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L'avocat belge de Salah Abdeslam dresse le portrait d'un "petit con de Molenbeek"

L'avocat belge de Salah Abdeslam dresse le portrait d'un "petit con de Molenbeek" | Think outside the Box | Scoop.it

"Libération" s'est entretenu avec Sven Mary, l'avocat du principal suspect emprisonné dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris et de Bruxelles.

 

Sven Mary connaît bien les criminels. Le pénaliste belge a défendu déjà des terroristes, des islamistes radicaux et un complice du meurtrier pédophile Marc Dutroux. Mais avec Salah Abdeslam, il a affaire à un tout autre type de client, explique-t-il à Libération, mardi 26 avril : "un petit con" qui, vraisemblablement, lui pourrit la vie. Agressé à plusieurs reprises, contraint de faire escorter ses filles par la police sur la route de l'école, l'avocat du suspect-clé des attentats de Paris a confié au quotidien français ce qu'il pensait de son client.

 

"Il a l’intelligence d’un cendrier vide"

Interrogé par Libération, l'avocat décrit Salah Abdeslam comme "un petit con de Molenbeek, issu de la petite criminalité". "Il a l’intelligence d’un cendrier vide, il est d’une abyssale vacuité", lâche encore Sven Mary, qui décrit un homme "qui croit vivre dans un jeu vidéo".

Il fustige également le manque d'instruction religieuse de ces jeunes islamistes, embrigadés sur internet, qui "ont réussi à rendre antipathique toute une religion". "Je lui ai demandé s’il avait lu le Coran, ce que j’ai fait, et il m’a répondu qu’il avait lu son interprétation sur internet", raconte l'avocat au quotidien. 

 

"Clairement, il ne me fait pas confiance"

L'avocat du jihadiste présumé déplore par ailleurs les fuites dans la presse après les premières auditions de Salah Abdeslam. Selon lui, son client a d'abord collaboré, avant de se taire. "Salah m’a dit que si ses auditions étaient dans la presse quelques heures après, il ne pouvait plus parler", explique Sven Mary à Libération. Il reproche ainsi à François Molins, le procureur de Paris, d'avoir dévoilé à la presse le contenu d'une audition de Salah Abdeslam menée en Belgique, rappelle le quotidien. "Clairement, il ne me fait pas confiance. Il faut du temps pour établir une relation de confiance", résume l'avocat belge.

 

"Ces gens ont commis des actes de guerre"

Enfin, cet entretien à Libération fait le point sur le sentiment de l'avocat quant à la qualification des crimes dont est accusé son client : "Ce n’est pas la cour d’assises de Paris qui devrait les juger, mais une cour pénale internationale, estime Sven Mary. Ces gens ont commis des actes de guerre." 

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INFOGRAPHIE. Quels sont les liens entre les acteurs des attentats de Paris et de Bruxelles ?

INFOGRAPHIE. Quels sont les liens entre les acteurs des attentats de Paris et de Bruxelles ? | Think outside the Box | Scoop.it

Au moins 33 personnes sont impliquées de près ou de loin dans les attaques du 13 novembre en France et du 22 mars en Belgique.

 

Le lien entre les attaques terroristes qui ont frappé la capitale belge mardi 22 mars et celles du 13 novembre à Paris est avéré. L'un des kamikazes de l'aéroport de Bruxelles n'est autre que Najim Laachraoui, considéré comme l'artificier des attentats de Paris, ses empreintes digitales ayant été retrouvées sur presque tous les gilets explosifs utilisés par les terroristes dans la capitale française. Par ailleurs, le kamikaze qui s'est fait sauter dans la station de métro de Maelbeek,Khalid El Bakraoui, était le locataire de la planque située à Forest dans laquelle des empreintes de Salah Abdeslam ont été retrouvées. C'est également dans cette planque que Mohamed Belkaïd a perdu la vie. Ce dernier est présenté comme l'un des principaux logisticiens des attentats de Paris.

Nous avons retracé les liens qui unissent les acteurs de ces attaques, qu'ils soient en fuite, sous contrôle policier ou judiciaire ou qu'ils aient perdu la vie lors des attentats. Nous avons identifié 33 personnes : 6 d'entre elles sont directement impliquées dans les attentats de Bruxelles, les 27 autres sont concernées par l'enquête sur les attaques du 13 novembre. Qu'ils soient combattants, logisticiens, artificiers ou simples chauffeurs, ils ont fréquenté les mêmes lieux liés aux attentats. Sur ces 33 personnes, 15 sont décédées, 15 sont entre les mains de la police ou de la justice et 3 sont activement recherchées. 

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Hind Fraihi : "Nous avons collectivement nié ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne"

Hind Fraihi : "Nous avons collectivement nié ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne" | Think outside the Box | Scoop.it

Onze ans déjà que la journaliste Hind Fraihi a décrit l'intégrisme islamiste qui gangrenait Molenbeek. Après les attentats de Bruxelles, elle dénonce une décennie de silence.

 

Hind Fraihi est journaliste d’investigation en Belgique. En 2005, cette flamande de 39 ans d’origine marocaine, a voulu voir par elle-même si un quartier spécifique de Bruxelles, Molendeek – inconnu du grand public à l’époque –, était devenue une place forte pour le recrutement de candidats au djihad. En se faisant passer pour une étudiante auprès des habitants, Hind Fraihi a passé près de trois mois en totale immersion de coin du Nord-Ouest de Bruxelles.

Le résultat, un livre, En immersion à Molenbeek* [récemment traduit et distribué en France]. Elle y raconte la façon dont des prédicateurs islamistes ont diffusé leur discours radicaux et mortifères auprès de jeunes de la génération de certains des terroristes impliqués dans les attentats de Paris et de Bruxelles.

Il y a dix ans, Internet n’était pas ce qu’il est devenu ; les filières de recrutement ne conduisaient pas en Syrie, mais en Tchétchénie, en Irak ou en Afghanistan. Mais le dispositif d’embrigadement était déjà actif et bien installé. Après les attaques du 22 mars qui ont meurtri le royaume de Belgique, faisant 31 morts et plus de 270 blessés, Hind Fraihi exprime sa tristesse… et sa colère. « On n’a pas voulu voir ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne », déplore-t-elle. Pour la journaliste, cette décennie de silence correspond à des années de « négligence ». Et « C’est le fruit de ces années de négligence qui a malheureusement été capté par un groupement terroriste du nom de Daech. »

 

Marianne : Il y a tout juste dix ans, vous avez publié un livre sur Molenbeek et l’intégrisme islamiste, pourquoi aviez-vous choisi ce quartier alors inconnu du grand public ?

Hind Fraihi : Lorsque j’étais étudiante à Bruxelles, j’étais en contact avec un groupe de jeunes de Molenbeek, ils me racontaient que certains étaient approchés par des recruteurs pour partir faire le djihad en Afghanistan, Tchétchénie, ou en Irak à l’époque. Mais ce n’était que des rumeurs. Puis, il y eu le 11 septembre 2001. Je me suis demandé si cela pouvait nous arriver, ici en Europe, en Belgique... L’occasion s’est présentée en 2006. Je me suis installée là-bas pendant près de trois mois. En me présentant comme journaliste, je n’aurais pas eu d’infos. Dans ce type de milieux, ce type de quartiers, quand tu es journaliste, on se moque de toi, on estime que tu fais partie du camp sioniste, que tu es contre les musulmans. Je me suis donc infiltrées dans leur monde en tant qu’étudiante en sociologie… Et que dire ? Que Molenbeek est une enclave, une société dans la société. Les gens y sont éloignés de nous, de la société occidentale. Ils sont fixés sur le Proche-Orient, ou le Maroc. Par exemple, quand je posais la question" Qui est Guy Verhofstadt ?" Personne ne savais me répondre. C’était notre Premier ministre… Dans le silence le plus complet, un gouffre s’est creusé entre cette petite enclave et le cœur de l’Europe.

Et c’est à ce moment-là qu’interviennent des prédicateurs radicaux comme Bassam Ayachi [depuis, il a quitté la Belgique pour les zones de combat syrienne], un personnage influent auprès de jeunes du quartier, dont certains pourraient avoir été au cœur des attentats de Paris…

Oui, absolument. Bassam Ayachi (photo ci-contre) était aussi appelé « la porte vers l’Afghanistan ». Il y avait une grande dynamique autour de cet homme, il était entouré par beaucoup de jeunes. Il était très visible, tout le monde connaissait parfaitement ses activités. Lorsque j’étais étudiante, j’entendais déjà des hommes raconter que le « cheik » leur disait qu’il ne fallait pas rester ici, qu’il fallait partir combattre en Afghanistan. Bassam Ayachi avait d’ailleurs été impliqué dans des dossiers de terrorisme, au moins indirectement : en 1999, il a par exemple marié dans sa mosquée clandestine du centre islamique de Belgique (CIB) le Tunisien qui a assassiné le commandant Massoud, Abdessatar Dahmane, et Malika El-Aroud.

Mais on a laissé faire… les autorités l’ont laissé agir librement. Ils l’ont laissé propager sa vision du monde. Une vision qui consistait à dire que c’était nous les radicaux extrémistes, parce que nous prenions les lois démocratique trop au sérieux. Selon lui, c’était la souveraineté d’Allah qui devait régner, pas la démocratie. Pour lui et son entourage, le ministère de la Défense était en fait le ministère du djihad. Il disait que c’était le monde occidental qui était un monde djihadiste. Son mode de propagande c’était de rationnaliser l’Islam. Autrement dit, si tu voles un sac, ce n’est pas un pêché tant que c’est pour reverser l’objet du larcin au djihad… Il faisait ce que j’appelle du « gangsterislam ». Quand on observe le profil des terroristes qui ont commis les attentats de Paris et de Bruxelles, on s’aperçoit qu’ils ont quasiment tous un passé criminel et qu’ils ont presque tous évolué dans cette marge que des hommes comme Bassam Ayachi ont su exploiter.

"LES RECRUTEURS ONT SU LES VOIR, LES ÉCOUTER... PUIS LES EMBRIGADER"

Quel accueil a reçu votre témoignage lors de sa sortie ? A-t-il suscité le débat ?

Il y a eu un début de débat public, mais il a vite été orienté contre moi. Vous savez, en Belgique, on n’ose pas se dire franchement les choses lorsque cela concerne l’Islam, l’intégration ou l’immigration. On se crispe. Il y a dix ans, j’ai été traitée d’islamophobe, de raciste, certains disaient même que j’avais des problèmes psychologiques et que mon travail était celui d’une musulmane traumatisée par l’Islam. Ce n’était pourtant qu’un témoignage journalistique disant qu’il y avait un problème dans certains quartiers de Molenbeek, je dis bien « certains » car je ne visais pas toute la commune. D’ailleurs, il ne s’agit pas que de ce lieu. Aujourd’hui, tout le monde est fixé sur Molenbeek, mais d’autres quartiers comme Schaerbeek où Forest sont pénétrés des mêmes problématiques.

Quoi qu’il en soit, nous avons collectivement nié ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne. Je suis convaincue que nous avons manqué une chance d’engager une réflexion et de se poser les bonnes questions. D’essayer de comprendre qui sont ces jeunes, ce qu’ils veulent, où ils vont… J’ai essayé de leur donner un visage, une voix. La droite politique belge a saisi l’occasion pour prendre ma défense et affirmer qu’il y avait un souci avec les musulmans. Les partis du centre et de la gauche n’ont tout simplement pas pris position, c’est dommage. Et puis on a continué de négliger le problème, mais ces jeunes sont toujours là, comme des fantômes qui traversent les rues… Toutes ces années de négligence ont malheureusement été captées par un groupement terroriste du nom de Daech. Car les recruteurs ont su les voir, les écouter… puis les embrigader.

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