La déviance du pouvoir macronien | Think outside the Box | Scoop.it

LIVRE - Pour Corinne Lepage, l'espoir d'en finir avec la « vieille politique » porté par la campagne d'Emmanuel Macron n'a pas survécu aux premiers mois de présidence.

Le sujet : La campagne d'Emmanuel Macron a suscité un immense espoir chez les contempteurs de la « vieille politique », supportée par une société civile dont les représentants étaient, pour la plupart, déconnectés de toute vision partisane. Cet amateurisme revigorant a permis de faire entrer la société française dans une « ère positive ». Mais cet élan n'est-il pas déjà en train de retomber ? Il a aussi porté au pouvoir une nouvelle élite, dont la caractéristique est sa totale dépendance à l'égard du président de la République. En son sein, une jeune garde rapprochée s'est constituée autour du chef de l'Etat, le plus souvent constituée d'énarques, qui cultivent un fort sentiment de toute-puissance et d'omniscience, nourri par l'exploit que représente la conquête de l'Elysée. Six mois après celle-ci, le pouvoir macronien est prêt à basculer dans l'isolement et a entamé le capital confiance qu'il s'était constitué. Une situation aux antipodes de ce que la campagne laissait espérer.

L'intérêt. Ancienne ministre de l'Environnement de Jacques Chirac et ancienne eurodéputée, Corinne Lepage fait partie des rares « inclassables » de la vie politique de ces deux dernières décennies. Le profil atypique de cette avocate, spécialiste des questions environnementales, donne du crédit à l'analyse qu'elle fait de « l'hyperprésidentialisation » du régime dont elle redoute les effets. J.C.

 

« A bout de confiance. De la morale en politique », par Corinne Lepage, éditions Autrement, 239 pages, 17 euros.

 
 
Joël Cossardeaux