux mains de l'État Islamique est important, mais parallèlement les gouvernements devraient déployer des moyens qui nous permettent de neutraliser le Califat dont l'idéologie s'instille dans l'esprit des apprentis terroristes qui vivent parmi nous. Comme l'a déclaré récemment le fils aîné d'Oussama Ben Laden: "Nous sommes tous Oussama".

Pour ceux qui sont influencés par l'État Islamique, le Califat est en eux. Nous devons cesser d'être surpris qu'un individu agisse seul, ou qu'il n'ait pas de connexion avec l'État Islamique ou Al-Qaïda. L'uberisation avait été prédite comme l'avenir du terrorisme par l'un des plus importants stratèges d'Al-Qaïda, Abou Moussab al-Souri, dans son Appel à la Résistance islamique mondiale, un guide du djihad de 1600 pages. Tout ne se passe pas en fait comme s'ils avaient gardé leurs intentions secrètes. Contrer l'extrémisme violent et mettre en place des programmes de déradicalisation en France et dans les autres pays européens sont des approches qu'il nous faut développer pour faire face à ce défi moral, idéologique et psychologique complexe.

Il faut que la France et ses alliés élaborent un discours dont la structure narrative pénètre l'imagination et les constructions psychologiques des terroristes afin de les rendre inopérantes. La France peut être à l'initiative de cette stratégie. Il faudrait aussi stigmatiser les principaux responsables comme on stigmatise les pédophiles, les auteurs de violences conjugales ou d'actes racistes; il conviendrait de mettre en place dans nos sociétés une structure sociale et un système de valeurs qui conduirait ces psychopathes influençables à penser qu'il n'y aura pas de paradis dans l'au-delà. Il n'y aura pas de vierges. Ils seront traités en parias, rejetés même de la communauté musulmane, ici et maintenant et dans l'au-delà. Il est davantage possible que l'on parvienne à neutraliser une menace qui présente des ruptures dans le continuum moral, psychologique et physique si un plan stratégique modulable est adopté.

Il est presque impossible pour les services de police et de sécurité de prévoir où aura lieu le prochain attentat. Le coût financier de ce type de vigilance n'est pas plus supportable qu'acceptable. Par ailleurs, les pays occidentaux ont tendance à traiter les problèmes complexes en leur superposant des processus complexes. Le terrorisme actuel, qui est une forme moderne de mouvement révolutionnaire, est un problème complexe, et on ne peut pas se satisfaire si on veut le réduire à néant d'un procédé d'analyse linéaire conçu pour des systèmes compliqués et prévisibles.

 

Un cadre stratégique modulable est mieux adapté aux défis complexes

Un cadre stratégique modulable est mieux adapté aux défis complexes. Il permettrait de consolider une action protéiforme fondée sur l'existence de réseaux, susceptible de mettre en œuvre des stratégies innovantes. Une telle démarche pourrait permettre de résorber les "zones grises" dans lesquelles les terroristes opèrent et de bloquer le mode opératoire psychopathe qu'ils adoptent. L'annonce faite par les pirates informatiques les Anonymes ("Anonymous") de traquer les réseaux internet de l'État Islamique en est un bon exemple. Une autre possibilité serait que les représentants officiels de l'islam déclarent depuis les Émirats Arabes Unis, le Royaume-Uni, l'Australie, l'Indonésie, la Malaisie et bien évidemment la France que tous ceux qui sympathisent, soutiennent ou diffusent l'idéologie terroriste deviendraient des takfir, c'est-à-dire qu'ils seraient excommuniés. Ce défi est l'affaire de tous et certaines solutions peuvent prêter à controverse. Par exemple, qu'en est-il de ces quartiers où les terroristes naissent et nagent comme des poissons dans l'eau? Il ne peut plus y avoir de zones de non-droit. Grâce au soutien de moyens financiers, à la présence renforcée des services de sécurité et des services de renseignement, grâce au renforcement des lois, la France peut développer des stratégies adaptées à la complexité mouvante des conflits terroristes.

Il ne faut pas attendre d'une démarche stratégique modulable qu'elle prévoie les attentats, en revanche les forces de police et les services de sécurité seront mieux préparés et pourront par conséquent, en adoptant une attitude proactive, anticiper ou riposter rapidement aux attaques terroristes. Le fait est qu'il nous faut encore définir le milieu qui forgera cette façon de penser et lui permettra de s'épanouir. De surcroît, ce mouvement insurrectionnel, à l'instar des autres, reçoit le soutien de personnes qui vivent au sein de notre société, la France vient de prendre brutalement conscience de cette réalité incontournable.

Ce conflit est un conflit mondialisé qui s'appuie sur l'existence de réseaux et qui va continuer à évoluer, à s'adapter et à se régénérer. En ce moment même, un groupuscule ou un individu isolé réfléchit pour savoir comment fomenter le prochain attentat. Nous avons affaire à un ennemi qui voit dans les principes démocratiques de la France et dans les libertés une faiblesse qu'il peut exploiter, il sait que ces principes le protégeront.

Les frappes ciblées contre l'État Islamique en Syrie et en Irak ne sont qu'un aspect d'une stratégie globale. Il faut également que cette idéologie, psychopathe et contraire aux fondements de l'Islam, soit neutralisée par une série d'actions coordonnées reposant sur des techniques de guerre asymétriques qui désorientent l'ennemi, et inscrites dans une stratégie à long terme et diversifiée dont le but sera d'amener le terrorisme à s'immoler, ou à s'effondrer sur lui-même. Mais il faut, pour y parvenir, "remettre de l'ordre dans les esprits", comme l'écrivait T.E. Lawrence, ce qui suppose qu'une nouvelle génération de "résolveurs" de problèmes complexes prenne le devant de la scène. La France peut ouvrir la voie de cette nouvelle stratégie à laquelle le reste du monde se ralliera. Nous sommes prêts à l'y aider.

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L'avocat belge de Salah Abdeslam dresse le portrait d'un "petit con de Molenbeek"

L'avocat belge de Salah Abdeslam dresse le portrait d'un "petit con de Molenbeek" | Think outside the Box | Scoop.it

"Libération" s'est entretenu avec Sven Mary, l'avocat du principal suspect emprisonné dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris et de Bruxelles.

 

Sven Mary connaît bien les criminels. Le pénaliste belge a défendu déjà des terroristes, des islamistes radicaux et un complice du meurtrier pédophile Marc Dutroux. Mais avec Salah Abdeslam, il a affaire à un tout autre type de client, explique-t-il à Libération, mardi 26 avril : "un petit con" qui, vraisemblablement, lui pourrit la vie. Agressé à plusieurs reprises, contraint de faire escorter ses filles par la police sur la route de l'école, l'avocat du suspect-clé des attentats de Paris a confié au quotidien français ce qu'il pensait de son client.

 

"Il a l’intelligence d’un cendrier vide"

Interrogé par Libération, l'avocat décrit Salah Abdeslam comme "un petit con de Molenbeek, issu de la petite criminalité". "Il a l’intelligence d’un cendrier vide, il est d’une abyssale vacuité", lâche encore Sven Mary, qui décrit un homme "qui croit vivre dans un jeu vidéo".

Il fustige également le manque d'instruction religieuse de ces jeunes islamistes, embrigadés sur internet, qui "ont réussi à rendre antipathique toute une religion". "Je lui ai demandé s’il avait lu le Coran, ce que j’ai fait, et il m’a répondu qu’il avait lu son interprétation sur internet", raconte l'avocat au quotidien. 

 

"Clairement, il ne me fait pas confiance"

L'avocat du jihadiste présumé déplore par ailleurs les fuites dans la presse après les premières auditions de Salah Abdeslam. Selon lui, son client a d'abord collaboré, avant de se taire. "Salah m’a dit que si ses auditions étaient dans la presse quelques heures après, il ne pouvait plus parler", explique Sven Mary à Libération. Il reproche ainsi à François Molins, le procureur de Paris, d'avoir dévoilé à la presse le contenu d'une audition de Salah Abdeslam menée en Belgique, rappelle le quotidien. "Clairement, il ne me fait pas confiance. Il faut du temps pour établir une relation de confiance", résume l'avocat belge.

 

"Ces gens ont commis des actes de guerre"

Enfin, cet entretien à Libération fait le point sur le sentiment de l'avocat quant à la qualification des crimes dont est accusé son client : "Ce n’est pas la cour d’assises de Paris qui devrait les juger, mais une cour pénale internationale, estime Sven Mary. Ces gens ont commis des actes de guerre." 

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Organisation terroriste Daesh: "Appel des musulmans de France"

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Les principaux représentants du culte musulman en France ont lancé ce lundi un "Appel des musulmans de France" pour condamner la barbarie des djihadistes de l'organisation terroriste Daesh (Etat islamique, ndlr) et pour témoigner leur soutien total à toutes les communautés en Irak et en Syrie, aux journalistes et humanitaires, victimes de leur extrémisme assassin, violent et abject.
Ci-joint e texte intégral de l'appel :

Jacques Le Bris's insight:



Nous, responsables musulmans de France, signataires du présent appel :

Nous condamnons fermement les exactions commises par l’organisation « Daesh », connue sous l’appellation « Etat Islamique » (EIL), à l’encontre des civils en Irak et en Syrie parmi les chrétiens, les Yézidis, les kurdes, les turcomans, les musulmans chiites ou sunnites, les humanitaires, les journalistes et les reporters.

Nous considérons que cette organisation, en dépit de son appellation usurpée, n’a rien ni d’Etat ni d’islamique. Ses actions criminelles et barbares, dont les décapitations macabres des deux journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et de l’humanitaire britannique David Haines, d’une cruauté et d’une violence insoutenables, sont en totale contradiction avec les principes élémentaires de la religion musulmane.

Nous saluons la réaction spontanée, responsable et unanime des musulmans de France et de leurs imams qui ont condamné fermement les actes abjects du groupe terroriste «Daesh ».

Nous saluons la position des autorités Chrétiennes, qui tout en condamnant les exactions perpétrées contre les chrétiens d’Irak et de Syrie, refusent toute instrumentalisation de cette tragédie et soulignent que les musulmans sont également victimes de cette organisation terroriste.

Nous appelons tous les citoyens épris de paix et de justice quelle que soit leur religion ou leur conviction à afficher, aujourd’hui plus que jamais, leur unité face au terrorisme et à la barbarie et à œuvrer sans relâche pour que le dialogue et la solidarité entre eux puissent faire barrage aux adeptes de la prétendue « guerre des civilisations ».

Nous réitérons notre appel aux jeunes musulmans de France qui seraient tentés d’aller combattre aux côtés de ces terroristes, de prendre conscience de l'ampleur de la gravité des crimes dont ils pourraient se rendre complices, ainsi que de la lourde responsabilité, devant Dieu et devant l'Humanité, d’une telle complicité.

Face à l’ampleur des crimes commis par « Daesh » et l’importance des moyens matériels dont elle dispose, nous appelons la communauté internationale à diligenter une enquête afin que soient déterminés les responsabilités des soutiens de cette organisation terroriste ainsi que l’origine de ses moyens.

Nous demandons aux musulmans de France d’apporter leur aide aux exilés, notamment à ceux présents en France, d’élever des prières, tous les vendredis, pour le repos des âmes de toutes les victimes et implorer le Très Miséricordieux afin qu’Il accorde Son Aide et Son Soutien à ceux qui souffrent des actes de cette organisation terroriste".

Signataires par ordre alphabétique des institutions:

- Comité de Coordination des Musulmans Turcs de France – (CCMTF)
Représenté par Monsieur Ahmet OGRAS, Président.

- Fédération Française des Associations Islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles- (FFAIACA)
Représentée par Monsieur Cheikh Moussa TOURE, Président.

- Fédération Nationale de la Grande Mosquée de Paris- (FNGMP)
Représentée par Monsieur le Recteur Dalil BOUBAKEUR, Président.

- Foi et Pratique
Représentée par Monsieur Hamadi HAMMAMI.

- Grande Mosquée d’Evry- Courcouronnes
Représentée par Monsieur le Recteur Khalil MERROUN

- Grande Mosquée de LYON
Représentée par Monsieur le Recteur Kamel KABTANE

- Grande Mosquée de Saint- Denis de l’île de la Réunion
Représentée par Monsieur Aslam TIMOL

- Rassemblement des Musulmans de France (RMF)
Représentée par Monsieur Anouar KBIBECH, Président.

- Union des Mosquées de France (UMF)
Représentée par Monsieur Mohammed MOUSSAOUI, Président.

- Union des Organisations Islamiques de France
Représentée par Monsieur Amar LASFAR, Président.



Paris, le 15 septembre 2014

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