Tableau périodique : l’hommage au Japon du numéro 113 – Japonisez-vous ! | Think outside the Box | Scoop.it

Si vous vous intéressez aux sciences et plus particulièrement à la chimie, vous en avez sans doute entendu parler : en janvier 2016, quatre nouveaux éléments ont été ajoutés au tableau de Mendeleïev, permettant ainsi de compléter la dernière ligne. Il a toutefois fallu leur trouver un nom. C’est à ceux qui les ont découvert qu’est revenu ce privilège (à condition bien sûr de respecter quelques recommandations de l’UICPA (l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée). Une consultation publique est ouverte jusqu’au 8 novembre 2016. Elle sera suivie de l’approbation finale de l’UICPA. Voici donc les noms qui ont jusqu’à maintenant été proposés pour ces quatre nouveaux éléments.

 

118 : Oganesson (Og)

Gardons un peu de suspens et commençons par le numéro 118. Temporairement désigné « ununoctium » par son nom de code latin (signifiant un / un / huit), ce nouvel élément a été renommé « Oganesson » pour rendre hommage à Yuri Oganessian, un professeur né en 1933 et selon l’UICPA « pionnier des recherches sur les éléments transactinides ». Il s’agit en fait des éléments super lourds dont le numéro atomique est supérieur à 92. Appartenant à la dernière colonne du tableau périodique, l’ununoctium devait respecter la logique des terminaisons en « on », bien connues de la famille des gaz nobles. Hormis l’Hélium, ils se terminent en effet tous de la même façon : Néon (Ne), Argon (Ar), Krypton (Kr), Xénon (Xe), Radon (Ra).

 

117 : Tennessine (Ts)

Avec ses 117 protons, cet élément a d’abord été codé ununseptium. Sa découverte en Russie en 2010 au laboratoire Flerov de Doubna, puis en Allemagne en 2014 à l’université Johannes-Gutenberg de Mayence, n’aurait en réalité pas été possible sans l’aide du laboratoire d’Oak Ridge situé aux Etats-Unis dans l’Etat du Tennessee. C’est en effet lui qui a fourni le Berkélium, l’élément lourd qui a été bombardé par des faisceaux d’ions Calcium. Le nom proposé pour cet élément 117 est donc le « Tennessine », en souvenir de ce laboratoire qui a rendu possible sa découverte. Situé dans l’avant dernière colonne du tableau, il a reçu la terminaison adaptée (en « ine »). En effet, en anglais, on dit « fluorine, chlorine, bromine,… » pour « Fluor, Chlore, Brome,… ».

 

115 : Moscovium (Mc)

Codé sous le nom ununpentium, il a été découvert à l’Institut unifié de recherches nucléaires de Doubna, dans l’oblast de… Moscou bien sûr ! On comprend tout de suite pourquoi cet élément aux 115 protons a été nommé « Moscovium »…

 

 
113 : Nihonium (Nh)

Et voici donc le dernier élément intégré au tableau périodique de Mendeleïev. Doté d’un noyau constitué de 113 protons et donc appelé temporairement ununtrium, cet élément a finalement pu faire un joli clin d’œil aux sources de sa découverte. C’est en effet dans l’accélérateur de particules de l’Institut de recherche RIKEN au Japon qu’il a pu naitre, généré par une collision entre deux ions. Très instable, sa vie n’a duré que quelques millièmes de secondes, écourtée par une désintégration, mais son apparition est particulièrement symbolique. Premier élément à avoir été découvert en Asie, il a finalement été proposé de le baptiser « nihonium », une référence directe au Japon puisque « Nihon » se traduit par « la Terre du Soleil Levant » en japonais.

 

L’UICPA a déclaré espérer « que la fierté et la foi dans la science supplanteront la défiance de ceux qui ont souffert du désastre nucléaire de Fukushima en 2011 ».