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36 milliards de dollars gagnés en un jour, le lundi fou d'Elon Musk

36 milliards de dollars gagnés en un jour, le lundi fou d'Elon Musk | Think outside the Box | Scoop.it
La fortune d'Elon Musk atteint les 289 milliards de dollars.
 
Après l'annonce d'une commande record par le loueur Hertz de 100.000 Tesla, l'action de la société automobile a bondi de 12,7% propulsant son patron Elon Musk à des niveaux de fortune jamais atteints.
 

Les superlatifs manquent au moment de parler de la fortune d'Elon Musk. Sur la seule journée de lundi, le patrimoine du fondateur de Tesla a fait un bond stratosphérique jamais vu de 36,2 milliards de dollars (31,2 milliards d'euros).

Selon le Bloomberg Billionaires Index, la fortune d'Elon Musk s'approche des 300 milliards de dollars. Hier, à la clôture de la Bourse de New York, elle atteignait précisément 289 milliards de dollars. Désormais très loin devant celle de Jeff Bezos (193 milliards de dollars) et de Bernard Arnault (163 milliards de dollars).

 

Depuis le début de l'année, le patron de Tesla et Space X a vu son patrimoine bondir de 119 milliards de dollars.

Comme un symbole, ce lundi la fortune du roi des voitures électrique a dépassé la capitalisation de la plus grande société pétrolière américaine Exxon Mobil. A lui seul, Elon Musk vaut plus que le géant du prétrole (272 milliards de dollars). Comme un passage de relais symbolique entre le champion du monde d'avant des énergies fossiles et celui de l'après avec l'électrique. Un géant du pétrole à l'origine duquel on trouve la Standard Oil créée par John D. Rockefeller considéré comme l'homme le plus riche de tous les temps. Autre symbole.

Le gain de plus de 36 milliards de lundi fait suite à la flambée de l'action Tesla qui a pris plus de 12,6% hier. Le pionnier des véhicules électriques a dépassé les 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière et est devenue la sixième entreprise la plus valorisée du monde devant Facebook.

Tesla vaut 12 fois General Motors en Bourse

La Bourse a accueilli très favorablement l'annonce de la méga-commande de 100.000 Tesla par le loueur Hertz pour un montant de 4,2 milliards de dollars. Les premiers modèles de Tesla Model 3 seront disponibles à la location d'ici quelques jours aux Etats-Unis et en Europe.

Autre bonne nouvelle ce lundi pour le constructeur: la Tesla Model 3 est devenue en septembre la voiture qui s'est le plus vendue en Europe. Une première historique pour les véhicules électriques. Avec 24.600 exemplaires écoulées, la petite Tesla a coiffé au poteau deux véhicules thermiques, la Renault Clio et la Dacia Sandero.

 
 
 

De son côté la Model Y, le nouveau SUV de Tesla, s'est classé deuxième en septembre sur le marché des voitures 100% électriques. Tesla a ainsi logiquement dominé le classement des électriques en septembre, avec une part de marché de 24%, devant le groupe Volkswagen (22%), Stellantis (13%), et Hyundai-Kia (11%).

Avec une capitalisation de 1010 milliards de dollars, Tesla vaut désormais 12 fois plus en Bourse que General Motors (84 milliards de dollars), le plus important constructeur automobile américain.

 

 

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Davos 2017: huit personnes possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale

Davos 2017: huit personnes possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale | Think outside the Box | Scoop.it
Nouveau rapport sur les inégalités
13/01/2017

Le rapport « Une économie au service des 99 % », publié aujourd’hui par Oxfam en amont de la rencontre annuelle de l’élite économique et politique à Davos, révèle que huit personnes détiennent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de l’humanité.

Ce rapport illustre en détail comment les grandes entreprises et les individus les plus riches exacerbent les inégalités, en exploitant un système économique défaillant, en éludant l’impôt, en réduisant les salaires et en maximisant les revenus des actionnaires. Le rapport préconise un nécessaire changement de paradigme, vers une économie centrée sur l’humain, qui bénéficie à l’ensemble de la population, et non à une poignée de privilégiés seulement.

Nos économies concentrent les richesses aux mains d’une élite, aux dépens des couches les plus pauvres de la société qui sont majoritairement des femmes. Les plus fortunés accumulent ces richesses à un tel rythme que le premier « super-milliardaire » du monde pourrait voir son patrimoine dépasser le millier de milliards de dollars dans 25 ans à peine. Pour mettre ce chiffre en perspective, Oxfam a calculé qu’il faudrait débourser un million de dollars par jour pendant 2 738 ans pour pouvoir dépenser 1 000 milliards de dollars.

Pour Manon Aubry, porte-parole d’Oxfam France : « Il est indécent que tant de richesses soient concentrées dans les mains d’une si infime minorité, quand on sait qu’une personne sur dix dans le monde vit avec moins de 2 dollars par jour. Les inégalités relèguent des centaines de millions de personnes dans la pauvreté, fracturent nos sociétés et affaiblissent la démocratie. »

Le rapport s’appuie sur de nouvelles données plus précises sur la répartition des richesses dans le monde, en particulier en Inde et en Chine, qui indiquent que la moitié la plus pauvre de la population mondiale possède une part des richesses encore plus réduite. Sept personnes sur dix vivent dans un pays où les inégalités se sont accentuées au cours des trente dernières années. La France n’échappe pas à ce constat et ne marche plus vers l’égalité. En 2016, seuls 21 milliardaires possèdent autant que les 40 % les plus pauvres de la population française [1]. Et la tendance est à l’accroissement des écarts : alors que le niveau de vie mensuel moyen des plus riches a progressé de 272 euros de 2003 à 2014, celui des plus pauvres a diminué de 31 euros [2].

Parmi les moteurs de cette croissance exclusive, Oxfam dénonce la pression qui s’exerce sur les salaires partout dans le monde. Un PDG d’une entreprise du FTSE (les cent entreprises britanniques les plus capitalisées et cotées à la bourse Londres) gagne en un an autant que 10 000 ouvriers de l’industrie textile au Bengladesh [3]. Ces inégalités sont le résultat d’un partage toujours plus inégal de la valeur ajoutée : dans les années 1980, les producteurs de cacao recevaient par exemple 16% de la valeur d’une barre chocolatée, contre seulement 6 % aujourd’hui [4]. A l’inverse, les actionnaires voient leurs rémunérations en constante croissance : en France, les entreprises du CAC 40 ont par exemple distribué pour 55.7 milliards de dividendes en 2016, un chiffre presque équivalent à celui de 2007, avant la crise économique [5].

Les entreprises optimisent également leurs bénéfices, notamment en allégeant le plus possible leur charge fiscale, privant ainsi les Etats des ressources essentielles pour financer les politiques et les services nécessaires pour réduire les inégalités. Pour cela, elles recourent aux paradis fiscaux ou incitent les pays à proposer une fiscalité attrayante (allègements, exonérations et taux bas). Par exemple, le Kenya perd chaque année 1,1 milliard de dollars en exonérations fiscales accordées aux entreprises, soit près du double du budget de la santé, dans un pays où une femme sur 40 décède lors de l’accouchement [6]. En 2014, en compétition pour attirer un investissement de Samsung, l’Indonésie a proposé une exemption d’impôt sur les sociétés pour 10 ans, tandis que le Vietnam offrait 15 ans [7]. Cette course à la concurrence fiscale a entrainé une tendance à la baisse sans précédent des impôts  sur les sociétés : en 1990, le taux d’imposition légal moyen sur les sociétés au sein du G20 était de 40% ; en 2015, il n’était que de 28,7 % [8]. La France n’est pas en reste puisqu’elle vient d’abaisser son taux d’imposition sur les sociétés de 33 % à 28 % et qu’elle continue de multiplier les crédits d’impôts aux entreprises, qui coûtent à l’Etat français plus de 83 milliards d’euros par an [9].

« Partout dans le monde, des femmes et des hommes sont laissés pour compte. Leurs salaires stagnent, alors que les grands patrons s’octroient des primes qui se chiffrent en millions de dollars. Leurs services de santé et d’éducation sont réduits pendant que les entreprises et les grandes fortunes se soustraient à l’impôt. Leurs voix ne sont pas entendues, alors que les gouvernements se mettent au diapason des grandes entreprises et des plus riches. »

« Les millions de personnes laissées de côté par nos économies défaillantes ont besoin de solutions, et non de boucs émissaires,s’insurge Manon Aubry. C’est pourquoi Oxfam propose une nouvelle manière de gérer nos économies avec bon sens afin que celles-ci servent le plus grand nombre, au lieu d’une petite minorité privilégiée. »

« Les gouvernements ne sont pas impuissants face aux forces du marché. Quand les responsables politiques arrêteront d’être obsédés par le PIB et se focaliseront sur l’intérêt de l’ensemble de leurs citoyen-ne-s, et non seulement d’une élite, un avenir meilleur sera possible pour toutes et tous. »

La France, pays des droits de l’Homme, se doit d’être exemplaire et d’amorcer ce changement de paradigme vers une économie centrée sur l’humain. Dans le cadre des prochaines élections présidentielle et législatives, les dirigeant-e-s qui s’apprêtent à être élu-e-s ont la responsabilité de s’attaquer aux inégalités et de réduire le fossé croissant entre riches et pauvres, en France et dans le monde.

Des mesures concrètes pour mettre un terme aux inégalités existent. Oxfam France appelle les citoyen-ne-s à interpeller les candidat-e-s aux prochaines élections [10] pour faire preuve d’une forte volonté politique et à s’engager pour :

Mettre en place des politiques publiques plus justes, notamment:

  • une imposition des ménages plus juste socialement ;
  • une contribution effective de 0,7 % du budget de l’Etat en faveur de la solidarité internationale pour le développement des pays les plus pauvres.

Encadrer et réguler les activités du secteur privé, notamment à travers :

  • la transparence fiscale des multinationales ;
  • une régulation de la spéculation financière.

Faire respecter les droits humains, en France comme dans les pays du Sud, notamment à travers:

  • l’obligation pour les multinationales de respecter les droits humains et payer un salaire décent partout dans le monde
  • le respect des droits des femmes.

Contacts

Eleonora Trementozzi : etrementozzi@oxfamfrance.org- 01 85 34 17 66 - 07 69 17 49 63 

Notes aux rédactions

Le Forum économique mondial (WEF) de Davos, en Suisse, se déroulera du 17 au 20 janvier 2017. Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International, assistera à cet événement afin de souligner l’urgence de réduire les inégalités. Elle est disponible pour toute demande d’interview. Pour plus d’informations sur le Forum, voir www.weforum.org(en anglais).

Les documents suivants sont sont téléchargeables ici :

-Le rapport « Une économie au service des 99 % » : http://oxf.am/ZLEc

-La méthodologie utilisée pour établir les statistiques qui figurent dans le rapport : http://oxf.am/ZLaW

-Le résumé du rapport : http://oxf.am/ZLET

[1] Les 21 milliardaires français les plus riches sont, en ordre décroissant de leur patrimoine net :

Liliane Bettencourt : héritière de la marque de cosmétiques l’Oréal ; Bernard Arnault : propriétaire du groupe de luxe LVMH ; Serge Dassault : président du groupe aéronautique Dassault ; Francois Pinault : fondateur de Kering un des leaders mondiaux de l'habillement et des accessoires ; Alain Wertheimer et Gerard Wertheimer : propriétaires de Chanel et des cosmétiques Bourjois ; Xavier Niel : fondateur du fournisseur d’accès internet et opérateur mobile Free ; Emmanuel Besnier : PDG de Lactalis ; Jean-Claude Decaux : fondateur de la société JCDecaux ; Patrick Drahi : président-fondateur du consortium luxembourgeois Altice, principal actionnaire du groupe SFR, de Virgin Mobile; Vincent Bolloré : PDG du groupe Bolloré et à la tête des conseils de surveillance de Vivendi et du groupe Canal+ ; Pierre Bellon : fondateur et président d'honneur de Sodexo ; Carrie Perrodo, propriétaire et co-fondatrice du groupe pétrolier Perenco, Martin & Olivier Bouygues : respectivement PDG et Directeur général délégué du groupe Bouygues ; Michel Leclercq : fondateur de Decathlon ; Alain Merieux : fondateur de bioMérieux, leader mondial de la microbiologie ; Bernard Fraisse, fondateur de Fareva, important sous-traitant pharmaceutique ; Marie Besnier Beauvalot, une des héritières du groupe Lactalis ; Jean-Michel Besnier : un des héritiers du groupe Lactalis ; Jean Pierre Cayard : directeur de la Martiniquaise, spécialisée dans la fabrication et la distribution de vins et spiritueux ; Louis Le Duff : fondateur du Groupe Le Duff, qui regroupe des enseignes de restauration et d'alimentation telles que Brioche Dorée, Del Arte, Bridor, etc.

[2] Observatoire des inégalités: http://www.inegalites.fr/spip.php?article632

[3] Calculs par Ergon Associates d'après les données sur les rémunérations des PDG du High Pay Centre et d'après le salaire minimum d'un ouvrier bangladais auquel sont ajoutés les avantages types proposés aux salariés.

[4] Site Web Make Chocolate Fair: https://makechocolatefair.org/issues/cocoa-prices-and-income-farmers-0

[5] La Lettre Vernimmen, n°146 janvier 2017, http://www.vernimmen.net/

[6] TJNA et Action Aid Still Racing Toward the Bottom? Corporate Tax Incentives in East Africa Juin 2016 et Banque mondiale, 2015 Lifetime risk of maternal death (1 in: rate varies by country), http://data.worldbank.org/indicator/SH.MMR.RISK

[7] Prakarsa policy review (2015), Anticipating Tax War in the Asean economic integration era. http://foolsgold.international/wp-content/uploads/2015/09/ASEAN-tax-wars.pdf

[8] M. Devereux et al. (2016), G20 Corporation Tax Ranking. Oxford University Centre for Business Taxation. Oxford. http://www.sbs.ox.ac.uk/sites/default/files/Business_Taxation/Docs/Publications/Policy_Pap ers/g20-corporation-tax-ranking-2016_0.pdf

[9] PLF 2017, Evaluations préalables des articles du Projet de Loi, p. 36, 37. http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/sites/performance_publique/files/farandole/ressources/2017/pap/pdf/PLF2017_Eval.pdf

[10] Oxfam France, aux côtés d’Action Aid France, du CCFD-Terre Solidaire et du Secours Catholique, ont formulé une série de 15 recommandations à destination des candidat-e-s aux élections présidentielle et législatives de 2017. Ces recommandations visent à mettre la solidarité internationale au centre des débatshttp://solidarite2017.org

Les huit personnes les plus riches du monde sont, en ordre décroissant de leur patrimoine net :

1.     Bill Gates : américain, fondateur de Microsoft (patrimoine de 75 milliards de dollars)

2.     Amancio Ortega : espagnol, fondateur d’Inditex qui détient la chaîne de prêt-à-porter Zara (patrimoine de 67 milliards de dollars)

3.     Warren Buffet : américain, PDG et premier actionnaire de Berkshire Hathaway (patrimoine de 60,8 milliards de dollars)

4.     Carlos Slim Helu : mexicain, propriétaire de Grupo Carso (patrimoine de 50 milliards de dollars)

5.     Jeff Bezos : américain, fondateur, président et directeur général d’Amazon (patrimoine de 45,2 milliards de dollars)

6.     Mark Zuckerberg : américain, président, directeur général et cofondateur de Facebook (patrimoine de 44,6 milliards de dollars)

7.     Larry Ellison : américain, cofondateur et PDG d’Oracle (patrimoine de 43,6 milliards)

8.     Michael Bloomberg : américain, fondateur, propriétaire et PDG de Bloomberg LP (patrimoine de 40 milliards de dollars)

Les calculs d’Oxfam se fondent sur les données fournies par le Credit Suisse dans son Global Wealth Databook 2016 : http://publications.credit-suisse.com/tasks/render/file/index.cfm?fileid=AD6F2B43-B17B-345E-E20A1A254A3E24A5

Le patrimoine des plus grandes fortunes du monde a été calculé à l’aide du classement des milliardaires publié par le magazine Forbes en mars 2016 :http://www.forbes.com/sites/kerenblankfeld/2016/03/01/forbes-billionaires-full-list-of-the-500-richest-people-in-the-world-2016/#10a1d6276c24

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« Crépuscule », de Juan Branco, met l’oligarchie à nu

« Crépuscule », de Juan Branco, met l’oligarchie à nu | Think outside the Box | Scoop.it

Un décorticage des mécanismes par lequel le système oligarchique a placé Emmanuel Macron au pouvoir : c’est ce qu’opère le livre de Juan Branco, en flagellant les médias serviles qui servent l’oligarchie. Ils répondent par le silence. Mais le public a adopté un livre utile et qui mérite d’être lu.

Voici un livre politique qui est en tête des ventes ou à peu près, dès sa sortie il y a deux semaines, et dont pourtant personne — enfin, aucun « grand média » — ne parle. Il y a là un mystère. Ce livre est-il inintéressant ? Non. Manque-t-il d’originalité ? Point. Mal écrit ? La plume n’est pas des plus légères, mais on a lu largement pire. Serait-il abracadabrant, inepte, mensonger, idiot, benêt, déraisonnable, fade ? Que nenni, on vous dit.

Il n’y a qu’une explication au lourd silence des Joffrin, Fressoz, Apathie, Barbier, Jeudy, Calvi, politologues de tout poil et éditorialistes de toute domesticité : le livre les dérange. Il dérange leur monde, leurs liens, leurs asservissements, leurs idées, leur subordination. Car Crépuscule n’y va pas de mainmorte. Dans l’entreprise, non pas de démolition, mais d’élucidation qu’il mène à propos du système macronien, il décrit avec précision les plus ou moins subtiles façons dont quelques oligarques — au premier rang desquels Xavier Niel, copropriétaire du Monde et de L’Obs, Bernard Arnault, propriétaire d’Aujourd’hui-Le Parisien et des Échos, Patrick Drahi, propriétaire (jusqu’à il y a peu) de Libération, de L’Express et de BFM-RMC —, dont quelques oligarques, donc, ont organisé la résistible ascension de leur brillante marionnette, Emmanuel Macron, en usant et abusant de leurs valets médiatiques. Signer une recension de Crépuscule dans un de ces désolants médias serait donc soit s’exposer à une douloureuse censure interne ou à quelque vicieuse réprimande, soit se livrer à des contorsions tartuffiennes dont ce qui reste d’honneur à l’un ou l’une de ces plumitifs leur interdit le ridicule de s’y livrer.

La première raison qui conduit à s’intéresser à ce livre est l’épais mur de silence dont le chœur des valets des puissants l’a accueilli. Mais ce mutisme révèle une vérité intéressante : car il est plaisant que leur silence n’ait aucun effet sur le public, qui a reconnu sans eux un ouvrage qui mérite le détour. Les quelques dizaines de milliers d’exemplaires vendus sont autant de soufflets au visage de l’oligarchie. Ce silence des puissants accrédite donc une thèse de l’auteur, Juan Branco, selon laquelle le système macronien est à son crépuscule.

Mais venons-en au contenu même du livre. Il décrit « un système oligarchique », justement défini comme « un espace public dominé par des individus dont la fortune, immense, dépend directement ou indirectement de l’État, et qui investissent une part de leurs deniers pour prendre le contrôle de médias afin de les assécher, en réduire le pouvoir et d’en tirer une influence qui assurera la préservation de leurs intérêts au détriment du bien commun ». La suite n’est pas un essai théorique, mais un décorticage précis et quasiment de l’intérieur du fonctionnement de ce système.

Car Juan Branco est un transfuge. Lui-même issu de la grande bourgeoisie, il a fréquenté dès son plus jeune âge un des ses lieux de reproduction, l’École alsacienne. Il évoque ainsi « le miracle des dispositifs de reproduction : faire croire à chacun, dès le plus jeune âge, qu’il ne se trouve de nulle façon favorisé ou défavorisé, et que tout rapport à l’autre est le fruit de [son] individualité ». C’est dans les écoles de ce type, telles aussi que Franklin — où Brigitte Macron a enseigné, tissant de précieuses relations avec les parents fortunés de ses élèves —, Saint-Louis-de-Gonzague, quelques autres, que les héritiers se transmettent le capital culturel et relationnel qui va leur permettre de se retrouver rapidement dans les positions dominantes.

« Emmanuel Macron a été “placé” bien plus qu’il n’a été élu »

Juan Branco décrit ainsi l’itinéraire d’un de ses condisciples, Gabriel Attal, nommé à vingt-neuf ans secrétaire d’État chargé de la Jeunesse, « alors qu’il n’a jamais connu ni l’université ni l’école publique, auprès d’un ministre de l’Éducation chargé de les réguler ». Au demeurant, Branco a connu aussi ce type d’accélération, se retrouvant en 2012, à vingt-trois ans, directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti lors de la campagne de François Hollande. Un itinéraire qui lui a permis de connaître de l’intérieur nombre des acteurs du système, comme Xavier Niel, qui lui parle en 2014 d’Emmanuel Macron comme du « futur président de la République ».

Car, si Branco décrit les façons dont des Attal, Séjourné, Emelien, jeunes héritiers sans foi ni morale, se constituent en une jeune garde d’Emmanuel Macron, il montre aussi que celui-ci « a été “placé” bien plus qu’il n’a été élu ». On connaît certes assez bien le trajet de Macron à l’ombre de ses nombreux, riches et vieux protecteurs (Attali, Jouyet, Hermand), notamment par la biographie que lui a consacré Marc Endeweld (L’ambigu Monsieur Macron, éd. Flammarion, 2016). Mais Branco précise nombre de traits, et notamment le jeu du binôme Xavier Niel et Bernard Arnault, deux des milliardaires les plus riches de France, qui ont acquis un réseau de médias. En orchestration avec les médias détenus par leurs confrères milliardaires Drahi, Bolloré, Bouygues, Lagardère, Dassault, ils ont réussi, grâce au talent servile de leurs subordonnés médiatiques, à transformer l’ambitieux Macron en un président inattendu et mettant l’État au service de leur idéologie et de leurs intérêts.

Ce qui a joué, ce sont les « liens d’endogamie et de népotisme profond faisant jointure entre ces quelques personnes, qui utilisèrent tous leurs moyens publics ou para-publics pour faire campagne pour M. Macron, en dehors de tous les dispositifs de régulation électorale chargés de s’assurer de l’égalité entre les candidats ». Branco détaille aussi nombre des petites histoires et arrangements par lesquels les médias servent concrètement la soupe, et conclut en ramenant ce paysage médiatique à « un putride espace où la peur et l’incertitude règnent ». On comprend qu’aucun de ces plumitifs n’ait l’envie de chroniquer un livre qui dévoile leurs turpitudes.

Oligarques et journalistes asservis, « ces êtres ne sont pas corrompus. Ils sont la corruption. Les mécanismes de reproduction des élites et de l’entre-soi parisien, l’aristocratisation d’une bourgeoisie sans mérite, ont fondu notre pays jusqu’à en faire un repère à mièvre et arrogants, médiocres et malfaisants ». L’auteur en appelle en définitive à une « destitution et à un bouleversement institutionnel qui nous permette enfin, par un régime parlementaire approfondi, de rendre au peuple ses propres outils ». Il voit ainsi dans les Gilets jaunes les « derniers défenseurs d’une République échancrée et d’une démocratie avariée ». C’est bien l’aspiration qui se joue dans le mouvement profond qui s’est ébranlé depuis quatre mois : refaire démocratie. Crépuscule est un outil qui y contribue.

 

Hervé Kempf (Reporterre)

Jacques Le Bris's insight:

 

Crépuscule, de Juan Branco, éditions Au Diable vauvert, mars 2019, 320 p., 19 €.

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Les plus riches de la planète ont gagné 237 milliards de dollars en 2016

Les plus riches de la planète ont gagné 237 milliards de dollars en 2016 | Think outside the Box | Scoop.it

Warren Buffett et Bill Gates sont ceux qui ont gagné le plus cette année, selon le classement réalisé par Bloomberg. Bernard Arnault arrive en cinquième position.

L'année 2016 aura mieux réussi aux plus riches de la planète que 2015. Malgré les nombreux soubresauts qui l'ont animée - le Brexit, le référendum en Italie ou encore l'élection de Donald Trump… - les 500 personnes les plus riches du monde ont gagné 237 milliards de dollars au total en 2016 selon Bloomberg, notamment grâce au rebond des marchés actions aux États-Unis. L'indice Dow Jones Industrial a gagné près de 14% en 2016, après un début d'année chaotique, et le S&P 500 près de 12%. À eux-seuls, les 500 les plus riches détenaient le 27 décembre dernier 4 400 milliards de dollars, soit 5,7% de plus qu'il y a un an.

C'est le milliardaire Warren Buffett qui a remporté la mise la plus grosse, avec 11,8 milliards de dollars supplémentaires engrangés en 2016. Ces gains, gonflés par l'élection de Donald Trump le 8 novembre dernier, portent la fortune de Warren Buffett à 74,1 milliards de dollars. Il se classe deuxième du palmarès Bloomberg des plus grosses fortunes du monde, détrônant le fondateur de Zara, l'Espagnol Amancio Ortega, qui arrive en 3e position cette année.

 

Les pays émergents, plutôt perdants en 2016

L'homme le plus riche de la planète demeure Bill Gates. Sa fortune s'élève à 91,5 milliards de dollars, soit un peu moins de 10 milliards de plus que l'année dernière. L'euphorie des marchés actions américains depuis l'élection du candidat républicain explique que quatre des cinq milliardaires ayant enregistré les gains les plus importants en 2016 soient Américains, le cinquième étant… français. Bernard Arnault, le PDG de LVMH, a en effet gagné 7 milliards de dollars de plus cette année, portant sa fortune à 38,9 milliards de dollars.

Globalement, le secteur des énergies et des matières premières était particulièrement porteur cette année, en raison de la remontée des prix constatés ces derniers mois, suivi de celui des nouvelles technologies. Le magnat du pétrole Harold Hamm est le 3e milliardaire à avoir engrangé en 2016 la somme la plus importante, suivi par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon. Au total, 55 millionnaires du secteur des nouvelles technologies ont ajouté 50 milliards de dollars à leur fortune. Parmi eux, Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, Larry Elisson, celui d'Oracle ou encore Larry Page, créateur de Google.

Si les milliardaires américains ont profité de l'élection de Donald Trump et figurent parmi ceux qui ont gagné le plus en 2016, les fortunes des pays émergents sont surreprésentées parmi les perdants. Neuf des dix milliardaires qui ont perdu le plus d'argent cette année ne sont pas Américains. Le premier est le Chinois Wang Jianlin, à la tête de la deuxième fortune la plus importante de son pays (30,6 milliards de dollars). Au total, les milliardaires chinois ont perdu 11 milliards de dollars en 2016, une première depuis la réalisation de ce classement par Bloomberg.

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