Avec l’Arabie Saoudite, les droits de l’homme sont entre de bonnes mains | Think outside the Box | Scoop.it

“Dans un monde normal, observe The Daily Beast, l’Arabie Saoudite serait poursuivie en justice pour son bilan désastreux en matières de droits de l’homme, et non pas nommée à la tête d’un important jury de l’autorité chargée de surveiller le respect des droits de l’homme dans le monde”. 

Et pourtant, le 21 septembre, l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite à l’Office des Nations unies à Genève, Faisal bin Hassan Trad, a pris la présidence d’un panel de cinq diplomates au Conseil des droits de l’homme, chargés de nommer les experts qui doivent participer aux missions d’évaluation et de conseil en matière de droits de l’homme, explique The Independent.
 


Cette nomination a valu à l’ONU une volée de bois vert, observe le quotidien britannique, “étant donné que le royaume est probablement le pays au monde où les libertés des femmes, des minorités et des dissidents sont le plus mal respectées”, comme l’a notamment dénoncé l’ONG UN Watch. En 2014, indique le site américain Vocativ, l’Arabie Saoudite a procédé à 87 décapitations. 


Une condamnation décriée

Parmi les voix qui se sont élevées figure donc celle de l’épouse du blogueur Raef Badawi, condamné à 1 000 coups de fouet pour ses textes sur la liberté d’expression. A son avis, relate The Independent, cette nomination est“scandaleuse” et indique que “le pétrole prend le pas sur les droits de l’homme”.
 


L’Arabie Saoudite s’est justement distinguée en confirmant en appel la condamnation à mort d’Ali Mohammed Al-Nimr, arrêté en 2012 pour sa participation au mouvement du ‘printemps arabe’, alors qu’il n’avait que 16 ou 17 ans, indique encore le journal, dans un autre article.
L’ONU, ainsi que plusieurs voix internationales, dont celle de la France, ont appelé à l’annulation de cette condamnation à la décapitation et à la crucifixion, qui pourrait être appliquée à tout moment.


Dessin de Tjeerd, Pays-Bas.