Toulouse. Picometrics Technologies va révolutionner le séquençage ADN | Think outside the Box | Scoop.it

Les trois acteurs toulousains d’une success story qui se profile , de gauche à droite : Jean-Pierre Saintouil, directeur du pôle santé de TTT, Jean-Charles Garcia, PDG de Picometrics Technologies, et Aurélien Bancaud, chargé de recherche au Laas-CNRS.

  

 

La découverte à Toulouse d’une méthode inédite d’analyse ADN ouvre à Picometrics Technologies des marchés de plusieurs milliards d’euros. Grâce à ce nouveau process, la start-up biotech prévoit de changer de dimension.

 

L’invention d’Aurélien Bancaud a déjà fait grand bruit : ce chargé de recherche au Laas-CNRS de Toulouse a mis au point une technique inédite de séquençage de l’ADN. Mais ce n’est rien à côté du potentiel de commercialisation qui n’a pas échappé à la société toulousaine Picometrics Technologies. Cette start-up biotech, affichant 600.000 euros de chiffre d’affaires en 2015, prévoit de s’envoler grâce aux marchés colossaux d’application du procédé en matière de diagnostic médical. Elle estime qu’elle pourrait ainsi voir son activité bondir pour atteindre entre 60 et 100 millions de dollars d’ici cinq à dix ans.

 

Dépôt de brevets

À l’origine, la méthode révolutionnaire d’Aurélien Bancaud permet de concentrer et de séparer des fragments d’ADN en solution libre de manière automatisée. « Une technique qui assure une sensibilité cent à mille fois supérieure aux technologies actuelles à partir de quelques brins d’ADN et un gain de temps considérable par son automatisation », explique le chercheur. Deux brevets ont été déposés pour le compte du CNRS parToulouse Tech Transfer, l’un en 2013, l’autre en 2015.

 

Le marché en plein boom des tests ADN

Picometrics Technologies, déjà positionnée sur la mesure d’ADN grâce à son détecteur de fluorescence induite, y décèle un potentiel de valeur ajoutée unique. Un intérêt justifié par les volumes de marchés mondiaux des tests ADN en matière de diagnostic santé (dépistage prénatal de trisomie, prévention cancer, etc.), qui se chiffrent à plusieurs milliards d’euros annuels. « Et la technologie d’Aurélien fait la différence. Sa grande sensibilité permettra via une simple prise de sang et son analyse d’ADN circulant d’établir un diagnostic », assure Jean-Charles Garcia, PDG de . En 2015, la société, basée à Labège près de Toulouse, prend la licence exclusive d’utilisation du procédé dans le domaine de la santé.

 

Une levée de fonds de 2 millions d’euros

Les premiers appareils de Picometrics sortiront courant 2016. Ils ciblent d’abord les laboratoires de recherche académique ou industrielle avant de partir à l’assaut des simples laboratoires d’analyse médicale et hospitaliers d’ici cinq ans. Pour asseoir son développement, Picometrics Technologies prévoit une levée de fonds d’1,5 à 2 millions d’euros cette année. De l’invention à son industrialisation, la boucle est bouclée. Le tout à Toulouse.


Isabelle Meijers