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Lettre ouverte aux Français, ou comment neutraliser la terreur par un continuum moral, psychique et physique

Lettre ouverte aux Français, ou comment neutraliser la terreur par un continuum moral, psychique et physique | Think outside the Box | Scoop.it

Je vous adresse cette lettre ouverte bien que je ne sois pas Français. Cependant ma famille et moi-même respectons profondément les valeurs de votre nation. Mes enfants sont scolarisés dans des écoles françaises en Australie, à Melbourne, et ma femme a une maîtrise de littérature française. Nous avons commémoré le 19 juillet en Australie le centenaire de la bataille de Fromelles, vous savez que les Australiens se sont toujours tenus aux côtés des Français pour défendre les valeurs de respect d'autrui et de tolérance au fondement de votre société -la vraie religion de votre pays. Bien que nous soyons séparés par la distance géographique, nous sommes liés par notre volonté de comprendre la façon de penser de notre ennemi et son aptitude à transformer nos forces en faiblesses, enjeu du combat post-moderne qui se déroule actuellement sur la scène internationale.

 

Une nouvelle génération de guerre asymétrique

L'attaque de Nice est un exemple de la capacité d'adaptation, d'improvisation et de synthèse des terroristes dans la mouvance du djihadisme salafiste, dans cette nouvelle génération de guerre asymétrique. La date même à laquelle s'est produite l'attaque exploite un moment de faiblesse. Or, exploiter la faiblesse de son ennemi dans le contexte d'un environnement conflictuel et concurrentiel participe de ces techniques de guerre asymétrique. Il ne s'agissait pas tant de choisir un soir de feu d'artifice que d'inscrire l'événement au moment où la France se dirigeait vers la sortie de l'état d'urgence. Ils savaient pertinemment que la France commençait à relâcher sa vigilance le jour de la fête nationale, symbole de la liberté.

 

L'objectif est de détruire la confiance que nous avons dans nos propres systèmes de valeurs

L'une des enseignantes de mon fils, professeure d'histoire et citoyenne française, se demande maintenant ce qui ne va pas en France. Elle commence à éprouver un état d'entropie porté à son plus haut point et se demande si ce qui surgit à l'heure actuelle n'est pas de la faute de la France. Non! C'est exactement ce qu'ils veulent que vous pensiez. Nous avons affaire désormais à un nouveau paradigme guerrier où il s'agit d'éviter d'affronter nos forces armées pour au contraire nous attaquer de l'intérieur; l'objectif est de détruire la confiance que nous avons dans nos propres systèmes de valeurs. La France ne serait plus la France si elle restreignait les libertés. Et même si la France restreignait les libertés, croit-on que les terroristes cesseraient pour autant de passer à l'action? Ce cancer moderne de notre société ne doit pas remettre en question le contrat social tel que l'avait envisagé Rousseau.

 

Le terrorisme "à monter soi-même", une stratégie mondiale

Le caractère civil de l'attentat, en termes de victimes et par les méthodes employées, est moralement et psychologiquement extrêmement perturbateur, il est source d'entropie pour la société, pour les organismes de sécurité et pour la réflexion sur le renforcement des lois. Cette version du terrorisme "à monter soi-même" qui se répand aujourd'hui fait partie d'une stratégie mondiale. À peine avons-nous saisi la nature et démantelé les réseaux responsables d'un attentat que de nouveaux terroristes se sont déjà improvisés, qu'ils se sont déjà adaptés, qu'ils ont évolué afin d'organiser une nouvelle attaque localisée dont les répercutions seront mondiales. Parce que les touristes venaient de différents pays, le bilan des victimes s'inscrit lui aussi dans la perspective de la mondialisation. William Lind, dans son article publié en 1989, Le visage changeant de la guerre: à l'intérieur de la guerre de quatrième génération, avait pressenti et décrit cette guerre asymétrique livrée à l'intérieur de notre système civil et social. Il n'y a pas de ligne de front que l'on puisse attaquer en réponse aux attentats. La France et ses alliés internationaux doivent prendre conscience que cette forme de guerre se met en place dans un continuum moral, psychique et physique; et comme le Général McChrystal l'affirme dans Team of Teams, il s'agit d'un phénomène complexe. Par conséquent, il convient de chercher des réponses adaptées en s'éloignant de nos prévisions.

 

Pour ceux qui sont influencés par l'État Islamique, le Califat est en eux: "Nous sommes tous Oussama"

Lorsque je travaillais en Afghanistan dans des zones sous influence talibane, il m'est apparu clairement que pour un Afghan de cette région, l'importance de devenir un taliban n'était pas liée à des considérations matérielles. Même si un jeune villageois ou un moudjahidine expérimenté pouvaient perdre leur vie. Tout au contraire, devenir taliban est un état d'esprit. Détruire le territoire aux mains de l'État Islamique est important, mais parallèlement les gouvernements devraient déployer des moyens qui nous permettent de neutraliser le Califat dont l'idéologie s'instille dans l'esprit des apprentis terroristes qui vivent parmi nous. Comme l'a déclaré récemment le fils aîné d'Oussama Ben Laden: "Nous sommes tous Oussama".

Pour ceux qui sont influencés par l'État Islamique, le Califat est en eux. Nous devons cesser d'être surpris qu'un individu agisse seul, ou qu'il n'ait pas de connexion avec l'État Islamique ou Al-Qaïda. L'uberisation avait été prédite comme l'avenir du terrorisme par l'un des plus importants stratèges d'Al-Qaïda, Abou Moussab al-Souri, dans son Appel à la Résistance islamique mondiale, un guide du djihad de 1600 pages. Tout ne se passe pas en fait comme s'ils avaient gardé leurs intentions secrètes. Contrer l'extrémisme violent et mettre en place des programmes de déradicalisation en France et dans les autres pays européens sont des approches qu'il nous faut développer pour faire face à ce défi moral, idéologique et psychologique complexe.

Il faut que la France et ses alliés élaborent un discours dont la structure narrative pénètre l'imagination et les constructions psychologiques des terroristes afin de les rendre inopérantes. La France peut être à l'initiative de cette stratégie. Il faudrait aussi stigmatiser les principaux responsables comme on stigmatise les pédophiles, les auteurs de violences conjugales ou d'actes racistes; il conviendrait de mettre en place dans nos sociétés une structure sociale et un système de valeurs qui conduirait ces psychopathes influençables à penser qu'il n'y aura pas de paradis dans l'au-delà. Il n'y aura pas de vierges. Ils seront traités en parias, rejetés même de la communauté musulmane, ici et maintenant et dans l'au-delà. Il est davantage possible que l'on parvienne à neutraliser une menace qui présente des ruptures dans le continuum moral, psychologique et physique si un plan stratégique modulable est adopté.

Il est presque impossible pour les services de police et de sécurité de prévoir où aura lieu le prochain attentat. Le coût financier de ce type de vigilance n'est pas plus supportable qu'acceptable. Par ailleurs, les pays occidentaux ont tendance à traiter les problèmes complexes en leur superposant des processus complexes. Le terrorisme actuel, qui est une forme moderne de mouvement révolutionnaire, est un problème complexe, et on ne peut pas se satisfaire si on veut le réduire à néant d'un procédé d'analyse linéaire conçu pour des systèmes compliqués et prévisibles.

 

Un cadre stratégique modulable est mieux adapté aux défis complexes

Un cadre stratégique modulable est mieux adapté aux défis complexes. Il permettrait de consolider une action protéiforme fondée sur l'existence de réseaux, susceptible de mettre en œuvre des stratégies innovantes. Une telle démarche pourrait permettre de résorber les "zones grises" dans lesquelles les terroristes opèrent et de bloquer le mode opératoire psychopathe qu'ils adoptent. L'annonce faite par les pirates informatiques les Anonymes ("Anonymous") de traquer les réseaux internet de l'État Islamique en est un bon exemple. Une autre possibilité serait que les représentants officiels de l'islam déclarent depuis les Émirats Arabes Unis, le Royaume-Uni, l'Australie, l'Indonésie, la Malaisie et bien évidemment la France que tous ceux qui sympathisent, soutiennent ou diffusent l'idéologie terroriste deviendraient des takfir, c'est-à-dire qu'ils seraient excommuniés. Ce défi est l'affaire de tous et certaines solutions peuvent prêter à controverse. Par exemple, qu'en est-il de ces quartiers où les terroristes naissent et nagent comme des poissons dans l'eau? Il ne peut plus y avoir de zones de non-droit. Grâce au soutien de moyens financiers, à la présence renforcée des services de sécurité et des services de renseignement, grâce au renforcement des lois, la France peut développer des stratégies adaptées à la complexité mouvante des conflits terroristes.

Il ne faut pas attendre d'une démarche stratégique modulable qu'elle prévoie les attentats, en revanche les forces de police et les services de sécurité seront mieux préparés et pourront par conséquent, en adoptant une attitude proactive, anticiper ou riposter rapidement aux attaques terroristes. Le fait est qu'il nous faut encore définir le milieu qui forgera cette façon de penser et lui permettra de s'épanouir. De surcroît, ce mouvement insurrectionnel, à l'instar des autres, reçoit le soutien de personnes qui vivent au sein de notre société, la France vient de prendre brutalement conscience de cette réalité incontournable.

Ce conflit est un conflit mondialisé qui s'appuie sur l'existence de réseaux et qui va continuer à évoluer, à s'adapter et à se régénérer. En ce moment même, un groupuscule ou un individu isolé réfléchit pour savoir comment fomenter le prochain attentat. Nous avons affaire à un ennemi qui voit dans les principes démocratiques de la France et dans les libertés une faiblesse qu'il peut exploiter, il sait que ces principes le protégeront.

Les frappes ciblées contre l'État Islamique en Syrie et en Irak ne sont qu'un aspect d'une stratégie globale. Il faut également que cette idéologie, psychopathe et contraire aux fondements de l'Islam, soit neutralisée par une série d'actions coordonnées reposant sur des techniques de guerre asymétriques qui désorientent l'ennemi, et inscrites dans une stratégie à long terme et diversifiée dont le but sera d'amener le terrorisme à s'immoler, ou à s'effondrer sur lui-même. Mais il faut, pour y parvenir, "remettre de l'ordre dans les esprits", comme l'écrivait T.E. Lawrence, ce qui suppose qu'une nouvelle génération de "résolveurs" de problèmes complexes prenne le devant de la scène. La France peut ouvrir la voie de cette nouvelle stratégie à laquelle le reste du monde se ralliera. Nous sommes prêts à l'y aider.

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La reine Rania de Jordanie: 'Les musulmans modérés du monde entier en font trop peu pour stopper l'EI' 

La reine Rania de Jordanie: 'Les musulmans modérés du monde entier en font trop peu pour stopper l'EI'  | Think outside the Box | Scoop.it

Les musulmans modérés n’en font pas assez pour lutter contre les djihadistes de l’État islamique et leur idéologie “diabolique”, a déclaré la Reine Rania de Jordanie, à l’ouverture de l’université d’été du Medef, le syndicat des patrons français. La reine était l’invitée d’honneur de cette conférence qui se tient à Jouy-en-Josas, près de Paris.

 

“Nous sommes confrontés à une période de grand danger. Daech, le soi-disant Etat islamique, continue de propager son idéologie diabolique, et modifie la perception locale de notre région. Les musulmans modérés du monde n’en font pas assez pour gagner la lutte idéologique au coeur de cette bataille. Nous n’aidons pas activement Daech, mais nous ne les stoppons pas non plus. Nous ne pourrons pas nous confronter à eux tant que nous ne nous mettrons pas d’accord en tant que musulmans sur ce que nous voulons défendre.”, a dit la reine.

Le discours de la Reine Rania a été accueilli avec un tonnerre d’applaudissements. Elle a indiqué qu’un quart des jeunes étaient au chômage dans la région, mais qu’au cours de la période 2005-2011, le nombre de start-ups avait été multiplié par 8.

Elle a exhorté les hommes d’affaires à investir au Moyen-Orient:

“Ma région a plus que besoin de votre amitié. (…) Les jeunes qui veulent réussir montrent que c’est souvent dans les endroits les plus sombres du monde que l’on remarque les plus belles étoiles”.

Nos jeunes ont besoin de possibilités de formation, d’opportunités d’emploi et aussi d’un peu de chance …  que quelqu’un croit en eux. Si nous ne créons pas 100 millions d’emplois d’ici 2020 dans la région, les jeunes à s’orienteront dans la mauvaise direction”, a poursuivi Rania de Jordanie.

“L’échec n’est pas une option, car si nous échouons face à ces extrémistes, la région sera rapidement dévastée”, a-t-elle conclu.

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Daesh appelle à frapper l'Occident pendant le ramadan dans un message audio

Daesh appelle à frapper l'Occident pendant le ramadan dans un message audio | Think outside the Box | Scoop.it
  • Capture d'une vidéo postée sur YouTube le 8 juillet 2012 montrant le porte-parole de l’État islamique d'Irak et du Levant (EIIL), Abou Mohammad al-Adnani al-Shami
 

Daesh a diffusé en ligne un message audio ce samedi appelant ses partisans à frapper les Etats-Unis et l’Europe pendant le jeûne du ramadan. Selon Reuters, le porte-parole de l’organisation Etat islamique  Abou Mohamed al Adnani a déclaré dans un message diffusé sur Twitter que le ramadan, prévu en juin, « est le mois de la conquête ».

https://twitter.com/SimNasr/status/734104074820460545?ref_src=twsrc%5Etfw

 

https://twitter.com/RomainCaillet/status/733994317489016832

 

« Préparez-vous, soyez prêts… pour en faire un mois de calamité partout pour les non-croyants » a poursuivi ce djihadiste syrien haut placé au sein de l’organisation islamiste.

(...)

 

L’authenticité de l’enregistrement n’a pas pu être vérifiée, souligne l’agence de presse Reuters.

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Le juge Marc Trévidic : «Leur haine ne va pas s'arrêter là»

Le juge Marc Trévidic : «Leur haine ne va pas s'arrêter là» | Think outside the Box | Scoop.it

INTERVIEW - L'ancien juge antiterroriste aujourd'hui muté à Lille croit déceler derrière les dernières attaques à Paris le mode opératoire de djihadistes de retour de Syrie. Leur maniement des ceintures explosives serait une signature.

 

LE FIGARO. - Que vous disaient les derniers djihadistes que vous avez interrogés cette année?

MARC TREVIDIC.- Ceux qui ont accepté de parler nous avouaient que la France était le principal ennemi de Daech et que l'organisation terroriste allait nous punir et nous frapper tous azimuts. Or, ses réserves de combattants sont inépuisables. Leur haine ne va pas s'arrêter là.

Vous aviez fortement alerté le 30 septembre sur la menace terroriste qui vient de se réaliser. Comment la Justice va-t-elle gérer l'enquête maintenant?

Face à un tel drame, il faut savoir rester humble et soutenir toutes les victimes. Mais c'était tellement évident… Comme pour les attaques de Charlie Hedbo en janvier, le parquet antiterroriste et sa petite dizaine de substituts va être renforcé de quasiment tous les parquetiers disponibles des sections de droit commun, soit une trentaine de magistrats au total. Il faut aller vite et d'abord identifier les terroristes et leur environnement familial, amical, professionnel. Les perquisitions permettront l'accès aux éventuels ordinateurs, aux mobiles, aux messageries internet, pour y voir plus clair.

 

Tout se joue dans les 24 heures?

Elles sont décisives, d'autant qu'une équipe peut encore frapper. Ceux des terroristes morts qui sont physiquement identifiables vont être passés aux fichiers photographiques. Et puis les spécialistes de l'antiterrorisme ont en tête beaucoup de visages. Parallèlement, le fichier des empreintes digitales, rapide à consulter, tourne. Et les analyses ADN arriveront en complément, avec comparaison avec les ADN des familles. Suivront les déplacements et les perquisitions dans les domiciles connus, les endroits fréquentés, chez les proches.

 

Une attaque kamikaze, on s'y attendait?

Elles n'étaient pas prévues plus spécifiquement que d'autres modes opératoires. D'ailleurs, le ou les commandos ont panaché les types d'attaque. Mais il est clair que, depuis un certain temps, l'État Islamique (EI) dispose de tellement d'effectifs qu'il n'hésite pas à les consommer dans des attentats suicides. Cela ne les dérange pas de perdre du monde. Les terroristes à visage découvert sont ceux qui ont choisi de se sacrifier.

 

Les frères Kouachi qui ont attaqué Charlie Hebdo étaient d'emblée encagoulés, pour leur part…

Cette attaque a mis en lumière le rôle majeur d'al-Qaida pour la péninsule arabique (Aqpa), qui n'a pas les mêmes réserves en hommes pour frapper à l'extérieur. Cette mouvance al-Qaida économise sans doute ses troupes. Les stratégies sont différentes.

 

Les attaques de vendredi ont donc, selon vous, la signature de djihadistes de retour de Syrie?

L'enquête doit l'établir. Mais cette maîtrise des armes et des explosifs intrigue forcément. Les ceintures explosives sont une chaîne pyrotechnique délicate. Il faut savoir les fabriquer, en connaître le fonctionnement. Les gens de retour des zones de combat en Syrie et en Irak sont formés pour cela. Il faut pouvoir circuler sans les faire exploser. Ce qui signifie du matériel fiable et beaucoup de moyens.


Propos recueillis par Paule Gonzales et Jean-Marc Leclerc

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Comment l'Etat islamique est né, dans un camp de prisonniers américain

Comment l'Etat islamique est né, dans un camp de prisonniers américain | Think outside the Box | Scoop.it

Des prisonniers dans le camp irakien de Bucca, le 20 avril 2008. 

 

Un camp de prisonniers américain en Irak a-t-il contribué à la création de l'Etat islamique (EI) ? C'est ce qui ressort de la lecture d'un long format du "Guardian" (en anglais donc) intitulé "Isis : the inside story" ("EI : l'histoire vue de l'intérieur") et publié jeudi sur le site du quotidien britannique.

Un article qui s'appuie principalement sur le très fort témoignage de Abu Ahmed, jeune djihadiste incarcéré à l'été 2004 à Bucca, au sud-est de l'Irak, et devenu, comme beaucoup de prisonniers détenus en même temps que lui, un des leaders du groupe EI dix ans plus tard.

Abu Ahmed a largement participé au lancement de l'EI, dont il était un des maillons essentiels à ses débuts, écrit en introduction Martin Chulov, grand reporter au Moyen-Orient pour le "Guardian" depuis 2005. Chulov aura eu besoin de deux ans pour finir par convaincre l'homme de s'exprimer publiquement, sans doute motivé par l'évolution inquiétante de l'organisation terroriste et son emprise grandissante sur la région.

Bucca, c'est l'un de ces fameux camps américains (comme Guantanamo ou Abou Ghraib) – décrits parfois comme des camps de concentration – situé près de la frontière koweitiennequi a abrité jusqu'à 28.000 détenus privés de tous droits, avant sa fermeture en septembre 2009. Une forteresse en plein désert.

Voici quelques extraits de ce remarquable récit au long cours du "Guardian". De l'arrivée d'Abu Ahmed – son nom de guerre - à Bucca jusqu'à l'évolution de l'EI aujourd'hui, en passant par Abou Bakr al-Baghdadi, nouveau chef de l'Etat islamique, considéré actuellement comme le plus dangereux leader terroriste sur la planète.


A propos de l'arrivée au camp de Bucca, Abu Ahmed raconte à Martin Chulov :

J'avais peur de Bucca pendant tout le trajet jusqu'à ma descente d'avion. Mais quand je suis arrivé là-bas, c'était bien mieux que ce que je m'étais imaginé. A tout point de vue."

Les premiers contacts entre détenus :

"Nous n'aurions jamais pu nous retrouver tous ensemble comme ça à Bagdad ou n'importe où ailleurs. Ca aurait été incroyablement dangereux. Ici (à Bucca), nous n'étions pas seulement en sécurité, mais nous étions également à quelques centaines de mètres de tout l'état-major d'Al-Qaïda."

Sa première rencontre, en 2004, avec Abu Bakr al-Baghdadi, dans le camp de Bucca :

"A l'époque déjà, c'était Abu Bakr. Mais personne n'a jamais pensé qu'il deviendrait un leader", raconte Abu Ahmed. Pourtant, alors que Baghdadi se montre distant avec les autres détenus, les geôliers américains vont en faire un de leurs interlocuteurs privilégiés pour régler les conflits du quotidien entre prisonniers. "Ca faisait partie de son action", se souvient Ahmed. "Mais j'avais l'impression qu'il cachait quelque chose, un côté obscur qu'il ne voulait pas montrer aux autres. Il était à l'opposé des autres princes qui étaient beaucoup plus accessibles."

Chulov dresse ensuite un portrait de Baghdadi, descendant d'une grande lignée et jeune leader d'un petit groupe d'insurgés sunnites – qui se sont dressés contre les forces américaines et la majorité chiite en Irak après la chute de Saddam Hussein. L'homme a fini par gravir les échelons dans l'ombre de l'ancien ennemi public numéro un, Abu Musab al-Zarqaoui, jusqu’à devenir le chef de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), rebaptisé aujourd'hui Etat islamique. Un homme qui en juin dernier s'est autoproclamé "calife" de l'EI, appelant les musulmans du monde entier à lui prêter allégeance.

"Baghdadi était quelqu'un de très calme. Il a du charisme. Vous pouviez sentir qu'il était quelqu'un d'important. Mais il y en avait d'autres qui l'étaient encore davantage", poursuit Abu Ahmed. Sauf qu'après s'être mis les Américains dans la poche, il a commencé à poser problème. "Plus le temps a passé, plus il s'est retrouvé au centre des problèmes du camp. Il voulait être le leader de la prison. Et quand j'y repense, il a beaucoup appliqué la doctrine 'diviser pour mieux régner' pour obtenir ce qu'il voulait, c'est-à-dire un statut. Et ça a fonctionné."


aucun risque, les Américains l'ont libéré. Abu Ahmed :

Il était très respecté par l'armée américaine. S'il voulait rendre visite à quelqu'un dans un autre camp, il pouvait, mais pas nous. Et pendant ce temps-là, une nouvelle stratégie, qu'il menait, était en train d'émerger juste sous leur nez. Et c'était de bâtir l'Etat islamique. S'il n'y avait pas eu de prison américaine en Irak, il n'y aurait pas d'EI aujourd'hui. Bucca était une usine. Elle nous a fabriqués. Elle a construit notre idéologie".

Les liens entre détenus et l'émergence de l'EI :

"En prison, tous les princes se rencontraient régulièrement. Nous sommes devenus très proches entre codétenus. Nous connaissions les capacités de chacun. Nous savions ce que chacun pouvait ou ne pouvait pas faire et comment les utiliser, quelle que soit la raison… Nous avions tellement de temps pour nous asseoir et tout planifier", explique Abu Ahmed.

C'était l'environnement idéal. Nous avons convenu de nous rassembler une fois dehors. Et c'était simple de garder le contact. Nous avons tous écrit des infos sur l'élastique de nos boxers (caleçons). Quand nous sommes sortis, nous avons repris contact. Tous ceux qui étaient importants pour moi étaient notés sur l'élastique blanc. J'avais leurs numéros de téléphone, le nom de leurs villages. C'était vraiment simple. A partir de 2009, beaucoup d'entre nous ont repris leur activité. Sauf que cette fois, nous le faisions mieux. Les boxers nous ont permis de gagner la guerre."

Selon le gouvernement irakien, 17 des 25 principaux leaders de l'Etat islamique qui mènent la guerre en Irak et en Syrie ont passé du temps dans les prisons américaines entre 2004 et 2011, écrit le "Guardian". Certains, transférés des Etats-Unis, ont même bénéficié de spectaculaires évasions, comme celle d'Abu Ghraib en 2013, lors de laquelle 500 détenus se sont évadés, dont de nombreux djihadistes aguerris. De quoi bâtir une armée, renforcée par le recrutement de nouveaux insurgés, motivés à l'idée de combattre les forces américaines, coupables d'abus à tous les niveaux (arrestations, détention, torture…).

En 2010, Martin Chulov expliquait déjà que, selon un général irakien, Ahmed Obeidi al-Saedi, 80% des anciens prisonniers du camp de Bucca rejoignent les rangs des différents groupes terroristes à leur sortie.

A propos de la guerre menée par l'EI en Irak :

Abu Ahmed : "Il y avait une raison pour débuter cette guerre. Ce n'était pas parce qu'ils sont chiites mais parce que les chiites ont poussé pour cette guerre. Les Américains leur ont facilité la reprise en main de l'Irak et leur ont donné le pays. Il y avait une coopération entre eux."


A propos d'Al Zarqaoui et de l'évolution toujours plus meurtrière de l'EI :

Zarqaoui était très intelligent. Il était le meilleur stratège que l'Etat islamique ait eu. Al-Baghdadi était sans pitié. Il est le plus sanguinaire de tous. Après que Zarqaoui ait été tué (dans un raid américain en avril 2010), tous ceux qui aimaient tuer encore plus que lui sont devenus plus importants au sein de l'organisation. Leur compréhension de la charia et de l'humanité était très médiocre."

Le rôle grandissant de Baghdadi et l'extension du conflit à la Syrie :

"Quand la guerre civile en Syrie est devenue sérieuse, ce n'était pas compliqué de transférer toute cette expertise à une autre zone de conflit", explique Abu Ahmed. "Les Irakiens sont les plus nombreux parmi les militaires ou les chouras de l'EI maintenant. Et c'est à cause de toutes ces années passées à se préparer pour un tel événement. J'ai sous-estimé Baghdadi. Et les Etats-Unis ont sous-estimé le rôle qu'ils ont joué dans ce qu'il est devenu."


 

Abu Ahmed évoque son propre engagement au sein de l'EI :

Martin Chulov raconte qu'à travers ses nombreux entretiens avec Abu Ahmed, celui-ci a exprimé le désir de quitter le groupe. Mais il n'a pour l'instant pas osé prendre le risque de franchir le pas.

"La plus grosse erreur que j'ai commise, ça a été de les rejoindre. Ce n'est pas que je ne crois pas au djihad. J'y crois. Mais quelles sont mes autres options ? Si je pars, je suis mort."

Et sa famille avec lui, probablement. Comme d'autres dirigeants au sein du groupe terroriste le plus dangereux du monde, Abu Ahmed a été pris dans un engrenage, un cercle vicieux, explique Chulov. D'abord la lutte contre une armée d'occupation, et maintenant une guerre qui s'étale sur deux pays.

"Il y en a d'autres qui ne sont pas des idéologues. Des gens qui ont démarré comme moi, à Bucca. Et puis tout ça nous a dépassés. On ne peut plus l'arrêter maintenant. C'est hors de contrôle. Même pour Baghdadi ou l'un de ses proches."

 

Nicolas Buzdugan

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Ce que l’on ne vous dit pas sur l’Etat islamique

Ce que l’on ne vous dit pas sur l’Etat islamique | Think outside the Box | Scoop.it

Le site Atlantico pose la question (extraits ; voir deuxième lien en bas de page) : « Les pays membres de la coalition contre l'Etat islamique se sont réunis mardi 2 juin à Paris pour échanger sur la stratégie à adopter. Un défi difficile à relever, car les alliés de ce combat n'ont pas tous les mêmes intérêts et les mêmes moyens. L'Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie ou les Emirats arabes unis participent à la coalition au titre de pays directement "concernés" du fait de leur proximité géographique avec la Syrie et l'Irak. Leurs intérêts sont-ils pour autant vraiment similaires dans cet engagement ? La proximité est-elle le facteur suffisant poussant à se lancer dans le combat sous la même bannière ? ».

De son côté, le site Slate affirme (extraits ; troisième lien en bas de page) : « Pour l’Amérique, dans le cas de l’Irak, cet état réaliste doit se concentrer sur la stabilité. Il doit avoir pour ambition un Irak à peu près débarrassé des extrémistes islamiques, qui ne soit pas une marionnette de l’Iran mais un partenaire adéquat des États-Unis, le tout muni d’une forme vaguement acceptable de démocratie. Si ces conditions minimales étaient remplies, les États-Unis n’auraient pas besoin de lancer de nouvelles guerres en Irak parce qu’ils tiendraient là un statu quo acceptable ».

J‘avoue n’être convaincu ni par Atlantico, ni par Slate. Car aucun des deux sites n’aborde les vraies questions liées à l’Etat islamique (EI), comme si, en France, le sujet était tabou (sans doute l’est-il et cela ne date pas d’hier). C’est pourquoi je préfère reprendre, ci-dessous, les extraits d’une analyse de Bat Ye’or qui a le mérite de ne pas pratiquer la langue de bois islamo-compatible.

Dans une récente interview, l’historienne Bat Ye’or déclarait notamment (extraits ; voir premier lien en bas de page) : « L’Etat islamique se maintient grâce au soutien de pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), notamment le Qatar. L’EI est intégré à l’OCI du moment que certains pays membres de l’OCI approuvent cette stricte application de la charîa et lui apportent financement et soutien. L’OCI compte 56 pays, certains s’opposent à l’EI dont l’Iran et la Syrie, et d’autres le soutiennent. Il est difficile, surtout pour un esprit occidental, de comprendre les manœuvres déroutantes des politiques arabes. Le Qatar accepte des dérogations à la charîa et néanmoins soutient une organisation guerrière, l’EI, appliquant rigoureusement les lois djihadistes ».

Bat Ye’or : « L’OCI aujourd’hui est divisée, elle ne représente pas une unité, la plupart des leaders de 2010 furent balayés, et la guerre civile déchire les pays musulmans du Moyen-Orient et d’Afrique. Les situations sont fluides et instables du fait de l’imbrication de guerres inter-musulmane. Par ailleurs, les pays musulmans ne sont pas les seuls agents de cette stratégie du chaos qui fait tant de victimes. Il faut aussi y voir les interférences occultes de pays occidentaux. Ceux-ci, notamment l’administration Obama, ont joué la carte des Frères Musulmans. La Coalition contre l’Etat islamique a peiné à se constituer du fait qu’elle rompt la solidarité musulmane contre le camp des kuffars (mécréants) et que des pays musulmans financent et aident l’EI. En outre, on ne sait ce que représente le camp des rebelles supposés se battre contre l’EI. Maintenant on attend du président Obama et des stratèges occidentaux, des explications sur leur politique visant à donner le pouvoir aux Frères Musulmans dans tout le Moyen Orient. Il serait intéressant de les entendre », concluait Bat Ye’or (fin des extraits ; voir premier lien en bas de page).


Michel Garroté, 3 juin 2015

Sources :

http://www.veroniquechemla.info/2014/12/interview-de-bat-yeor-sur-le-califat-et.html?m=1

http://www.atlantico.fr/decryptage/reunion-coalition-contre-ei-mais-quelle-coalition-alain-rodier-2173066.html?yahoo=1

http://www.slate.fr/story/102317/eliminer-etat-islamique-irak#xtor=RSS-2

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Le Charles-de-Gaulle engagé contre Daech, des Rafale décollent en mission

Le Charles-de-Gaulle engagé contre Daech, des Rafale décollent en mission | Think outside the Box | Scoop.it
Le porte-avions à propulsion nucléaire Charles-de-Gaulle a une capacité de projection en opération extérieure (ou "Opex") pouvant monter jusqu'à 30 avions de combats.
 

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian y a apponté, ce lundi, pour marquer l'entrée dans la coalition frappant les djihadistes de l'Etat islamique de l'unique porte-avions français et sa douzaine de Rafale.


Le Charles-de-Gaulle n'avait plus connu la guerre depuis la Libye en 2011. La France fait un pas de plus dans sa participation à la coalition internationale visant le groupe Etat islamique en engageant son seul porte-avions et ses 2000 marins, a annoncé la Défense ce lundi. 


Son intégration dans l'opération française en Irak, baptisée Chammal, "débute ce matin", a expliqué un membre de l'entourage du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, confirmant des informations du Parisien

Et déjà de premiers avions Rafale ont décollé du navire, 200km au nord de Bahreïn, en direction de l'Irak où ils devaient rejoindre leurs objectifs en une 1h30 de vol environ. Ce temps de vol est ainsi deux fois moins long que depuis la base d'Al-Dhafra aux Emirats arabes unis, utilisée par l'armée de l'air française. 


En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/le-porte-avions-charles-de-gaulle-integre-a-l-intervention-contre-daech_1654089.html#g9eqp0rHvKKsblyk.99
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Daech brûle 2.000 livres et manuscrits datant de plus de 7.000 ans

Daech brûle 2.000 livres et manuscrits datant de plus de 7.000 ans | Think outside the Box | Scoop.it


Poète entouré de femmes. Détail de la gravure du Livre de chansons d'Abou Al Faraj al Isfahari.



L’autodafé géant est passé totalement inaperçu. Les combattants de l’organisation Etat islamique auraient envahi la Bibliothèque centrale de Mossoul et le Musée. Bilan: des centaines de manuscrits, des œuvres antiques et des vieux journaux détruits et incendiés. C’est une information d’Alarabtv (lien en arabe), qui relate avec force détails ce qui pourrait être le plus grand autodafé de l’Histoire. Cette information Associated Press mise en ligne le 1er février n’a pas été encore confirmée par les autorités. Selon Alarabtv, courant janvier, des combattants de Daech auraient pris possession de la Bibliothèque centrale pour «assainir» les fonds documentaires. Selon les habitants, ils auraient emmené avec eux dans six pickups plus de deux milles livres pour les détruire. Etaient concernés, les livres pour enfants, de poésie, de philosophie, de santé, de sport et de sciences, ainsi que les journaux datant du début du XXe siècle, des cartes ottomanes et des collections privées offertes par les vieilles familles de Mossoul. Seuls les livres traitant de l’islam auraient été épargnés.

Désobéissance à Dieu
Un homme en tenue afghane aurait harangué la foule : «Ces livres appellent à la désobéissance à Dieu, ils doivent être brûlés.» Les assaillants auraient ensuite mis le feu aux documents devant les étudiants. «Les extrémistes ont déjà commencé à détruire les livres dans les autres bibliothèques publiques de Mossoul le mois dernier (janvier, NDLR) », témoigne un professeur d’histoire de l’Université de Mossoul. Selon lui, les préjudices touchent les archives d’une bibliothèque sunnite, celle de l’Eglise latine et le monastère des Dominicains.
 
Les combattants de Daech s’en sont ensuite pris à la bibliothèque du Musée de Mossoul et ont détruit des œuvres datant de 5.000 ans avant Jésus Christ. Daech «perçoit la culture, la civilisation et la science comme des ennemis féroces», remarque le député irakien Hakim Al Zamili.
 
Les bibliothèques de Mossoul avaient déjà subi deux pillages : en 2003 avec la chute de Saddam Hussein et en juin 2014 lorsque les djihadistes ont pris le contrôle de la ville. De nombreux manuscrits ont été exportés clandestinement. Les Dominicains, eux, avaient commencé à numériser les manuscrits dans les années 90.

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Ce que cache la menace "État islamique"

Ce que cache la menace "État islamique" | Think outside the Box | Scoop.it

Des membres de l'État islamique, incluant son chef militaire, Abu Omar al-Shishani (à gauche) et le cheikh Abu Mohammed al-Adnani (en flouté).


Au-delà des clichés, le chercheur Peter Harling livre ses vérités dérangeantes sur les origines et l'essor de l'organisation État islamique.

 

L'effroyable assassinat de l'otage Hervé Gourdel au nom de l'organisation État islamique a définitivement fait entrer ce groupe djihadiste dans l'esprit des Français, et renforcé la détermination de François Hollande à frapper ses positions en Irak. Mais qui est vraiment ce groupe ultra-radical ? Qui a contribué à son essor ? Pourquoi continue-t-il à faire des émules dans le monde et comment en venir à bout ? Directeur du projet Égypte-Syrie-Liban du programme Moyen-Orient de l'International Crisis Group, le chercheur Peter Harling, qui a vécu et travaillé pendant sept ans en Irak, livre au Point.fr ses vérités sur la guerre contre l'organisation État islamique. Dérangeant.

 

Le Point.fr : La détermination de François Hollande à frapper l'organisation EI en Irak est-elle, selon vous, la bonne stratégie ?

Peter Harling : La question n'est pas le niveau de détermination de François Hollande, mais la nature de cet adversaire et la pertinence des moyens utilisés pour l'affronter. Annoncer qu'on vengera en Irak ou ailleurs un meurtre qui s'est joué en Algérie ressort de la politique spectacle, des relations publiques, et non d'une quelconque stratégie.


 

Ce groupe a tout de même appelé à tuer les "méchants et sales Français".

En Occident, Daesh (Peter Harling emploie ce terme péjoratif également choisi par le gouvernement français pour désigner le groupe EI, NDLR) réveille tout un imaginaire du terroriste génétiquement programmé pour incarner et commettre le mal. Cela permet de faire l'impasse sur la politique : c'est comme s'il existait un certain type d'individu qu'il fallait détruire pour régler le problème, d'où des solutions militaires prédominantes. Mais, justement, Daesh attire des gens dont on ne peut pas faire une typologie rigide, et surtout voit sa capacité de mobilisation s'accroître à la faveur des frappes occidentales. Daesh est le réceptacle de toutes sortes d'imaginaires.

 

Qu'entendez-vous par là ?

Certains Européens désorientés, tentés par l'hyper-violence, trouvent dans la mise en scène des crimes du mouvement une sorte d'idéal radical et viril. En Syrie ou en Irak, Daesh peut être perçu comme un simple allié nécessaire face à des agressions nombreuses, venant d'un gouvernement sectaire, vu comme une sorte de force d'occupation à la solde de l'Iran, par exemple. Daesh exprime aussi des frustrations aussi diverses que profondes avec l'ordre existant, à un moment où il n'existe pas d'alternative puisque les élites séculières sont laminées, les courants islamistes "mainstream" ont échoué et des structures étatiques fragiles sont dépecées dans une logique du "chacun pour soi".

 

Comment les populations sunnites voient-elles cette organisation ? Un groupe terroriste ou un libérateur du joug chiite ?

Les deux ! Le monde arabe sunnite connaît une sorte de crise existentielle. La région a pour l'instant raté, pour ainsi dire, sa sortie de l'ère de régression qui l'avait caractérisée sous la domination de l'Empire ottoman, qui a cédé le pas au colonialisme, à des ingérences occidentales tous azimuts et la création traumatisante d'Israël. Les grands mouvements émancipateurs, qui ont d'abord été d'immenses sources d'inspiration, ont vite dégénéré en coteries autocratiques et cleptomanes. Leurs alternatives islamistes, articulant diverses visions d'avenir séductrices mais utopistes, ont échoué lamentablement dès qu'il s'agissait de les mettre en oeuvre en pratique.

Le Printemps arabe, ce moment fulgurant, splendide, qui devait offrir à la région sa rédemption, sa nouvelle chance, a lui aussi viré au désastre. Il faut imaginer les sentiments de confusion, d'échec, d'amertume, d'injustice et d'humiliation qui en découlent. Ajoutez-y la violence inimaginable pratiquée par le régime syrien, sans aucune réaction sérieuse en Occident. Ajoutez-y l'ampleur de la crise humanitaire qui s'est ensuivie. Ajoutez-y le spectacle navrant des courants réactionnaires en Égypte, dans le Golfe et ailleurs. Ajoutez-y enfin les provocations constantes qui viennent du monde chiite, qui, lui, est dans une phase ascendante générant une forme d'hubris. Au total, très peu de gens aiment Daesh, mais il n'y a que lui.

 

Comment l'organisation a-t-elle réussi à s'emparer de tels pans de territoires ?

Daesh se glisse dans un vide. Il s'est imposé dans le nord-est de la Syrie principalement parce que le régime syrien s'était retiré de cette zone largement désertique. Il a pu prendre le contrôle de Mossoul, en Irak, parce que les autorités centrales n'y étaient présentes qu'à travers des élites locales vendues à Bagdad et un appareil de sécurité pléthorique mais sectaire, cynique et incompétent. De la même manière, Daesh a récemment pénétré au Nord-Liban, dans une frange particulièrement négligée du pays.

En revanche, Daesh ne consacre pas ses ressources - limitées - à des tentatives d'expansion vouées à l'échec, c'est-à-dire dans des zones où le mouvement peut s'attendre à une vraie résistance. Voilà pourquoi il a toujours été absurde de penser que l'organisation allait marcher sur Bagdad, bien défendue par des milices chiites, ou prendre d'assaut Erbil, fief des factions kurdes. De la même façon, elle ne s'attaque pas non plus sérieusement au régime syrien. Au contraire, il impose son hégémonie dans les zones qu'il domine, éradiquant tout compétiteur potentiel en milieu arabe sunnite.

 

Qui est coupable, selon vous, de la montée en puissance de cette organisation ?

Tout le monde y a participé : les Iraniens, en soutenant les régimes syrien et irakien dans des politiques qui visaient expressément à la radicalisation des sunnites, de façon à discréditer et combattre toute opposition au nom d'une prétendue "guerre contre le terrorisme", puis en encourageant un djihad chiite qui ne pouvait que renforcer son pendant sunnite. L'Occident, en encourageant un soulèvement syrien auquel on a fait miroiter notre solidarité et notre soutien, mais qu'on a essentiellement laissé livré à lui-même face à des formes et des niveaux de violence extrêmes. La Turquie, qui jusqu'à récemment a ouvert ses frontières en grand à quiconque prétendait aller combattre Bachar el-Assad. Les monarchies du Golfe, qui ont financé l'opposition syrienne de façon velléitaire et désordonnée, ce qui a profité - indirectement pour l'essentiel - aux djihadistes.

 

Est-ce le massacre des minorités chrétiennes et yazidis en Irak qui a réellement motivé l'intervention américaine ?

Daesh massacre à tour de bras. Mais ses combattants ont également procédé à des exécutions de masse au sein de tribus arabes sunnites, et personne n'a pipé mot. Ils ont aussi décapité bien des combattants alaouites (de Bachar el-Assad, NDLR). Sans compter que d'autres horreurs sont perpétrées par des acteurs qui n'en paient pas le prix : le régime syrien a causé la mort par malnutrition de très nombreux civils, enfants compris, dans des quartiers encerclés à cette fin. Du reste, je ne vois pas très bien comment des frappes aériennes contre Daesh, découplées de toute mesure concernant les autres souffrances, terribles, que connaît la région par ailleurs, vont assurer l'avenir des chrétiens ou des Yazidis.

 

Comment, alors, venir à bout de l'organisation État islamique ?

La première chose à faire serait de rompre avec la temporalité médiatique. On frappe subitement, de toute urgence, une menace que l'on a vue croître pendant deux ans, dans une indifférence totale. Le vrai tournant qui a précipité l'intervention, c'est l'attention de nos médias, autour de thématiques percutantes : le martyre des chrétiens d'Orient, la barbarie suprême mise en scène dans des décapitations d'Occidentaux et la "guerre contre le terrorisme". C'est cela qui a déclenché une riposte militaire qui, à mon sens, relève d'une "ritualisation" du conflit : tout comme Daesh se donne en spectacle, avec un talent redoutable et pervers de publicitaire, nous nous mettons en scène dans une sorte de lutte eschatologique contre le mal.

Or, Daesh est un adversaire tout à la fois limité en taille, profondément ancré dans la psyché régionale et interconnecté avec des enjeux très sérieux liés aux conflits de la région. Il va falloir du temps, du doigté, des moyens considérables et une vraie réflexion stratégique pour affronter cette organisation. Pourquoi se précipiter et multiplier les erreurs, qui seront autant de facteurs aggravants ? Pour ne prendre qu'un exemple : au moment où l'on vole au secours des chrétiens d'Irak, soi-disant à grand renfort d'armes très coûteuses, l'ONU annonce qu'elle va réduire son aide alimentaire aux réfugiés syriens. Comment cette population brimée, dépossédée de tout va-t-elle comprendre cette décision ?


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En Europe, des musulmans se mobilisent contre les jihadistes de l'EI

En Europe, des musulmans se mobilisent contre les jihadistes de l'EI | Think outside the Box | Scoop.it

Des Musulmans à Berlin lors de la journée des "Musulmans contre la haine et l'injustice", qui s'est déroulé dans tout le pays le 19 septembre 2014


 

Journée contre la haine et l'injustice en Allemagne, marche en Norvège, campagne Twitterà travers le monde lancée d'Angleterre, et appels en France contre l'organisation Etat islamique : des musulmans en Europe se mobilisent contre les jihadistes en Irak et en Syrie.

Effrayés par EI, des musulmans craignent d'être assimilés aux actes commis et la radicalisation de certains de ses membres. La mobilisation est toutefois variable selon les Etats.

En Angleterre, la Fondation Active Change a lancé un hashtag "Pas en mon nom" (#notinmyname) qui encourage les twittos musulmans à faire des messages anti-EI. La campagne est un succès avec des milliers de messages sur Twitter venant de toute la planète.

En France, "les musulmans condamnent de manière très ferme cet "Etat" qui n'a rien d'islam", affirme à l'AFP Abderrahmane Dahmane, président du Conseil des démocrates musulmans de France, un des initiateurs d'appels lancés récemment contre EI par des responsables religieux, des mosquées et des associations.

Mais il reconnait que la plus grande communauté musulmane d'Europe est restée "silencieuse dans sa majorité. Pourquoi? Pour une raison très simple: ils en ont ras-le-bol de l'islamophobie, de la discrimination".

"Si nous sommes arrivés à cette situation c'est à cause de la démission (...) des hiérarques musulmans à travers le monde", analyse Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix. "Le vocabulaire, les mots de l'islam ont été confisqués par des criminels et des terroristes. Les mots fatwa jihad, califat? ont été dévoyés. Jihad était un effort dans la voie de Dieu, c'est devenu un synonyme de barbarie", souligne-t-elle.

- 'No-Future' -

Et s'il admet que des jeunes sont "tentés par le jihad" en raison de "facteurs endogènes" à l'islam comme "le manque de formation des imams" ou "de discours surannés", il rappelle que la radicalisation est aussi une "réponse au malaise ou à la crise".

Pour Abdelasiem El Difraoui, auteur de "Al-Qaïda par l'image" (Editions PUF), "Le musulman moyen est affolé, effrayé"; EI est "une secte qui n'a plus grand-chose à avoir avec l'islam, cela va à l'encontre de l'orthodoxie sunnite".

Il souligne que la radicalisation est l'oeuvre d'une "infime minorité". "Avant on avait les cheveux verts pour aller choquer sa grand-mère. On était punk maintenant c'est plus chic de devenir jihadiste. C'est une forme du No-Future, mais il y a aussi le fait que la jeunesse adore une certaine forme d'ultraviolence", dit-il à l'AFP.

"Merah (auteur de plusieurs meurtres en 2012 en France), Nemmouche (auteur présumé d'un attentat meurtrier en mai au musée juif de Bruxelles), ce sont des cas pathologiques, des petites frappes jihadistes, ils avaient Zéro connaissance des textes. Ils devaient connaitre quelques sourates et c'est tout. Ils se radicalisent à une vitesse folle et n'ont pas le temps d'apprendre les textes. C'est de +l'Instant Mujahidin", ajoute-t-il.

"Il ne faut pas céder à la tentative de déstabilisation psychologique de EI", conclut-il.

En Allemagne (4 millions de musulmans, soit 5% de la population), quelques 2.000 mosquées, à Berlin, Hambourg, Munich ou Hanovre, ont participé vendredi à une journée "Musulmans contre la haine et l'injustice", à l'appel de l'une des principales organisations de la communauté.

Les images avec des musulmans priant notamment à Berlin, dans Kreuzberg, surnommée la petite Istanbul, ont marqué mais le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) relève qu'il existe "un sentiment d'hostilité croissant envers les musulmans". Et Fazli Altin, président de la fédération islamique de Berlin de regretter "que des gens qui ont grandi et été éduqué ici, qui font partie de cette société, doivent encore expliquer qu'ils ne sont pas des criminels".

Spécialiste de l'islamisme, Ahmad Mansour assure que la majorité des musulmans ne soutiennent pas EI, mais certains refusent de voir que l'islam radical peut venir "de leurs rangs. Beaucoup de jeunes pensent qu'EI n'existe pas, que c'est un complot de l'Occident pour discréditer l'islam", explique-t-il dans le quotidien Die Zeit.

Parmi les autres mobilisations, quelque 5.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé fin août en Norvège à une marche à l'appel de jeunes musulmans derrière lesquelles se sont rangées les principales organisations musulmanes du pays. L'action de prévention est aussi dans les mosquées, selon les imams.

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Organisation terroriste Daesh: "Appel des musulmans de France"

Organisation terroriste Daesh: "Appel des musulmans de France" | Think outside the Box | Scoop.it

Les principaux représentants du culte musulman en France ont lancé ce lundi un "Appel des musulmans de France" pour condamner la barbarie des djihadistes de l'organisation terroriste Daesh (Etat islamique, ndlr) et pour témoigner leur soutien total à toutes les communautés en Irak et en Syrie, aux journalistes et humanitaires, victimes de leur extrémisme assassin, violent et abject.
Ci-joint e texte intégral de l'appel :

Jacques Le Bris's insight:



Nous, responsables musulmans de France, signataires du présent appel :

Nous condamnons fermement les exactions commises par l’organisation « Daesh », connue sous l’appellation « Etat Islamique » (EIL), à l’encontre des civils en Irak et en Syrie parmi les chrétiens, les Yézidis, les kurdes, les turcomans, les musulmans chiites ou sunnites, les humanitaires, les journalistes et les reporters.

Nous considérons que cette organisation, en dépit de son appellation usurpée, n’a rien ni d’Etat ni d’islamique. Ses actions criminelles et barbares, dont les décapitations macabres des deux journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et de l’humanitaire britannique David Haines, d’une cruauté et d’une violence insoutenables, sont en totale contradiction avec les principes élémentaires de la religion musulmane.

Nous saluons la réaction spontanée, responsable et unanime des musulmans de France et de leurs imams qui ont condamné fermement les actes abjects du groupe terroriste «Daesh ».

Nous saluons la position des autorités Chrétiennes, qui tout en condamnant les exactions perpétrées contre les chrétiens d’Irak et de Syrie, refusent toute instrumentalisation de cette tragédie et soulignent que les musulmans sont également victimes de cette organisation terroriste.

Nous appelons tous les citoyens épris de paix et de justice quelle que soit leur religion ou leur conviction à afficher, aujourd’hui plus que jamais, leur unité face au terrorisme et à la barbarie et à œuvrer sans relâche pour que le dialogue et la solidarité entre eux puissent faire barrage aux adeptes de la prétendue « guerre des civilisations ».

Nous réitérons notre appel aux jeunes musulmans de France qui seraient tentés d’aller combattre aux côtés de ces terroristes, de prendre conscience de l'ampleur de la gravité des crimes dont ils pourraient se rendre complices, ainsi que de la lourde responsabilité, devant Dieu et devant l'Humanité, d’une telle complicité.

Face à l’ampleur des crimes commis par « Daesh » et l’importance des moyens matériels dont elle dispose, nous appelons la communauté internationale à diligenter une enquête afin que soient déterminés les responsabilités des soutiens de cette organisation terroriste ainsi que l’origine de ses moyens.

Nous demandons aux musulmans de France d’apporter leur aide aux exilés, notamment à ceux présents en France, d’élever des prières, tous les vendredis, pour le repos des âmes de toutes les victimes et implorer le Très Miséricordieux afin qu’Il accorde Son Aide et Son Soutien à ceux qui souffrent des actes de cette organisation terroriste".

Signataires par ordre alphabétique des institutions:

- Comité de Coordination des Musulmans Turcs de France – (CCMTF)
Représenté par Monsieur Ahmet OGRAS, Président.

- Fédération Française des Associations Islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles- (FFAIACA)
Représentée par Monsieur Cheikh Moussa TOURE, Président.

- Fédération Nationale de la Grande Mosquée de Paris- (FNGMP)
Représentée par Monsieur le Recteur Dalil BOUBAKEUR, Président.

- Foi et Pratique
Représentée par Monsieur Hamadi HAMMAMI.

- Grande Mosquée d’Evry- Courcouronnes
Représentée par Monsieur le Recteur Khalil MERROUN

- Grande Mosquée de LYON
Représentée par Monsieur le Recteur Kamel KABTANE

- Grande Mosquée de Saint- Denis de l’île de la Réunion
Représentée par Monsieur Aslam TIMOL

- Rassemblement des Musulmans de France (RMF)
Représentée par Monsieur Anouar KBIBECH, Président.

- Union des Mosquées de France (UMF)
Représentée par Monsieur Mohammed MOUSSAOUI, Président.

- Union des Organisations Islamiques de France
Représentée par Monsieur Amar LASFAR, Président.



Paris, le 15 septembre 2014

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Daech : inauguration d’une statue à l’effigie de George W. Bush « sans qui, rien n’aurait été possible »

Daech : inauguration d’une statue à l’effigie de George W. Bush « sans qui, rien n’aurait été possible » | Think outside the Box | Scoop.it

C’est ce qu’on pouvait lire à la une du nouveau numéro de Dabiq, le magazine de propagande de l’organisation terroriste.

Selon le récit du magazine paru ce lundi, Abou Bakr al-Baghdadi, que l’on présente comme le dirigeant « officiel » de l’organisation, était accompagné d’un groupe de fidèles mercenaires et de journalistes agréés par Daech pour cet événement qui se serait déroulé le mardi 24 novembre, dans une grande place de Raqqa, ville du centre de la Syrie reconnue comme le fief de l’organisation terroriste.

 

UN HOMMAGE AU « PÈRE » DE DAECH

L’imposant monument de pierre, haut de 13,2 mètres et œuvre du sculpteur Abou Masseta Wa Cizou, est un hommage au président américain George W. Bush, qui, en engageant les États-Unis dans une guerre contre l’Irak en mars 2003 et en provoquant la chute du régime de Saddam Hussein à l’origine de la déstabilisation de toute la région, aura été le principal acteur dans la naissance de l’enfant monstrueux qu’est aujourd’hui DAECH.

 

D’AUTRES STATUES EN COURS DE RÉALISATION

L’article de Dabiq laissait également comprendre que d’autres hommages de la sorte restaient à venir. Car si Daech a tenu à commencer par saluer le rôle des États-Unis dans sa genèse, il n’en oubliera pas pour autant de rendre hommage aux monarchies du Golfe qui représentent les premiers sponsors de l’organisation terroriste, ni de saluer le rôle particulier qu’aura joué Nicolas Sarkozy dans leur conquête du territoire libyen.
Des « héros sans qui rien n’aurait été possible », et envers qui Daech compte bien montrer sa reconnaissance, à travers d’autres monuments « en cours de réalisation ».

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Quand les services tiraient la sonnette d’alarme… 

Quand les services tiraient la sonnette d’alarme…  | Think outside the Box | Scoop.it

Aveuglement. Les signaux étaient au rouge depuis plusieurs mois. À deux reprises, les services de renseignements français ont tenté d’ouvrir les yeux du gouvernement pour lui faire changer sa stratégie face au terrorisme. En vain.

« Nous avons affaire à des gens rompus à la clandestinité et qui connaissent parfaitement nos moyens d’action […]Les cibles sont multiples et les terroristes frappent là où cela leur est le plus facile […] Il va falloir trouver le moyen de garantir les libertés tout en assurant la sécurité ; reste à savoir quel prix nous sommes prêts à payer. » Le compte rendu de l’audition, qui s’est tenue à huis clos, le 24 mai, dernier au Palais- Bourbon, du directeur de la Sécurité intérieure (DGSI), Patrick Calvar, fait froid dans le dos. Et prend une tout autre dimension après l’attentat de Nice. Pour de nombreux spécialistes, la meurtrière attaque au camion de la promenade des Anglais, qui a fait 84 victimes, était prévisible.

C’est en tout cas ce qu’ont affirmé avec force les différents services de renseignements français, qui, depuis plusieurs mois, ne cachaient plus leurs inquiétudes face à de potentielles nouvelles tueries. Interrogé dans le cadre de la commission d’enquête relative aux moyens mis en oeuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme depuis les attentats de janvier 2015, Patrick Calvar l’affirme : « Je suis persuadé qu’ils [les terroristes, NDLR] passeront au stade des véhicules piégés et des engins explosifs et ainsi qu’ils monteront en puissance. » Des terribles prédictions, qui ne s’arrêtent pas là et vont même encore plus loin : « Ils vont finir par projeter des commandos dont la mission consistera à organiser des campagnes terroristes. » Autant de prévisions effrayantes et des affirmations en forme de signal d’alarme pour les autorités : « Nous savons très bien qu’ils vont recourir à ces modes opératoires : ils ont bien vu les effets provoqués par une opération massive […] dès qu’ils auront projeté sur notre territoire des artificiers, ils pourront éviter de sacrifier leurs combattants tout en créant le maximum de dégâts. » Ces différentes méthodes pour commettre un attentat rappellent l’avertissement principal du chef de la DGSI : la France a été, et est toujours, la cible numéro un des islamistes. « Il ne faut absolument pas céder. Je pense que nous gagnerons contre le terrorisme », expliquait-il alors, avant de prononcer cette phrase tristement prémonitoire : « Je suis, en revanche, beaucoup plus inquiet de la radicalisation de la société et du mouvement de fond qui l’entraîne. »

 

Mais le 24 mai était déjà le second avertissement. Quelques jours plus tôt, le 10 mai, alors auditionné par la commission de la défense nationale et des forces armées, Patrick Calvar, affirmant que « Dae’ch dispose d’individus capables de passer à l’action », alerte : « Nous savons que Dae’ch planifie de nouvelles attaques […] et que la France est clairement visée. Dae’ch se trouve dans une situation qui l’amènera à essayer de frapper le plus rapidement possible et le plus fort possible : l’organisation rencontre des difficultés militaires sur le terrain et va donc vouloir faire diversion et se venger des frappes de la coalition. » Autant de propos sans ambiguïté qui auraient dû faire réagir jusqu’au plus haut sommet de l’État. Et pourtant, rien ou presque n’a été fait. Alors même que des attaques en région étaient redoutées : « La ruralité est aussi concernée [par la radicalisation, NDLR] : en tout et pour tout, quatre- vingt-onze départements français le sont. » Toujours lors de l’audition du 10 mai, il avance : « Si les attentats de novembre dernier ont été perpétrés par des kamikazes et par des gens armés de kalachnikov […], nous risquons d’être confrontés à une nouvelle forme d’attaque : une campagne terroriste caractérisée par le dépôt d’engins explosifs dans des lieux où est rassemblée une foule importante, ce type d’action étant multiplié pour créer un climat de panique. » Ce constat alarmant est également partagé par le président de la commission d’enquête sur les attentats survenus après Charlie Hebdo, Georges Fenech. L’ancien magistrat, député (LR) du Rhône, a mené plus de deux cents heures d’auditions et 190 entretiens pour tenter de comprendre les tueries de 2015 et comment en éviter d’autres. Le parlementaire ne cache pas sa colère face à la tuerie de masse qui s’est produite à Nice : « Cette attaque ne m’a pas surpris. Extrêmement choqué, oui, mais pas surpris. Menée depuis six mois maintenant, notre commission d’enquête a révélé que les risques d’attaques dans les grandes villes de province étaient très forts », confie Georges Fenech à Valeurs actuelles (lire notre entretien cicontre). La commission d’enquête avait alors, avant l’attaque de Nice, alerté sur le fait que des attentats avec des véhicules piégés pouvaient avoir lieu. Et pourtant… Lorsqu’il plaide pour la création d’une Agence nationale du renseignement, afin de mieux coordonner les différents services pour une meilleure analyse en temps réel des risques terroristes sur notre territoire, la réponse du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, est à peine croyable tant elle est méprisante. Alors auditionné, le ministre s’est moqué ouvertement du parlementaire : créer cette Agence reviendrait, selon Cazeneuve, à « transformer le millefeuille que vous regrettez en plum-pudding [dessert traditionnel anglais, NDLR] » ! Une réponse sous forme de raillerie qui n’a guère surpris le président de la commission. Le ministre de l’Intérieur, nerveux et crispé tout au long de ses différentes auditions, n’a cessé d’enchaîner les propos provocateurs et les passes d’armes avec Georges Fenech.

Mais les alertes, qu’un gouvernement aveugle et sourd n’a pas entendues, vont encore plus loin. Désormais, DGSE et DGSI sont préoccupées par un phénomène qui risquerait de mettre la France à genoux, une fois de plus. L’État islamique perdant beaucoup de terrain grâce aux frappes aériennes de la coalition, la menace se concentre désormais sur les ressortissants français ayant fait allégeance à l’État islamique (ils seraient environ 2000, selon les chiffres des différents services de renseignements français) qui rentrent en France, dont parmi eux… 400 mineurs. « Les deux tiers sont partis avec leurs parents, le tiers restant étant composé d’enfants nés sur place et qui ont donc moins de 4 ans », explique le patron de la DGSI, qui craint de « réels problèmes de sécurité, car ces enfants sont entraînés, instrumentalisés par Dae’ch ». Un retour, également très redouté, qui pose de nombreuses questions juridiques : quelle nationalité auront ces enfants, nés dans le “territoire” de l’État islami que ? Et que faire des “vétérans”, de retour dans notre pays ? Là encore, la DGSI pose la question et met en garde le gouvernement. « Nous aurons à nous occuper des vétérans », lâche Patrick Calvar, qui estime qu’« il ne faudra pas perdre de vue que parmi les futurs vétérans, il y aura des terroristes très aguerris, mais aussi des gens relevant d’ores et déjà de la psychiatrie et dont nous ne savons pas ce qu’ils vont devenir ».

 

L’alerte lancée par les services de renseignements n’est pas nouvelle. Mais d’autres pays avaient également prévenu la France, comme la Belgique, également très touchée par le fondamentalisme islamique. Les services belges avaient rédigé une note confidentielle, le 15 juin dernier, au contenu explicite : « Des combattants auraient quitté la Syrie, il y a environ une semaine et demie, afin de rejoindre l’Europe […] Ces personnes se sépareraient en deux groupes, l’un pour la Belgique, l’autre pour la France, afin d’aller commettre des attentats par groupes de deux. Selon les renseignements recueillis, ces personnes seraient déjà en possession de l’armement nécessaire et leur action serait imminente. »

Tout comme le département d’État américain — l’équivalent de notre ministère des Affaires étrangères —, qui a récemment émis une note d’alerte, quelques semaines avant le drame de Nice, à destination de tous ses ressortissants… contre le risque d’attentat imminent en Europe, et plus particulièrement en France : « Le grand nombre de touristes qui visitent l’Europe au cours des mois d’été offre plus de cibles aux terroristes ayant l’intention de commettre des attentats dans les lieux publics, en particulier lors de grands rassemblements », explique la note.

Au sommet de l’État, le message est simple : toute critique de l’action gouvernementale est vécue comme de l’indécence. Brandissant la menace populiste et jouant sur l’émotion, Manuel Valls n’a pas hésité, dimanche dernier, à déclarer que « la réponse à l’État islamique ne peut pas être la “trumpisation” des esprits ». Dans un communiqué de presse commun, le duo Valls-Cazeneuve insiste en affirmant qu’« aucun gouvernement n’a fait autant jusqu’à présent pour lutter contre le terrorisme ». Depuis les attentats du mois de janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo, le terrorisme islamique a fait plus de 230 victimes françaises. Peut-être serait-il (grand) temps d’entendre les cris d’alerte de ceux qui, tragiquement, prêchent encore dans le désert.

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Hind Fraihi : "Nous avons collectivement nié ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne"

Hind Fraihi : "Nous avons collectivement nié ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne" | Think outside the Box | Scoop.it

Onze ans déjà que la journaliste Hind Fraihi a décrit l'intégrisme islamiste qui gangrenait Molenbeek. Après les attentats de Bruxelles, elle dénonce une décennie de silence.

 

Hind Fraihi est journaliste d’investigation en Belgique. En 2005, cette flamande de 39 ans d’origine marocaine, a voulu voir par elle-même si un quartier spécifique de Bruxelles, Molendeek – inconnu du grand public à l’époque –, était devenue une place forte pour le recrutement de candidats au djihad. En se faisant passer pour une étudiante auprès des habitants, Hind Fraihi a passé près de trois mois en totale immersion de coin du Nord-Ouest de Bruxelles.

Le résultat, un livre, En immersion à Molenbeek* [récemment traduit et distribué en France]. Elle y raconte la façon dont des prédicateurs islamistes ont diffusé leur discours radicaux et mortifères auprès de jeunes de la génération de certains des terroristes impliqués dans les attentats de Paris et de Bruxelles.

Il y a dix ans, Internet n’était pas ce qu’il est devenu ; les filières de recrutement ne conduisaient pas en Syrie, mais en Tchétchénie, en Irak ou en Afghanistan. Mais le dispositif d’embrigadement était déjà actif et bien installé. Après les attaques du 22 mars qui ont meurtri le royaume de Belgique, faisant 31 morts et plus de 270 blessés, Hind Fraihi exprime sa tristesse… et sa colère. « On n’a pas voulu voir ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne », déplore-t-elle. Pour la journaliste, cette décennie de silence correspond à des années de « négligence ». Et « C’est le fruit de ces années de négligence qui a malheureusement été capté par un groupement terroriste du nom de Daech. »

 

Marianne : Il y a tout juste dix ans, vous avez publié un livre sur Molenbeek et l’intégrisme islamiste, pourquoi aviez-vous choisi ce quartier alors inconnu du grand public ?

Hind Fraihi : Lorsque j’étais étudiante à Bruxelles, j’étais en contact avec un groupe de jeunes de Molenbeek, ils me racontaient que certains étaient approchés par des recruteurs pour partir faire le djihad en Afghanistan, Tchétchénie, ou en Irak à l’époque. Mais ce n’était que des rumeurs. Puis, il y eu le 11 septembre 2001. Je me suis demandé si cela pouvait nous arriver, ici en Europe, en Belgique... L’occasion s’est présentée en 2006. Je me suis installée là-bas pendant près de trois mois. En me présentant comme journaliste, je n’aurais pas eu d’infos. Dans ce type de milieux, ce type de quartiers, quand tu es journaliste, on se moque de toi, on estime que tu fais partie du camp sioniste, que tu es contre les musulmans. Je me suis donc infiltrées dans leur monde en tant qu’étudiante en sociologie… Et que dire ? Que Molenbeek est une enclave, une société dans la société. Les gens y sont éloignés de nous, de la société occidentale. Ils sont fixés sur le Proche-Orient, ou le Maroc. Par exemple, quand je posais la question" Qui est Guy Verhofstadt ?" Personne ne savais me répondre. C’était notre Premier ministre… Dans le silence le plus complet, un gouffre s’est creusé entre cette petite enclave et le cœur de l’Europe.

Et c’est à ce moment-là qu’interviennent des prédicateurs radicaux comme Bassam Ayachi [depuis, il a quitté la Belgique pour les zones de combat syrienne], un personnage influent auprès de jeunes du quartier, dont certains pourraient avoir été au cœur des attentats de Paris…

Oui, absolument. Bassam Ayachi (photo ci-contre) était aussi appelé « la porte vers l’Afghanistan ». Il y avait une grande dynamique autour de cet homme, il était entouré par beaucoup de jeunes. Il était très visible, tout le monde connaissait parfaitement ses activités. Lorsque j’étais étudiante, j’entendais déjà des hommes raconter que le « cheik » leur disait qu’il ne fallait pas rester ici, qu’il fallait partir combattre en Afghanistan. Bassam Ayachi avait d’ailleurs été impliqué dans des dossiers de terrorisme, au moins indirectement : en 1999, il a par exemple marié dans sa mosquée clandestine du centre islamique de Belgique (CIB) le Tunisien qui a assassiné le commandant Massoud, Abdessatar Dahmane, et Malika El-Aroud.

Mais on a laissé faire… les autorités l’ont laissé agir librement. Ils l’ont laissé propager sa vision du monde. Une vision qui consistait à dire que c’était nous les radicaux extrémistes, parce que nous prenions les lois démocratique trop au sérieux. Selon lui, c’était la souveraineté d’Allah qui devait régner, pas la démocratie. Pour lui et son entourage, le ministère de la Défense était en fait le ministère du djihad. Il disait que c’était le monde occidental qui était un monde djihadiste. Son mode de propagande c’était de rationnaliser l’Islam. Autrement dit, si tu voles un sac, ce n’est pas un pêché tant que c’est pour reverser l’objet du larcin au djihad… Il faisait ce que j’appelle du « gangsterislam ». Quand on observe le profil des terroristes qui ont commis les attentats de Paris et de Bruxelles, on s’aperçoit qu’ils ont quasiment tous un passé criminel et qu’ils ont presque tous évolué dans cette marge que des hommes comme Bassam Ayachi ont su exploiter.

"LES RECRUTEURS ONT SU LES VOIR, LES ÉCOUTER... PUIS LES EMBRIGADER"

Quel accueil a reçu votre témoignage lors de sa sortie ? A-t-il suscité le débat ?

Il y a eu un début de débat public, mais il a vite été orienté contre moi. Vous savez, en Belgique, on n’ose pas se dire franchement les choses lorsque cela concerne l’Islam, l’intégration ou l’immigration. On se crispe. Il y a dix ans, j’ai été traitée d’islamophobe, de raciste, certains disaient même que j’avais des problèmes psychologiques et que mon travail était celui d’une musulmane traumatisée par l’Islam. Ce n’était pourtant qu’un témoignage journalistique disant qu’il y avait un problème dans certains quartiers de Molenbeek, je dis bien « certains » car je ne visais pas toute la commune. D’ailleurs, il ne s’agit pas que de ce lieu. Aujourd’hui, tout le monde est fixé sur Molenbeek, mais d’autres quartiers comme Schaerbeek où Forest sont pénétrés des mêmes problématiques.

Quoi qu’il en soit, nous avons collectivement nié ce qu’il se passait à quelques minutes du centre-ville de la capitale européenne. Je suis convaincue que nous avons manqué une chance d’engager une réflexion et de se poser les bonnes questions. D’essayer de comprendre qui sont ces jeunes, ce qu’ils veulent, où ils vont… J’ai essayé de leur donner un visage, une voix. La droite politique belge a saisi l’occasion pour prendre ma défense et affirmer qu’il y avait un souci avec les musulmans. Les partis du centre et de la gauche n’ont tout simplement pas pris position, c’est dommage. Et puis on a continué de négliger le problème, mais ces jeunes sont toujours là, comme des fantômes qui traversent les rues… Toutes ces années de négligence ont malheureusement été captées par un groupement terroriste du nom de Daech. Car les recruteurs ont su les voir, les écouter… puis les embrigader.

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L'Etat islamique voudrait planifier un "holocauste nucléaire" sur l'Occident et exterminer 500 millions de personnes

L'Etat islamique voudrait planifier un "holocauste nucléaire" sur l'Occident et exterminer 500 millions de personnes | Think outside the Box | Scoop.it

Selon un journaliste allemand ayant passé du temps au sein de l'organisation terroriste, l'Occident ne mesure pas la gravité de la situation.

  

L'Occident ne mesure pas l'ampleur de la situation, l'Etat islamique est beaucoup "plus dangereux et organisé" que nous le pensons selon Jürgen Todenhöfer, un journaliste allemand qui a passé plusieurs jours au sein de l'organisation terroriste en Irak et en Syrie. Celui-ci affirme que le groupe terroriste aurait bien l'intention de déclencher une sorte de tsunami nucléaire contre l'Occident et d'éradiquer "tous les non-croyants". En outre, l'Etat islamique voudrait balayer l'ouest de la surface de la terre avec un "holocauste nucléaire" et prévoirait d'exterminer 500 millions de personnes.

"Tous les chiites, Yazidi, les hindous, les athées et les polythéistes doivent être tués" selon Jürgen Todenhöfer. Le journaliste considère qu'il s'agit de l'organisation terroriste la plus dangereuse au monde. L'Occident "ne mesure pas la menace à laquelle il fait face" et sous-estime le risque "considérable" que représente l'Etat islamique.

Jürgen Todenhöfer raconte qu'il a échangé pendant des mois avec l'organisation terroriste via Skype, avant que celle-ci n'accepte de le recevoir. "J'avais vu les terribles vidéos de décapitation", explique le journaliste. "C'est justement ça qui m'a posé le plus gros problème lors de mes négociations. Au cas où, j'avais fait mon testament avant de partir". Le journaliste allemand décrit la vie sous le califat comme un enfer. "Les gens vivent dans des casernes, dans des maisons bombardées. Je dormais sur un matelas en plastique à même le sol, j'avais de la chance". Selon lui, les vidéos de décapitation servent à asseoir l'autorité du groupe sur la population.

"Je ne vois personne capable de les arrêter. Seuls les Arabes le peuvent. Je suis revenu très pessimiste" a déploré Jürgen Todenhöfer. "Ils sont extrêmement brutaux. Non seulement ils coupent des têtes, mais ils parlent également d'une stratégie de nettoyage religieux. Voilà leur philosophie officielle : ils parlent de 500 millions de personnes qui ont à mourir". Les Occidentaux et tous les musulmans modérés qui approuvent la démocratie, devraient être tués selon le groupe extrémiste. Plus grave encore, Jürgen Todenhöfer explique que l'Etat islamique est certain de gagner ce combat. "Il ya un enthousiasme presque palpable et une confiance de victoire que je n'ai jamais vus dans d'autres zones de guerre". "L'Etat islamique veut conquérir le monde" et "l'Occident ne mesure pas le danger que représente" le groupe terroriste. 


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L’État islamique assure être en mesure d’acquérir l’arme nucléaire

L’État islamique assure être en mesure d’acquérir l’arme nucléaire | Think outside the Box | Scoop.it

L’État islamique serait-il en mesure d’acquérir l’arme nucléaire ? C’est en tout cas ce qu’il assure dans Dabiq, l’un de ses magazines de propagande. Libération, qui relaye l’information, explique que la personne désignée comme étant l’auteur de l’article, l’otage britannique John Cantlie, reconnaît que le scénario est « tiré par les cheveux » mais qu’il est « infiniment plus possible aujourd’hui qu’il ne l’était il y a tout juste un an ».

 

« L’État islamique a des milliards de dollars dans ses caisses donc il peut appeler ses filières au Pakistan pour acheter une bombe nucléaire grâce à des revendeurs liés à des officiels corrompus de la région. Et s’il ne s’agit pas d’une bombe, pourquoi pas quelques milliers de tonnes d’explosifs au nitrate d’ammonium ? C’est assez simple à fabriquer », écrit l’auteur de l’article.

 

Les différents médias qui ont relayé cette information soulignent que Daech aurait énormément de mal à mettre son projet à exécution. Conflict-News considère même ses chances comme « ridiculement basses ». Selon Joe Cirincione, un spécialiste du nucléaire, auteur d’une tribune dans pour le Huffington Post, le risque n’est toutefois pas nul et il est nécessaire de renforcer la protection des sites nucléaires.

 

L’auteur supposé de cet article, John Cantlie, est l’un des plus anciens otages de l’État islamique. Journaliste, il est apparu dans plusieurs vidéos et « reportages », a priori contraint et forcé, pour le compte de l’organisation terroriste.

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Libye, la guerre civile autour du pétrole

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INFOGRAPHIE - Les différentes factions de la Libye sont désormais engagées dans une guerre civile dont les mannes du pétrole attisent les enjeux.
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ISIS: Read the terror group’s manifesto on how women must behave

ISIS: Read the terror group’s manifesto on how women must behave | Think outside the Box | Scoop.it

Girls can marry at 9 then stay veiled and house-bound the rest of their lives. Quilliam, the counter-terrorism organization, translates an ISIS “manifesto” for Arab women.


In late January online supporters of the so-called Islamic State—the group that now controls a territory larger than the United Kingdom, spanning the deserts of Syria and Iraq—began circulating a document entitled “Women in the Islamic State: Manifesto and Case Study.”

 

The Arabic text, which was uploaded by the all-female Al-Khanssaa Brigade’s media wing onto a jihadist forum used by ISIS, as the group is widely known, was distributed extensively among its Arabic-speaking supporters. But it was not picked up by Western jihadists, male or female.

 

The treatise—the first such document of its kind—clarifies a number of issues hitherto obscured by the language barrier. It attacks at length notions of “Western civilization” and universal human rights such as gender equality. It allows us to get into the mind-set of the hundreds, perhaps thousands, of women who willingly join the group’s ranks.

 

 

Much of what ISIS supporters claim on social media is designed to exaggerate, obfuscate and confuse. However, this document, clearly intended as a means of drawing in women from countries in the region, in particular those in the Gulf, presents something that is more akin to the realities of living as a female jihadist in ISIS-held territories.

 

From it, we learn that, while there are indeed all-female police brigades operating in Iraq and Syria and that, in certain circumstances, women may be called to battle, policing and fighting are very low on the list of responsibilities given to women. Rather, the emphasis throughout the manifesto is on the importance of motherhood and family support—in this sense, ISIS is no different from any other jihadist group. It is fundamentally misogynist and, within its interpretation of Islamism, the role of women is “divinely” limited.

 

The document is split into three sections: The first portion deals specifically with “Western” preoccupations like feminism, education and science. The second part is based on the author’s (or authors’) eyewitness account of life in the territories now controlled by ISIS, first in the Iraqi city of Mosul, and, secondly, in the Syrian city of Raqqa. The final section is a diatribe that compares life for women living in ISIS-held Syria and Iraq with life for women living in the Arabian Peninsula, particularly in Saudi Arabia.

 

Importantly, this document is not in any way aimed at a Western audience. Indeed, that it went untranslated is telling. It is a well-known fact that ISIS has a large number of English speakers within its ranks, and we have seen plenty of evidence in the past that renders apparent their ability to have propaganda translated into fluent English, French and Russian. This one targets Arab women, no more and no less.

 

The text is, unsurprisingly, laced with references to the Islamic scriptures. However, the myriad references—overt and otherwise—to Saudi Arabia suggest that the target audience can be narrowed down ever further to women in the Kingdom. It is therefore unlikely that this was released January 23, on the same day as the death of King Abdullah, by simple coincidence.

 

ISIS propaganda is always carefully honed to a particular target audience. For example, all the videos and photo reports that make it into Western media are intended to find a home there—the atrocities they depict are, first and foremost, designed to provoke outrage in the international community, a tactic that is part and parcel of the ISIS polarization strategy.

 

But this document plays on themes strikingly different from those used by the chief recruiters of Western women to ISIS, its English-speaking muhaajirat population.

 

The manifesto is written in typical jihadist patois, and some sections have an almost juvenile ring to them. It tries to convince its audience that it is a fundamental necessity for women to have a sedentary lifestyle. Indeed, this is her “divinely appointed right.”

 

The first section, especially, provides an illuminating look into the psyche, ideology and worldview of a female ISIS supporter. After cataloguing the ills suffered by Muslims at the hands of Western civilization, it turns to the question of education: Since scientific research is central to modernity, it thus follows that the pursuit of any knowledge (except that which regards religion) is pointless. The West’s obsession with studying “the brain cells of crows, grains of sand and fish arteries” is deemed a distraction from the fundamental purpose of humanity—to worship God.

 

This, the manifesto argues, has sullied humanity’s purity. In the same breath, though, the author(s) insulate themselves from accusations of hypocrisy by claiming that those sciences “that people need, that help facilitate the lives of Muslims and their affairs are permissible.”

 

Such hypocrisy is at the root of all extremist Islamist thinking.

 

The above argument then moves, almost seamlessly, into an angry response to feminism, the “Western program for women.” This, the manifesto argues, has failed. The blurring of lines between the roles of each sex has caused people to forget how to worship God properly—it is a distraction that is tearing society apart.

 

In its attempt to identify the root cause of it all, the manifesto blames the emasculation of men. Because, it is argued, “women are not presented with a true picture of man,” they have become confused and complacent, unable to fulfill their appointed responsibilities, most of which revolve around motherhood and maintenance of the household.

 

The implication is obvious—the men of ISIS are deemed to be “real men.” Therefore, to live a sedentary life within the so-called Caliphate, to be exposed to their “rightful masculinity” would not only right the wrongs felt by the “Muslim community” today, it would allow a woman to be a better Muslim.

 

The manifesto advocates education for women, but only up to a point. A woman cannot fulfill her role if she is “illiterate or ignorant”, the manifesto argues. A curriculum is proposed would begin when girls “are seven years old and end when they are fifteen, or sometimes a little earlier”.

 

Then comes marriage. According to this treatise, a bride can be as young as nine years old. From this point on, it is the woman’s “appointed role [to] remain hidden and veiled and maintain society from behind.” In a jihadist perversion of feminism, then, the importance of women is championed. She is deemed to play a vital role, but always from the background.

 

Meanwhile, she faces myriad restrictions and an imposed piety that includes hudud or fixed punishments for breaches, including beheading, amputations and stoning.

 

ISIS, as usual, adapts its rigid rules to suit its own circumstances. So, some of its women are permitted to leave their houses if they are going to study theology, if they are women’s doctors or teachers, of if they have received a fatwa saying they must engage in jihad “as the women of Iraq and Chechnya did, with great sadness” when their community was in great danger.

 

The case studies of women “in the shade of the Caliphate” portray their experiences through rose-tinted glasses. There are no references, for example, to the myriad abuses against women that are carried out in the name of implementing ISIS’s austere version of Islamism.

 

The final section compares how women fare in the Arabian Peninsula to what their lives are like in ISIS-held Iraq and Syria. A litany of the offenses carried out by the Saudi monarchy is presented covers issues that range from “higher education” to “driving.” The text implores women living in the Kingdom to migrate to ISIS-held lands, and to do so urgently.

 

For the ISIS ideologue, women have been appointed by God with the qualities of “sedentariness, stillness and stability” and men, “their opposites: movement and flux.” The matters of adventure and excitement, themes most used by female Western recruiters trying to lure young girls to ISIS, are limited to the realm of men.

 

This article was adapted from the Quilliam introduction to the “Women in the Islamic State.”

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Plus de 120 érudits musulmans accusent l'État islamique d'avoir sali l'Islam

Plus de 120 érudits musulmans accusent l'État islamique d'avoir sali l'Islam | Think outside the Box | Scoop.it

Grafiti qui signifie «mort à l'Etat islamique» écrit sur un mur de Jurf al-Sakhr (au sud-est de Bagdad), récemment repris aux jihadistes.

 



Dans une lettre ouverte de 22 pages appuyée sur de nombreux passages du Coran, les signataires condamnent les meurtres, tortures et exactions commises par les djihadistes au nom de l'Islam.

 

L'initiative est inédite. Plus de 120 musulmans sunnites du monde entier ont adressé une lettre ouverte à Ibrahim Awwad Al-Badri, alias «Abu Bakr Al-Baghdadi», le chef autoproclamé des djihadistes de l'Etat islamique. Dans ce texte d'une vingtaine de pages rédigé en arabe et traduit notamment en anglais, ils condamnent l'ensemble des crimes commis par les djihadistes du groupe État islamique. Tous les signataires sont sunnites, comme les terroristes de Daech, et ils viennent de nombreux pays tels que l'Egypte, la Jordanie, le Liban, l'Irak, le Pakistan, l'Indonésie, le Soudan, l'Arabie saoudite ou encore de pays européens. En 24 points, ils accusent le groupe Etat islamique d'avoir sali l'Islam par ses crimes commis en son nom. «Vous avez fourni d'abondantes munitions à tous ceux qui veulent qualifier l'Islam de barbare par la mise en ligne de vos actes barbares soi-disant perpétrés pour le bien de l'Islam. Vous avez donné au monde un bâton pour battre l'Islam alors qu'en réalité, l'Islam est complètement innocente de ces actes, et les prohibe», écrivent-ils.

 

«Ce que vous avez fait est incontestablement interdit»

Les signataires n'ont pas de mots assez durs pour qualifier les exactions commises par les terroristes contre les non-sunnites, particulièrement les yazidis et les chrétiens. «Concernant les chrétiens arabes, vous leur avez donné trois choix: la jizah (impôts réservés aux non-musulmans), l'épée ou la conversion à l'Islam. Vous

«Vous avez peint leurs maisons en rouge, détruit leurs églises, pillé leurs maisons et leurs biens. »

avez peint leurs maisons en rouge, détruit leurs églises, et dans certains cas, pillés leurs maisons et leurs biens. Vous avez tué certain d'entre eux, et poussé de nombreux autres à à fuir leurs maisons avec rien d'autre que leurs vies et les vêtements qu'ils avaient sur le dos.» Or, le jihad ne s'applique pas aux chrétiens d'un point de vue légal, écrivent-ils, en vertu d'un accord vieux de 1400 ans. «En résumé, ils ne sont pas des étrangers sur ces terres, au contraire, ils sont les natifs de ces terres depuis les temps pré-islamiques. Ils ne sont pas des ennemis, mais des amis.» Concernant les yazidis, les signataires estiment que «sans l'intervention américaine et kurde, des dizaines de milliers d'hommes, de femmes, d'enfants et de vieillards auraient été tués». Ils concluent par une citation du prophète, enjoignant de les traiter «comme on traite les Gens du Livre», c'est-à-dire les chrétiens et les juifs.

«Toutes les religions interdisent le meurtre des émissaires. Or, les journalistes sont des émissaires de la vérité.»

Le traitement des enfants enrôlés dans les brigades de combats, ainsi que la pratique de l'esclavage sont condamnés sans équivoques par le texte. Les dernières exécutions de journalistes et humanitaires occidentaux sont également réprouvées. Les auteurs rappellent que «toutes les religions interdisent le meurtre des émissaires. «Les journalistes -s'ils sont honnêtes et ne sont bien évidemment pas des espions- sont des émissaires de la vérité, parce que leur travail consiste à exposer la vérité aux gens. Vous avez impitoyablement tué les journalistes James Foley et Steven Sotloff, quand bien même la mère de Sotloff avait plaidé pour votre cause, et imploré votre pitié.» Les travailleurs humanitaires sont également considérés comme des émissaires de «miséricorde et de gentillesse», poursuivent-ils. «Et pourtant, vous avez tué l'humanitaire David Haines», rappellent-ils, avant de conclure: «Ce que vous avez fait est incontestablement interdit («haraam»).

Le texte explique également que l'Islam interdit d'émettre des fatwas «sans toutes les connaissances nécessaires exigées.» «il est également interdit de citer une portion ou un verset du Coran -ou une partie d'un verset- pour en tirer une règle sans regarder tout ce que le Coran et l'Hadîth [traditions tirés des paroles de Mahomet, NDLR] enseignent sur la question. Il faut également une maîtrise parfaite de l'arabe, langue de l'Islam. «Cela signifie maîtriser la grammaire arabe, la syntaxe, la morphologie, la rhétorique, la poésie, l'étymologie et l'exégèse du Coran», détaille le texte. Les signataires dénoncent ainsi l'interprétation extrêmement simpliste des textes religieux faite par les terroristes de Daech. Ils visent nommément les propos d'Abu al-Baraa' al-Hindi sur le jihad. Dans une vidéo postée en juillet dernier, il conseillait une lecture littérale du Coran sur la guerre sainte, sans s'embarrasser des interprétations des érudits. Les auteurs de la lettre martèlent donc qu'il interdit de «constamment parler de ‘simplifier les choses'. [...] Il n'est pas non plus permis de dire: ‘L'Islam est simple, le prophète et ses nobles compagnons étaient simples, alors pourquoi compliquer l'Islam?'».

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Assassinat d’Hervé Gourdel : pourquoi la décapitation ?

Assassinat d’Hervé Gourdel : pourquoi la décapitation ? | Think outside the Box | Scoop.it
Hervé Gourdel a été assassiné hier, décapité par les djihadistes de Jund al-Khilafa. À l'images des autres otages qui ont subi le même sort, qu'est-ce qui motive ces islamistes à recourir à cette pratique barbare ?


 


"Barbarie", "crime", "effroi", "choc"… Dans les journaux ce matin, les expressions ne manquaient pas pour tenter de qualifier l’assassinat d’Hervé Gourdel, décapité en Algérie par un groupe de djihadistes ayant prêté allégeance à l’Etat Islamique.

Les images traumatisantes de la scène précédant l’exécution ont fait le tour des médias et de nombreux internautes se sont empressés de visionner en ligne la mise à mort du quinquagénaire niçois (la vidéo affiche déjà 30.000 vues).

> A lire aussi : Otage français en Algérie : qui est Hervé Gourdel ?

Si le caractère innocent de la victime a de quoi émouvoir, la façon dont elle a été exécutée dépasse l’entendement. Dès lors, une question se pose. Pourquoi les djihadistes pratiquent-ils la décapitation ? Une question à laquelle Planet.fr a tenté de répondre.   

 

La dimension religieuse et historique

La décapitation en elle-même ne peut pas se réduire à un quelconque héritage religieux. L’administration de cette pratique par la justice française jusqu’à l’abolition de la peine de mort montre que ce que l’on qualifie de pratique "barbare" avait cours jusqu’en 1981 sans être inspirée par des motivations religieuses.

Or, dans le cas d’Hervé Gourdel, le caractère religieux de l’acte ne peut-être nié. Cependant le Coran ne compte que deux mentions de la décapitation (sourate 8, verset 12 et sourate 47, verset 4). Et encore… S’agissant de "frapper les cou" pour ces uniques exemples, seule une surinterprétation des textes laisserait entendre qu’il s’agirait, effectivement, de couper des têtes.

En fait, si depuis les années 90 en Algérie (GIA) en passant par les années 2000 en Irak (Al-Qaïda) jusqu’aux exactions commises aujourd’hui par le Daech, on décapite ses "ennemis", c’est parce que le caractère symbolique de "l’agneau de sacrifice" a surtout une portée médiatique et psychologique très puissante.

 

L’impact psychologique et médiatique

Sur BFM TV ce jeudi 25 septembre, le spécialiste Jacques Servent insistait sur cette "action de terreur" qui peut compter sur une "caisse de résonnance médiatique" pour choquer les opinions publiques occidentales.

Semer le doute chez les occidentaux, terroriser les populations hostiles au djihad, intimider les décisionnaires par des actes de barbarie, telles sont les objectifs qui motivent ces actes inqualifiables.

La décapitation est donc une arme de communication utilisée par les djihadistes pour déstabiliser les pays ennemis. Antoine Basbous, fondateur de l'Observatoire des pays arabes interrogé par Francetv Info, précise que cela "permet de compenser le manque d’hommes" de ces groupes.

 

"C’est moins de forces, plus d’effets" poursuit-il en évoquant les nombreuses décapitations qui sont exécutées chaque jour dans l’Etat Islamique. La mise en scène par la vidéo montre bien que l’acte a été pensé dans une stratégie de diffusion. Une décapitation sans image aurait eu, de facto, beaucoup moins d’impact.   

 


La détermination djihadiste

Mais derrière cette stratégie de communication terroriste, se cache également un message politique. Celui de la détermination des djihadistes. Pour Alain Rodier cité par France TV Info, ces décapitations font office de "carte de visite dans la compétition entre les mouvements radicaux".

Selon lui, il s’agit dans ces cas de montrer aux autres qu’on "ne fait pas de prisonniers" ce qui expliquerait ce que la chercheuse Myriam Benraad qualifie de "surenchère dans l’horreur". En résumé, plus un groupe islamiste verse dans l’atroce et l’abominable, plus il sera considéré par ses pairs comme "pur" et déterminé dans le combat qu’il mène.

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L'Etat Islamique appelle à tuer des civils - Le Courrier de L'Actu

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L'Etat islamique a appelé lundi ses partisans à riposter aux attaques aériennes lancées par la France et les Etats-Unis dans le nord de l'Irak en s'en prenant à leurs ressortissants.

"La meilleure chose que vous puissiez faire est de vous efforcer de tuer tout infidèle, qu'il soit Français, Américain ou d'un de leurs pays alliés", déclare le porte-parole du groupe, Abou Mohamed al Adnani, dans un message audio diffusé lundi et repéré par le groupe de surveillance SITE.

"Si vous ne pouvez pas trouver d'engin explosif ou de munition, alors isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle, ou n'importe lequel de ses alliés. Ecrasez-lui la tête à coup de pierre, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le", poursuit-il.

La France a mené vendredi ses premières frappes contre des cibles de l'Etat islamique dans le nord de l'Irak. L'aviation américaine est entrée en action contre les djihadistes au début du mois d'août.

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Les musulmans de France lancent un appel contre l'État islamique

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"Nous condamnons fermement les exactions commises par l'organisation Daesh [...] à l'encontre des civils en Irak et en Syrie", dénonce le texte.

 

Les fédérations et responsables de mosquées français ont lancé, cette fois de manière unitaire, un "appel des musulmans de France" contre Daesh (État islamique) exigeant une enquête sur "les responsabilités des soutiens de cette organisation terroriste ainsi que l'origine de ses moyens". "Nous condamnons fermement les exactions commises par l'organisation Daesh (...) à l'encontre des civils en Irak et en Syrie parmi les chrétiens, les Yézidis, les Kurdes, les Turcomans, les musulmans chiites ou sunnites, les humanitaires, les journalistes", écrivent les signataires de cet appel, qui estiment que ce groupe, en dépit de son appellation usurpée, n'a rien ni d'État ni d'islamique. Daesh est l'acronyme en arabe de l'EI.

Le texte est de portée plus large que "l'appel de Paris" signé la semaine dernière, qui marquait une solidarité en particulier avec les chrétiens d'Orient, et il est surtout plus unitaire. Il a été validé par dix grandes institutions, dont les deux groupements de mosquées de sensibilité marocaine (RMF et UMF), la fédération de la Grande Mosquée de Paris (liée à l'Algérie), les Turcs du CCMTF, mais aussi l'UOIF (proche des Frères musulmans) et l'association Foi et Pratique (courant littéraliste Tabligh). La très grande majorité des quelque 2 300 à 3 000 lieux de culte de la première communauté musulmane d'Europe (3,5 à 5 millions de croyants) y est donc représentée.

"Face à l'ampleur des crimes commis par Daesh et l'importance des moyens matériels dont elle dispose, nous appelons la communauté internationale à diligenter une enquête afin que soient déterminées les responsabilités des soutiens de cette organisation terroriste ainsi que l'origine de ses moyens", écrivent les signataires. Ils "réitèrent" leur "appel aux jeunes musulmans de France qui seraient tentés d'aller combattre aux côtés de ces terroristes, de prendre conscience de l'ampleur de la gravité des crimes dont ils pourraient se rendre complices, ainsi que de la lourde responsabilité, devant Dieu et devant l'humanité, d'une telle complicité". Les dix institutions demandent enfin "aux musulmans de France d'apporter leur aide aux exilés, notamment à ceux présents en France", et "d'élever des prières, tous les vendredis, pour le repos des âmes de toutes les victimes" de Daesh.

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