Le chantier du barrage de Sivens monopolise les acteurs du Département du Tarn | Think outside the Box | Scoop.it

Thierry Carcenac, président du Conseil général du Tarn.

 

Initialement prévue pour faire « un tour d'horizon de l'actualité et des projets à venir », la conférence de presse de rentrée du président du Conseil général du Tarn a pris une allure singulière. Thierry Carcenac a choisi de réagir sur le chantier du barrage de Sivens. Le dossier occulte tous les autres dans le Tarn.

 

En présence d’autres élus, maires ou conseillers généraux de l’Ouest tarnais, dont Michèle Rieux, conseillère générale de Gaillac, Georges Paulin, conseiller général, Paul Salvador, conseiller général de Castelnau de Montmiral, Maryline Lherme, conseillère générale et maire de Lisle sur Tarn, Patrice Gausseran, maire de Gaillac… Et de deux citoyens s’ opposant au projet, Thierry Carcenac a examiné les données du dossier et montré des photographies du pont et de la route endommagés et des véhicules du Conseil général taggés sur le site.
Le même jour, Ségolène Royal nommait une mission d’expertise pour « favoriser le dialogue et vérifier les garanties d’une gestion durable de la ressource en eau ».

Le président du Conseil général a ainsi mis en avant que : « le projet de barrage sur le Tescou à Sivens (1.500.000 m3) a été mis au point dans le cadre du Schéma directeur d’aménagement des eaux (Sdag), en application du plan de gestion des étiages, avec l’objectif de soutenir l’étiage de la rivière et de répondre aux besoins d’irrigation, sans augmentation de cette dernière. L’étude Garonne 2050 prévoyant un manque d’eau sur le bassin du Tarn de plus de 30 millions de m3, le conseil général se préoccupe de la qualité de l’eau, de l’environnement et des paysages. Toutes les procédures légales ont été respectées et même en dernier recours le Conseil d’Etat a rejeté le référé-suspension déposé en début d’année par les opposants au projet ».

Pour une utilisation raisonnée de l’eau

Thierry Carcenac a ensuite tenté de balayer les idées reçues et les préjugés souvent avancés au sujet de cette retenue et de son coût pour le contribuable : « Le coût du chantier pour le département est de 800.000 euros. Alors qu’un simple rond-point coûte 600.000 euros. 400 personnes étaient présentes pour débattre en 2012 et approuver l’utilité publique du projet que le Coderce a jugé recevable en 2013. La commission a, ensuite, présenté des mesures compensatoires de protection des espèces », explique-t-il. « Le Tarn est précurseur en matière de développement de la politique zone humide avec 1.600 sites répertoriés sur 4.000 ha, 70 zones humides restaurées ou entretenues. Nous oeuvrons pour une gestion de l’eau plus efficiente face au changement climatique* ».

Il poursuit : « Le barrage-réservoir est destiné à soutenir l’étiage du Tescou, petit affluent du Tarn, et à sécuriser l’approvisionnement en eau des fermes voisines. 82 agriculteurs pourront en bénéficier (41 dans le Tarn, 39 en Tarn-et-Garonne et deux en Haute-Garonne. Il ne s’agit pas d’agriculture intensive mais de polycultures, d’élevage, de maraîchage et autres activités agroalimentaires familiales. Et non de maïsiculture. La forêt de Sivens s’étale sur 700 ha. L’emprise du plan d’eau est de 34 ha. La zone humide boisée du Testet est de 13,4 ha et la surface déboisée de 23 ha ».

Et cependant, dès le lendemain, une cinquantaine d’ « anti-barrage » ont investi le Conseil général, alors que son président était à Paris pour y rencontrer la ministre de l’écologie.

Rebondissement de dernière minute. Ce lundi 15 septembre, Thierry Carcenac a reçu une délégation d’élus d’Europe Ecologie Les Verts a qui il aurait annoncé « des incertitudes sur l’obtention à brève échéance des fonds européens prévus pour financer le barrage, soit plus de 20 % des quelques huit millions d’euros du coût total de la retenue ». Ce qui impliquerait un redimensionnement du projet.
A.-M. B