L'Allemagne emprunte gratuitement, les Pays-Bas se font payer | Think outside the Box | Scoop.it

Le marché obligataire marche sur la tête. L'Allemagne peut aujourd'hui emprunter à six mois avec un taux quasi nul. Quant aux Pays-Bas, ils viennent de lever 1 milliard d'euros à trois mois à un taux d'intérêt... négatif !

 

 

Sur le marché obligataire, il y a les perdants comme l'Italie, l'Espagne ou la Grèce. Et puis il y a les gagnants, vers qui tous les investisseurs se tournent et dont les actifs s'arrachent. Mais la cote d'amour de l'Allemagne et des Pays-Bas a atteint un niveau pour le moins inhabituel.

L'Allemagne a en effet emprunté lundi 2,7 milliards d'euros à six mois, pour la première fois à des taux presque nul tandis que les Pays-Bas ont pu lever un milliard d'euros à trois mois à des taux négatifs.

Dans le détail, l'Allemagne a émis pour 2,675 milliards d'euros de titres remboursables dans 6 mois, à un taux de 0,0005% et avec une demande près de quatre fois plus élevée que l'offre. Selon l'agence financière Dow Jones, il s'agit du taux le plus bas jamais accordé par le pays pour une opération à six mois.

 

De leur côté, les Pays-Bas ont emprunté 1 milliard d'euros à trois mois, à un taux négatif, -0,004%. Un taux négatif signifie que l'investisseur a prêté davantage que ce qui lui sera remboursé. Le pays a levé également 1,1 milliard d'euros à six mois à un taux de 0,002%. Comme pour l'Allemagne, ces deux lignes ont bénéficié d'une forte demande de la part des investisseurs.

Ces emprunts signifient que les investisseurs prêtent à des Etats, notés triple A, sans exiger le moindre rendement, voire en acceptant le risque d'être remboursés à échéance une somme moindre que celle prêtée au départ dans le cas de l'émission à trois mois des Pays-Bas.

 

Les investisseurs se ruent aussi sur ces placements sans risque, sans espoir de profit, parce que certains comptent les revendre avec bénéfice sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise, misant sur une forte demande. La France s'apprêtait elle à lever 7,5 milliards d'euros de titres à court terme dans l'après-midi, à échéance 12, 27 et 49 semaines.