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Hind Fraihi : "Nous avons collectivement nié ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne"

Hind Fraihi : "Nous avons collectivement nié ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne" | Think outside the Box | Scoop.it

Onze ans déjà que la journaliste Hind Fraihi a décrit l'intégrisme islamiste qui gangrenait Molenbeek. Après les attentats de Bruxelles, elle dénonce une décennie de silence.

 

Hind Fraihi est journaliste d’investigation en Belgique. En 2005, cette flamande de 39 ans d’origine marocaine, a voulu voir par elle-même si un quartier spécifique de Bruxelles, Molendeek – inconnu du grand public à l’époque –, était devenue une place forte pour le recrutement de candidats au djihad. En se faisant passer pour une étudiante auprès des habitants, Hind Fraihi a passé près de trois mois en totale immersion de coin du Nord-Ouest de Bruxelles.

Le résultat, un livre, En immersion à Molenbeek* [récemment traduit et distribué en France]. Elle y raconte la façon dont des prédicateurs islamistes ont diffusé leur discours radicaux et mortifères auprès de jeunes de la génération de certains des terroristes impliqués dans les attentats de Paris et de Bruxelles.

Il y a dix ans, Internet n’était pas ce qu’il est devenu ; les filières de recrutement ne conduisaient pas en Syrie, mais en Tchétchénie, en Irak ou en Afghanistan. Mais le dispositif d’embrigadement était déjà actif et bien installé. Après les attaques du 22 mars qui ont meurtri le royaume de Belgique, faisant 31 morts et plus de 270 blessés, Hind Fraihi exprime sa tristesse… et sa colère. « On n’a pas voulu voir ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne », déplore-t-elle. Pour la journaliste, cette décennie de silence correspond à des années de « négligence ». Et « C’est le fruit de ces années de négligence qui a malheureusement été capté par un groupement terroriste du nom de Daech. »

 

Marianne : Il y a tout juste dix ans, vous avez publié un livre sur Molenbeek et l’intégrisme islamiste, pourquoi aviez-vous choisi ce quartier alors inconnu du grand public ?

Hind Fraihi : Lorsque j’étais étudiante à Bruxelles, j’étais en contact avec un groupe de jeunes de Molenbeek, ils me racontaient que certains étaient approchés par des recruteurs pour partir faire le djihad en Afghanistan, Tchétchénie, ou en Irak à l’époque. Mais ce n’était que des rumeurs. Puis, il y eu le 11 septembre 2001. Je me suis demandé si cela pouvait nous arriver, ici en Europe, en Belgique... L’occasion s’est présentée en 2006. Je me suis installée là-bas pendant près de trois mois. En me présentant comme journaliste, je n’aurais pas eu d’infos. Dans ce type de milieux, ce type de quartiers, quand tu es journaliste, on se moque de toi, on estime que tu fais partie du camp sioniste, que tu es contre les musulmans. Je me suis donc infiltrées dans leur monde en tant qu’étudiante en sociologie… Et que dire ? Que Molenbeek est une enclave, une société dans la société. Les gens y sont éloignés de nous, de la société occidentale. Ils sont fixés sur le Proche-Orient, ou le Maroc. Par exemple, quand je posais la question" Qui est Guy Verhofstadt ?" Personne ne savais me répondre. C’était notre Premier ministre… Dans le silence le plus complet, un gouffre s’est creusé entre cette petite enclave et le cœur de l’Europe.

Et c’est à ce moment-là qu’interviennent des prédicateurs radicaux comme Bassam Ayachi [depuis, il a quitté la Belgique pour les zones de combat syrienne], un personnage influent auprès de jeunes du quartier, dont certains pourraient avoir été au cœur des attentats de Paris…

Oui, absolument. Bassam Ayachi (photo ci-contre) était aussi appelé « la porte vers l’Afghanistan ». Il y avait une grande dynamique autour de cet homme, il était entouré par beaucoup de jeunes. Il était très visible, tout le monde connaissait parfaitement ses activités. Lorsque j’étais étudiante, j’entendais déjà des hommes raconter que le « cheik » leur disait qu’il ne fallait pas rester ici, qu’il fallait partir combattre en Afghanistan. Bassam Ayachi avait d’ailleurs été impliqué dans des dossiers de terrorisme, au moins indirectement : en 1999, il a par exemple marié dans sa mosquée clandestine du centre islamique de Belgique (CIB) le Tunisien qui a assassiné le commandant Massoud, Abdessatar Dahmane, et Malika El-Aroud.

Mais on a laissé faire… les autorités l’ont laissé agir librement. Ils l’ont laissé propager sa vision du monde. Une vision qui consistait à dire que c’était nous les radicaux extrémistes, parce que nous prenions les lois démocratique trop au sérieux. Selon lui, c’était la souveraineté d’Allah qui devait régner, pas la démocratie. Pour lui et son entourage, le ministère de la Défense était en fait le ministère du djihad. Il disait que c’était le monde occidental qui était un monde djihadiste. Son mode de propagande c’était de rationnaliser l’Islam. Autrement dit, si tu voles un sac, ce n’est pas un pêché tant que c’est pour reverser l’objet du larcin au djihad… Il faisait ce que j’appelle du « gangsterislam ». Quand on observe le profil des terroristes qui ont commis les attentats de Paris et de Bruxelles, on s’aperçoit qu’ils ont quasiment tous un passé criminel et qu’ils ont presque tous évolué dans cette marge que des hommes comme Bassam Ayachi ont su exploiter.

"LES RECRUTEURS ONT SU LES VOIR, LES ÉCOUTER... PUIS LES EMBRIGADER"

Quel accueil a reçu votre témoignage lors de sa sortie ? A-t-il suscité le débat ?

Il y a eu un début de débat public, mais il a vite été orienté contre moi. Vous savez, en Belgique, on n’ose pas se dire franchement les choses lorsque cela concerne l’Islam, l’intégration ou l’immigration. On se crispe. Il y a dix ans, j’ai été traitée d’islamophobe, de raciste, certains disaient même que j’avais des problèmes psychologiques et que mon travail était celui d’une musulmane traumatisée par l’Islam. Ce n’était pourtant qu’un témoignage journalistique disant qu’il y avait un problème dans certains quartiers de Molenbeek, je dis bien « certains » car je ne visais pas toute la commune. D’ailleurs, il ne s’agit pas que de ce lieu. Aujourd’hui, tout le monde est fixé sur Molenbeek, mais d’autres quartiers comme Schaerbeek où Forest sont pénétrés des mêmes problématiques.

Quoi qu’il en soit, nous avons collectivement nié ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne. Je suis convaincue que nous avons manqué une chance d’engager une réflexion et de se poser les bonnes questions. D’essayer de comprendre qui sont ces jeunes, ce qu’ils veulent, où ils vont… J’ai essayé de leur donner un visage, une voix. La droite politique belge a saisi l’occasion pour prendre ma défense et affirmer qu’il y avait un souci avec les musulmans. Les partis du centre et de la gauche n’ont tout simplement pas pris position, c’est dommage. Et puis on a continué de négliger le problème, mais ces jeunes sont toujours là, comme des fantômes qui traversent les rues… Toutes ces années de négligence ont malheureusement été captées par un groupement terroriste du nom de Daech. Car les recruteurs ont su les voir, les écouter… puis les embrigader.

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Djihadisme : carte des principaux groupes armés islamistes dans le monde

Djihadisme : carte des principaux groupes armés islamistes dans le monde | Think outside the Box | Scoop.it

En recensant les principaux groupes islamistes armés, cette carte montre comme Al-Qaida continue à travers ses « filiales » à propager l’idéologie djihadiste sur la planète.

 

 

Avec le rapt du Français en Algérie, le 22 septembre, on a découvert l’existence d’un nouveau groupuscule extrémiste islamiste, se réclamant de l’« État islamique » ou Daech…

Proclamé en 2006, l’État islamique d’Irak s’est d’abord étendu à la Syrie voisine. Mais il a fini par abandonner toute référence géographique, pour se propager dans d’autres pays.

Il concurrence désormais sérieusement l’organisation Al-Qaida, en perte de vitesse jusque dans son fief au Pakistan.

En recensant les principaux groupes islamistes armés, cette carte montre comme Al-Qaida continue cependant à travers ses « filiales » à propager l’idéologie djihadiste sur la planète.

Presque toutes ces organisations sont inscrites sur liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaida. Certaines semblent en déclin (comme Jamaa Islamiya en Indonésie) et d’autres en progression (comme Daech ou Ansar Beit al-Maqdess en Égypte). Sur d’autres encore, on ignore le degré d’implication et la capacité de mobilisation (comme Mito, en Chine).

La concurrence entre Daech et Al-Qaida peut même entraîner des nouveaux développements, comme tout récemment en Inde, où Al-Qaida vient d’annoncer la création d’une nouvelle filiale.

Cette  carte est interactive. Cliquez sur les noms des groupes armés pour obtenir des informations.  

Le lien présent dans chaque cartouche vous renverra à la présentation détaillée du groupe armé en question.  

Pour chacun d’entre eux, vous retrouverez l’histoire de leur création, leurs revendications, leurs zones de présence, leurs actions marquantes, leur inscription ou non sur la liste de l’ONU des organismes sanctionnés pour association avec Al-Qaïda, et enfin leurs liens avec Al-Qaïda .

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En Europe, des musulmans se mobilisent contre les jihadistes de l'EI

En Europe, des musulmans se mobilisent contre les jihadistes de l'EI | Think outside the Box | Scoop.it

Des Musulmans à Berlin lors de la journée des "Musulmans contre la haine et l'injustice", qui s'est déroulé dans tout le pays le 19 septembre 2014


 

Journée contre la haine et l'injustice en Allemagne, marche en Norvège, campagne Twitterà travers le monde lancée d'Angleterre, et appels en France contre l'organisation Etat islamique : des musulmans en Europe se mobilisent contre les jihadistes en Irak et en Syrie.

Effrayés par EI, des musulmans craignent d'être assimilés aux actes commis et la radicalisation de certains de ses membres. La mobilisation est toutefois variable selon les Etats.

En Angleterre, la Fondation Active Change a lancé un hashtag "Pas en mon nom" (#notinmyname) qui encourage les twittos musulmans à faire des messages anti-EI. La campagne est un succès avec des milliers de messages sur Twitter venant de toute la planète.

En France, "les musulmans condamnent de manière très ferme cet "Etat" qui n'a rien d'islam", affirme à l'AFP Abderrahmane Dahmane, président du Conseil des démocrates musulmans de France, un des initiateurs d'appels lancés récemment contre EI par des responsables religieux, des mosquées et des associations.

Mais il reconnait que la plus grande communauté musulmane d'Europe est restée "silencieuse dans sa majorité. Pourquoi? Pour une raison très simple: ils en ont ras-le-bol de l'islamophobie, de la discrimination".

"Si nous sommes arrivés à cette situation c'est à cause de la démission (...) des hiérarques musulmans à travers le monde", analyse Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix. "Le vocabulaire, les mots de l'islam ont été confisqués par des criminels et des terroristes. Les mots fatwa jihad, califat? ont été dévoyés. Jihad était un effort dans la voie de Dieu, c'est devenu un synonyme de barbarie", souligne-t-elle.

- 'No-Future' -

Et s'il admet que des jeunes sont "tentés par le jihad" en raison de "facteurs endogènes" à l'islam comme "le manque de formation des imams" ou "de discours surannés", il rappelle que la radicalisation est aussi une "réponse au malaise ou à la crise".

Pour Abdelasiem El Difraoui, auteur de "Al-Qaïda par l'image" (Editions PUF), "Le musulman moyen est affolé, effrayé"; EI est "une secte qui n'a plus grand-chose à avoir avec l'islam, cela va à l'encontre de l'orthodoxie sunnite".

Il souligne que la radicalisation est l'oeuvre d'une "infime minorité". "Avant on avait les cheveux verts pour aller choquer sa grand-mère. On était punk maintenant c'est plus chic de devenir jihadiste. C'est une forme du No-Future, mais il y a aussi le fait que la jeunesse adore une certaine forme d'ultraviolence", dit-il à l'AFP.

"Merah (auteur de plusieurs meurtres en 2012 en France), Nemmouche (auteur présumé d'un attentat meurtrier en mai au musée juif de Bruxelles), ce sont des cas pathologiques, des petites frappes jihadistes, ils avaient Zéro connaissance des textes. Ils devaient connaitre quelques sourates et c'est tout. Ils se radicalisent à une vitesse folle et n'ont pas le temps d'apprendre les textes. C'est de +l'Instant Mujahidin", ajoute-t-il.

"Il ne faut pas céder à la tentative de déstabilisation psychologique de EI", conclut-il.

En Allemagne (4 millions de musulmans, soit 5% de la population), quelques 2.000 mosquées, à Berlin, Hambourg, Munich ou Hanovre, ont participé vendredi à une journée "Musulmans contre la haine et l'injustice", à l'appel de l'une des principales organisations de la communauté.

Les images avec des musulmans priant notamment à Berlin, dans Kreuzberg, surnommée la petite Istanbul, ont marqué mais le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) relève qu'il existe "un sentiment d'hostilité croissant envers les musulmans". Et Fazli Altin, président de la fédération islamique de Berlin de regretter "que des gens qui ont grandi et été éduqué ici, qui font partie de cette société, doivent encore expliquer qu'ils ne sont pas des criminels".

Spécialiste de l'islamisme, Ahmad Mansour assure que la majorité des musulmans ne soutiennent pas EI, mais certains refusent de voir que l'islam radical peut venir "de leurs rangs. Beaucoup de jeunes pensent qu'EI n'existe pas, que c'est un complot de l'Occident pour discréditer l'islam", explique-t-il dans le quotidien Die Zeit.

Parmi les autres mobilisations, quelque 5.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé fin août en Norvège à une marche à l'appel de jeunes musulmans derrière lesquelles se sont rangées les principales organisations musulmanes du pays. L'action de prévention est aussi dans les mosquées, selon les imams.

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