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Réinventer la démocratie en changeant le mode de scrutin : une utopie?

Réinventer la démocratie en changeant le mode de scrutin : une utopie? | Think outside the Box | Scoop.it

Elire un président avec le mode de scrutin actuel, que ce soit aux Etats-Unis ou en France, conduit à des aberrations démocratiques, estiment deux mathématiciens. Ils proposent un nouveau système, plus représentatif: le "jugement majoritaire".

Et si les deux vainqueurs des primaires américaines n'avaient jamais dû être désignés candidats? La question est brûlante. Elle a été posée en mai dernier par un chercheur français, mathématicien et professeur à Polytechnique, Rida Laraki. Ce spécialiste de la théorie des jeux a conçu avec un collègue américain, Michel Balinski, un système de vote dont l'objectif est de gommer les défauts des systèmes électoraux actuels. Ils y travaillent depuis 2002. Et selon eux, l'affrontement entre Clinton et Trump n'aurait jamais dû se produire si le système avait mieux fonctionné. 

Noter tous les candidats sans les classer

Leur invention s'appelle le "scrutin à jugement majoritaire". Il repose sur un système de notes attribuées à chacun des candidats, sur une échelle de valeurs. Chaque électeur s'exprime sur chaque candidat, en lui attribuant une mention. Par exemple, "excellent", "bien", "moyen", "mauvais", "très mauvais". Pour chaque candidat, on calcule la mentionmédiane (et non pas la moyenne, qui favoriserait trop les centristes et le vote stratégique), c'est-à-dire celle qui recueille au moins 50% des suffrages. En cas d'égalité, on départage selon le meilleur pourcentage obtenu.  

 
 

Mettons qu'un candidat recueille 12% de mentions "excellent", 20% de "bien", et 19% de "moyen", sa mention médiane est "moyen" car plus de 50% des électeurs ont estimé que ce candidat était "moyen" ou mieux. 

Il y a d'autres subtilités -regardez la vidéo ci-dessous pour connaître tous les détails-, mais pour simplifier, les deux chercheurs sont parvenus à la conclusion que le "jugement majoritaire" réussissait à éviter les principales aberrations de tous les autres systèmes de vote. Autrement dit, c'est le scrutin qui parviendrait le mieux à mesurer le soutien populaire.  

Le scrutin majoritaire, démocratique? Pas tant que ça

 

Il se trouve qu'en appliquant cette méthode aux primaires américaines, les deux chercheurs montrent que ce sont plutôt John Kasich et Bernie Sanders qui auraient dû remporter les primaires. Le calcul est certes très théorique, puisqu'il se base sur les réponses à un sondage du Pew Research Center, datant de mars 2016, dont une question simulait un vote par jugement majoritaire. Il est cependant dérangeant d'observer que par cette méthode de scrutin, Clinton et Trump arrivaient bons derniers. 

Les deux mathématiciens démontraient également pourquoi, bien que les mentions de Clinton dominent celles de Trump, ce dernier pouvait remporter quand même l'élection haut la main, en raison des défauts techniques du mode de scrutin américain.  

 

Donner de la place aux petits candidats sans fausser le jeu

Le vote par jugement majoritaire, soutenu par le think tank de gauche Terra Nova depuis 2011, et adopté cet automne par la primaire citoyenne "Laprimaire.org" (11 000 votants) pour désigner son candidat à la présidentielle française, a plusieurs avantages que l'on peut facilement appréhender sans être mathématicien.  

Il permet d'éviter que les "petits" candidats faussent le jeu électoral en excluant du deuxième tour ou en éliminant un candidat qui aurait probablement gagné en duel contre l'autre candidat "dominant" . Comme ce fut le cas en 2000 quand Bush a été élu en raison des votes pour Ralph Nader, ou en 2002 en France avec le second tour Chirac - Le Pen.  

C'est d'ailleurs à ce moment-là que Michel Balinski a commencé à étudier la question. En réalité, il est probable que l'application du jugement majoritaire ait changé tous les deuxièmes tours récemment. "On aurait peut-être eu Bayrou au deuxième tour en 2007", indique Rida Laraki, qui précise que ses travaux ne poursuivent aucune logique partisane. Les élections politiques ne sont qu'un domaine particulier d'application, parmi d'autres -le classement des vins et le patinage artistique, notamment.  

 

Encourager la participation, éviter le vote par défaut

Une des raisons est que ce système permet de mieux représenter les électeurs, y compris ceux qui votent pour des candidats mineurs, puisqu'il offre la possibilité de s'exprimer sur tous les candidats sans en exclure aucun. On peut tout à fait classer premier un petit candidat et deuxième un candidat dominant. Les deux opinions ont un poids dans le résultat final. Cela permet en outre d'éviter le recours à des stratégies consistant à compenser les biais du système, comme le fameux "vote utile", frustrant, et le côté "défouloir" du premier tour qui fausse le deuxième.  

Les promoteurs du jugement majoritaire estiment aussi que ce système encouragerait la participation. Enfin, il limite l'intérêt du vote blanc, puisqu'il suffit de voter que tous les candidats sont mauvais pour exprimer à peu près la même conviction, ce qui pèserait davantage dans le résultat final qu'un vote blanc non comptabilisé. Si en plus on rajoute une mention "sans opinion", on traduit bien plus finement les sentiments des électeurs.  

"Aujourd'hui on a des méthodes de vote qui conduisent à devoir choisir entre deux candidats que l'on n'aime ni l'un ni l'autre. Ce sont des votes par défaut. C'est ce qui s'est passé aux Etats-Unis. Avec le jugement majoritaire, le législateur aurait l'option de faire annuler une élection si aucun candidat ne recevait de mention positive. Je crois que c'est très important", explique Rida Laraki.  

 

"Cela casse tous les codes"

Dans une démocratie représentative en crise, de plus en plus de voix s'élèvent pour appeler à réformer les institutions. Cela pourrait passer notamment par une réforme du scrutin uninominal à deux tours pour l'élection présidentielle. On parle de vote obligatoire, de prise en compte du vote blanc. Certains universitaires ou politiques proposent même de remplacer certaines élections par un système de tirage au sort.  

Au milieu de toutes ces propositions, le vote par scrutin à jugement majoritaire semble avoir sa place. "Il mériterait d'être testé grande échelle, juge David Guez, cofondateur de la plateforme Laprimaire.org. Mais avec beaucoup de pédagogie, car cela casse tous les codes. Mais quitte à faire une nouvelle expérience démocratique, autant faire vraiment quelque chose de neuf." 

Pour l'instant, les grands partis ne mordent pas à l'hameçon... Seul Nouvelle Donne l'avait inclus dans son programme. Rida Laraki a également reçu des marques de sympathie centristes, dont celles de Jean Lassalle. Mais pour déclencher l'étincelle, "il faudrait une pétition citoyenne", estime-t-il. En attendant, il poursuit ses travaux et rêve d'un test grandeur nature sur une élection comme les primaires de gauche ou de droite.  

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Une ville renoue avec la démocratie directe. Résultats : 0 chômage, 0 violence… et 0 misère !!!

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La ville de Marinaleda


4 décembre 2015

A Marinaleda (Espagne), les jeunes qui veulent construire une maison peuvent même bénéficier gratuitement des matériaux, d’un architecte et de maçons !

Quand on pense aux utopies, on pense souvent à des expériences ratées par le passé. A tort ! Car il existe aussi des tentatives contemporaines qui présentent toutes les caractéristiques du succès ! La preuve à Marinadela, en Espagne.


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Grâce à une approche nouvelle de l’économie et à un retour aux fondamentaux de la démocratie, cette ville andalouse de 2 778 âmes ne connaît ni chômage, ni police, ni délinquance. Et les salaires y sont bien plus élevés qu’ailleurs !


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Pour comprendre le succès de cette commune à part, il faut remonter quelques années en arrière. Marinaleda doit en grande partie son destin à un homme : Juan Manuel Sánchez Gordillo, élu maire en 1979 et régulièrement réélu depuis.

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Crédit photo : Wikipedia

Ce militant, convaincu depuis toujours que le capitalisme n’est pas une fatalité, a tout d’abord mené le combat contre le plus grand propriétaire terrien de la région : le duc de l’infantado. Cette lutte, marquée par des années de grèves et d’occupations de fermes, a fini par porter ses fruits : le village a pu récupérer des terres, améliorer leur irrigation et créer une grande coopérative impliquant tous les travailleurs de Marinaleda. Son activité la production et le conditionnement des olives et du blé.

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A Marinaleda, toutes les décisions du village sont soumises à la démocratie directe (la véritable démocratie). Autrement dit, pour être adoptées, chacune d’entre elles doit faire l’unanimité au sein de la commune. Qu’il s’agisse d’impôts, d’équipements, d’emploi… Du coup, des centaines d’assemblées sont organisées chaque année.

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Crédit photo : Wikipedia

Même les salaires ont été approuvés par les citoyens : 47 euros pour une journée de six heures au champ (et pour une journée de huit heures à la conserverie). Ce qui fait que les habitants sont plutôt mieux payés qu’ailleurs : en Andalousie, le salaire journalier se situe entre 30 et 35 euros seulement.

De plus, la location d’une maison ne coûte que 15 euros/ mois, la garderie, 12 euros/mois/enfant (cantine comprise) et l’accès aux équipements publics est gratuit (sauf la piscine). Bref, à Marinaleda, personne ne roule sur l’or (même pas le maire qui n’est pas payé pour remplir ses fonctions), mais personne ne manque de rien !

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La plupart des habitants travaillant pour la coopérative, le chômage est quasi-inexistant. Si l’on ajoute à cela le temps que chacun passe à s’investir dans la vie de la cité, il ne reste plus guère de créneaux horaires à consacrer aux incivilités… Résultat : Marinaleda est l’une des villes les plus sûres du pays. Elle peut même se passer de police locale !

Des terres, du travail, du logement, de la sécurité, une démocratie vivante : Marinaleda a tout pour jouer un rôle de modèle. Son maire, Juan Manuel Sánchez Gordillo :

“Qu’on ne vienne pas me dire que notre expérience n’est pas transposable : n’importe quelle ville peut faire la même chose si elle le souhaite”


Pour lui, pas de doute, ce qui est normal, c’est ce qui se passe chez lui. Ce n’est pas la misère des autres :

“Les gens sont surpris lorsqu’ils voient que, ici, il n’y a presque pas de chômeurs et que tout le monde a sa propre maison. Mais c’est pourtant ça qui est normal. Ce qui n’a pas de sens, c’est ce qui se fait ailleurs. “

Les mauvaises langues diront que Marinaleda ne pourrait pas s’en sortir sans les aides de l’Etat et de la région. C’est peut-être vrai. Mais le fait qu’elle semble s’en sortir beaucoup mieux que les autres (avec légèrement moins d’aides) pourrait, a minima, interpeller, non ?

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Quoi qu’il en soit, le modèle a l’air parti pour durer. Les enfants des habitants qui veulent rester au village et y construire leur maison peuvent même bénéficier gratuitement d’un architecte, de l’accompagnement de maçons et des matériaux nécessaires. Seules conditions : mettre la main à la pâte avec l’aide des voisins (qui ne se font pas prier) et s’acquitter ensuite des quinze euros par mois !

Ceux qui veulent en savoir plus peuvent jeter un œil à ce reportage de France 2 :

https://youtu.be/UkLbnLpHl-8

On dirait bien que Marinaleda baigne dans un très bon esprit. Normal : son destin est entre les mains de chacun des habitants ! Un exemple à faire connaître.

Source : +Positiver

I

Le 04/12/15 by Francky

Jacques Le Bris's insight:


Video :

https://youtu.be/UkLbnLpHl-8

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