Pourquoi la voiture volante d'Airbus ne sera bientôt plus un fantasme | Think outside the Box | Scoop.it
La capsule du Pop.Up concept mesure 2,6 mètres de long, 1,4 mètre de haut et 1,5 mètre de large.
 
Jules Verne avait vu juste : la voiture volante débarque. Airbus a dévoilé début mars au salon de Genève son Pop.Up concept, un véhicule autonome, mi-roulant, mi-volant. D’ici la fin de l’année 2017, l’avionneur pourrait tester un nouveau modèle en conditions réelles.

 

Airbus a créé le buzz au dernier salon auto de Genève le 7 mars dernier en présentant son véhicule concept, le Pop.Up. Un véhicule à la fois roulant et volant, électrique et piloté automatiquement. Créé en partenariat avec Italdesign, filiale d’Audi, marque du groupe Volkswagen, « ce prototype ne verra pas le jour tel quel, mais il permet de faire avancer les recherches », déclare Mathias Thomsen, general manager d’Urban Air Mobility à Airbus. « Toutefois, nous prévoyons qu’un véhicule volant soit commercialement viable d’ici sept à dix ans », poursuit-il. D’ores et déjà, le centre d’innovation technologique d’Airbus, le A3 (A au cube), basé à San Jose dans la Silicon Valley, travaille sur un autre démonstrateur, le Vahana, qui sera testé à la fin de l’année 2017.

 

Des innovations transposables à l’avion

Airbus prend donc très au sérieux ce rêve fou d’utiliser la troisième dimension pour nos déplacements urbains courants. D’autres entreprises, tels Google ou l’Américain Terrafugia, investissent dans des projets parallèles de voitures volantes. Un marché prometteur, d’autant que « d’ici 2030, 60% de la population mondiale vivra en ville, ce qui représente 10% de plus qu’aujourd’hui », prévoit le constructeur aéronautique. Le département Urban Air Mobility d’Airbus a d’ailleurs été créé l’année dernière pour imaginer et développer ce type de véhicule hybride.

Fabrice Brégier, directeur général délégué d’Airbus, a récemment confié à nos confrères de BFM : « Grâce à ces nouvelles technologies, des évolutions vont aussi toucher notre gamme de produits avions progressivement dans les dix ou vingt prochaines années. » De quoi alimenter ainsi les recherches sur un futur avion gros porteur tout électrique.

 

Adapter la gestion du trafic aérien à ces voitures volantes

Pour l’heure, le Pop.Up concept fonctionne sur la base d’une capsule en fibre de carbone fixée à un module terrestre sur roues. En cas de forte congestion du trafic au sol, la capsule peut quitter son module roulant et décoller verticalement grâce à un module aérien équipé de huit rotors qui vient se fixer. L’engin peut être réservé via une application et proposera grâce à sa plateforme d’intelligence artificielle le parcours optimal entre sol et air en fonction du trafic, du temps ou des coûts.

Les deux modules, roulant et aérien, sont autonomes en énergie grâce à leurs batteries électriques. « Le développement du Pop.Up a demandé six mois », révèle Mathias Thomsen. Mais avant de devenir réalité, le concept de véhicule hybride, mi-roulant, mi-volant, devra relever un autre défi, celui de la mise au point d’un nouveau système de gestion du trafic aérien pour intégrer ces nouvelles formes de déplacement. 


Isabelle Meijers