Inaugurés à Toulouse, les lasers de Météo-France permettront de détecter les nuages de cendres | Think outside the Box | Scoop.it

Jean Marc Lacave, PDG de Météo France, et Phil de Cola, responsable scientifique chez SigmaSpace, lors de l’inauguration à Météo-France Toulouse des premiers Lidars implantés en France pour détecter les nuages de cendres volcaniques.

 

 

Des Lidars, radars détectant des fumées de volcans grâce à des lasers, ont été présentés mardi 15 mars à Météo-France Toulouse. Installés en différents endroits en France, ces équipements devraient éviter la paralysie de l’espace aérien comme en 2010 avec l’éruption du volcan (...)

 

Qui n’a pas en mémoire l’éruption du volcan islandais Eyjafjöl en 2010 et son nuage de cendres provoquant l’interruption du trafic aérien dans les trois quarts de l’espace européen pendant presque une semaine ? « Un souvenir douloureux dont la perte économique a été estimée à plus d’1,2 milliard d’euros », explique Philippe Ayoun, directeur sécurité de l’aviation civile pour la région Sud. « Le bouclage général provenait du manque d’observations disponibles donc de l’absence d’information sur la position des nuages de cendres », décrit Françoise Ruiz, directrice des systèmes d’observation à Météo-France, dont le centre principal de Toulouse emploie 1000 personnes. Quand elles sont visibles en panaches, ces particules peuvent être évitées par les pilotes. Mais lorsqu’elles sont invisibles, elles peuvent causer de sérieux dommages aux moteurs d’avion. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) s’est alors tournée vers Météo-France pour développer des outils de surveillance des nuages de cendres.

 

Un réseau de six Lidars

C’est ainsi que six Lidars (Light Detection and Ranging) seront déployés au sol en France d’ici juillet 2016, à Brest dès le 16 mars, Lille, Trappes, Aléria (Corse), Momuy (Landes) et enfin à Toulouse où il sera disponible pour être déplacé en cas de besoin. Un réseau mûrement réfléchi pour couvrir les risques volcaniques proches de la France, Islande et Etna en premier lieu. Le Lidar émet un laser, une onde lumineuse jusqu’à 15 km de hauteur et diffusée par les particules rencontrées. L’analyse de la lumière renvoyée donne des informations sur la nature des particules, leur localisation et un ordre de grandeur de leur concentration.

L’information sera alors analysée par le Vaac (Volcanic Ash Advisory Center) de Météo-France à Toulouse, puis transmise à la DGAC qui informera les compagnies aériennes. A elles ensuite, de gérer leurs risques. « Nous sommes le premier service météo européen à mettre en œuvre ces équipements en phase opérationnelle », commente Jean-Marc Lacave, président de Météo-France.

 

Une mission de service au profit de la DGAC

A Toulouse, une équipe de cinq personnes planche sur le projet depuis 2011. La société franco-belge Envicontrol a été retenue comme intégrateur, le laser, l’élément le plus critique de l’équipement, ayant été confié à l’Américain SigmaSpace. La DGAC a couvert les coûts d’achat des Lidars, au prix unitaire de 125.000 euros. « Les réponses apportées aux questions de localisation, altitude, épaisseur et densité des cendres permettent de libérer une grande partie de l’espace aérien, explique Françoise Ruiz, pour qui l’ensemble des services météo européen aura accès à ce service ».


Isabelle Meijers