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Forum éco CCI : "Il ne faut pas attendre la croissance pour créer des emplois"

Forum éco CCI : "Il ne faut pas attendre la croissance pour créer des emplois" | Think outside the Box | Scoop.it

Le Forum économique de la CCI a interrogé les liens entre croissance et emploi

                                        

À l'occasion du Forum économique organisé par la CCI à Toulouse mardi 9 octobre, plusieurs experts ont souligné l'importance de ne pas faire reposer tous les espoirs de créations d'emplois sur la croissance. Une position qui fait écho au rapport du FMI faisant état d'un probable essoufflement de cette croissance mondiale dans les années à venir.

"Il ne faut pas attendre la croissance pour créer des emplois", estime Pierre Sabatier, économiste et fondateur du cabinet de prospectives PrimeView, à l'occasion du Forum économique organisé par la CCI, mardi 9 octobre à Toulouse.

Depuis quelques décennies, la "sacro-sainte" croissance du PIB est devenue l'indicateur-clé pour évaluer la bonne santé économique des pays. Pourtant, comme le rappelle le philosophe François-Xavier Bellamy :

"Ce n'était pas la préoccupation principale de l'aristocrate sous l'Antiquité ou du laboureur au Moyen Âge. La croissance est devenue une nécessité avec la modernité avec un mouvement de changement perpétuel. Il serait dangereux de viser la croissance en soi alors qu'au final l'objectif est plutôt d'espérer une société prospère".

Pierre Sabatier abonde : "Le Japon est un pays avec un taux de croissance très faible et pourtant il enregistre seulement 3% de chômage. La croissance ne peut être l'alpha et l'oméga. L'important pour créer des emplois est d'identifier les besoins de la société et de savoir comment y répondre en gagnant de l'argent."

 

Le FMI recommande une croissance "moins inégalitaire"

Cette position fait écho au rapport publié ce mardi par le FMI (Fonds monétaire international). L'institution prévoit une augmentation du produit intérieur brut mondial de 3,7% en 2018 alors qu'au printemps elle tablait plutôt sur 3,9%. Plus inquiétant, le FMI estime que "la probabilité augmente de voir se produire d'autres chocs négatifs" et plaide pour une croissance moins inégalitaire.

"Non seulement la croissance à long terme dans les pays avancés est orientée à la baisse, mais, de plus, dans bon nombre de pays, les gains plus modestes reviennent principalement à ceux qui sont relativement richesLes dirigeants doivent adopter une perspective à long terme face à ce malaise via des politiques budgétaires inclusives, des investissements dans l'éducation et des mesures qui garantissent l'accès à des soins de santé adéquats afin de réduire les inégalités.

Sinon, les approches centristes et multilatérales de la politique et de la politique publique deviendront de plus en plus vulnérables, et ce, au détriment de tous", martèle le rapport, s'appuyant notamment sur la stagnation du salaire médian aux États-Unis entre 1999 et 2016.

 

                                           Par Florine Galéron                       

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Les 5 réponses à ceux qui veulent préserver l’emploi

Les 5 réponses à ceux qui veulent préserver l’emploi | Think outside the Box | Scoop.it

Si vous avez été redirigé vers cette page, c’est que d’une manière ou d’une autre vous vous êtes inquiété pour la préservation d’un type d’emploi voire que vous avez même proposé des idées pour sauvegarder ou créer de l’emploi.

Les 5 arguments contre la préservation de l’emploi

Chacun des arguments peut être approfondi en cliquant sur le ou les liens appropriés.

 

1. La technologie a pour but premier de nous faciliter la vie et, en conséquence, de réduire notre travail. Détruire l’emploi n’est donc pas une conséquence de quoi que ce soit, c’est le but premier que recherche notre espèce depuis des millénaires ! Et nous sommes en train de réussir ! Pourquoi voudrions-nous revenir en arrière afin d’atteindre l’inefficace plein-emploi ?

 

2. Le fait de ne pas travailler n’est pas un problème. C’est le fait de ne pas avoir d’argent pour vivre qui l’est. Nous avons malheureusement tendance à confondre le travail et le social. Nous sommes convaincus que seul le travail rapporte de l’argent mais c’est une croyance complètement erronée. Pour approfondir : Qu’est-ce que le travail ?

 

3. Vouloir créer de l’emploi revient à creuser des trous pour les reboucher. C’est non seulement stupide, c’est également contre-productif et revient à construire la société la plus inefficace possible !

 

4. Si créer/préserver l’emploi est un argument recevable dans un débat, alors absolument tout peut être justifiable : depuis la destruction de nos ressources naturelles à la torture et la peine de mort en passant par le sacrifice de milliers de vies sur les routes. C’est ce que j’appelle l’argument du bourreau.

 

5. Quel que soit votre métier, il pourra être fait mieux, plus vite et moins cher par un logiciel dans la décennie qui vient. C’est bien sûr évident quand on pense aux chauffeurs de taxi/Uber mais cela comprend également les artistes, les politiciens et même les chefs d’entreprises.

 


Conclusion : s’inquiéter pour l’emploi est dangereusement rétrograde. Ce n’est pas facile car on nous bourre le crâne avec cette superstition mais il est indispensable de passer à l’étape suivante. Que l’on apprécie l’idée ou pas, nous sommes déjà dans une société où tout le monde ne travaille pas. C’est un fait et le futur n’a que faire de votre opinion. La question n’est donc pas de créer/préserver l’emploi mais de s’organiser dans une société où l’emploi est rare.

 

Personnellement, je pense que le revenu de base, sous une forme ou une autre, est une piste à explorer sérieusement.

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Vers une société sans emploi ?

Vers une société sans emploi ? | Think outside the Box | Scoop.it

 

Par Alicia Tang et Diane Touré, Direction de la prospective, France Télévisions

 

Allons-nous vers une déconnexion revenu / travail ? Pour la première fois dans l'Histoire, une révolution technologique détruit plus d'emplois qu'elle n'en crée et le numérique commence à inquiéter un certain nombre d'économistes et décideurs.


A l’occasion d’une journée exploratoire, la Société Française de Prospective, avec le soutien de Cap Digital a abordé ce sujet insuffisamment traité et a tenté d’envisager le futur de nos modèles économiques.

1Révolution numérique : vers une transformation du travail et de l’emploi

Les technologies, comme la machine à vapeur ou encore l'électricité, ont bouleversé les modèles socio-économiques dans lesquels elles sont apparues. Aujourd'hui, une nouvelle révolution est en train de transformer le monde. Mais il ne s’agit plus de technologies de rupture comme cela a pu être le cas, mais bien d’un faisceau d’innovations dans divers domaines (nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l'information et sciences cognitives ou encore génomique et robotique).

Ces ruptures technologiques modifient en profondeur la nature, le rapport et la structure du travail dans nos sociétés occidentales. La notion d’emploi, en perpétuelle évolution, est également à repenser.

L’entrepreneur américain Seth Godin résume ce phénomène assez simplement : “mon grand-père a fait le même travail toute sa vie, mon père a eu 7 emplois différents tout au long de sa carrière, et moi j'ai 7 emplois en même temps”.

En effet, on peut aujourd’hui être à la fois entrepreneur, étudiant, salarié, expert ou encore indépendant. On les appelle déjà "les slasheurs" : ceux qui mettent une barre oblique (slash) entre leurs fonctions en se présentant.

Nous sommes aujourd'hui dans la phase de "destruction créatrice" chère à Schumpeter : le progrès technique détruit les emplois qui ne sont plus en accord avec la demande du marché. Mais nos sociétés font face à un "innovation gap" sans précédent, une différence entre l’évolution de la productivité et la création d’emplois. Le numérique est tout simplement en train de détruire des emplois. Le cabinet de conseil Roland Berger estime ainsi qu’en 2025, 3 millions d’emplois français auront disparu en raison de l’optimisation des emplois actuels et de la robotisation.

VIN (Viticulture intelligente naturelle), le robot-vigneron. (Stéphane Audras/REA)

Les innovations numériques vont certes permettre l'émergence de nouveaux secteurs et la création de nouveaux emplois, mais qui seront moins bien payés que ceux qui vont disparaître, et ce pour plusieurs raisons :

- une mécanisation et une émergence des robots qui entrent en compétition avec les compétences humaines ;
- un manque d’éducation au numérique et une fracture des usages ;
- une dissociation entre la recherche et le développement et innovation (beaucoup de technologies ne sont pas intégrées dans la société car elles ne répondent/collent pas à des usages) ;
- un manque d’investissement dans les moyens de production, c'est-à-dire une difficulté de passer du prototype à la masse.

Par ailleurs, nos sociétés quittent un modèle consumériste pour aller vers un modèle collaboratif. Dans les entreprises, l’enjeu est d’accompagner et d’éduquer à ces évolutions.

Derrières les technologies, il y a des transformations culturelles qu’il faut insuffler aux managers en interne.

Face à ces bouleversements, quelle est la capacité de la société à se réformer en protégeant son modèle social ?

2Une nouvelle vision du travail pour les jeunes.

Comment être acteur de ces nouvelles économies ? Au-delà de réinventer les modèles économiques, comment prendre place dans ce nouveau marché de l’emploi? ASTREES (l’Association du Travail de l’Emploi Europe et Société) a proposé aux jeunes de moins de 30 ans de remplir un court questionnaire sur ce que représente pour eux le travail mais aussi l’engagement dans la société comme en milieu professionnel. Parmi les 1.160 réponses, trois quarts des interrogés pensent que le plus important concernant l'emploi est d’être dans une ambiance de travail agréable, de faire quelque chose d’intéressant et d'avoir un bon équilibre vie professionnelle/vie privée.

“ En dépit du contexte et d’un chômage massif, les moins de 30 ans restent optimistes. Concernant les compétences, les efforts et les réseaux relationnels, ils sont très réalistes sur ce qui permet de décrocher un emploi et sur ce qui les attend en termes de contrats. Les jeunes veulent être entendus en milieu professionnel comme dans la société pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils seront", déclare ASTREES.

Malgré leur optimisme, plus ils entrent dans le monde du travail, plus le sentiment que leur avenir sera meilleur que celui de leurs parents décroît. (34% pour les plus de 25 ans , 44% chez les 20-24 ans et 53% chez les moins de 20 ans). Si le critère de revenu n'apparaît pas en haut des préoccupations, il n’en demeure pas moins inexistant.

“Pour les jeunes, il faudrait supprimer les contrats CDD et CDI, car ils ont du mal à y accéder ; d’autres formes de contrat devraient être mis au goût du jour" affirme Phillippe Lazzarotto membre de l’Association ASTREES.

L’enquête européenne sur les valeurs démontre que la France est une exception dans son rapport au travail. Alors que les anglo-saxons ont un rapport très instrumental à leur travail, les Français recherchent un certain épanouissement/accomplissement personnel à travers lui.
D'où une problématique : comment les jeunes français vont-ils réussir à insuffler ce genre de modèle coopératif au reste de l’Europe si l’intérêt et le rapport au travail est divergent ? Le défi futur est dans la construction d’un modèle socio-économique pour créer un contexte favorable à cette nouvelle génération.

3Prospective : quels modèles pour le futur ?

 A l’occasion de cette journée exploratoire, trois pistes pour le futur ont été exposées:

1. La première, proposée par Sokha Hin (co-fondateur de Call For Team ) part d’un constat : l’innovation en France n’est pensée que d’un point de vue technologique, et non sociale et sociétale.

“Il y a une déconnexion entre les citoyens que nous sommes, et la croyance dans les alternatives proposées”, affirme t-il.

Notre société a besoin de reconnaître que l’innovation est également un moyen de faire avancer des problématiques sociétales, qu’elle n’est pas réservée au monde numérique. Il ne s’agit toutefois pas de créer une rupture entre le monde actuel et le monde de demain, il ne doit pas y avoir de rejet, mais un accompagnement, une transition entre les deux. La proposition de Sokha Hin repose sur un travail en collaboration avec des grandes entreprises, dans le but d’accompagner les salariés qui souhaiteraient se tourner vers l’entrepreuneuriat. Cela permettrait d’accompagner la réflexion individuelle sur le parcours professionnel. Une autre piste pour le futur serait la création d’un label pour les entreprises qui partageraient une vision, celle du numérique aux services de transitions sociétales.

2. La deuxième proposition de Stanislas Jourdan (co-fondateur et coordinateur du Mouvement Français pour un Revenu de Base) concerne la création d’un revenu universel et inaliénable pour tous les individus. Le revenu de base inconditionnel (RBI) serait un revenu attribué sans condition, sur le principe de droit fondamental. Celui-ci serait déconnecté de l’emploi et serait perçu par chaque individu de la société peu importe son âge, son statut socio-professionnel.
Ce revenu de base serait financé par un capital collectif, celui du travail gratuit qui contribue à la création de bien commun. Selon Stanislas Jourdan, le revenu de base serait compris entre 500 et 800 euros par mois et par personne. Il permettrait une accélération économique plus collaborative et aux salariés de renégocier avec leur entreprise leur condition de travail. Le revenu de base permettrait de libérer le temps des individus.

Comment serait financé ce revenu ? Selon le rapport Colin et Collin sur la fiscalité du numérique, le revenu de base pourrait puiser ses ressources dans la création d’une taxe sur l’exploitation des données personnelles qui financerait la protection sociale et le revenu de base. D’autre part, cela encouragerait les entreprises à avoir un comportement plus éthique concernant l’utilisation et à la protection des données personnelles.

3. La dernière proposition, émise par le consultant Frédéric Fonsalas, part d’un questionnement sur la disparition du travail. Actuellement, une croissance de 3% serait nécessaire pour nous assurer du travail ; cette équation ne serait effective que si l’on parle du travail salarié. De ce fait, Frédéric Fonsalas propose une nouvelle définition du travail, à savoir “toute action transformante impliquant un effort”. Dans un second temps, il soutient le fait que la possession est de l’ordre de l’inné, tandis que le don requiert une éducation. Il faut donc changer le système éducatif et fonder le nouveau sur cinq piliers équivalents en poids : la culture ; le corps et ses soins ; la structure de l’esprit qui doit être verticale ; la formation à  l'entrepreneuriat et l’art et l’artisanat.
Il s’agit enfin de repenser le rapport à l’argent comme rémunération et de créer des nouveaux modes de rétribution, développer une économie sociale et solidaire.

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Blog de Paul Jorion » « Vous êtes sans emploi ? C’est de votre faute ! »

Blog de Paul Jorion » « Vous êtes sans emploi ? C’est de votre faute ! » | Think outside the Box | Scoop.it

Ma série de neuf vidéos sur le travail est très regardée. J’y développe le thème que la disparition du travail est un phénomène de société. À traiter comme tel. Pas en s’efforçant de culpabiliser celui qui est remplacé par la machine parce que devant manger, boire, dormir, nourrir ses enfants, coûte beaucoup plus cher qu’un robot. Ni en culpabilisant le chef d’entreprise qui ne crée pas d’emplois puisqu’il doit d’abord nourrir ses actionnaires et que les salaires, ça coûte trop cher, comme le lui a enjoint et rappelé M. Milton Friedman, parce que « C’est ça le capitalisme, mon vieux ! », et que les actionnaires sont ses maîtres, et que s’il ne comprend pas ça, il est bon pour la décharge.

Cela n’empêche pas M. François Rebsamen, ministre du Travail, de considérer que le problème de l’emploi, c’est celui des resquilleurs.

J’allais écrire que cela nous ramène à une façon de concevoir le problème comme au XIXe siècle, mais non : le XIXe siècle était celui de l’entreprise triomphante, on ne payait pas grand-chose ceux qui travaillaient mais au moins, durant la révolution industrielle, on n’essayait pas de culpabiliser ceux qui cherchaient du travail. Alors, du XVIIIe siècle ? non, pas non plus : c’est l’époque des Encyclopédistes, d’Adam Smith, le « vrai Adam Smith », l’ami du peuple, pas le pseudo-précurseur de von Hayek, inventé par le monde de la finance à des fins de propagande. Du XIe siècle, peut-être ? pas même, c’est la création de l’Université de Bologne en 1088, le retour de la connaissance pour la connaissance. M. Rebsamen nous ramène au Xe siècle avec son problème de l’emploi comme étant celui des resquilleurs.

Jacques Le Bris's insight:

On devrait interdire Twitter qui permet de montrer toute la nullité d'un Ministre en moins de 140 caractères

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Job idéal : tous les métiers du monde !

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Nul n’étant condamné à subir pendant l’intégralité de sa carrière un job pourri, autant se mettre, dès les premiers signes de fatigue, à réfléchir aux éléments constitutifs du job idéal, que ce soit dans l’idée de changer de métier ou tout simplement d’agir pour davantage de bien-être au travail. Voici un outil parmi tant d’autres pour se pencher sur le sujet...

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En finir avec le mensonge du plein emploi

En finir avec le mensonge du plein emploi | Think outside the Box | Scoop.it
Pôle Emploi
 

Les candidats qui évoquent le plein emploi devraient être poursuivis pour incompétence ou harcèlement moral. Drapés dans la promesse qui rase gratis, ils osent. Le trémolo dans la voix ils affirment, les yeux dans les yeux, que c'est possible. Retour au plein emploi en cinq ans assure Juppé. "J'inverserai la courbe du chômage" avait promis Moi Président, acceptant même d'être jugé sur cette tirade. Dans son premier quinquennat, Sarkozy avait dit "Je vous ai promis le plein emploi, je vais me battre pour le plein emploi" (Place de la Concorde, le 6 mai 2007). On a vu le nombre de chômeurs augmenter d'un million de déconvenus pendant son mandat; belle amplitude non? Tous les autres candidats en font leur priorité, parce que "les Français" sont inquiets, "les Français" ont besoin d'argent, ils veulent un travail, un job, un taf, une occupation, une activité dans laquelle ils se réalisent ; et la sécurité, j'oubliais la sécurité! Bouillie de bullshit: chacun d'eux garantit qu'avec lui ce sera différent, même si déjà sous eux ils ont échoué.

 

 
Sans regarder le verre à moitié vide, il faudrait au moins regarder le verre.

Il ne s'agit pas de voir l'avenir plus sombre qu'il n'est, mais il serait assez sain, adulte, mature, de regarder la vérité en face. Avec l'avènement de la robotique et de l'intelligence artificielle, des bons vieux métiers vont tout simplement disparaître dans les dix ans qui viennent, venant rajouter un problème au problème. Globalement l'idée est simple: vous pensez à un métier qui semble ne pas pouvoir être automatisé et... il le devient. Jusqu'à maintenant on réservait cette nouvelle aux métiers manuels et naturellement ça n'angoissait personne dans les couloirs de l'Assemblée. Dorénavant, les meilleurs ingénieurs et développeurs de la planète s'organisent méticuleusement pour étendre cette mutation aux cols blancs. Chirurgiens, notaires, avocats, dermatologistes, radiologistes, conseillers bancaires, traders, professeurs, journalistes, scénaristes... La liste est infinie des métiers "intellectuels" qui sont doucement en train de rejoindre les chauffeurs, maçons, manutentionnaires, peintres et autres métiers "manuels" dans le grand vortex de l'emploi menacé. Même les data scientists sont sur le grill! Pris par le démon du défi, certains d'entre eux ont conçu une intelligence artificielle qui apprend à proposer de nouvelles combinaisons d'algorithmes à leurs places... Les types se tirent des balles dans les pieds! Vertigineux. Vous le voyez le petit souci? Alors qu'on échoue à écoper notre chômage structurel, une nouvelle génération d'emmerdes est en train d'arriver, qui fera passer d'autres problèmes, comme les migrants par exemple, pour un dossier aussi majeur que le burn-out des vaches au passage à l'heure d'hiver. C'est massif, c'est couru d'avance, et personne n'en parle parce que c'est flippant et que "les Français" doivent déjà tellement en supporter, n'allons pas en rajouter.

 

 
Si plus personne ne travaille, qui va payer les machines?

Flippant parce qu'on ne voit pas bien comment le serpent va arrêter de se mordre la queue. Peu à peu, nous allons tous être secondés, accompagnés ou carrément remplacés dans la plupart des tâches. Se transporter, se nourrir, laver ses habits, traduire, collaborer, intervenir médicalement, juger un procès, etc. La robotique et l'intelligence artificielle le permettent, de plus en plus vite et pour de moins en moins cher. Ce serait dommage de se priver; c'est dans notre nature des choses. Pour faire simple on aura donc d'un côté ceux qui ne font plus rien parce qu'on les a remplacés, et de l'autre ceux qui possèdent les machines. Mais comment ceux qui n'ont plus d'emploi vont-ils payer l'utilisation de ces machines à ceux qui les produisent? Tadaaa... C'est tout bête comme question, mais ça fait un petit peu peur et on ne voit pas le moindre candidat prendre dix minutes dans un meeting pour évoquer cette équation. Surtout que ça paraît loin, en tout cas ce n'est pas pour 2017, donc on ne va pas s'énerver... Comme je le disais à Laure de La Raudière, une députée que j'aime bien (c'est pas si courant) à la sortie des Primaires de l'Économie (où les candidats Républicains défilaient pour expliquer leurs idées visionnaires), je rêve d'un homme ou d'une femme politique qui anticiperait la France de dans 5 ans plutôt que de seulement mal résoudre pendant 5 ans la France d'hier. Idéaliste que je suis...

 

 
Du revenu de base à un monde sans travail: la révolution bit-nik!

Revenu de base ou universel, l'idée de donner de l'argent à tout le monde va devenir plus critique que jamais. Le problème restant intact cependant, et s'accentuant même: avec quel argent puisqu'il n'y aura plus grand monde pour en produire ? Alors soudain je me mets à penser... Et si c'était l'idée même de travail qu'il nous fallait revoir? Est-ce qu'on est vraiment obligé de travailler? Assujettis au "devoir de misère" comme dirait l'autre? "Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi" dit le préambule de la constitution de 1946. Et oui mon ami, mais ça c'était avant, parce que là ce n'est plus la même limonade. Et si on décidait de s'allonger, de planter des courges, de dessiner, de chanter, de faire l'amour comme des fous en fumant de l'herbe qu'on cultiverait nous-mêmes, à lire des livres qu'on partagerait entre nous sans se payer, à se promener, voyager, grâce à des robots et des machines qui s'occuperaient de tout ? Des bit-niks, oisifs du numériques, secondés dans le bonheur par une batterie d'esclaves-robots nous obéissant à la voix. "Dis Siri, caresse-moi les cheveux pendant que je prends mon café gratos!" Elle est pas belle la vie? Une fois encore, j'aime beaucoup l'idée, mais je repose la question: qui va payer pour les robots? Je ne sais pas. En anglais on appelle ça un "wicked problem", un problème sans solution, ça existe, c'est comme ça. Ou pas...

 

 
Plutôt que de promettre le plein emploi, si on réfléchissait au non-emploi?

Non mais sérieusement, si on se débarrassait de cette évidence autro-proclamée qu'il faut travailler? Casser le code! "Disrupter" comme ils disent (beuark)! On recommence tout et on s'organise. On met tous nos cerveaux en réseau pour trouver la plus grande parade existentielle jamais exigée par la survie de l'espèce: comment vivre sans travailler! Je ne dis pas que c'est possible, mais ça vaut le coup d'y réfléchir, d'anticiper, de calfeutrer un peu les murs. Une sorte de gigantesque coopérative technologique où l'on bosserait (un minimum) à tour de rôle pour créer des robots? Ou alors on accorderait des privilèges à ceux qui veulent travailler, des plus grandes piscines, des meilleurs robots, des mondes virtuels inaccessibles au commun des bit-niks, je ne sais pas, des sortes de bonus pour prendre soin de l'autre humanité reconnaissante, celle qui glande par obligation ou par choix! Une grande fracture assumée entre 1% d'ultra puissants (mais qu'est-ce que la puissance sans argent? Vous avez deux heures) ayant la planète sous contrôle et 99% de l'humanité choyée et protégée qui ne se soucie plus de rien, allongée à regarder des films gratuits, produits avec passion par ceux qui ont envie de fabriquer des films pour le fun plutôt que de dormir dans un champs de pavot.

Ou alors on attend doucement de moisir dans des villes surconnectées mais sans moyens, conservant coûte que coûte l'obsession maladive que le "plein emploi est possible", qu'on va inverser la courbe de la tendance de la trajectoire de l'inversion de la loose et que par miracle, la robotique va créer plus d'emplois qu'elle ne va en détruire. Saint Wall-e, priez pour nous.

Candidats, arrêtez le bullshit!

Les hommes politiques avertis, il y en a, n'ont aucun intérêt à lancer le sujet sur la table, ça révèle un puits sans fond, une impasse abyssale. Personne ne se fait élire sur une impasse. Mais de là à continuer à incanter le plein emploi de manière psychotique, c'est soit de l'incompétence crasse, soit une volonté délibérée de mentir et de manipuler les masses. Matraquage digne d'un harcèlement moral, relayé avec discipline par tous les médias et réseaux.

 

À la fin de ce post, vous avez deux possibilités: soit vous dire "il exagère ce type, il y a toujours eu cette peur de la technologie qui allait tout détruire, mais en fait c'est bien foutu la vie, les métiers qui disparaissent sont remplacés par des nouveaux métiers, pas la peine de stresser ça ne sert à rien moi je vote pour le plein emploi!"; soit "ok, ça craint, comment fait-on pour sortir de ce projet de société un tantinet flou?".

Pour ma part, je choisis l'option deux. Il faut que cette question sorte du bois et que nous l'affrontions en adultes. En parler, débattre, se friter un peu sur le sujet parce qu'il touche profondément au vivant et à la survie de l'espèce; et je refuse de me réveiller en 2025 sur l'emploi comme on se réveille aujourd'hui sur le climat.

 

C'est bon, ça suffit, j'ai déjà vu le film.

 

Cyrille de Lasteyrie Auteur et "humeuriste dit @vinvin

 

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La croissance revient mais l'emploi attendra

La croissance revient mais l'emploi attendra | Think outside the Box | Scoop.it

Même avec une croissance du PIB de 0,6% au premier trimestre, la France a encore perdu 13.500 emplois. Le redressement de l'emploi ne semble pas encore d'actualité.

 

Certes, il n'est pas question de bouder son plaisir,avec une progression du PIB de 0,6% au premier trimestre, l'économie française connaît une véritable embellie. Il faut remonter au deuxième trimestre 2013 pour trouver une meilleure performance (0,7%). Ce taux de 0,6% est même supérieur aux prévisions de différents instituts économiques qui tablaient plutôt sur 0,4%.

Pourtant, il est bien trop tôt pour crier victoire. C'est essentiellement la consommation qui tire le PIB , pas l'investissement... Du moins pas encore. Or, sans investissements, l'emploi ne suivra pas et l'inversion de la courbe du chômage ne se produira pas. D'ailleurs, dans le même temps où l'Insee annonçait les bons résultats de la croissance au premier trimestre, la Dares (service statistiques du ministère du Travail) publiait ses dernières données montrant que la France a encore perdu 13.500 emplois sur ce même trimestre et les statistiques sur le travail temporaire également restent désespérément mornes, du fait, notamment, de l'effondrement de l'intérim dans le bâtiment.

Le ministre des Finances Michel Sapin en a bien conscience et préfère faire profil bas. Intervenant sur BFM, il a déclaré :

"Ce n'est pas 0,6% de croissance sur un trimestre qui va permettre de faire baisser le chômage. Il faudra encore de la croissance sur des trimestres et des trimestres. Comme vous le savez, le chômage a peu augmenté, mais il a augmenté. En somme 0,6% sur un trimestre c'est bien, 0,6% sur tous les trimestres de l'année, c'est mieux".


Extrêmement prudent, le ministre sait également que l'inversion du chômage est liée à la reprise de l'investissement des entreprises "Quand ce sera le cas, on pourra regarder la courbe du chômage, car c'est le moment où on la verra se stabiliser et reculer".

 

Pas de créations suffisantes d'emplois à court terme


D'ailleurs l'Insee ne dit pas autre chose, selon ses propres statistiques, la France perdrait encore 13.000 emplois marchands au premier semestre mais le solde devrait redevenir positif au second semestre. Souhaitons-le car, sur l'année 2015, la population active devrait s'enrichir de 120.000 personnes. Or, si elles ne trouvent pas un poste, le chômage augmentera automatiquement. Et la partie n'est pas gagnée sachant que, selon les statistiques de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), il y aurait actuellement un sureffectif d'environ 170.000 salariés dans les entreprises. Ce qui signifie que même en cas de redémarrage des carnets de commandes, les entreprises n'auront pas nécessairement besoin de recruter pour faire face. Il va donc falloir prendre son mal en patience.... Mais dans cet océan de prudence, les prévisions de l'OFCE dénotent.

 L'OFCE voit le bout du tunnel pour la fin 2015

Pour cet organisme, la décrue du chômage pourrait se produire dès cette année si un certain nombre de conditions sont réunies : un prix du baril du pétrole stabilisé vers les 60 dollars, un maintien à un niveau faible des taux d'intérêt, quasi parité euro/dollar, etc. Avec ces hypothèses favorables, la France pourrait alors connaître une progression du PIB de 1,4% en 2015 (après 0,4% en 2014). Mieux, avec une accélération attendue du rythme de croissance au cours de l'année - on connaitra les premiers résultats du deuxième trimestre à la fin juillet - , on arriverait alors à un rythme de progression du PIB égal à 2% en glissement annuel. Le second semestre 2015 marquerait alors le tournant de la reprise avec la hausse du taux d'investissement des entreprises et, enfin, le début (très timide) de la décrue du taux de chômage qui s'établirait à 9,8% à la fin de l'année contre 10% fin 2014. L'OFCE estime que 205.000 emplois pourraient être créés cette année, dont 178.000 dans le secteur marchand. Alors qu'en 2014, ce même secteur avait perdu 37.000 postes. In fine, le nombre des demandeurs d'emploi diminuerait de... 54.000.

Pour l'OFCE, 2016 sera la vraie année de la reprise avec une croissance de 2,1%, une hausse de l'investissement productif de 4% et la création de près de 220.000 postes dans le secteur marchand permettant une nouvelle diminution du nombre des chômeurs de 70.000. Le taux de chômage redescendrait alors à 9,5%. Il était de 10% en mai 2012 quand François Hollande est arrivé à l'Elysée. Si l'hypothèse de l'OFCE s'avère exacte, alors François Hollande pourra dire qu'il a tenu son objectif d'inverser la courbe du chômage. Mais on n'en est pas encore là.

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▶ Quand les humains n'auront plus besoin de postuler !

Ajoutée le 29 oct. 2014

Depuis la révolution industrielle, l'être humain n'a cessé de créer des machines, afin d'automatiser les tâches difficiles ou rébarbatives. Ceci a amené une abondance qui n'était pas envisageable avant. Aujourd'hui, nous sommes devant un constat qui demande réflexion sur l'orientation que prend notre société. En effet, l'automatisation de tous les secteurs d'activités posera de véritables problèmes pour l'emploi dans l'organisation sociétale actuelle. Cette vidéo que nous avons traduite et doublée nous montre à quel point ce sujet est crucial et le sera de plus en plus avec l'avancement effréné des technologies d'automatisations.

Vidéo réalisé par CGP Grey http://www.cgpgrey.com/
Traduction et doublage par Le 4ème singe : http://www.4emesinge.com

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Scooped by Jacques Le Bris
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Je serais tellement plus utile au chômage #emploi #hasbeen | JCFrogBlog4

Je serais tellement plus utile au chômage #emploi #hasbeen | JCFrogBlog4 | Think outside the Box | Scoop.it

Je suis exaspéré. Si, si

Je n’entends parler que d’emploi. C’est devenu l’étalon or, la justification absolue, le fourre tout. Pas une émission, pas un discours politique sans que cela ne dirige les débats. On se moque de l’intérêt des choses, on ne compte que les emplois. Et en plus on compte mal, souvent on ment.

J’ai 45 ans, je suis né en 68, année de certains rêves. Je suis à peine plus vieux que le 1er choc pétrolier, je n’ai entendu au cours de ma vie que des encravatés me dire qu’ils se battent pour la croissance et l’emploi. Et je n’ai jamais connu que le chômage de masse et la décroissance de mon environnement.

Reconnaissance sociale.

On a besoin d’argent pour vivre, soit. On a besoin de faire des choses pour s’épanouir, je le pense. Mais quel rapport avec l’emploi? Pourquoi est-il si profondément ancré en nous que c’est une valeur? J’ai bien une idée mais là on va tomber dans le subjectif et je voudrais être consensuel aujourd’hui

Restons en donc aux faits. Qui pourrait dire qu’un employé de nos armuriers qui travaille pour un gras salaire sur les mines anti-personnelles ou les armes biologiques est plus utile à la société que Mr René, chômeur senior sans espoir de retour à l’emploi et qui passe son temps a donner du soutien scolaire à nos enfants.

Notre société nous éduque à lui nuire

Je suis ingénieur, on m’a donné un diplôme qui sans me protéger de tout me donne toutes le chances. Et je m’en suis servi: j’ai tout. En tout cas j’ai tout ce qui pour moi fait une vie bien privilégiée, je ne souhaite rien de plus. Quand je regarde mes amis ingénieurs, l’immense majorité travaille, comme moi il y a peu, pour des grosses boites et mettent leur « génie » au service d’empires économiques sans avoir la moindre maîtrise de ce qu’ils font et pourquoi ils le font. Quand tu penses que des ingénieurs travaillent à l’obsolescence programmée, et on nous dira qu’il n’y a pas de sot métier.

Il y a 2 ans ma femme et moi avons pris une décision un peu folle: tout larguer pour aller s’installer au bord de la mer. La chance a été de la partie: un ami m’a offert un emploi de rêve, je travaille de chez moi sur des choses que j’aime. Le pied absolu.

Cela n’empêche que je me suis posé beaucoup de questions à cette époque sur ce que j’allais faire de ma vie. Je débarquais dans un environnement de rêve mais quitter un boulot stable de cadre en région parisienne pour aller s’enterrer au fond du Morbihan, ce n’était pas très responsable en terme de carrière

J’ai encore des proches qui croient que j’ai fait ça pour faire plaisir à ma Dame. Ils n’imaginent pas que c’est moi qui ait eu l’envie, celle de changer d’air, de quitter ce cirque insensé où je fanais.

Lorsque je suis arrivé, tout à mon émerveillement, j’étais plein d’envies, de volonté de faire quelque chose de bien. J’ai pensé à 10 000 trucs pour mettre mes modestes connaissances au service de la commune, de l’école, du collège, des vieux, et le constat est simple: à chaque fois que je pensais à quelque chose d’utile à la société, c’était impossible de pouvoir en vivre. Et tous les trucs qui me semblaient avoir une chance de marcher étaient au mieux inutiles, plus souvent nuisibles, donc hors de question.

Pourtant il y en a des choses à faire pour booster la société. Pour ne parler que de mon domaine, les développeurs pleins d’envies et de générosité sont légions. Ils sont capables de grandes choses. Ceux qui ne connaissent pas ce monde n’imaginent peut être pas à quel point ils sont capables d’aider la communauté dans tous les aspects de la vie quotidienne.

Mais toute cette énergie, toute cette puissance est mise au service de la marge à 2 chiffres. L’immense majorité de ces artisans du futur finiront dans de tristes gratte-ciels à développer une technologie rentable pour les actionnaires, parfois nuisible, en tout cas éloignée de toute considération pour l’intérêt général. Un seul coupable: l’emploi et donc la soumission comme unique perspective de revenus. Je sais, il existe aussi des entrepreneurs. On en parlera peut-être une autre fois

Tant qu’on nous éduquera dans l’espoir d’avoir « une belle situation » (entendez « grassement payée », pas « noble métier »), ça ne risque pas de bouger.

Etre ingénieur ce pourrait être beau. Innover, inventer pour libérer les hommes du travail abrutissant, ce serait grand, le faire pour pousser massivement les gens au chômage, c’est une honte. J’entendais récemment Fleur Pellerin déclarer tous sourires numériques déployés que « les petits emplois c’est fini, on ne peut pas rivaliser avec les pays émergents, il faut développer les hautes technologies et les emplois hautement qualifiés ». Ah oui? C’est une ministre socialiste qui nous chante ça? Et on fait quoi des gens « non qualifiés », tout le monde à la poubelle? Concrètement oui, c’est bien ce que nous faisons. Et comme les dirigeants sortent exclusivement des zones « qualifiées », on continue le massacre dans des rêves illusoires de formation professionnelle qui vont élever le bon peuple.

Emancipation

J’ai travaillé 17 ans dans l’automatisation de tri postal. De merveilleuses machines qui mettent tellement de postiers au chomage. J’ai toujours eu l’utopie de la machine qui libère l’homme, mais le temps a passé et j’ai bien du me rendre compte que tout mon travail ne participait qu’au bénéfice exclusif de mes patrons, et au mien bien sûr. J’ai vraiment cru que ça changerait, que la révolution numérique mettrait un peu de temps à être comprise mais après toutes ces années pas l’ombre d’un début de prise en compte de cette nouvelle réalité: l’emploi disparaît.

 

Tout ceci n’empêche que le bilan que je tire modestement de ma petite expérience de vieux (j’ai appris récemment qu’à 45 ans je passais professionnellement dans la rubrique senior) est raide: nous marchons sur la tête. Au prétexte de booster la Sainte Croissance qui seule saura apporter le bonheur aux petites gens, nous avons appris à être rentables. Méritants dit-on dans le jargon politique, ultime hypocrisie. Tout ça pour qu’au final des jeunes rêvent de devenir footballeur ou rock star de la télé réalité, tu parles d’un mérite.

Il faut se libérer de l’emploi, je ne sais pas si c’est par le Revenu de Base, le Salaire à vie, ou d’autres propositions mais il existe des pistes de réflexion dont on n’entend jamais parler chez Pujadas. On continue de gaspiller des milliards à subventionner des pans entiers de l’économie dont l’activité est in fine nuisible à la société, tout cela soit-disant pour l’emploi.

Si les bonnets rouges pouvaient vivre sans être « obligés » de nuire à l’environnement breton, il n’y aurait plus de bonnets rouges. Mais faut bouffer, et donc l’intérêt général se sera pour plus tard, encore une fois.

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