Lettre ouverte d'un communicant à Mme Sibeth N'Diaye | Think outside the Box | Scoop.it

 

Madame la porte-parole du gouvernement,

 

C’est à la fois le citoyen consterné et le communicant professionnel atterré qui s’adressent à vous. En ces temps incertains de crise maximale du coronavirus, pourriez-vous cesser de faire étalage de votre incompétence ? Votre maladresse verbale est assurément insultante pour celles et ceux dont vous ignorez tout de la vie exacte. Votre méconnaissance des dossiers est déconcertante et pathétique. L’ensemble relève de la faute professionnelle caractérisée. N’y a-t-il pas aujourd’hui suffisamment de défis à relever et d’infoxs à déminer pour ne pas en rajouter avec une communication primesautière déplacée et ridicule qui suscite des crises dans la Crise ?

En tant que citoyen, contentez-vous d’aider à gérer et coordonner les demandes presse pour le compte d’Olivier Véran, ministre de la Santé, et de Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. Inspirez-vous de leur ton sobre, factuel et engagé. Apprenez à vous effacer et servir derrière les authentiques experts qui ont quelque chose à expliquer plutôt que vous mettre ridiculement en scène sur Twitter avec votre #ASKPPG et pérorer dans un vide intersidéral avec vos éléments de langage mal fagotés sur les plateaux de télévision. La crise actuelle et les débats concomitants peuvent largement s’absoudre de vos interventions et de vos remarques hors sol.

En tant que communicant, arrêtez de ridiculiser notre profession aux yeux de l’opinion publique et des journalistes. Vous confinez à la caricature. Par vos bourdes à répétition et vos approximations ânonnées, vous contribuez à nourrir ce trop facile « communication bashing » dont se repaissent les esprits les plus binaires et les mauvaises fois les plus patentées. Notre métier est d’aider des dirigeants à formuler des messages clairs et concrets. Pas de faire du gloubi-boulga politico-technocratique qui renforce encore plus un sentiment sociétal de défiance, voire de haine gratuite.

 

Quelques conseils en passant

Apprenez à faire de la veille informationnelle, à bâtir une ligne stratégique de communication de crise et à l’itérer à la lumière des nouveaux éléments qui vous parviennent. Cela est le cœur de métier d’un communicant digne de ce nom. Pas d’aller faire la kéké sur les radios et les télévisions en se fendant la pipe parce que vos dix doigts sont infichus de mettre correctement un masque sur le visage.

Voilà ! J’ai dit ce que j’avais à dire. Je me doute bien que vous regarderez tout cela avec condescendance en se demandant qui est ce moucheron d’en bas qui ose bousculer la très officielle porte-parole du Gouvernement. Peu m’importe si au moins vous lisez et écoutez ce que d’aucuns ont à vous dire. Si vous voulez véritablement rendre service à la communication de ce gouvernement et à l’enjeu inédit auquel il fait face, refrénez vos doigts sur Twitter et tournez votre langue sept fois. Ce sont d’excellents gestes barrière pour enrayer la propagation des boulettes.

 

Bien cordialement et avec mes respectueuses salutations citoyennes et communicantes,

 

Olivier Cimelière