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Sur une remarque du professeur Raoult.

Sur une remarque du professeur Raoult. | Think outside the Box | Scoop.it

J’ai écouté cette semaine une interview que le professeur Raoult a donnée à André Bercoff 

Le professeur Raoult n’est pas seulement le numéro un mondial de sa spécialité (d’après un sondage international auprès de tous ses pairs) mais il laisse aussi son expérience et son intelligence s’approcher de tous les problèmes de société et il les traite à partir d’une gigantesque culture tant littéraire que scientifique.

Avant tout, je dois dire que j’ai été surpris par le côté serein du Professeur Raoult, qui ayant fait son devoir toute sa vie et n’ayant plus rien à prouver est parfaitement détendu, même si « on » vient de le mettre à la retraite, lui le meilleur au monde dans sa spécialité.

Mais, lors de cette interview, il a prononcé une phrase qui m’a frappé comme la foudre tant elle était à la fois courte et profonde.

J’en suis resté pantois et depuis j’y pense sans arrêt tant elle me paraît lumineuse pour expliquer ce dont nos sociétés en général, et la France en particulier, souffrent.

A la question posée par André Bercoff sur la façon dont il avait traversé la période troublée du Covid, il a eu cette réponse magnifique, que je cite de mémoire.

Il commence par un constat, fait par l’un de ses confrères.

Le monde hospitalier est géré par à 95 % par des gens issus de la même école, l’École Nationale d’Administration qui ont LA caractéristique commune de n’avoir aucune culture scientifique, ayant arrêté toute étude scientifique en seconde.

Or, dans l’administration, l’avancement dans la hiérarchie se fait en fonction de la capacité de chacun à obéir, tandis que dans le monde scientifique, l’avancement dans la hiérarchie se fait en fonction des découvertes, de la capacité à gérer et à mener des équipes et du désir de former des jeunes qui prendront la relève.

 

Et donc, dit-il tranquillement : il y a deux sortes de hiérarchies qui coexistent en France, celles fondées sur la capacité à obéir et celles fondées sur la capacité à penser librement.

Et c’est cette idée que j’ai trouvé prodigieuse.

 

Je vais essayer de la développer plus avant, ce qu’il n’a pas vraiment fait dans son interview. Qu’il veuille bien m’en excuser, mais à partir de maintenant, ce n’est plus lui qui parle, mais moi.

Commençons par souligner que la hiérarchie fondée sur l’obéissance ne peut fonctionner que sous la contrainte.  Il faut en effet punir les désobéissants.

Ce qui veut dire que cette première hiérarchie se doit de haïr les deuxièmes qui elles ne sont fondées que sur la Liberté.

Il y a donc un conflit perpétuel et sans solution entre ceux qui ont choisi d’obéir, et pour qui tout ce qui n’est pas permis est interdit, et ceux qui, ayant des idées originales, veulent aller là où leur esprit les poussent, puisque pour eux, tout ce qui n’est pas interdit est permis.

Car cette liberté de penser et d’approcher l’inconnu est la marque de fabrique des esprits libres.

Tout esprit normalement constitué comprend intuitivement que personne ne peut être à la fois obéissant et libre en même temps. Et donc,» en même temps », pour un esprit scientifique ne veut rien dire. Quelque chose ne peut exister et ne pas exister en même temps.

Dans une société équilibrée, ceux qui veulent faire carrière dans l’obéissance vont dans les services publics et seront payés par les impôts, les autres allant dans la recherche scientifique, les affaires, le sport, les arts ou que sais -je encore et feront carrière en fonction de leurs réussites.

Hélas, pour de nombreuses raisons que je me tue à dénoncer chaque semaine dans ces billets, le poids de l’état en France (qui ne mérite pas de majuscule) ne cesse de monter depuis au moins 1960. A cette date, le poids de l’État dans l’économie était à 30 % en France et de 30 % en Suisse. En 2022, nous avons dépassé 60% en France, tandis que chez nos voisins helvétiques, nous en sommes toujours à …30 %.

Pourquoi cette différence ? La réponse est simple.

L’État, comme chacun le sait dès qu’il a eu à remplir des formulaires, est le lieu par excellence où se déploient ceux qui font carrière dans l’obéissance.

Augmenter sans arrêt le nombre de ceux qui travaillent dans la hiérarchie de l’obéissance est donc la meilleure façon pour les chefs de cette hiérarchie d’écraser l’ennemi, c’est-à-dire les gens libres.

Dans cette analyse, la hausse du poids de l’état n’est que la conséquence de la victoire écrasante des administratifs qui ont pris le contrôle des dépenses étatiques sur les créatifs qui avaient mieux à faire ailleurs.

En 1960, plus de 60 % des Français travaillaient dans des activités où ils n’avaient pas à obéir à ceux qui travaillaient dans la hiérarchie de l’obéissance, se développant comme ils le voulaient « ailleurs » c’est-à-dire dans des hiérarchies libres et concurrentielles fondées sur le mérite. C’est toujours le cas en Suisse. Ce n’est plus le cas chez nous.  Aujourd’hui 60 % de nos concitoyens travaillent dans des activités fondées sur l’obéissance, où il faut obéir aux ordres, aussi idiots soient- il. Et, comme nous l’avons vu dans le cas du Covid, ce sont ceux qui obéissent le mieux aux ordres les plus stupides qui sont promus, comme l’a montré la crise du Covid.

Et donc le poids de l’état n’a cessé de monter chez nous ce qui veut dire que le poids du secteur obéissant et donc non créatif ne cesse de croître par rapport à celui du secteur libre (et donc créatif) , ce qui nous amène inexorablement à un effondrement du niveau de vie de tous les citoyens, créatifs ou pas.

Je parie d’ailleurs que, quand le secteur obéissant s’effondrera sous son propre poids, les créatifs s’en sortiront beaucoup mieux que les obéissants et cela pour des raisons évidentes : les créatifs continueront à créer mais les obéissants ne pourront plus les en empêcher et leur voler le résultat de leur création par la taxation.

 

Comme en URSS, l’effondrement sera celui de la société « obéissante » , ce qui permettra aux individus libres de se développer à nouveau. Une révolution a lieu quand la hiérarchie de l’obéissance s’écroule. Et nous allons tout droit vers une révolution.

Pourquoi en suis-je sûr ?

En France aujourd’hui, à peine 1/3 de ceux qui travaillent exercent leurs talents dans ce qui les passionne tandis que les 2/3 restant n’ont qu’un but, empêcher le 1/3 restant de faire ce qui les intéresse, en attendant la retraite, qu’ils ne toucheront pas puisqu’ils ont détruit ceux qui étaient productifs.

Et la réalité est que les premiers adorent leur travail tandis que les deuxièmes le haïssent car ils n’ont pas la même notion du travail.

Ce qui m’amène à la notion de travail, à laquelle je viens de consacrer une émission sur YouTube avec Emmanuelle que vous pouvez découvrir à l’adresse suivante.

 

Notre thèse est la suivante : notre civilisation a hérité de deux notions du travail.

  1. Le travail esclavage, idée héritée des Grecs où seuls travaillaient les esclaves et les « idiotes », en Grec ancien idiotes signifiant ceux qui avaient besoin de travailler pour vivre, et qui sont devenus chez nous les idiots. C’est une notion qui a été reprise avec enthousiasme par tous les Marxistes qui prospèrent dans tous les secteurs de l’économie obéissante, parce que pour eux, il ne peut y avoir de satisfaction dans le travail. Le but est donc de travailler le moins possible.
  2. Le travail accomplissement personnel, pierre de voûte du christianisme qui s’est développé en premier dans les grands ordres monastiques.  Ce travail a pour but de développer le bien commun. Et ce genre de travail nous amène automatiquement dans une société de création et donc de liberté, comme en font foi nos cathédrales, nos grandes universités d’autrefois, nos villes et nos villages, chacun accomplissant avec enthousiasme ce qu’il a choisi librement de faire. Et de ce travail naît le bonheur individuel et la prospérité collective. Le but est de travailler le plus possible.

 

A ce point du raisonnement, je constate que nous sommes sortis il y a longtemps du cauchemar de Charlie Chaplin dans les temps modernes où la majorité des gens devaient faire un travail qui les rebutait, simplement pour survivre.

Mais je me souviens aussi de ce que disait Richelieu « l’Homme est un mulet qui se gâte au repos ». Rien n’est pire que l’oisiveté, mère de tous les vices, comme nous le dit l’Église depuis la nuit des temps.

Et donc, le but d’un système politique efficace devrait être de réduire le nombre de ceux qui travaillent dans la société d’obéissance pour faire croître au maximum le contingent de ceux qui veulent s’engager dans la société libre. Force est de constater que le but du système politique dominant en France est de suivre une politique qui amène exactement au résultat inverse.

Étant libéral, c’est-à- dire défendant LES hiérarchies de Liberté contre LA hiérarchie d’obéissance, je crois depuis toujours que Locke nous a donné les clefs intellectuelles pour qu’une  société de Liberté puisse se développer.

Il faut :

  1. La séparation des pouvoirs.
  2. Le droit de propriété comme un absolu.
  3. Le jugement des conflits avec l’État par des jurys populaires de citoyens tirés au sort.
  4. Le vote des impôts, des dépenses de l’État et des collectivités publiques par les citoyens et donc la démocratie directe.
  5. L’interdiction des déficits budgétaires et donc de la dette étatique sauf en temps de guerre.

 

Je ne vois malheureusement aucun homme politique de gauche et encore moins de droite (la Droite française hait la Liberté et adore l’économie de l’obéissance) qui aurait un tel programme.

Je crains donc qu’il nous faille passer d’abord par un effondrement de l’économie de l’obéissance.

Hélas, historiquement, un tel effondrement n’a pas toujours amené à un retour de la Liberté, bien au contraire.

Et pourtant, l’effondrement est inéluctable.

Ce sera à nous d’être prêts pour pousser dans le bon sens quand le moment sera venu.

Nous aurons peu de temps.

 

Charles Gave

20 février, 2023

 

Jacques Le Bris's insight:

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

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Selon une agence gouvernementale, l'économie mondiale est proche de l'effondrement

Selon une agence gouvernementale, l'économie mondiale est proche de l'effondrement | Think outside the Box | Scoop.it

Le centre de recherche géologique de Finlande (GTK) est formel. L'économie mondiale pourrait, beaucoup plus vite qu'on ne l'imagine et si des mesures drastiques ne sont pas prises, s'effondrer. Cet institut dépend du ministère des Affaires économiques et de l'Emploi finlandais et coordonne le projet européen ProMine, qui a créé un système d'étude et de modélisation des matières premières.

L'alarme a été sonnée dans un rapport écrit par Simon Michaux et signé par le directeur scientifique du GTK, Saku Vuori. Selon le document, la crise de 2008 avait été en partie causée par un plateau de production de pétrole atteint, au niveau mondial, en 2005.

 

Les prix de la matière première avaient alors augmenté, élevant d'autant plus le niveau de la dette globale et la rendant insoutenable.

Simon Michaux souligne que ces déséquilibres existent encore, mais sont pour l'instant soutenus par le quantitative easing, l'assouplissement quantitatif, une création monétaire artificielle par les banques centrales, qui rachètent massivement de la dette aux acteurs financiers pour éviter un effondrement total.

Il est aussi expliqué que la stagnation de la production de pétrole brut, dans les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole notamment, a été en partie compensée par l'émergence d'un nouveau producteur majeur: les États-Unis qui, grâce à l'huile de schiste et à la fracturation hydraulique, représentent désormais plus de 70% des nouvelles sources d'approvisionnement.

«Orgie de dettes»

Problème: cette huile de schiste est, selon le rapport, la matière première d'une immense bulle spéculative. Elle souffre de coûts de production trop élevés et en constante augmentation, qui risquent de pousser l'industrie pétrolière américaine, très endettée, vers le précipice. Les investissements se tarissent et, là encore, un pic pourrait vite être atteint –si ce n'est pas déjà le cas.

L'économie mondiale ne peut survivre à un coût de 100 dollars le baril, tandis d'un coût inférieur à 54 dollars signifie une création de dette pour continuer à produire. Entre le marteau et l'enclume, tout le système risque de s'effondrer lorsque les déséquilibres atteindront le point de rupture –celui-ci pourrait être l'explosion de la bulle américaine, en l'absence d'une alternative économiquement plus viable.

Au-delà d'une transition vers une énergie non fossile, c'est l'intégralité du système économique et industriel mondial, bâti autour d'une «orgie de dettes», qu'il faut repenser intégralement. «Ce sera peut-être le plus grand challenge industriel que l'humanité ait eu à surmonter», est-il ainsi expliqué. «L'alternative sera le conflit.»

 

Repéré par Thomas Burgel sur Vice

 

Jacques Le Bris's insight:

Source :

https://www.vice.com/en_us/article/8848g5/government-agency-warns-global-oil-industry-is-on-the-brink-of-a-meltdown

 

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Conférence - L'effondrement : inéluctable ?

Conférence - L'effondrement : inéluctable ? Conférence organisée par l'association étudiante les DDcalés et présentée par Vincent Mignerot le 17 octobre 2019 à 20h à Lorient.

 

L'effondrement : inéluctable ?

 

"De l'île de Pâques en passant par les Vikings du Groenland ou encore les Mayas d'Amérique Centrale, ces sociétés se sont toutes effondrées. Est-ce aujourd'hui notre tour ?


Nous avons l'honneur d'accueillir Vincent Mignerot pour une conférence qui portera sur l'effondrement (collapsologie). Un sujet dont il s'est fortement emparé ces dernières années.

La conférence est organisée à l'initiative de l'association étudiante Les DDcalés, association de la filière Sciences, Écologie et Société de l'Université Bretagne Sud.

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Nucléaire français : la fuite en avant ou l'effondrement 

Nucléaire français : la fuite en avant ou l'effondrement  | Think outside the Box | Scoop.it

Ce texte est écrit à partir d’un document gardé secret tant le contenu dérange mais que l’ACRO, qui se bat pour qu’il soit rendu public, a pu consulter dans l’objectif de faire progresser la transparence.

 

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) publiée au Journal Officiel du 18 août 2015, vise à préparer l’après pétrole et à instaurer un modèle énergétique robuste et durable. En ce qui concerne le nucléaire, elle s’est fixé comme objectif de réduire sa part dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025. La part du nucléaire étant de l’ordre de 75% actuellement, c’est donc environ un tiers du parc qui doit être arrêté pour atteindre cet objectif, soit environ 19 réacteurs sur 58. A priori les plus anciens.

 

Or, le combustible MOx, qui permet de recycler le plutonium extrait à l’usine de retraitement d’Orano à La Hague, est utilisé dans les réacteurs les plus anciens du parc. Leur arrêt à l’horizon 2025 aura donc un impact énorme sur l’activité de cette usine et de celle de Melox qui fabrique le combustible. Cela mérite que l’on s’y attarde, surtout quand un débat national sur le plan de gestion des matières et déchets radioactifs est en préparation.

 

Dès 1997, le directeur de la sûreté des installations nucléaires a indiqué à EDF qu’il souhaitait disposer d’une approche globale de la sûreté du combustible nucléaire. Depuis, EDF a transmis plusieurs dossiers, tous secrets. La dernière mise à jour était demandée pour le 30 juin 2016 par l’ASN qui précisait également les scénarios devant être étudiés afin de tenir compte de l’objectif fixé par la loi pour la transition écologique et pour la croissance verte. EDF a rendu sa copie le 29 juin 2016, dans un dossier intitulé « Impact cycle 2016 » qui n’est pas plus public que ses prédécesseurs. L’ASN a aussi demandé une expertise sur ce dossier à l’IRSN. Le rapport n’est pas public, mais l’ACRO a pu l’examiner.

 

Selon l’IRSN, le scénario qui conduit donc à l’arrêt de 19 tranches de puissance unitaire 900 MWe et à une production électrique d’origine nucléaire abaissée de 420 TWh à 305 TWh en 2025, conduit à la saturation des piscines de la Hague et des réacteurs nucléaires en moins de 5 ans après la première fermeture. Tout le parc nucléaire devra donc s’arrêter pour cause d’occlusion intestinale après la mise à l’arrêt de moins de 9 tanches utilisant du MOX ! Les résultats de la simulation de l’IRSN confirment la conclusion d’EDF.

 

EDF a un projet de piscine centralisée bunkérisée pour augmenter ses capacités d’entreposage des combustibles usés. Le rapport IRSN mentionne une ouverture en 2030. Ainsi, toujours selon l’IRSN, le report à 2035 de la limitation à 50 % de la production d’électricité d’origine nucléaire, décale de 10 ans les dates de saturation des piscines, ce qui est compatible avec le calendrier prévisionnel de mise en service de la piscine d’entreposage centralisé, prévue à l’horizon 2030. Et, comme par hasard, le premier ministre a profité de la vacance au ministère de la transition écologique pour annoncer le report de 10 ans de la limitation à 50 % de la production d’électricité d’origine nucléaire…

Rien ne dit qu’EDF terminera sa piscine en 2030. Et, en attendant on ne pourrait pas arrêter le retraitement et le MOx. Pour M. Jean-Bernard Lévy, président-directeur général d’EDF, « si je devais utiliser une image pour décrire notre situation, ce serait celle d’un cycliste qui, pour ne pas tomber, ne doit pas s’arrêter de pédaler. » Il tentait de justifier la construction de nouveaux EPR lors de son audition, le 7 juin 2018, par la commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires. Cela s’applique aussi aux usines de retraitement de la Hague et Melox qui doivent pédaler sans relâche pour éviter l’arrêt complet du parc nucléaire.

 

Le retraitement consiste à séparer l’uranium, le plutonium des combustibles usés qui sortent des réacteurs. L’uranium, qui représente encore 95% de la masse des combustibles usés, est officiellement recyclable, mais n’est pas recyclé. Comme il ne nécessite pas de stockage en piscine, il est envoyé à Pierrelatte dans la Drôme. Les éléments les plus radioactifs sont concentrés, vitrifiés et entreposés à La Hague en attendant un stockage définitif. Reste le plutonium, moins de 1% de ce qui sort des réacteurs, qui ne peut pas être accumulé pour des raisons de prolifération. Il sert à faire du combustible MOx qui est utilisé dans 22 réacteurs (ceux du palier CPY à Dampierre, Gravelines, Le Blayais, Tricastin, Chinon et Saint Laurent). Le MOx n’est pas retraité ensuite.

 

C’est ce petit pourcent qui peut bloquer toute la machine. Toute l’industrie nucléaire est donc dans une situation très fragile, car on peut imaginer des aléas qui entraîneraient un arrêt prolongé d’une des mailles de cette chaîne du plutonium. Et le maillon faible, ce sont les évaporateurs de l’usine de retraitement de La Hague qui assurent la concentration des produits de fission. Ces équipements, conçus pour une durée de fonctionnement de trente ans, se corrodent plus rapidement que prévu lors de leur conception. Selon l’ASN, cette corrosion est de nature à remettre en cause à moyen terme la sûreté de l’installation. En effet, la tenue de ces équipements à la pression de leurs circuits de chauffe ou au séisme pourrait être remise en cause dans les prochaines années et potentiellement dès 2018 pour l’évaporateur le plus dégradé. Des fuites sont déjà apparues.

 

En cas d’arrêt des évaporateurs de l’un des ateliers, l’usine correspondante devrait également être arrêtée. Ainsi, le dossier d’EDF postule un aléa d’exploitation de 6 mois d’arrêt survenant uniquement sur l’une des deux usines de La Hague. Dans ce cas, l’autre usine seule devrait assurer le traitement des combustibles usés. Mais l’IRSN considère qu’un aléa peut survenir sur les deux usines simultanément et qu’un évènement sur un équipement dont le caractère générique nécessiterait l’arrêt d’équipements similaires, ne peut pas être écarté. La situation correspondant à l’arrêt temporaire des deux usines, même pour quelques mois, n’est cependant pas étudiée par Orano Cycle. En tout état de cause, une diminution des capacités de traitement de ces usines pourrait conduire à terme à la saturation des entreposages des combustibles usés.

 

Ainsi, au regard de la situation actuelle des évaporateurs, l’IRSN relève que l’aléa forfaitaire de six mois retenu ne peut pas être considéré comme enveloppe. Un arrêt des deux usines pour une durée supérieure aux six mois pourrait conduire à une saturation des piscines d’entreposage. L’IRSN demande donc à Orano cycle et EDF de revoir leur copie sur ce sujet et de préciser la durée d’indisponibilité qui conduirait à la saturation des piscines. La réponse est facile à estimer puisque la place disponible à La Hague ne serait plus que de 7,4% : la saturation interviendrait au bout d’une année environ.

 

L’industrie nucléaire française a donc mis en place un système que l’on ne peut pas stopper sur décision politique, sans risque d’un effet falaise qui arrêterait tout le parc en peu de temps. Mais ce système est extrêmement fragile et le piège pourrait se refermer sur ces concepteurs, à la suite de pannes. Pourtant, François de Rugy, alors président de l’Assemblée nationale, a affirmé : « Ce n’est plus EDF qui fait la politique de l’énergie en France » (AFP, 12/07/2018). Vraiment ?

 

L’utilisation de MOx dans les réacteurs les plus récents de 1 300 MWe en remplacement des réacteurs les plus anciens n’est pas simple à mettre en œuvre. Cela demande des études complètes sur le fonctionnement des cœurs des réacteurs et des travaux conséquents à instruire et valider. Il faudrait aussi revoir la fabrication des combustibles et leur transport car ils n’ont pas la même longueur dans les réacteurs anciens et les plus récents.

Reste donc l’option d’arrêter les réacteurs les plus récents en premier pour pouvoir continuer à utiliser le combustible MOx ! En effet, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte ne stipule pas les réacteurs qui doivent être fermés avant 2025. Ou encore d’arrêter des réacteurs anciens et récents pour satisfaire à la loi sans entraîner l’arrêt complet du parc en 5 ans par effet falaise. L’IRSN montre que c’est possible avec l’arrêt d’autant de réacteurs anciens de 900 MWe que de réacteurs récents de 1 300 MWe. Avec une telle option, les activités des usines de retraitement de fabrication de MOx seraient réduites de moitié.

 

Quoi qu’il en soit, EDF devrait aussi augmenter rapidement ses capacités d’entreposage de combustibles usés.

 

Tous ces éléments auraient dû être rendus publics en amont du débat national qui a eu lieu sur la Programmation Pluriannuelle de l’Energie. Ils doivent l’être avant le nouveau débat sur le Plan de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs.

 

ACRO

Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l'Ouest

 

 

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Que faire de tous ces pays en faillite?

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Un nombre considérable des 195 États de la planète est classé en 2022 sous la catégorie des États en faillite ou en dislocation ou en état d’effondrement. La plupart disposent d’une population assez conséquente et d’un appareil sécuritaire important au point où le semblant de vie continue, déguisé par une propagande très peu imaginative et un matraquage médiatique en boucle fermée.

Que faire de tous ces États en faillite ou en banqueroute? L’approche traditionnelle impliquant les mécanismes du Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale ou tout autre institution financière internationale n’est plus en adéquation avec cette nouvelle réalité. Il ne s’agit plus de mettre en œuvre des réformes structurelles ou de processus de rééchelonnement de la dette ou encore l’application de mesures drastiques et radicales. Ce type de mesures générateur de tensions et de crises socio-politiques et économiques risque de déclencher une spirale de conflits symétriques et assymetriques sans fin dans un monde déjà anéanti et dont une grande population a déjà migré vers des espaces virtuels pour échapper à la réalité.

Le phénomène connu sous le nom de décolonisation a abouti à la prolifération étatique et à la création de dizaines d’États-Nation nouveaux sur les territoires de provinces d’empires éteints ou de royaumes passés. L’histoire de ce mouvement et de son contexte, celle de la Guerre froide 1.0, ont démontré que les mécanismes de l’histoire ne sont pas aussi déterministes ou réversibles qu’on ne le pense assez souvent. Il a surtout propagé un concept assez récent et assez réducteur du nationalisme dans l’acception européenne, basé sur l’exclusion de l’autre et de la dichotomie de l’aliénation de l’étranger. Cette forme d’idéologie forgée sur le séparatisme, le cloisonnement et la conflictualité est devenu l’objet d’un mimétisme avec ou sans nuances et a abouti à la création de tant d’Etats artificiels qui allaient grossir la liste des pays membres de l’Organisation des Nations Unies et surtout le fermage du FMI, deux institutions créées au lendemain de la fin de la Seconde Guerre Mondiale dans le cadre d’un nouveau partage du monde.

C’était ce que certains appelaient le tiers-monde dans les années 70. Or, de façon graduée la plupart des pays du monde, même ceux que l’on présentait comme parmi les plus industrialisés ou encore ceux disposant d’une puissance militaire de premier ordre sont devenus des pays du tiers-monde en 2020 tandis que les autres, promus durant moins d’une décennie à la faveur de la mondialisation triomphante au rang de puissances émergentes, retombaient au plus bas de l’échelle sinon détruits. La réalité des faits a prouvé qu’un État en faillite pouvait perdurer et même fonctionner vu la formidable capacité humaine à s’adapter et à survivre à toutes les contingences. En réalité même un État dont les fondements ont été détruits peut perdurer à condition qu’il y ait suffisamment de gens à y croire et à adhérer au mythe de cet État.

La dette interne de certains États très riches égale ou dépasse le produit intérieur brut (PIB) de ces États et la vie continue. Des États aux revenus modestes auraient du s’effondrer en 2021 mais ils existent encore. Il faut occuper les masses d’humains et prévenir à tout prix une prise de conscience de la gravité de la situation sous peine d’un mouvement de panique et pire, une perte de croyance dans le “système” qui serait fatale et aboutirait à un chaos indescriptible tel que celui ayant affecté le monde ancien vers 1800 avant Jésus-Christ ou encore le grand bouleversement généré par la grande épidémie de peste bubonique de 1346-1353. D’où l’idée d’un grand reset ou une remise à zéro impossible vu les statistiques astronomiques de l’échec. L’occupation des masses d’humains par des thématiques messianiques ou de la peur semble pour le moment le seul expédient possible pour retarder une prise de conscience et une perte brutale et massive du credo dans un système qui a atteint ses limites et qui s’est effondré sans que personne ne s’en rendre compte tellement il est massif et global mais aussi parce qu'il se maintient par la fiction de la virtualité assistée par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ces technologies sont en train de créer de nouvelles sociétés, des économies nouvelles et un nouveau système d’échange et de valeurs dont les contours commencent à se dessiner, laissant entrevoir les prémisses d’un monde plus prometteur que les pires dystopies imaginées durant le 20e siècle.

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La France s'enfonce lentement dans le chaos

La France s'enfonce lentement dans le chaos | Think outside the Box | Scoop.it
  • Le président Macron n'a jamais dit à ceux qui ont perdu un œil ou une main... qu'il regrette l'extrême brutalité dont a fait preuve la police. Il a par contre demandé au Parlement français d'adopter une loi qui abolit presque complètement le droit de manifester et la présomption d'innocence, et qui permet d'arrêter n'importe qui, n'importe où, même sans motif. La loi a été adoptée.

  • En juin, le Parlement français a adopté une autre loi qui punit sévèrement quiconque dit ou écrit quoi que ce soit qui puisse être considéré comme un "discours de haine". La loi est si vague qu'un juriste américain, Jonathan Turley, s'est senti obligé de réagir. "La France", a-t-il écrit, "est devenue l'une des plus grandes menaces internationales contre la liberté d'expression".

  • La préoccupation principale de Macron et du gouvernement français ne semble pas être le risque d'émeutes, le mécontentement de la population, la disparition du christianisme, la désastreuse situation économique du pays, ou l'islamisation et ses conséquences. C'est plutôt le changement climatique.

 

 

Paris, Champs-Élysées. 14 juillet. Fête nationale. Juste avant que commence défilé militaire, le président Emmanuel Macron descend l'avenue dans une voiture officielle pour saluer la foule. Des milliers de personnes rassemblées le long de l'avenue crient " Macron démission", huent et lancent des insultes.

À la fin du défilé, quelques dizaines de personnes lâchent des ballons jaunes dans le ciel et distribuent des tracts disant: "Les gilets jaunes ne sont pas morts." La police les disperse rapidement et fermement. Quelques instants plus tard, des centaines d'anarchistes «Antifa» arrivent, jettent des barrières de sécurité sur la chaussée pour tenter d'ériger des barricades, allument des feux et détruisent les devantures de plusieurs magasins. La police a du mal à maîtriser la situation, mais en début de soirée, au bout de quelques heures, elle rétablit le calme.

Quelques heures plus tard, des milliers de jeunes Arabes de banlieue se rassemblent près de l'Arc de Triomphe. Ils viennent pour "célébrer" à leur manière la victoire de l'équipe de football d'Algérie. Davantage de devantures de magasins sont brisées, et davantage de magasins sont pillés. Les drapeaux algériens sont partout. Des slogans se font entendre: "Vive l'Algérie", "La France est à nous", "A mort la France". Des panneaux portant des noms de rue sont remplacés par des panneaux portant le nom d'Abd El Kader, le chef religieux et militaire qui s'est battu contre l'armée française au moment de la colonisation de l'Algérie. La police se limite à endiguer la violence aux fins qu'elle ne se propage pas.

Vers minuit, trois responsables du mouvement "gilet jaune" apparaissent à la télévision: ils sortent d'un commissariat et disent à un journaliste qu'ils ont été arrêtés tôt ce matin-là et emprisonnés pour la journée. Leur avocat déclare qu'ils n'avaient rien fait de mal et qu'ils ont simplement été arrêtés "de manière préventive". Il souligne qu'une loi votée en février 2019 permet à la police française d'arrêter toute personne soupçonnée de vouloir participer à une manifestation; aucune autorisation d'un juge n'est nécessaire pour cela, et aucun recours n'est possible.

Vendredi 19 juillet, l'équipe de football d'Algérie gagne à nouveau. Des jeunes Arabes se rassemblent en nombre près de l'Arc de Triomphe pour "célébrer" la victoire à nouveau. Les dégâts sont encore plus importants que huit jours auparavant. Davantage de policiers sont présents; ils ne font presque rien.

 

Le 12 juillet, deux jours avant le 14 juillet, plusieurs centaines de migrants clandestins entrent dans le Panthéon, le monument qui abrite les tombes de personnes qui ont joué un rôle majeur dans l'histoire de la France. Ils annoncent la naissance du mouvement des "Gilets noirs". Ils exigent la "régularisation" de tous les immigrants clandestins présents sur le territoire français et la fourniture de logements pour chacun d'entre eux. La police est présente mais n'intervient pas. La plupart des manifestants s'en vont sans être inquiétés. Quelques personnes s'en prennent à la police et sont arrêtées.

La France aujourd'hui est un pays à la dérive. Les troubles et l'anarchie ne cessent de gagner du terrain. Le désordre fait désormais partie de la vie quotidienne. Les sondages montrent qu'une large majorité de la population rejette le président Macron, déteste son arrogance et ne lui pardonne pas son mépris pour les pauvres; la façon dont il a écrasé le mouvement des "gilets jaunes" sans avoir prêté la moindre attention aux demandes les plus modestes des manifestants, telles que la possibilité que soient organisés des référendums citoyen comme cux qui existent en Suisse. Macron ne peut plus aller nulle part dans un lieu public sans risquer d'être confronté à un mouvement de colère.

Les "gilets jaunes" ont quasiment cessé de manifester et ont baissé les bras: un trop grand nombre d'entre eux ont été mutilés ou blessés. Leur mécontentement, néanmoins, est toujours là. Est susceptible d'exploser à nouveau.

La police française agit avec férocité face à des manifestants pacifiques, mais elle parvient difficilement à empêcher des groupes tels que les "Antifa" de provoquer des violences. En conséquence, à la fin de chaque manifestation, les "Antifa" agissent.

La police française semble particulièrement prudente face aux jeunes Arabes et aux migrants clandestins. Elle a reçu des ordres à cette fin. Les policiers français savent que les jeunes Arabes et les migrants clandestins peuvent aisément provoquer des émeutes de grande ampleur. Il y a trois mois, à Grenoble, la police a poursuivi des jeunes Arabes qui avaient commis un délit et qui fuyaient sur une moto volée. Ils ont eu un accident au cours de leur fuite. Cinq jours de pillages ont suivi.

Le président Macron a l'allure d'un dirigeant autoritaire face aux pauvres mécontents. Il n'a jamais dit à ceux qui ont perdu un œil ou une main, ou qui ont subi une lésion cérébrale irréversible qu'il regrette l'extrême brutalité dont a fait preuve la police. Il a par contre demandé au Parlement français d'adopter une loi qui abolit presque complètement le droit de manifester et la présomption d'innocence, et qui permet d'arrêter n'importe qui, n'importe où, même sans motif. La loi a été adoptée.

 

En juin, le Parlement français a adopté une autre loi qui punit sévèrement quiconque dit ou écrit quoi que ce soit qui puisse être considéré comme un "discours de haine". La loi est si vague qu'un juriste américain, Jonathan Turley, s'est senti obligé de réagir. "La France", a-t-il écrit, "est devenue l'une des plus grandes menaces internationales contre la liberté d'expression".

Macron est beaucoup moins autoritaire lorsqu'il a affaire à des anarchistes violents. Lorsqu'il a affaire à de jeunes Arabes et à des immigrants clandestins, il fait preuve de faiblesse.

Il sait ce que l'ancien Ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a dit en novembre 2018, lorsqu'il a démissionné du gouvernement:

"Des communautés en France s'affrontent de plus en plus et ça devient très violent... Nous vivons côte à côte, je crains que demain nous ne vivions face à face".

Macron sait également ce que l'ancien Président François Hollande a déclaré après la fin de son mandat : "C'est ça qui est en train de se produire: la partition".

Macron sait que la partition de la France existe d'ores et déjà. Arabes et Africains, pour la plupart, vivent en France à l'écart du reste de la population dans des zones de non droit au sein desquelles la présence de non-Arabes et de non-Africains est de moins en moins acceptée. Ils ne se définissent pas comme français, sauf lorsqu'ils disent que la France leur appartiendra bientôt. Des enquêtes montrent que nombre d'entre eux sont remplis d'un profond rejet de la France et de la civilisation occidentale. Un nombre croissant d'entre eux placent leur religion au-dessus de leur citoyenneté. Beaucoup sont radicalisés et prêts à se battre.

Macron, lui, ne semble pas vouloir se battre. Il choisit l'apaisement. Il poursuit résolument ses projets d'institutionnalisation de l'islam en France. L'Association musulmane pour l'islam de France (AMIF) a été créée il y a trois mois. Une de ses branches s'occupera de l'expansion culturelle de l'islam et prendra en charge la lutte contre le "racisme anti-musulman". Une autre branche sera responsable des programmes de formation des imams et de la construction de mosquées. Cet automne, un "Conseil des imams de France" sera mis en place. Les principaux dirigeants de l'AMIF sont (ou étaient jusqu'à une période récente) membres des Frères musulmans, un mouvement qualifié d'organisation terroriste en Égypte, à Bahreïn, en Syrie, en Russie, en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis - mais pas en France.

 

Macron connait les données démographiques. Elles montrent que la population musulmane en France augmentera considérablement dans les années à venir. (L'économiste Charles Gave a écrit récemment qu'en 2057, la France aura sans doute une majorité musulmane). Macron sait qu'il sera bientôt impossible à quiconque d'être élu président sans le vote des Musulmans. Il agit en conséquence.

 

Il voit sans doute que le mécontentement qui a donné naissance au mouvement "gilet jaune" est toujours là. Il semble penser que la répression suffira pour empêcher tout soulèvement ultérieur. Il ne fait donc rien pour remédier aux causes du mécontentement.

Le mouvement des "gilets jaunes" est né d'une révolte contre des taxes supplémentaires sur les carburants et contre des mesures gouvernementales excessives contre les automobilistes: limitations de vitesse abaissées à 80 km/h sur la plupart des routes – accroissement du nombre de radars de contrôle de vitesse; forte augmentation du tarif des contraventions, complexification et augmentation du prix des contrôles techniques des véhicules. Les taxes françaises sur les carburants ont récemment augmenté à nouveau, et sont aujourd'hui les plus élevées d'Europe (70% du prix payé à la pompe). Les autres mesures prises contre les automobilistes sont toujours en vigueur et sont particulièrement lourdes pour les gens les plus pauvres. D'autant plus que ceux-ci ont ete chassés des banlieues par les immigrants et doivent en conséquence vivre plus loin de leur lieu de travail.

Macron n'a pris aucune décision qui soit à même de remédier à la situation économique désastreuse en France. Lors de son élection, les prélèvements obligatoires représentaient près de 50% du PIB. Les dépenses publiques représentaient 57% du PIB (le plus élevé des pays développés). La dette du pays était proche de 100% du PIB.

Les prélèvements obligatoires et les dépenses publiques sont aujourd'hui au même niveau et n'ont pas baissé. La dette du pays atteint désormais 100% du PIB. L'économie française ne crée pas d'emplois. La pauvreté reste très élevée: 14% de la population gagne moins de 855 euros par mois.

 

Macron ne prête aucune attention à l'effondrement culturel croissant qui marque le pays. Le système éducatif se délite. Un pourcentage croissant d'élèves finissent leurs années de lycée sans savoir écrire une phrase grammaticalement correcte, ce qui rend largement incompréhensible ce qu'ils écrivent.

 

Le christianisme est en voie de disparition. Une part croissante des Français non musulmans ne se définissent plus comme chrétiens. L'incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris était officiellement un "accident", mais Notre Dame n'a été que l'un des nombreux édifices religieux chrétiens du pays récemment ravagés. Chaque semaine, des églises subissent des actes de vandalisme - dans l'indifférence générale du public. Au cours du premier semestre de 2019, 22 églises ont été incendiées.

La préoccupation principale de Macron et du gouvernement français ne semble pas être le risque d'émeutes, le mécontentement de la population, la disparition du christianisme, la situation économique désastreuse du pays, ou l'islamisation et ses conséquences. Elle est le "changement climatique". Bien que la quantité d'émissions de dioxyde de carbone de la France soit infinitésimale (moins de 1% du total mondial), la priorité absolue de Macron est de lutter contre le "changement climatique induit par l'homme".

La Suédoise, Greta Thunberg, âgée de 16 ans, et néanmoins gourou de la "lutte pour le climat" en Europe - a récemment été invitée à l'Assemblée nationale française par des députés qui soutiennent Macron. Elle a prononcé un discours dans lequel elle a affirmé que la "destruction irréversible" de la planète s'enclencherait très bientôt. Elle a ajouté que les dirigeants politiques "ne sont pas assez matures" et ont besoin des leçons des enfants. Les députés qui soutiennent Macron ont applaudi chaleureusement. Elle a reçu un prix de la liberté, qui vient d'être créé, et qui sera remis chaque année à des personnes "qui se battent pour les valeurs de ceux qui ont débarqué en Normandie en 1944 pour libérer l'Europe". Il est raisonnable de supposer qu'aucun de ceux qui ont débarqué en Normandie en 1944 ne pensait se battre pour "sauver le climat". Macron et les parlementaires qui le soutiennent ne semblent pas se préoccuper de ce genre de détails.

Macron et le gouvernement français semblent également ne pas s'inquiéter du fait que les Juifs – confrontés à la montée de l'antisémitisme et légitimement inquiets de décisions de justice imprégnées d'un esprit de soumission à un islam violent - continuent à fuir la France.

Kobili Traoré, l'homme qui a assassiné Sarah Halimi en 2017 en scandant des sourates du Coran et en criant que les Juifs sont Sheitan (en arabe: "Satan") a été déclaré non coupable. Traoré ayant fumé du cannabis avant le meurtre, les juges ont décidé qu'il n'était pas responsable de ses actes. Traoré sera sans doute bientôt libéré de prison. Que se passera-t-il s'il fume à nouveau du cannabis?

Quelques semaines après le meurtre de Sarah Halimi, trois membres d'une famille juive ont été agressés, torturés et retenus en otages chez eux par un groupe de cinq hommes qui ont affirmé que "les Juifs ont de l'argent" et que "les Juifs doivent payer". Ces hommes ont été arrêtés. Ils sont musulmans. Le juge qui les a mis en examen a annoncé que leurs actions n'étaient "pas antisémites".

 

Le 25 juillet 2019, l'équipe de football israélienne Maccabi Haifa devait participer à un match à Strasbourg, le gouvernement français a limité le nombre de supporters israéliens dans le stade à 600, pas un de plus. Un millier d'entre eux avaient acheté des billets d'avion pour venir en France assister au match. Le gouvernement français a également interdit la présence de drapeaux israéliens dans le stade, ou ailleurs dans la ville. Néanmoins, au nom de la "liberté d'expression", le ministère français de l'Intérieur a autorisé les manifestations anti-israéliennes devant le stade. Des drapeaux palestiniens et des banderoles portant la mention "Mort à Israël" étaient présents. La veille du match, dans un restaurant proche du stade, des Israéliens ont été violemment agressés. "Alors que les manifestations appelant à boycotter Israël sont autorisées au nom de la liberté d'expression, les autorités interdisent aux supporters du Maccabi Haïfa d'afficher notre drapeau national. Un deux poids deux mesures inacceptable", a déclaré Aliza Ben Nun, ambassadrice d'Israël en France.

Voici quelques jours, un avion rempli de Juifs français quittant la France est arrivé en Israël. D'autres Juifs français suivront. Le départ des Juifs vers Israël implique des sacrifices: certains agents immobiliers français profitent du souhait de nombreuses familles juives de partir, et achètent ou vendent des propriétés appartenant à des Juifs à un prix très inférieur à leur valeur marchande.

Macron restera président jusqu'en mai 2022. Plusieurs dirigeants de partis de centre-gauche (Parti socialiste) et de centre-droit (Les républicains) ont rejoint La République en marche, le parti qu'il a créé il y a deux ans. Le parti socialiste et Les républicains se sont effondrés. Le principal adversaire de Macron en 2022 devrait être le même qu'en 2017: Marine Le Pen, présidente du mouvement populiste Rassemblement National.

Bien que Macron soit largement impopulaire et détesté, il utilisera probablement les mêmes slogans qu'en 2017: il dire qu'il est le dernier rempart face au "fascisme" et au risque du "chaos". Il a de fortes chances d'être réélu. Quiconque lit le programme politique du Rassemblement national peut voir que Marine Le Pen n'est pas fasciste. Quiconque examine la situation en France peut se demander si la France n'a pas déjà commencé à sombrer dans le chaos.

 

La triste situation qui règne en France n'est pas si différente de celle de nombreux autres pays européens. Il y a quelques semaines, un cardinal africain, Robert Sarah, a publié un livre intitulé Le soir approche et déjà le jour baisse. " À la racine de l'effondrement de l'Occident", écrit-il, "il y a une crise culturelle et identitaire. "L'Occident ne sait plus qui il est, parce qu'il ne sait plus et ne veut pas savoir qui l'a façonné, qui l'a constitué, tel qu'il a été et tel qu'il est. (...) Cette auto-asphyxie conduit naturellement à une décadence qui ouvre la voie à de nouvelles civilisations barbares. "

C'est une description exacte de ce qui se passe en France - et en Europe.

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