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Pantouflages, pistons, recasages... Cette enquête au coeur de la caste politico-administrative

Pantouflages, pistons, recasages... Cette enquête au coeur de la caste politico-administrative | Think outside the Box | Scoop.it

Jean-Luc Moudenc, ici avec Edouard Philippe, cumule son poste de maire de Toulouse et un job à Bercy.

 

Le journaliste de "L’Obs", Vincent Jauvert, publie un ouvrage aux allures de pamphlet sur les petits travers des ministres, élus et hauts fonctionnaires, intitulé "Les Voraces". Focus sur trois anecdotes croustillantes recensées dans le livre. 

 

Les intouchables d'Etat, volume 2. Après un premier opus bien troussé sur les hauts fonctionnaires, où il épinglait notamment les gros salaires de la République, le journaliste de L'Obs Vincent Jauvert récidive avec un titre tout en nuances Les Voraces. S'il verse quelque peu dans le pamphlet, l'ouvrage, très plaisant à lire, n'en reste pas moins précis et documenté. Il s'attache à démontrer les petits travers de la caste politico-administrative qui nous gouverne: cumuls de postes et de salaires extravagants, pantouflages et retropantouflages étonnants, pistons et recasages dignes de l'ancien monde... Des pratiques qui perdurent malgré d'indéniables progrès en matière de transparence. D'ailleurs, Jauvert s'est abondamment servi des déclarations d'intérêts et des avis publiés par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Coup de projecteur sur trois "pépites" savoureuses recensées dans le livre. 

 

1. Une ex-secrétaire d’Etat aux collectivités locales chez un géant de l’eau

Défaite aux législatives de 2017, Estelle Grelier, l'ancienne secrétaire d'Etat de François Hollande est devenue discrètement, sans annonce ni communiqué, ""directrice du développement" de la Saur, l'un des leaders de la gestion de l'eau. La HATVP a autorisé son transfert mais émis plusieurs réserves, notamment de ne pas contacter ses anciens collègues du gouvernement et les services de l'Etat qu'elle a dirigées, ni se prévaloir de son ancien maroquin ministériel.

 
 

Rien ne l'empêche en revanche de démarcher les élus locaux pour leur vendre les services de la Saur, ce qu'elle ne va pas manquer de faire dans les mois suivant son embauche. Selon des documents internes obtenus par Vincent Jauvert, elle a même commencé par la Normandie où elle est encore conseillère régionale. De fait, Estelle Grelier devient lobbyiste en chef de la Saur auprès des collectivités. Pourtant, elle ne s'inscrit au registre des représentants d'intérêts de la HATVP qu'en octobre 2019, soit un an et demi après sa nomination… et moins de quatre jours après un mail interrogatif envoyé par l'auteur du livre.

 
 

2. Le deuxième job lucratif du maire de Toulouse

Jean-Luc Moudenc a le don d'ubiquité. Maire de Toulouse jusqu'en 2008, l'élu LR n'a reconquis son siège qu'en 2014. Entre-temps, il avait été recasé par Nicolas Sarkozy au Contrôle général économique et financier (CGefi), surnommé le "cimetière des éléphants de Bercy", pour plus de 8.000 euros nets par mois. Elu député en 2012, il est contraint d'abandonner ce poste qui ne peut être cumulé avec la fonction de parlementaire.

En revanche, pas d'incompatibilité avec le mandat de maire de Toulouse qu'il récupère en 2014 en même temps que son job à Bercy, avec la possibilité de cumuler les deux salaires (6.000 euros pour la mairie). Une incongruité déjà repérée par France 3 Occitanie. Après être resté sans affectation deux ans, il est finalement placé dans la branche "audit conseil" du CGefi, la "planque des planques", selon l'auteur. Moudenc assure toutefois qu'il ne perçoit plus l'intégralité de son salaire de Bercy. Ouf.

 

3. Un membre de la commission des infractions fiscales devient fiscaliste

Directeur de cabinet de plusieurs ministres sous Hollande et mari de Fleur Pellerin à la ville, Laurent Olléon a passé l'essentiel de sa carrière au Conseil d'Etat, notamment dans le domaine des contentieux fiscaux. De mars 2015 à août 2018, il a même officié comme président suppléant à la Commission des infractions fiscales, saisie par les services de Bercy quand ils veulent porter plainte contre des contribuables indélicats. Un mois plus tard, il quitte le Conseil pour la branche "Tax" du cabinet d'avocats d'affaires Orrick, qui s'en félicite dans un communiqué: "Laurent apportera une compréhension approfondie de la façon dont les autorités de régulation françaises abordent à la fois les transactions et les conflits grâce à ses deux décennies de travail au sein de l'administration."

Un transfert validé sans même que la Commission de déontologie de la fonction publique juge bon de l'auditionner. Le bureau du Conseil d'Etat n'a pas cillé non plus alors même que son collège de déontologie demande au moins aux employeurs de ne pas indiquer expressément "que le fait pour l'avocat [embauché] d'avoir eu de l'intérieur une connaissance de la juridiction administrative sera un atout pour le client". Dernière précision de l'auteur: Laurent Olléon n'a pas démissionné pour autant de la fonction publique, il s'est juste mis en disponibilité.

 

Par David Bensoussan

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Quand Sapin défend (laborieusement) le pantouflage

Quand Sapin défend (laborieusement) le pantouflage | Think outside the Box | Scoop.it

C'est une performance ! Lors des questions au gouvernement, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, mercredi 1er juin, Jacques Myard, député LR positionné très à droite, se fait applaudir par une partie de la gauche. Il interroge Michel Sapin sur le départ précipité du directeur du Trésor, Bruno Bézard, resté à peine deux ans à ce poste prestigieux, une incongruité dans la haute fonction publique.

Jamais effrayé par l'outrance, Jacques Myard n'a même pas à forcer son talent tant ce pantouflage est, en soi, stupéfiant. Bercy a annoncé mercredi 25 mai la nouvelle par un communiqué des plus laconiques :« Bruno Bézard, Directeur général du Trésor, a informé Michel Sapin et Emmanuel Macron de sa volonté de cesser ses fonctions au 20 juin prochain, pour engager un projet entrepreneurial. » Qu'en termes choisis ces choses-là sont dites ! Un « projet entrepreneurial » ? Quel bel habillage ! Cet inspecteur des Finances de 53 ans ne crée pas du tout son entreprise, non, il rejoint le fonds d'investissement Cathay Capital, à direction et à capitaux chinois.

« L'homme le plus informé de France »

Jacques Myard fait remarquer que le directeur du Trésor n'est pas un fonctionnaire ordinaire, mais « l'homme le plus informé de France en matière de stratégie économique et financière ». Il s'étonne que Bruno Bézard « puisse ainsi franchir le Rubicon du mélange des genres pour passer du côté d'un fonds dirigé par un étranger dont l'objectif est d'investir en France, mais surtout d'investir en toute connaissance de cause, c'est-à-dire de faire des bons coups ». Et surtout, le député demande au ministre si l'intéressé est passé devant la commission de déontologie de la fonction publique.

Michel Sapin sort alors sa plus belle langue de bois pour « remercier un haut fonctionnaire qui a passé trente ans de sa vie au service de l'État… » Mais il a bien du mal, tant les interruptions fusent : « Il aime l'argent », dit un député. « Et les îles Caïman », s'exclame un autre… Le ministre des Finances rétorque : « Êtes-vous pour ou contre les entreprises ? » C'est ce qui s'appelle être à court d'arguments.

(...)

Jacques Le Bris's insight:

En pleine guerre économique, passer avec armes et bagages à l'ennemi, n'est-ce pas là un crime de haute trahison ?

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Avant 2017, une vague de départs s'empare des ministères et de l'Elysée

Avant 2017, une vague de départs s'empare des ministères et de l'Elysée | Think outside the Box | Scoop.it
 
FRANCEINFO
Camille Adaoust
France Télévisions

 

 

Depuis le 1er juin 2016, 57 membres de cabinets ministériels et de l'Elysée ont quitté leur poste. C'est le bilan dressé par Le Monde, d'après les données du Journal officiel. "La période préélectorale est toujours propice à des reclassements avant une éventuelle alternance. Néanmoins, les départs enregistrés au cours de l’été excèdent amplement les habituelles reconversions", explique le quotidien. Ainsi, pendant la même période en 2011, seules 28 personnes mettaient un terme à leur fonction.

Et le pire est à venir

Parmi ces 57 démissionnaires, 14 hauts responsables. Dans le détail, ce sont huit directeurs de cabinet, deux directeurs adjoints, un chef de cabinet et trois chefs de cabinet adjoints qui ont quitté le navire. Du côté de l'Elysée, 11 personnes ont mis les voiles depuis le début de l'année 2016. Une tendance qui "risque même de s’amplifier encore dans les semaines et les mois à venir", d'après "Le Monde".

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