Think outside the Box
41.2K views | +2 today
Follow
Think outside the Box
The sooner we change our paradigm and our lives will be better
Your new post is loading...
Your new post is loading...

Popular Tags

Current selected tag: 'Hollande'. Clear
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

Merci, Monsieur le Président !

Merci, Monsieur le Président ! | Think outside the Box | Scoop.it

Je me sens obligé de vous adresser mes félicitations pour ce que vous laisserez derrière vous en mai prochain : votre liquidation de l’héritage socialiste.

 

Monsieur le Président,
Cher François,

Je me surprends moi-même à vous avouer ma profonde admiration. Mais je me sens obligé de vous adresser mes félicitations pour ce que vous laisserez derrière vous en mai prochain, lorsque vous quitterez le Palais de l’Elysée. Je ne parle pas de la courbe tragique du chômage, ni du nombre de faillites d’entreprises, ni de la montée de la pauvreté, ni de la dette publique proche du seuil historique de 100% du PIB, ni de votre mépris de la démocratie – état d’urgence aussi permanent qu’inopérant – ou de la vie privée de vos concitoyens - loi renseignement affreusement et inutilement intrusive - qui vous l’ont bien rendu.

 

 

 

 Je n’ai pas plus à l’esprit le délitement de l’école ou le tirage au sort de l’avenir de nos enfants à l’université.

 
 
 

Non, je veux parler de votre liquidation de l’héritage socialiste. François Mitterrand avait donné le baiser de la mort au parti communiste. En un mandat, vous avez terminé le travail en parvenant à dézinguer le parti socialiste. Vous lui avez inoculé un poison mortel lent sans l’ombre d’une hésitation. Vous l’avez d’ailleurs confié aux auteurs du livre « un président ne devrait pas dire ça », entre deux confidences sur votre mépris pour la Justice : « le PS devrait se faire hara-kiri ».

 

Grâce à vous, la gauche sera bientôt débarrassée de ce carcan de vieux apparatchiks, PS essentiellement composé d’élus et d’apparatchiks éloignés des réalités du secteur privé. Tout le monde espérait sa fin, vous avez transformé ce rêve en réalité. C’est beau comme un matin d’hiver. En ne vous représentant pas, vous laissez les socialistes mettre collectivement fin à leurs jours politiquement. C’est le happening d’autodestruction le plus étonnant que le pays ait connu après l’installation de « Tree » place Vendôme, œuvre signée Paul McCarthy qui aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. N’oubliez pas de laisser la consigne rue de Solferino : le dernier à quitter les lieux éteint la lumière.

Grâce à vous, la classe politique ne parle que d’Emmanuel Macron. Vous avez mis à Bercy celui qui vous moquait dès le début de votre mandat, vous et votre taxe à 75% : « La France, c’est Cuba sans le soleil ».  C’était bien vu. Pas un meeting, pas une réunion sans une bonne part des interventions tournant autour de la menace qu’il représente. C’est la plus belle promotion dont il pouvait rêver. Trop jeune selon ses adversaires, il n’est pas tellement éloigné de l’âge de Matteo Renzi, de David Cameron ou de Luis Zapatero lorsqu’ils ont pris le pouvoir. Trop ambitieux toujours selon eux, mais l’est-il tellement plus qu’eux ?

Oui, il a dénoncé le scandale de l’illettrisme et du manque de qualification de nombre d’ouvriers, obstacle majeur pour leur reconversion en cas de difficulté de leur entreprise. Les esprits indépendants ne pouvaient qu’abonder dans son sens et rappeler que la formation tout au long de la vie est bien au cœur de tous les enjeux. Oui, il appelle les jeunes à avoir envie de devenir milliardaires. « Envie de », concept clef. Et pourquoi pas ? Cette tête de gendre idéal à l’intelligence fulgurante tient un discours teinté de libéralisme et de modernité qui marginalise les ringards de la primaire de gauche et menace d’envoyer les vieux grognards de la politique au placard. D’ailleurs, son équipe a prévenu, elle « ne prendra pas les crevards ». Le message est clair. Du balai !

 

Ce Macron renouvelle un peu le genre avec son organisation hyper-pro, c’est vrai. Mais s’il déplace les foules à Paris et dans le Nord, sa connivence avec les médias parisiens – les mêmes qui avaient misé sur une victoire écrasante d’Alain Juppé contre Nicolas Sarkozy – n’est pas saine. Le buzz phénoménal autour de ses militants bien propres sur eux en train de faire du porte-à-porte à l’aide d’un outil de pointe est parfaitement artificiel. Qui peut croire à la nouveauté ? Celui qui se prétend hors système dans Paris Match est énarque, a travaillé quatre ans à l’Elysée après avoir exploité dans une banque d’affaires son carnet d’adresses d’inspecteur des finances passé par Bercy.

 

 

 

Aucun autre candidat n’avait osé inviter jusqu’ici les médias à s’extasier devant l’innovation du porte-à-porte. Mais ne gâchons pas notre plaisir, ce candidat prend chaque jour un peu plus d’ampleur. Sauf accident – si vite arrivé -, la gauche pourrait bien se retrouver sous la houlette d’Emmanuel Macron demain. Le flux croissant d’élus socialistes franchissant le rubicond parle de lui-même. Ils fuient le Titanic.

Vous devez l’aider un peu  plus. Car si personne ne compte se battre pour se partager l’héritage – les dettes ? – du parti socialiste, certains ont du mal à avaler la pilule aux éléments de langage cosmétiquement libéraux du nouveau prophète de la gauche. Si la pilule est amère, elle n’est pourtant pas d’un libéralisme messianique. La lecture de son livre – Révolution sans point d’exclamation – ne donne des frissons aux amoureux de la liberté qu’aux premières et dernières pages. Mais quelle déception au milieu !

Il ne prend aucun risque et promet des dépenses pharaoniques au financement très flou. Nous serons tous remboursés à 100 % de soins dentaires ou oculistes et toucherons des allocs en cas de démission. Macron a gardé du PS la générosité excessive… avec l’argent des autres. C’est certes beaucoup mieux que la gauche d’antan. Mais il est encore creux et abuse trop systématiquement de la langue de bois. La séduction est réelle pour l’homme, mais qui croit encore au sauveur sans projet concret après la série d’échecs successifs issus de la gauche comme de la droite ?

 

Emmanuel Macron va devoir étaler son jeu dans les 3 prochains mois. Sa ligne sur l’autonomie des enseignants et des établissements scolaires va dans le bon sens, mais autonomie jusqu’où ? C’est une question cruciale de la prochaine décennie : rétablir un enseignement de qualité, adapté au  monde moderne et qui donne envie aux jeunes de continuer à se former toute leur vie. De la même manière, il annonce vouloir moderniser notre modèle social mais commence par nationaliser l’assurance chômage. Au moment où leboncoin.fr devient le premier site privé de recherche d’emploi, devant Pôle Emploi grâce à sa grande simplicité d’utilisation tant pour les employés que pour les employeurs, la modernité voudrait que chacun puisse choisir sa couverture contre le chômage. L’avenir est à la concurrence, pas aux monopoles bureaucratiques contre-performants. En fait, il apparaît comme un conservateur qui souhaite ne pas toucher à la protection sociale malgré son échec.

 

Monsieur Hollande, quitte à choisir la manière forte - tirer un trait sur le parti socialiste plutôt qu’assumer un Bad Godesberg à la française -, faites tout de suite passer tout de suite votre poulain Macron à la case Roger Douglas, Gerhard Schröder ou Tony Blair. Ne le laissez pas s’enliser dans une vision sociale-démocrate déjà obsolète, poussez-le à assumer une réforme de l’Etat et des baisses massives dans la dépense publique et dans la pression fiscale. Assumez votre stratégie jusqu’au bout, surprenez-nous !

 

 

 

 

 
 





No comment yet.
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

En disant le réel, Hollande a appuyé sur le bouton, tout va sauter…

En disant le réel, Hollande a appuyé sur le bouton, tout va sauter… | Think outside the Box | Scoop.it

Un Président ne devrait pas dire ça…, le livre d’entretiens de Hollande avec deux journalistes du Monde, Fabrice Lhomme et Gérard Davet fait quelques remous que la caste va tenter de faire disparaître le plus rapidement possible.



Hollande n’est pas encore qualifié de déséquilibré, mais cela ne devrait pas tarder. Pour l’instant, ses « amis » parlent de suicide politique.

Pourtant, les propos de Hollande devraient être loués, puisque pour la première fois, un homme politique dit la réalité.

Que dit le petit François?

Sur la justice: «Cette institution est une institution de lâcheté… Parce que c’est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux… On n’aime pas le politique. La justice n’aime pas le politique… ».

Sur la crise identitaire : «Quand on lit Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq, qu’est-ce que ça charrie? Toujours la même chose, la chrétienté, l’histoire, l’identité face à un monde arabo-musulman qui vient… C’est ça qui fait que les gens basculent, ce n’est pas parce qu’ils ont perdu 3 % de pouvoir d’achat -qu’ils n’ont pas perdu d’ailleurs!- ou parce qu’ils sont chômeurs. Il y a des choses qui les taraudent, ils arrivent dans un train, ils voient des barbus, des gens qui lisent le Coran, des femmes voilées…»

«L’insécurité culturelle» n’est pas un sentiment.

Sur l’intégration: «Il y a à la fois des choses qui marchent très bien et l’accumulation de bombes potentielles liées à une immigration qui continue. Parce que ça continue.»

Sur l’équipe de France de football: elle est en proie à une «communautarisation, une segmentation, une ethnicisation». «Il n’y a pas d’attachement à cette équipe de France. Il y a les gars des cités, sans références, sans valeurs, partis trop tôt de la France.»

Sur les footballeurs: «Ils sont passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation. Ils ne sont pas préparés psychologiquement à savoir ce qu’est le bien, le mal.» «La Fédération, c’est pas tellement des entraînements qu’elle devrait organiser, ce sont des formations. C’est de la musculation de cerveau.»

Sur Benzema: «Moralement, ce n’est pas un exemple»

Sur l’immigration: «Je suis convaincu que, quand on interroge les Français, ils sont majoritairement sur sa position (celle de Nadine Morano). (…) Ils pensent: “On est plutôt des Blancs, il y a plus de Blancs que d’autres.”»

«Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là.»

«On ne peut pas continuer à avoir des migrants qui arrivent sans contrôle, dans le contexte en plus des attentats.»

Sur les classes remplies de gamins issus de l’Afrique noire et du Maghreb: «C’est Sisyphe! On les fait parler français, et puis arrive un autre groupe, et il faut tout recommencer. Ça ne s’arrête jamais (…). Donc, il faut à un moment que ça s’arrête.»

Sur l’islam: «Qu’il y ait un problème avec l’islam, c’est vrai. Nul n’en doute.»

Sur les zones de non-droit: «Comment peut-on éviter la partition? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire: la partition.»

Sur les écolos: «Des cyniques et des emmerdeurs»

Sur les frondeurs: «Une agrégations de gens intelligents peut faire une foule idiote»

Pour toutes les bonnes âmes de gauche, du centre, de droite, pour tous les politicards, pour tous les journaleux, la parole “libérée” de Hollande est un vent mauvais.

Elle met en lumière leurs mensonges permanents, leur volonté de tromper le peuple français.

Elle est l’aveu qu’une fois à l’abri des regards, derrière les murs du pouvoir, la caste connaît très bien la situation dramatique du pays.

Elle prouve que la prétendue fachosphère a des analyses pertinentes de la situation, que sa dénonciation du discours hypocrite des gouvernants et de leurs domestiques médiatiques est juste, que sa critique de la magistrature est fondée.

Elle dit que la vertu proclamée des élites est un masque, que de refuser sciemment le réel est la seule possibilité de se maintenir au pouvoir pour ces “petits hommes”, tous bâtis sur le même modèle, tous clamant les mêmes bobards: pas de «zone de non-droit», «l’islam n’est pas le problème», «les migrants sont une chance pour la France».

Et quand l’un d’eux, comme Hollande, dit le réel (sans peut-être le vouloir), ils resserrent les rangs, regardent ailleurs, apportent un démenti.

Mais le barrage commence à céder, le bourrage de crâne perd en puissance, la désinformation s’écaille.

Espérons que les Français iront jusqu’au réveil complet.

Marcus Graven

No comment yet.
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

La petite phrase de Hollande qui a déclenché le "krach éclair" de la livre sterling

La petite phrase de Hollande qui a déclenché le "krach éclair" de la livre sterling | Think outside the Box | Scoop.it
La devise britannique a sombré après la déclaration du président français à propos du Brexit.

 

 

ÉCONOMIE - Un "krach éclair". La livre sterling s'est subitement effondrée ce vendredi 7 octobre au début des échanges en Asie, certains courtiers évoquant des raisons techniques, sur fond de craintes d'un "Brexit dur". De craintes ravivées par... des propos de François Hollande.

 

Le président français a affirmé dans un discours tenu jeudi soir que l'UE devait faire preuve de "fermeté" face au Royaume-Uni. "Il faut qu'il y ait une menace, il faut qu'il y ait un risque, il faut qu'il y ait un prix", a-t-il dit, plaidant pour "aller jusqu'au bout de la volonté des Britanniques de sortir" de l'UE.

 

Des propos tenus dans un contexte tendu, alors que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker appelle l'UE à être "intransigeante" face aux "manoeuvres" britanniques sur le Brexit et que la chancelière allemande, Angela Merkel, a mis en garde le Royaume-Uni sur la question de l'accès au marché commun.

 

Peu après 8h à Tokyo, soit 1h du matin à Paris, la livre a ponctuellement chuté à 1,1841 dollar, soit un nouveau plus bas depuis 1985, avant de se redresser autour de 1,24 dollar. Elle valait deux heures plus tôt 1,2614 dollar, soit un décrochage brutal de 6,1%.

A l'égard de l'euro, elle a connu un plongeon similaire: la monnaie unique a atteint 94,15 pence au même moment, un niveau inédit depuis 2009, contre 88,42 pence à 1h heure du matin heure française. Elle est ensuite revenue au-dessus de 89 pence.

 

The pound's two-minute mystery crash is putting the spotlight on robot traders http://bloom.bg/2cWAZFk 

 


La livre a toutefois effacé rapidement une bonne partie de sa dégringolade et, vers 12h30 heure française, elle valait 1,2323 dollar et 90,41 pence pour un euro.

"Période floue" sur les marchés

"Malheureusement", les commentaires de François Hollande ont été rapportés par les médias "dans la période floue située entre la fermeture de New York et l'ouverture en Asie, à un moment où les liquidités sont toujours limitées", explique à l'AFP Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

"En quelques minutes, la livre a dévissé sur des ventes ordonnées par des algorithmes avec un phénomène boule de neige du fait du peu d'activité sur le marché".

Le quotidien britannique Financial Times, parmi les premiers à rapporter les déclarations de François Hollande, a de son côté observé: "De nombreux courtiers incluent dans les paramètres le suivi des sites d'information. A la minute où l'article a été publié, le mouvement de descente de la livre a débuté".

La livre n'avait pas été aussi secouée depuis l'annonce des résultats du référendum du 23 juin sur le Brexit, qui l'avaient fait glisser de 10% et provoqué le chaos sur les marchés financiers de la planète.

Elle était déjà sous forte pression cette semaine, après l'annonce par la Première ministre britannique, Theresa May, du lancement d'ici fin mars 2017 de la procédure de sortie de l'Union européenne par le Royaume-Uni. Mais de là à dégringoler autant...

"Ce qui s'est passé était insensé"

"Ce qui s'est passé était insensé - appelez cela un krach éclair - mais des mouvements de cette ampleur montrent jusqu'où la monnaie peut descendre", a réagi Naeem Aslam, analyste de Think Markets, dans une note citée par l'agence Blommberg News. "La livre sterling est hantée par les craintes d'un Brexit dur".

Des courtiers ont avancé des facteurs techniques pour expliquer cet affaissement soudain, avec pour possible élément déclencheur les déclarations de François Hollande surinterprétées par les systèmes informatiques.

Quelle qu'en soit la raison, un tel krach apparaît à certains inévitable alors que se dessine la perspective d'un divorce sans compromis sur le plan économique avec Bruxelles, qui serait le pire scénario pour les milieux d'affaires, avec à la clé la possible perte de l'accès au marché unique.

"Ce n'était qu'une question de temps avant que ne survienne un plongeon de cette ampleur", a affirmé auprès de l'AFP Yosuke Hosokawa, de Sumitomo Mitsui Trust Bank. "Les éléments négatifs se sont accumulés jusqu'à ce que la digue cède. Nous n'avons pas encore vu le pire, le record de 31 ans (face au dollar) peut désormais être battu".

On en est tout de même encore loin: la livre était descendue à 1,05 dollar début 1985, quand le billet vert était dopé par les "Reaganomics", politique de déréglementation du président américain Ronald Reagan.

 

Maxime BourdierJournaliste, Le Huffington Post

No comment yet.
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

Le bilan caché de François Hollande

Le bilan caché de François Hollande | Think outside the Box | Scoop.it

On le sait, le bilan économique et sécuritaire de F. Hollande est particulièrement sombre. La comparaison de l’évolution du taux de chômage, du taux de croissance et du niveau de la dette publique avec le reste de l’Europe montre un décrochage exclusivement français.

Parce qu’il est unique et régulier depuis plus de deux  ans, et qu’il s’est donc produit malgré l’environnement immédiat, ce décrochage constitue la signature incontestable des mauvais choix et des entêtements idéologiques du gouvernement socialiste). Quant au domaine sécuritaire, le résultat est effroyable, avec un nombre de victimes du terrorisme sur le territoire national tout simplement inimaginable.

Pour autant, les conséquences néfastes de cette parenthèse socialiste ne s’arrêtent pas aux seuls constats chiffrés. C’est même probablement dans le domaine symbolique et moral que les dégâts seront les plus dramatiques, avec rien moins que :

  • la décrédibilisation de la fonction présidentielle
  • la déconsidération de l’action politique
  • la dévalorisation de la justice, de la police et de l’éducation nationale
  • le discrédit du libéralisme et la consolidation du mythe étatique
  • l’essor du populisme

(...)

No comment yet.
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

François Hollande: "Je suis dans l'Histoire"

François Hollande: "Je suis dans l'Histoire" | Think outside the Box | Scoop.it

François Hollande et Emmanuel Macron, à l'Elysée, le 23 mai.

 

Le président de la République François Hollande était l'invité de l'émission "La Fabrique de l'histoire, sur France Culture, le temps d'une dissertation sur l'Histoire.

"Aujourd'hui je suis dans l'histoire", a affirmé mardi sur France Culture le président de la République François Hollande, affirmant que le "rôle d'un chef de l'Etat, c'est à un moment de saisir l'inattendu" pour être capable d'être "efficace".

 

"Nous constatons, j'ai constaté au cours de ces quatre années, que la tragédie venait s'installer dans le récit (...) Je m'y étais préparé, je savais qu'à tout moment le pire pouvait surgir, et il a surgi (...) Aujourd'hui je suis dans l'Histoire", a affirmé M. Hollande, invité de l'émission "La Fabrique de l'histoire". Rappelant l'action engagée par la France en Syrie, en Irak, au Mali, en Afrique de l'ouest, les actes de terrorisme perpétrés en France l'année dernière, M. Hollande a rappelé que le "tragique" c'est aussi "la guerre qui a resurgi aux portes de l'Europe", avec le conflit ukrainien.

 

"L'Histoire ne se répète jamais"

Pour le chef de l'Etat, si "l'Histoire ne se répète jamais", il y a des "leçons de l'Histoire". "Quelles sont les leçons de l'Histoire ? C'est qu'il y a justement des lois que l'on peut tirer, par exemple le fait que qu'il y a des déterminismes sociaux, économiques qui finissent par se trouver dans le surgissement d'un certain nombre d'événements. Quand il y a par exemple une crise climatique - ça n'est pas d'aujourd'hui la crise climatique. Il y a eu dans l'histoire des crises climatiques, elles ont toujours engendré des conflits, des guerres ou même des révolutions", a-t-il expliqué.

A lire: Hollande mise sur sa baraka et l'Euro 2016

Mais il y aussi "l'inattendu, l'imprévu", et "ce qui fait la responsabilité du chef de l'Etat dans un grand pays comme la France c'est de pouvoir être prêts à saisir l'inattendu (...) une catastrophe, un acte terroriste, un déclenchement d'un conflit". "Moi je suis né en 1954, j'ai connu la Guerre froide, j'ai connu l'affrontement des blocs. Aujourd'hui il ne s'agit plus de cela", a-t-il estimé.

"J'ai connu les mouvements altermondialistes - à l'époque tiers-mondistes - qui venaient faire en sorte qu'il y avait la recherche d'un autre système. Aujourd'hui nous sommes en face de conflits ou de guerres où c'est la question de l'islam, la question de l'affrontement chiites/sunnites, c'est la question du Moyen-Orient dans une dimension qui ne se réduit pas simplement au conflit israélo-palestinien (...) et donc ça exige de faire en sorte que, par rapport à ces données nouvelles, à ces surgissements de conflits, on soit capable d'apporter des solutions nouvelles", a développé M. Hollande.

 

L'Europe est atteinte par le mal du populisme

François Hollande a également affirmé que ce qui était "attendu" de la France et de l'Allemagne, dimanche lors de la commémoration du centenaire de la bataille, c'est qu'elles disent "ensemble" ce qu'elles veulent "faire dans ce moment précis pour l'Europe".

Alors que l'objet de la commémoration de 1984 était de "sceller la réconciliation" entre la France et l'Allemagne, comme l'a symbolisé la poignée de mains entre François Mitterrand et Helmut Kohl, il s'agit cette fois pour les deux nations d'être "dans la relance de l'idéal européen", a expliqué le chef de l'Etat, invité de la l'émission "La fabrique de l'Histoire".

"Ce qui est attendu de nous, c'est de parler (...) et de dire ensemble ce que nous voulons faire dans ce moment précis pour l'Europe", à l'heure "où (elle) est atteinte par le mal du populisme", où elle a "eu énormément de mal à affronter la question des réfugiés", où elle ne sait "exactement comment elle doit se situer par rapport à sa protection, sa défense et sa sécurité".

"C'est pour ça qu'en 1984 il n'y avait pas eu de discours, la main suffisait (...) la main de Mitterrand et la main de Kohl comme manifestation d'une volonté commune de dépassement, là où il nous faut agir avec nos paroles et nos actes, pour que cette amitié franco-allemande soit utile à l'Europe et au monde", a poursuivi le président.

François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel doivent se retrouver dimanche à Verdun pour commémorer le centenaire de la bataille de Verdun, durant la Première guerre mondiale.

No comment yet.
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

Tesson - Hollande : du président normal au roi fainéant

Tesson - Hollande : du président normal au roi fainéant | Think outside the Box | Scoop.it

Dimanche, sur Canal+, le président se demandait à voix haute ce qu'il devait faire. Un aveu d'impuissance que Philippe Tesson juge sévèrement.

 

Du fastidieux monologue auquel s'est livré dimanche sur Canal+ le président de la République, on retiendra en tout et pour tout cette question : "Que dois-je faire ?" Elle se rapportait à la désaffection de l'électorat socialiste qui, après avoir voté Hollande en 2012, a porté ses voix vers le FN lors des récentes départementales. On lui demanda ce qu'il en pensait. Il resta interdit, il réfléchit un moment, puis il s'interrogea : "Que dois-je faire ?"

Cette déclaration d'impuissance, faite sans vergogne, résumait deux heures d'un discours sans éclat et trois ans d'une politique sans résultat. L'émission était destinée à restaurer le crédit du président. Elle n'a fait que révéler sa faiblesse dont cette question qu'il se posait publiquement à lui-même est l'aveu le plus dramatique.

Que recherchait-il exactement dimanche ? À donner de sa personne une image plus flatteuse ou à justifier sa politique ? L'un et l'autre, apparemment. Cette confusion est toujours fatale. Lorsqu'une politique est efficace, quel besoin l'homme qui la mène a-t-il de faire valoir sa personnalité, à plus forte raison lorsque celle-ci n'est pas exceptionnelle ? Il a assez protesté de sa normalité pour se dispenser de faire étalage de ses qualités particulières. C'est sur son bilan qu'on le jugera, nonobstant la sympathie qu'il peut inspirer. C'est sur son bilan qu'on l'a déjà jugé. Et si on lui accorde un sursis, ce qu'il demande sans relâche au nom de la durée de son mandat, il doit fournir par ses actes la preuve qu'il l'aura mérité.

Impudence

Or il ne livre toujours pas cette preuve, bien que le résultat des dernières élections lui ait envoyé un signal fort. Ses déclarations de dimanche n'ont donné lieu à aucune annonce d'importance, elles n'ont révélé ni une conscience plus aiguë des urgences ni une énergie nouvelle. Il a parlé aux jeunes, dont il prétend qu'ils sont son obsession, comme il le fait depuis trois ans dans un langage abstrait, ne leur offrant en guise de gage que des mesures déjà connues qui s'inscrivent dans l'éternelle politique d'assistanat. Le chômage est évoqué comme une fatalité. Pas la moindre référence aux moyens qui permettraient de le soumettre à un traitement économique. "Qu'est-ce que nous pouvons faire ?" répète-t-il. Et il répond : "Espérer !" La chance, quoi ! Quelle impudence ! Et Macron chante ! Et lui rigole ! Le roi s'amuse.

"Que dois-je faire?" Personne n'osa lui répondre : "Vos bagages !" Beaucoup le pensent. Quatre Français sur cinq le souhaitent.

No comment yet.
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

Clinton et Hollande, des cousins (très, très) éloignés?

Clinton et Hollande, des cousins (très, très) éloignés? | Think outside the Box | Scoop.it
Selon un généalogiste, la potentielle future présidente des États-Unis a un très lointain cousinage avec François Hollande. Un lien qui remonte au XIIIe siècle.

La candidate démocrate à la présidence des États-Unis, Hillary Clinton, compte des ancêtres français disséminés dans une quinzaine de départements et un très lointain cousinage avec le président François Hollande, révèle le généalogiste Jean-Louis Beaucarnot.

Hillary Clinton, née Rodham, descend en effet du côté maternel, via son arrière-grand-mère Delia Martin, de familles québécoises, dont les Belleperche et les Couillard, note-t-il dans son livre "Dico des Politiques", paru jeudi aux éditions de l'Archipel.

Elle compte ainsi non seulement des ancêtres lorrains, les Martin, originaires du village de Brouviller (Moselle) non loin de Sarrebourg, mais aussi dans 14 autres départements (Calvados, Charente-Maritime, Corrèze, Côte d'Or, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Morbihan, Orne, Paris, Sarthe, Seine-Maritime, Vendée, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne).

 

Un lien avec les "Rois maudits"

Par une branche, souligne Jean-Louis Beaucarnot, elle cousine de très loin avec François Hollande, les deux responsables descendant en effet des "Rois maudits" français. Elle a pour aïeul, à la 23e génération, le roi de France Louis X le Hutin, frère du roi Philippe V le Long, lui-même ancêtre de François Hollande.

Par ses ancêtres installés au Québec, elle cousine encore avec les chanteuses Madonna et Céline Dion ainsi que l'actrice Angelina Jolie.

 

Aucune racine française pour Trump

Le rival républicain de Hillary Clinton, Donald Trump, ne compte en revanche aucune racine française connue, selon le généalogiste. Les Trump sont en effet d'origine allemande. Son grand-père, Friedrich, était natif de Kallstadt, dans le Palatinat - là-même où était né Henry Heinz, l'inventeur du ketchup - et avait émigré aux Etats-Unis, où il avait d'abord travaillé comme barbier, à New-York, avant de s'aventurer vers l'ouest, au moment de la ruée vers l'or et de faire fortune avec des saloons, proposant de l'alcool, de l'opium... et des prostituées.

 

P. P. avec AFP
No comment yet.
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

L'épreuve de vérité-Jean-Luc Mélenchon : Hollande v Poutine 

« Nous sommes totalement alignés sur les Etats-Unis d’Amérique, nous courons devant, et c’est une attitude qui n’est pas du tout conforme aux intérêts de la France », a ajouté Jean-Luc Mélenchon, parlant aussi du président de la République comme de la « risée de l’univers » et du « petit répétiteur » des Etats-Unis. « Je désapprouve absolument ce qu’il est en train de faire, qui est totalement contraire aux intérêts de la France », a-t-il encore déclaré dans l’émission L’épreuve de vérité sur Public Sénat.

>> A lire aussi : Comment Poutine a imposé son tempo à Hollande

« Ce n’est pas de cette manière qu’on fait avancer la paix »

Vladimir Poutine a annulé lundi une visite prévue de longue date à Paris, après des déclarations à la télévision française de François Hollande, qui a dit se « poser la question » de recevoir le président russe, en raison des « crimes de guerre » commis par le régime de Bachar al-Assad à Alep avec le soutien de l’aviation russe. Le président français a aussi souligné que « ceux qui commettent ces actes auront à en payer la responsabilité, y compris devant la Cour pénale internationale (CPI) ».

>> A lire aussi : La proposition du FN sur les parrainages? Un «bobard» selon Mélenchon

« Ce n’est pas de cette manière qu’on fait avancer la paix (…) Surtout en menaçant monsieur Poutine de l’envoyer au Tribunal pénal international », a commenté Jean--Luc Mélenchon. Le cofondateur du PG conteste-t-il la notion de « crime de guerre imputable à la Russie » ? « Tout ça, ce sont des bavardages », a-t-il répondu.

« Des modérés d’Al-Qaeda qui ont assassiné les rédacteurs de "Charlie Hebdo" »

« Nous allons commencer par dire que nous n’aimons pas les bombardements ni vous ni moi (…) la guerre est toujours sale, elle est horrible, elle est abominable. Les bombardements des Saoudiens au Yemen sont abominables, les bombardements sur les civils quels qu’ils soient sont abominables », a-t-il poursuivi, alors que l’offensive militaire lancée par le régime syrien à Alep a provoqué la mort de nombreuses victimes civiles.

« Nous parlons de la zone Est d’Alep. Qui est tenue par qui ? (…) des modérés, des modérés d’Al-Qaeda qui ont assassiné les rédacteurs de Charlie Hebdo. Vous tenez à tout prix à trier entre les victimes ? », a demandé Jean-Luc Mélenchon, qui a aussi fustigé le silence de l’occident sur le « massacre » des Kurdes.

No comment yet.
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

​Pourquoi François Hollande va être réélu pour un second mandat

​Pourquoi François Hollande va être réélu pour un second mandat | Think outside the Box | Scoop.it

En politique, il ne faut jamais se hasarder à faire des prédictions et, de vous à moi, je me suis souvent trompé lorsque j'ai cherché à imaginer l’avenir en cette matière.

Je ne vous dis pas ça pour minimiser ce qui va suivre mais bon, au diable le ridicule (je ne suis plus à ça près depuis le temps que je m’exprime en ligne), je veux aujourd’hui partager avec vous cette prédiction à contre-courant des opinions majoritaires et avec toute l’humilité qu’il convient d’adopter face à une telle affirmation.

Oui, vous avez bien lu : Je crois que François Hollande va être élu pour un second mandat.

Je sais ce que vous pensez. Vous vous dites que le soleil de Provence (et accessoirement de Bruxelles depuis quelques jours) a eu raison de mes derniers neurones, qu’il est proprement impossible qu’un type aussi bas dans les sondages puisse avoir la moindre chance. Et pourtant je le redis.

Ne cliquez pas tout de suite pour vous enfuir ailleurs. Voici ce qui me fait dire ça. C'est une pièce en plusieurs actes. 

ACTE 1 : NICOLAS SARKOZY REMPORTE LA PRIMAIRE DE LA DROITE
Le premier acte de ce scénario, c’est la primaire à droite que Nicolas Sarkozy va remporter au mois de novembre. Croyez bien que ça me fait souffrir de dire ça et que ça me sera infiniment douloureux le jour où ça arrivera mais je pense que l’ancien président va gagner cette consultation.

Il triche de manière ostentatoire depuis qu’il a pris les rênes du parti  en se servant de l’organisation à son seul profit et il va continuer de tricher en instrumentalisant l’abominable Laurent Wauquiez qui va s’employer à rallier les cadres de tout le territoire contre la promesse d’une investiture aux prochaines législatives. Au sein de cet univers rendu impitoyable par l’impérieuse nécessité de se faire élire, celui qui distribue les investitures contrôle tout le monde et Sarkozy va mobiliser sous la contrainte. 

ACTE 2 :  LA REACTION AU CENTRE
Nombreux seront ceux qui s’estimeront floués par l’ancien chef de l’état au lendemain de ces primaires, à commencer par celles et ceux qui ont une sensibilité plutôt modérée et qui refusent les fusions idéologiques entre le FN et les Républicains.

Bayrou sortira une nouvelle fois du bois en appelant à refonder le centre droit et, animé par une haine tenace contre Nicolas Sarkozy en guise d’idéologie, rassemblera autour de lui les modérés de droite « centro-compatibles » comme Alain Juppé ou encore Bruno Lemaire qui ne pourront en aucun cas afficher le moindre enthousiasme déterminé vis-à-vis de Sarkozy, après que celui-ci ait volé la primaire.

Cette dissidence au centre aura pour conséquence de priver l’ancien Président d’une grande partie de ses soutiens potentiels et lui fera louper la campagne.

ACTE 3 : LE VOLET JUDICIAIRE
Même s’il n’y a pratiquement aucune chance que Nicolas Sarkozy soit jugé dans l’une des nombreuses affaires dans lesquelles il est impliqué pour des raisons qui tiennent principalement à la lenteur de la procédure et des nombreux recours déposés pour faire traîner les choses à l’infini, Nicolas Sarkozy va devoir affronter une ou plusieurs demandes de renvoi en correctionnel en plein cœur de sa campagne.

Cela va ici fournir des arguments à ses principaux opposants, et notamment à ceux du Front National qui dénoncent depuis des années « l’état UMPS » et la corruption des élites de droite comme de gauche.

Cet épisode terminera d’enfoncer l’ancien chef de l’état.

ACTE 4 : L’INEXORABLE PERCEE DE MARINE LE PEN
Elle a volontairement pris le parti d’être absente des médias pour ne pas lasser l’opinion et ne pas tomber dans le piège de l’outrance. Sa stratégie est d’apparaître le moment venu dans une posture de « recours » et c’est assez efficace pour le moment si l’on en croit les études d’opinion.

Selon moi, la Présidente du Front National réussira son premier pari d’être au deuxième tour de l’élection présidentielle. Au terme d’une campagne qui promet d’être nauséabonde sur des thèmes les plus sombres et les plus anxiogènes qui soient, celle qui s’est faite une spécialité d’agiter les chiffons rouges depuis des années se trouvera dans son élément et surfera facilement sur une vague trop belle pour elle.

ACTE 5 : A GAUCHE, RIEN DE NOUVEAU
Bien que, pour reprendre la une de Libération de lundi dernier, « La gauche s’éclate » avec tous ces candidats sur les starting blocks, de Montebourg à Hamon en passant par Duflot, Mélenchon ou même l’hypothétique Macron, la gauche de 2016 ne présente rien de nouveau.

Tous des anciens ministres qui en ont croqué du système, qui éclaboussent les plateaux de télévision de leur seul désir d’exister et de leur incapacité à s'entendre. Ils jurent sur ce qu’ils ont le plus cher qu’ils incarnent cette immense chimère de la « politique autrement » et attestent qu’ils sont les seuls dépositaires de la vraie « Gauche » avec un G aussi majuscule que eux sont minuscules au sein du corps électoral.

Ce ne sont pas des candidats mais des illusions d’optique qui ramasseront, s’ils arrivent à collecter les 500 parrainages et à se lancer effectivement dans la bataille, des miettes laissées négligemment par Marine Le Pen.

ACTE 6 : LE PARI ECONOMIQUE
Certains vont dire qu’il a le cul bordé de nouilles mais c’est pourtant une réalité qui va s’inviter dans la campagne : les signaux de l’économie vont repasser au vert, offrant à François Hollande des arguments massue. Le chômage va continuer de baisser de mois en mois, la croissance va rester positive, même faiblement, bref, le chef de l’état va disposer d’une plateforme de langage quasi providentielle.

Beaucoup vont alors dire qu’il n’y est pour rien, que c’est à cause de vents favorables qui nous viennent de l’extérieur. N’empêche, ce seront des bonnes nouvelles et, en ces temps moroses, les français sauront apprécier et retrouver un peu la banane.

ACTE 7 : L’HOMME DE L’HISTOIRE
Au moment de défendre son bilan et au-delà des réalités économiques du paragraphe précédent, François Hollande va faire une campagne sur des éléments forts et historiques de son mandat comme le mariage pour tous, l’intervention de la France au Mali, la COP21 et surtout sa gestion des attentats qui ont endeuillé la France à de trop nombreuses reprises.

Avec une gravité que personne ne pourra lui disputer, le chef de l’état va tenter de se créer une stature Gaullienne au profit de ces événements qui ont mis la fonction présidentielle au premier plan. Attention, je ne le compare pas moi-même au Général, je dis seulement qu’il utilisera ce registre comme un avantage concurrentiel décisif (et qu’il aura bien raison de le faire).

ACTE 8 : L’EFFET TRUMP
Je ne pense pas que Donal Trump va être élu à la présidence des Etats-Unis (et là encore je peux complètement me planter) mais je suis certain que la campagne américaine va traumatiser durablement les opinions publiques occidentales par sa violence et l’éclatante menace du populisme. Une grande partie des démocrates va faire son examen de conscience à cette occasion et se mobiliser pour qu’un tel candidat n’arrive pas au pouvoir chez nous.

De manière insidieuse, je crois que Trump deviendra une sorte d’épouvantail et que son épopée servira à certains d’électrochoc. L’effet Trump sera un obstacle de plus pour Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.

EN CONCLUSION....
Voilà les raisons qui me font croire que François Hollande sera élu pour un second mandat en 2017. Je ne sais pas s’il faut s’en réjouir ou s’en désoler (je laisse à chacun sa liberté de conscience et je ne veux pas entrer dans ce débat) mais je crois pour ma part que ce scénario va effectivement se réaliser.

Je peux me tromper complètement, outrageusement, mais comme ma note restera en ligne quoiqu’il arrive, nous le saurons rapidement et j’en accepte l’augure.

Quant aux indices de popularité, ne vous Y attardez pas plus que ça. Ils ne veulent presque rien dire dans la perspective de cette campagne car ils sont volatiles et s’ancreront sur de nouvelles bases au début 2017 lorsque les compteurs seront [presque] remis à zéro.

A suivre…

No comment yet.
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

Mitterrand, "tueur" du socialisme et son "fils" Hollande : le testament de Michel Rocard

Mitterrand, "tueur" du socialisme et son "fils" Hollande : le testament de Michel Rocard | Think outside the Box | Scoop.it

Au soir de sa vie, rongé par la maladie, Michel Rocard s’était longuement confié, en mai 2015 puis en mars 2016, pour analyser les raisons de l’échec de la gauche au pouvoir, l’insoutenable légèreté de François Hollande et dévoiler le nom de l’assassin du socialisme : François Mitterrand.

 

Michel Rocard rassemble ses dernières forces. Il a les joues creusées, les yeux fixes. Il reprend sa respiration. Se crispe. Et lâche dans un souffle : « S’il faut désigner le tueur intellectuel du socialisme…». Pause. Une lueur de défi illumine son regard. « Il s’appelle François Mitterrand ! » Il est plus de dix-neuf heures ce jeudi 28 mai 2015 et l’ancien Premier ministre en revient, encore et toujours, au sujet qui a empoisonné sa vie politique, François Mitterrand. 

Rocard enfonce le clou : « C’est épouvantable. Nous gérons les conséquences de son mépris non seulement pour l’économie, mais pour la pensée à long terme. Il y a de quoi se flinguer ! Mais comme ce n’est pas dans mon tempérament, je suis toujours là… » Vaillant, combatif, courageux. Michel Rocard sait pourtant qu’il n’en a peut-être plus pour très longtemps. Deux heures plus tôt, il avait accueilli le visiteur par ces mots glaçants : « Je vais bientôt mourir…» (1) Puis, exhibant plusieurs pages de notes griffonnées de sa petite écriture nerveuse, il avait ajouté : « J’ai préparé cet entretien car c’est sans doute ma dernière prise de parole publique… » Sacrée entrée en matière… Dans ce petit bureau encombré, niché au fond d’une petite rue du VIIIème arrondissement de Paris, l’atmosphère est tout-à-coup lourde, pesante. L’émotion fige l’instant.

 

Michel Rocard se trompe, fort heureusement. Des entretiens, il en accordera bien d’autres au cours des treize mois qu’il lui reste à vivre. Jusqu’aux dernières semaines, jusqu’au dernier moment, le père de la « deuxième gauche » continuera de réfléchir, de disserter, de discuter du sujet qui lui tenait le plus à cœur : le « socialisme démocratique », ses limites et ses bienfaits. Mais ce soir du printemps 2015, il est vrai que l’ancien Premier ministre, alors âgé de 84 ans, fait pâle figure. Sur son bureau s’entassent des piles d’analyses médicales. Autour de son cou, une petite alarme vibre à intervalles rapprochés. L’hôpital cherche à le joindre. Michel Rocard lutte contre le cancer. Il ne s’en cache pas. Sans même qu’on l’interroge, il raconte volontiers ce terrible combat qui ronge son quotidien.

 

La torture de Matignon sous Mitterrand

Et pourtant son visage s’illumine, son regard s’éclaire et son débit s’accélère dès qu’il est question de se pencher sur le sort de la social-démocratie. Les références se bousculent : Olof Palme, le leader suédois assassiné en 1986, son « vieux camarade » espagnol Felipe Gonzales, la rupture avec le marxisme  du SPD allemand lors du congrès de Bad-Godesberg en 1959 mais aussi la création du RMI ou les accord de paix en Nouvelle- Calédonie lors de son passage à Matignon entre 1988 et 1991, les souvenirs s’entrechoquent et Michel Rocard reprend vie.

«C’EST MITTERRAND QUI A DÉTRUIT MA RÉPUTATION AUPRÈS DES JOURNALISTES»

Seule l’évocation d’un nom rembrunit son visage : François Mitterrand... Son meilleur ennemi est mort presque vingt ans plus tôt, le 8 janvier 1996, mais Michel Rocard continue de régler ses comptes avec celui qui lui a gâché la vie publique, et même la vie tout court, celui qui lui a barré la route de l’Élysée. À cause de lui, Michel Rocard a souffert. Beaucoup. Souvent. Dès son ralliement au PS, en 1974, lors des Assises du socialisme, il a été moqué, méprisé, humilié. Son débit rapide et saccadé, son souci de la négociation et du compromis social, sa prise en compte des réalités économiques, tout chez lui était objet de railleries pour François Mitterrand le littéraire, le stratège cynique, l’ambitieux si sûr de lui et de son destin quand Michel Rocard, lui, au fond, n’a jamais cessé de douter de lui-même. « C’est lui qui a détruit ma réputation auprès des journalistes, raconte-t-il ce jour de mai 2015. C’est Mitterrand qui ne cessait de leur répéter : 'Rocard, pffff… De toute façon, on ne comprend rien à ce qu’il dit !' ».

Ses trois années passées à Matignon sous la férule du grand homme, de 1988 à 1991, le pape de la « deuxième gauche » les a vécues comme une torture. Chaque mercredi matin, il arrivait à l’Elysée  la boule au ventre pour son tête-à-tête avec le chef de l’État. Trente minutes plus tard, Michel Rocard en ressortait lessivé. Au plus profond de lui, cette séance d’humiliation hebdomadaire réveillait le souvenir lointain de ses terribles face-à-face avec son père, Yves Rocard, ce scientifique illustre qui n’a cessé de rabrouer son fils parce qu’il avait osé choisir la voie médiocre de la politique… Après avoir subi la foudre jupitérienne de Mitterrand, Rocard s’en allait retrouver les membres de son gouvernement qui le scrutaient et riaient sous cape en le voyant arriver au conseil des ministres, mine défaite, démarche incertaine, dans la foulée souveraine du président en majesté.

 

Mitterrand réincarné en… François Hollande

Un quart de siècle après, secoué de quintes de toux, épuisé par la maladie, Michel Rocard n’en démord pas. Il le répète inlassablement : le coupable, celui à cause duquel le malheur s’est abattu sur la gauche, celui qui la confine dans l’échec et l’impuissance au pouvoir, c’est François Mitterrand. Et le pire pour Rocard, c’est qu’au soir de sa vie, le cauchemar s’est répété lorsqu’il a vu François Mitterrand revenir à l’Élysée réincarné en… François Hollande. Le vice de forme qui obère le quinquennat en cours depuis 2012, Michel Rocard l’a identifié d’une formule: « François Hollande est un fils de Mitterrand. Il est entré de plain-pied major de promo dans l’école Mitterrand dont le précepte principal était : 'Tout ce qui n’a pas de signification, de traduction électorale forte et proche, n’a aucune importance. Il ne faut s’occuper que de l’immédiat, gérer au jour le jour !' »

«COMME MITTERRAND, LE PAUVRE FRANÇOIS HOLLANDE A FINI LUI AUSSI PAR OUBLIER L’ÉCONOMIE»

Ce jour de mai 2015, le prof Rocard corrige la copie de l’élève Hollande. La note est sévère : « Comme Mitterrand, le pauvre François a fini lui aussi par oublier l’économie non pas à cause d’une sorte d’ostracisme politique, mais parce qu’il fait partie de ces politiques incapables de distinguer ce qui est important et ce qui ne l’est pas.» Aux yeux de Michel Rocard, François Hollande est l’archétype de cette génération de responsables politiques qui cèdent tout aux caprices des médias, à leur futilité, à leur légèreté. « Les politiques n’ont plus le temps, car ils subissent une pression de plus en plus terrible de la part des médias qui interdisent de parler de choses compliquées », explique-t-il. Son « copain François » comme il dit, l’amoureux de la presse, l’ami des journalistes, parle trop et trop vite, et n’agit non pas pour l’Histoire, mais pour contenter une poignée d’éditorialistes parisiens.

Pendant de la superficialité de l’action du président, son cynisme directement hérité, selon Rocard, de ce Mitterrand auprès duquel Hollande fit ses premières armes à l’Élysée et qui lui fit prononcer le 22 janvier 2012 désormais célèbre discours du Bourget que le chef de l’Etat porte comme une fardeau depuis son élection. « Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance », lança le candidat Hollande. Cette envolée lyrique est devenue son boulet de son quinquennat. Rocard hausse les épaules et soupire  : « Pfff… Guy Mollet a fait douze discours de cet acabit et Mitterrand bien plus encore. Ce n’est qu’une écriture soignée, attentive et brillante de ce que les gens veulent entendre. Mais c’est extérieur à toute réalité. »

 

Rocard, pourfendeur jusqu'au bout de la culture de l'instant

Dix mois plus tard, le vendredi 25 mars 2016, dans le même petit bureau encombré du VIIIème arrondissement de la capitale, Michel Rocard avait retrouvé un peu d’énergie lors de l’ultime entretien qu’il accorda à l’auteur de ces lignes. C’est peut-être cette vitalité retrouvée qui lui faisait regarder avec un peu d’indulgence le parcours de François Hollande dans cette interview publiée dans L’Obs. (2) Montant au créneau pour défendre la loi El Khomri, et la culture du contrat et de la négociation contre les« archaïsmes » du tandem CGT-Medef et la surenchère des « frondeurs », ultimes « partisans du « socialisme administratif », l’ancien Premier ministre accordait un grand mérite au chef de l’Etat au regard de son prédécesseur : « La différence avec Mitterrand, c’est que François Hollande est un honnête homme, ce que caractériellement Mitterrand n’était pas. Il est quand même plus sympathique ». Avant d’ajouter : « Mais il a ceci de commun avec Mitterrand que c’est un homme de la culture de l’instant ». On ne se refait pas…

«ILS NE PENSENT PAS, PARCE QUE MITTERRAND A INTERDIT TOUT DÉBAT»

Se payer de mots pour ne pas regarder la réalité en face. Se laisser bercer par une douce euphorie lexicale plutôt que de mettre les mains dans le cambouis de la gestion pragmatique. Tel
était le tragique destin historique de la gauche française aux yeux de Michel Rocard. Imprégnés d’un épais surmoi marxiste, les socialistes refusent de se mettre en danger intellectuellement. « Ils ne pensent pas, déplorait-il, parce que Mitterrand a interdit tout débat. Pour lui, les idées, c’était dangereux parce qu’elles peuvent potentiellement créer de la subversion. » Hibernatus de la pensée
socialiste, Mitterrand a donc enfanté un disciple tout aussi rétif au débat d’idées, François Hollande.

 

Résultat, assénait Michel Rocard, « tout s’aggrave et on court à la catastrophe. En 2017, nous risquons de perdre dans des conditions électorales déplorables et pour longtemps ». Ce soir de mai 2015, le vieil homme reprend son souffle une dernière fois. Il réfléchit et glisse : « Et encore, une raclée aux élections, ce ne serait que la petite catastrophe » « Et la grande ? », lui demande-t-on. « Ce serait que tout cela finisse par un règlement de comptes dans la rue ! » Avec Michel Rocard, une certaine idée de la gauche, et de la politique, s’éteint.

 

(1) La scène est racontée dans « Frères ennemis, l’hyperviolence en politique », Renaud Dély et Henri Vernet, Calmann-Lévy, 2015.
(2) L’Obs, 7 avril 2016.

(...)

No comment yet.
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

Le désamour des Français

Le désamour des Français | Think outside the Box | Scoop.it

L'opération de reconquête télévisuelle de François Hollande sur France 2 a sonné le glas de ce quinquennat. Cette désastreuse séquence de communication creuse profondément le fossé qui sépare désormais le Président de la République de la population.

 

Dialogues Citoyens, une parodie

Le format retenu de cette émission restera dans les mémoires pour son effet dévastateur sur l'image du Président. Alors qu'il était en quête d'une re-présidentialisation, un format plus traditionnel s'imposait. En lieu et place, nous avons assisté à un simulacre de démocratie directe. Notons d'ailleurs que le Président a déclaré que "le suffrage universel n'est plus suffisant". Au moins doit-il encore lire la presse qui chaque jour se fait l'écho de l'émergence en France d'un besoin de renouveau démocratique.

 

La méthode Coué

On connaissait un sens de l'humour développé au Président. On l'a découvert également adepte de la méthode Coué: faute de pouvoir convaincre les Français, il semble avoir réussi à se convaincre lui-même avec un "ça va mieux" qui restera dans l'histoire.

 

Un discours inaudible et sans vision

François Hollande n'a été que technique dans ses réponses, parfois même doué dans l'esquive des questions. Reconnaissons toutefois qu'il a montré une certaine empathie lors de l'émission... mais dans le même temps, la dureté de son recadrage à l'encontre d'Emmanuel Macron a souligné son caractère. "Il sait ce qu'il me doit" était aussi froid et inélégant que son communiqué de presse lors de sa séparation d'avec son ex-compagne. Mais les Français ont surtout besoin d'un cap, d'une vision. Et ils sont restés sur leur faim.

 

Sur le fond

Le Président porte une triple responsabilité. D'une part, ce quinquennat est un gâchis: pendant ces quatre années, notre pays aurait pu prendre le chemin du désendettement, de la baisse du chômage et de la reprise réelle de la croissance. D'autre part, le Président aura favorisé un vote de contestation très marqué ayant pour conséquence la montée du vote extrême. Enfin, il aura achevé de décrédibiliser la fonction présidentielle qui n'inspire plus le respect. Cette audience, si basse (3,5 millions de téléspectateurs contre 9,9 millions en février dernier) qu'elle en est terrifiante, ne devrait amuser ni ses détracteurs, ni l'opposition.

 

Les Français ont besoin d'oxygène, de renouveau et de rupture avec les partis politiques traditionnels. Les sondages le prouvent. Ils se tournent d'ailleurs de plus en plus nombreux vers les mouvements citoyens qui se structurent : le collectif de mouvements citoyens La Primaire des Français regroupe Génération Citoyens, Nous Citoyens, Cap 21, Bleu Blanc Zèbre, Le Pacte Civique et La Transition.

Une autre gouvernance de la France est possible. A nous tous, citoyens, d'être à la hauteur de nos responsabilités. Œuvrons pour que le désamour des Français envers ce Président-là ne conduise pas à une rupture consommée avec la chose publique.

 

Alexia Germont Devenez fan

Secrétaire générale de Génération Citoyens

 

No comment yet.
Scooped by Jacques Le Bris
Scoop.it!

François Hollande, le discours de la (mauvaise) méthode

François Hollande, le discours de la (mauvaise) méthode | Think outside the Box | Scoop.it
Avant d'envisager le moindre remaniement, le président de la République doit surtout s'interroger sur sa propre pratique du pouvoir.

 

"Hollande ? C'est deux millimètres d'humanité ; le reste, c'est de la glace bleue avec un pilotage politique à dix jours. Et de dix jours en dix jours, cet homme, avec sa bonne étoile au-dessus de la tête, est devenu président de la République." Ainsi parlait Jérôme Cahuzac quand il se laissait aller à faire de l'humour à propos de François Hollande. Un portrait psychologique qui tranche avec la bonhomie que l'on accorde généralement au chef de l'État tombé au plus profond de son impopularité.

Tout le monde a un avis sur ce qui fait courir cet homme toujours affable, y compris durant les tempêtes. Ses opposants, eux, feignent de le prendre pour un "gentil qu'une pichenette fera tomber du trône". En vérité, micro fermé, les mêmes, à savoir les François Fillon ou les Jean-François Copé, pour ne citer qu'eux, savent à quel redoutable manoeuvrier ils ont affaire. Et craignent sa "capacité à [les] entortiller". En un mot, Hollande n'est pas devenu président par hasard, même si c'est par hasard qu'il semble gouverner, comme en témoignent ses dernières reculades fiscales ou son improvisation précipitée dans l'affaire Leonarda.

Virtuose de l'esquive

Ses "amis politiques" du PS commencent à douter et s'éparpillent en petits courants de députés rebelles. Pour eux, c'est le Hollande de la rue de Solférino qui resurgit : le virtuose de l'esquive. Pendant la campagne, quand un conflit éclatait au QG, il arrivait au candidat de filer sur son scooter. Au point que ses proches avaient, par autodérision, rebaptisé leur courant Scooter à gauche, par analogie au club Répondre à gauche, son mouvement officiel !

Pour remédier à la crise actuelle, certains commentateurs échafaudent à sa place des hypothèses assez loufoques pour ceux qui le connaissent bien : la dissolution, le remaniement avec ou sans changement de Premier ministre avant les municipales... Outre que cela n'aurait aucun effet sur sa propre popularité, c'est ignorer que François Hollande, sur le modèle mitterrandien, est un adepte de la gestion paroxystique des crises. Donc, sa priorité, c'est d'attendre. De faire le dos rond en espérant que la conjoncture s'améliore...

Goût du secret

"De toute façon, on ne sait jamais ce qu'il pense tant qu'il n'a pas pris de décision, confie l'un de ses conseillers à l'Élysée. Il nous écoute parfois quand il n'a pas d'opinion sur un sujet. Mais, durant tout son processus de mûrissement, on ne peut pas percer sa pensée." Et personne n'a de prise sur lui. Ce goût du secret, très mitterrandien aussi, se retrouve dans sa manière de cloisonner, de court-circuiter, de se dissimuler. Depuis qu'il est à l'Élysée, il continue à répondre aux SMS des journalistes qu'il connaît le mieux... en cachette de son propre service de presse. Ses conseillers s'amusent régulièrement de ses remarques quand il arrive le lundi matin en réunion et qu'il lance à la cantonade, l'air contrarié par une fuite : "Qui a parlé au JDD ?" "On se regarde tous, mais on sait très bien que c'est lui", confient, en choeur, plusieurs conseillers qu'il fait parfois travailler sur un même dossier, sans le leur dire...

Il fait de même avec ses ministres, qu'il met dans la confidence d'un arbitrage sans en avertir Jean-Marc Ayrault avec la consigne de garder le secret, le temps pour lui de convertir délicatement le Premier ministre à ses vues. Car c'est un autre trait psychologique de François Hollande : le refus d'imposer purement et simplement ses décisions parce qu'il serait le chef et qu'à un chef on obéit sans discuter. C'est en cela que le caractère entier d'un Sarkozy horripilait l'opposant Hollande.

Refus de l'affrontement aux personnes

Le chef de l'État manoeuvre, en permanence, y compris et surtout les siens. "En laissant pourrir jusqu'à créer des sacs de noeuds qu'il doit ensuite dénouer", lâche un membre éminent du PS. L'exemple de la baisse de la TVA sur la rénovation thermique des bâtiments est le plus criant. Durant la préparation du budget, le président veut faire un geste fort en direction des ménages qui accompliraient cet effort. Mais cette baisse de la TVA laisserait un trou de plusieurs centaines de millions d'euros dans les caisses de l'État. Face à cette perspective, Bernard Cazeneuve, ministre du Budget, résiste. Hollande insiste plusieurs fois, mais n'impose pas sa décision. Arrive donc le 20 septembre, jour du grand discours de François Hollande ouvrant la conférence environnementale. Son discours lui a été préparé. À la dernière minute, il ajoute la baisse de la TVA sur la "rénovation thermique". Stupeur chez ses conseillers ! À Bercy, Bernard Cazeneuve n'en croit pas ses oreilles. Tout l'après-midi, la confusion règne : est-ce une erreur dans le prononcé ? Hollande maintient : il l'a bien dit. "À aucun moment, il n'a affronté directement son ministre du Budget en lui disant : C'est comme ça et pas autrement", rapporte un témoin du charivari.

Dans la compétition politique, le président a toujours eu besoin de deux choses : de nombreux alliés, bien sûr, mais surtout d'un adversaire. "Quand DSK a été évincé de la présidentielle après le Sofitel, François a flotté durant plusieurs semaines. La machine s'est arrêtée de tourner, car il ne savait plus contre qui se battre", rapporte l'un des acteurs de sa campagne. D'où sa vigueur surprenante lors du débat télévisé face à Nicolas Sarkozy : les Français ont découvert alors un contradicteur coriace, agressif comme jamais, loin de l'édredon auquel Sarkozy pensait se frotter. "Hollande aime la compétition, commente l'un de ses proches. C'est toute sa vie : regardez ses diplômes, c'est une bête à concours jusqu'à l'Ena, il aime la politique parce que c'est une compétition. D'ailleurs, depuis qu'il est président, il flotte à nouveau : il n'a pas d'adversaire incarné. Il redeviendra bon quand il faudra se battre en 2017." Dans trois ans...

 

Par Emmanuel Berretta, Émilie Lanez et Michel Revol

No comment yet.