Objectifs : 5 règles pour se donner les moyens de réussir, Efficacité personnelle | Think outside the Box | Scoop.it

Halte à la culture personnel de l'échec ! Sous prétexte d'humilité, l'être humain se limite inconsciemment en formulant mal ses objectifs. Voici quelques conseils tirés de la méthode Coué pour maximiser ses chances de réaliser ses ambitions.

Et si l'échec se façonnait inconsciemment dès le début, quand nous formulons un projet ? Coach, formateur et conférencier, Luc Teyssier d'Orfeuil en est persuadé. Spécialisé dans la pratique de l'autosuggestion, plus connue sous le nom de « méthode Coué », il pointe dans son livre, « Ma bible de la méthode Coué », les conséquences de la mauvaise formulation que nous avons tendance à employer pour préciser nos objectifs et ambitions. Extrait.

 

« Les autosuggestions doivent être conscientes, malheureusement la plupart de celles que nous produisons sont inconscientes et, qui plus est, négatives. (...) Les mots que nous utilisons, les tournures de phrases, les expressions peuvent être des autosuggestions déguisées que nous pratiquons de manière inconsciente.

 

#1. Chasser le négatif 

Le cerveau ne comprend pas les ordres négatifs. Toute tentative pour lui donner un ordre négatif risque de déclencher le contraire du résultat espéré. (...) Si nous vous demandons, par exemple, de vous concentrer et de « ne surtout pas penser  à Zorro », il est fort probable que ce soit pourtant la première chose que vous avez faite, preuve de l'incapacité de notre cerveau à intégrer facilement un ordre négatif. Il en est de même pour les autosuggestions que nous pouvons nous faire. Ici, nous allons simplement commencer par prendre conscience de ces négations du négatif. (...) 

#2. Opter pour le futur immédiat

Le conditionnel présent ou passé définit par essence même un souhait présent ou passé. Son impact demeurera également au conditionnel et le résultat sera donc indépendant de vous et plus qu'aléatoire. Comme Emile Coué l'a écrit : « Les mots 'je voudrais bien' amènent toujours 'mais je ne peux pas'. » 

Si vous formulez votre objectif au conditionnel, votre demande restera un souhait et l'objectif ne se concrétisera sans doute pas. Il en va de même avec les formules utilisant le conditionnel passé, comme : « J'aurais voulu perdre quatre kilos avant l'été… » Ce voeu risque de rester à l'état de bonne intention.

Par éducation, parce qu'il n'est pas bon de réclamer, ou par « humilité apprise », nous avons intégré que ce n'est pas bien d'être prétentieux, nous formulons donc à tort des objectifs au conditionnel. (...) Si ces phrases étaient formulées au futur, cela se traduirait par la suppression du « s » à la fin du verbe. Nous constatons qu'à l'oreille il n'y a pas de différence. Même si vous utilisez le futur de l'indicatif en formulant la phrase prononcée à voix haute, votre inconscient, lui, peut facilement entendre cette phrase au conditionnel. 

Quand vous dites « J'arrêterai de fumer », votre inconscient peut entendre le futur de l'indicatif et intégrer le fait que vous allez le faire très prochainement, mais aussi le conditionnel, le temps du souhait, qui peut rester à l'état de la bonne intention. La meilleure solution (...) est d'utiliser le futur immédiat. Si vous dites « Je vais arrêter de fumer », votre inconscient entendra que c'est possible et que cela se fera. 

#3. Choisir des verbes d'action

Nous appelons les verbes qui « embourbent » ceux qui ne nous permettent pas de passer à l'action. Comme pour une voiture qui s'embourbe, le moteur fonctionne, les roues tournent mais la voiture n'avance pas. Il s'agit essentiellement des verbes d'état

La grammaire définit deux catégories de verbes : les verbes d'état qui définissent un état de l'être : demeurer, devenir, être, paraître, rester… et les verbes d'action qui expriment une action concrète : aller, avancer, faire, sourire. Les verbes d'action nous mettent en mouvement, ce sont des moteurs. Nous employons souvent et inconsciemment des verbes qui nous embourbent, ne nous poussent pas à l'action et révèlent notre capacité à  procrastiner , c'est-à-dire ne rien faire. (...) Quand vous dites « Je vais », vous allez le faire sur-le-champ ou rapidement. Quand vous dites « J'y pense », vous allez, comme le sens du verbe vous l'indique, laisser les pensées vous envahir et paralyser l'action. 

#4. Le paradoxe du verbe « essayer » 

L'utilisation du verbe « essayer » peut être liée à notre éducation - il serait prétentieux de dire : « Je vais le faire » ou « Je vais réussir », alors nous lui préférons le verbe « essayer » qui laisse supposer un peu d'humilité. 

Autre raison possible de l'utilisation de la formule « Je vais essayer », c'est que vous pensez, soit que cela va être difficile pour vous, soit tout simplement que vous n'avez aucune envie de le faire mais vous n'osez pas le dire. Vous avez peut-être, dans un cas comme dans l'autre, de bonnes raisons « conscientes », et si ce n'est pas le cas, vous préparez votre inconscient à un échec potentiel

Le verbe « essayer » est le cousin du conditionnel, il indique un état proche de l'attentisme, de la procrastination, du voeu pieux. L'humilité est une valeur qui nous tient à coeur, et nous affirmons ici qu'elle n'a pas sa place quand nous prenons la décision d'agir, car nous devons nous donner tous les moyens de réussir. La formule « Je vais essayer » constitue une autosuggestion puissante, qui exprime un doute sur notre capacité, induisant comme toute autosuggestion consciente ou inconsciente le résultat attendu : « J'ai essayé. » (...)

 

#5. Mettre du positif dans sa manière de penser

Nous fabriquons inconsciemment des autosuggestions qui sont nocives pour nous et qui entretiennent ce que nous allons appeler notre culture personnelle de l'échec. Il s'agit de phrases que nous prononçons, voire que nous répétons comme des vérités immuables. Elles sont l'expression et le reflet de nos doutes, de nos craintes, de nos expériences passées et ont souvent été ancrées par nos parents, des professeurs, ou des « copains » de classe peu conscients du mal qu'ils nous faisaient, le plus souvent bien involontairement. 

Les rencontres et les expériences qui ont traversé notre vie nous ont permis d'élaborer des croyances, une vision du monde et de nous-même. Cette vision de nous-même s'est le plus souvent construite à partir de suggestions ancrées par la répétition des mêmes messages dans des moments et des lieux différents de notre vie. (...) Ces autosuggestions négatives deviennent notre réalité comme une vérité qui ne peut se combattre et nous donnent une vision négative de nous-même : « C'est plus fort que moi », « Je n'ai jamais eu de chance », « J'ai la poisse », « C'est toujours pareil »… Elles génèrent la plupart du temps chez nous une attitude attentiste, plaintive, soumise face aux événements de la vie. »

 

Luc Teyssier d'Orfeuil est l'auteur de «  Ma bible de la méthode Coué », paru aux éditions Leduc. - DR