Belgique : le bar des frères Abdeslam à Molenbeek, «un repaire de petits voyous» | Think outside the Box | Scoop.it

C'est une petite rue tranquille du quartier de Karreveld, à Molenbeek (Belgique), commune bruxelloise où la police belge a lancé une nouvelle opération massive ce lundi matin. Une rue animée d'un seul café... jusqu'à il y a dix jours. Le 4 novembre en effet, l'endroit a fait l'objet d'une fermeture administrative pour «trafic de stupéfiant.» Son patron ? Ibrahim Abdeslam, 31 ans, l'un des membres de cette fratrie impliquée dans les attentats de vendredi.

Ibrahim, lui, a déclenché sa ceinture d'explosifs au «Comptoir Voltaire». Jusqu'alors, il n'était pas vraiment connu pour ses prises de position religieuses. Son bar, repris il y a environ deux ans, était en effet «un repaire de petits voyous», selon une voisine. Surtout, l'alcool y était servi, et les joints jamais très loin.

 

«Jeudi encore, les frangins étaient là»

Sur la porte en effet, l'arrêté de fermeture administrative reprend point par point les griefs retenus contre l'endroit et son gérant. Alors que, de longue date, les riverains gênés par le bar demandaient une intervention de police, celle-ci a été déclenchée le 14 août dernier. «Une forte odeur de stupéfiants était perceptible», notent les policiers. Sur les tables, «de nombreux cendriers, dont certains contiennent des joints partiellement consommés.» Des fouilles sont effectuées sur plusieurs clients, «trouvés en possession de stupéfiants». Cinq procès verbaux sont dressés.

Dès le lendemain, le gérant est identifié. La procédure judiciaire se met en branle. Le 4 septembre, ce même gérant est «invité à faire valoir ses observations en cette afffaire mais ce dernier n'a pas répondu à notre invitation», explique l'arrêté de fermeture. Ce dernier stipule qu'il sera valable cinq mois, du 4 novembre donc, jusqu'au 4 avril.

Depuis une semaine, les riverains pouvaient à nouveau dormir tranquille. Jamais ils n'auraient cependant pensé qu'Ibrahim, dont les deux frères Mohamed et Salah étaient régulièrement présents sur place, pourraient être impliqué dans des actes terroristes. «Jeudi encore, les frangins étaient là, souffle un de leur proche, sous le choc. Ils étaient comme d'habitude. Je n'ai rien remarqué.»

En revanche, «tous les jeunes qui tiennent les murs face au bistrot, dont ils ont fait leur QG, ne sont plus là depuis ce we, note une voisine. Ils ont dû savoir très rapidement ce qu'ont fait les frères, et préfèrent éviter de venir.»