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SUISSE • La crise ? Quelle crise ?

SUISSE • La crise ? Quelle crise ? | Think outside the Box | Scoop.it
Prospère et à nouveau confiante, la Suisse, qui vote le 23 octobre, a retrouvé son statut de pays modèle. Mais elle se découvre plus que jamais tributaire des événements mondiaux.

 

“Une fois encore, la Suisse est le meil­leur élève de la classe en Europe”, proclamait le 4 octobre un communiqué de la Promotion économique ­du Grand Zurich. Avec sa monnaie flamboyante et ses statistiques insolentes – un dixième des milliardaires de la ­planète y habitent, ses ménages sont les plus fortunés du monde avec un patrimoine moyen de 250 000 francs suisses [200 000 euros environ] , la Suisse a retrouvé un statut qu’on croyait perdu depuis les an­nées 1990 : îlot de bien-être dans une Europe en crise, pôle de stabilité dans un univers en déliquescence. Alors que ­l’Occident tremble sous l’effet de la crise financière, que les Arabes versent le sang pour leur liberté et que l’Asie émergente bouleverse ­l’équilibre des puissances, les élections fédérales du 23 octobre vont s’y dérouler tranquillement, comme dans l’œil du cyclone.

Une Suisse contente d’elle-même, qui estime avoir “fait tout juste” : cette thématique a imprégné la propagande des partis. Le retournement est spectaculaire quand on pense aux remises en question qui ont suivi la fin de la guerre froide : division passionnelle du pays sur la question européenne, longue période d’atonie économique… “Dans les années 1990, il y avait un énorme déficit de croissance, qui a donné l’impression que les choses allaient mieux dans le reste de l’Europe”, rappelle Gerhard Schwarz, le patron du centre de réflexion libéral Avenir suisse.

Redresser la situation a été un effort de longue haleine. Cela a commencé avec le décloisonnement du marché intérieur et les privatisations, s’est poursuivi avec l’ouverture au marché européen, avant d’être parachevé avec la mise en œuvre d’une politique financière restrictive. “La Suisse a eu cette capacité de dire ‘stop, on dépense trop’ bien avant que la dette n’atteigne des niveaux catastrophiques”, observe l’économiste français Charles Wyplosz.

Dès 2002, le frein aux dépenses, un mécanisme de stabilisation automatique du budget, a permis de casser l’envolée de la dette, avant de la faire chuter dès 2005. Copié en Allemagne, en Espagne, en Irlande – et jusqu’au Chili ou au Brésil –, ce système est devenu une référence dans le débat européen comme remède aux déficits publics qui minent le Vieux Continent. Si la Suisse inspire l’Europe, à l’intérieur du pays, les grandes visions des vingt ­dernières années ont subi un déclin radical. Enterrée par les partis gouvernementaux, l’adhésion à l’Union européenne apparaît comme une incongruité : moins de 20 % de la population la soutient encore. L’idée de réunir des cantons pour en faire de vastes régions eurocompatibles paraît morte. La modernisation du Conseil fédéral [l’exécutif, formé de sept membres] semble gelée pour l’éternité, ou peu s’en faut.

Désormais, la petitesse, voire la mé­diocrité de certaines institutions apparaît comme une vertu. “On trouve même que le Conseil des Etats [l'équivalent du Sénat] est super”, s’étonne Jakob Tanner, alors que cette Chambre des ­cantons était depuis des décennies le symbole suprême de l’immobilisme.

“Nous sommes entourés de pays dirigés par des leaders soi-disant forts, et c’est une chance qu’on n’en ait pas !” estime Gerhard Schwarz. L’historien de la concordance Leonhard Neidhart l’approuve : “Nous sommes et voulons être gouvernés par de petits conseils, sans figures dirigeantes trônant ­en majesté.”

Au sein de la gauche culturelle, les voix qui avaient longtemps nourri la critique des institutions se font moins audibles. “Où sont-ils ces censeurs qui voulaient raser la maison Suisse et ses fondations libérales ?” ironisait la Neue Zürcher Zeitung fin juillet. Le journal de l’establishment zurichois se félicitait que “le doute, la dépréciation de soi et la protestation” aient cédé la place à une “redécouverte de l’affection pour la Suisse”. Mais l’amour retrouvé pour l’Etat-nation n’est pas le seul sentiment qui anime les Confédérés en cette année électorale. “L’idée que les Suisses vont bien est propagée par les médias, estime Jakob Tanner. Mais, parmi les gens qui gagnent le salaire moyen – 5 800 francs suisses [4700 euros] –, il y en a qui ont d’énormes problèmes et qui ne sont pas contents !”

L’enjeu des élections, selon l’historien, est de savoir qui récupérera ce mécontentement ou s’il se traduira par une forte abstention, transformant ainsi le scrutin en “manifestation des satisfaits”.

Sous le discours célébrant “la Suisse qui va bien”, le philosophe zurichois Georg Kohler décèle une angoisse existentielle. “Je vois ce pays comme une sorte de nain géant, une puissance économique de taille moyenne qui reste un petit Etat sur le plan géopolitique. Sa conscience de soi n’est pas très stable : elle oscille sans cesse entre complexe de minorité et folie des grandeurs. Ce n’est pas nouveau, mais ça s’accentue. On voit bien, avec la crise de l’euro et du franc fort, à quel point nous sommes dépendants du monde extérieur. La Suisse se voit comme un champion du monde, mais elle se trouve à la merci de faits qui la dépassent.”

L’enjeu des élections se situe au sommet, au Conseil fédéral. Même si l’élection du 23 octobre n’apporte que des changements mineurs – scénario privilégié à ce stade par la classe politique –, le basculement de quelques sièges pourrait modifier la situation le 14 décembre, date de l’élection du Conseil fédéral par le Parlement. “Cela va se jouer à très peu de chose”, pense le président du PS, Christian Levrat. L’arrivée d’un deuxième UDC au gouvernement est un enjeu crucial pour la stabilité future de l’exécutif.

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Crise des finances publiques ou déclin de l'occident ?

La crise de ses finances publiques n’est-elle pas un symptôme grave mais pas unique du déclin de l’occident ? De nombreux auteurs en pressentent le risque depuis de nombreuses décennies. Les plus belles histoires, les cultures, ne sont-elles pas comme des êtres biologiques qui naissent, se développent, déclinent et meurent ? Les agonies étant scandées de crises, de fracas, de mélancolies de fin du monde.
Au fond, depuis le premier choc pétrolier, le monde dit « développé » , n’a pas vraiment cherché de modèle économique alternatif conciliant partage progressif de la richesse et soutenabilité d’un système dont les fondamentaux étaient périmés.
Le recours à l’endettement a été le moyen, au départ, d’amortir les difficultés de l’ajustement, et ensuite d’en différer les douloureux effets.
Trente cinq ans après, la montagne de dettes accumulées rend le système aveuglément surréaliste. Certes, l’orchestre du Titanic aura joué jusqu’au dernier instant toutes les langoureuses mélodies de la dette, souvenons-nous du grand emprunt dont les enchères montaient aussi vite que la mer, mais vient toujours le moment où le prêteur cherche soudain le garant et découvre avec effroi qu’il s’agit du contribuable. Lequel menace de s’envoler ou de se révolter selon sa condition.
Nous y sommes. Les dirigeants du monde s’offrent en héros des temps modernes en daignant s’occuper de nos tristes affaires de leurs palais d’été. Ils morigènent ces diseuses de mauvaise aventure, ces agences de notation qui ne croiraient soudain plus en leurs promesses. Que diable, qu’on les transforme en lois ! Et si cela ne suffit pas qu’on les érige en constitution ! Qu’on finisse enfin de douter des souverains.
Cela suffira-t-il ? Pas sûr. Le panurgisme est un cookie de la mondialisation. Et de la nervosité à l’irrationalité en passant par la fébrilité, il n’y a qu’un pas. Les gouvernants feraient d’ailleurs bien, par leur propre comportement, de ne pas alimenter cette atmosphère de panique qui s’empare du système financier.
Puis cessons de raconter des histoires qui défient le sens commun. Il n’est pas illégitime qu’un chinois dont le niveau de vie reste compté se préoccupe de savoir si le fruit quotidien de son travail devra, toute sa vie, être mis à la disposition d’un américain. Les générations montantes d’Europe devront-elles accepter de réduire leur propre niveau de vie pour garantir celui de leurs parents à un niveau supérieur au leur ? Ces questions, les gens simples se les posent. Ils se demandent simplement si les dirigeants politiques y ont songé. Si l’esprit de conservation ou de conquête du pouvoir, en amérique comme en europe, ne l’emportera pas, le moment venu, sur le traitement transparent et sincère de leurs préoccupations.
Le déclin n’est jamais fatal. Les crises se résolvent. Il faut simplement des rencontres entre des personnes et des valeurs. Des personnes du niveau que l’histoire du moment requière. Des valeurs exigeantes de sincérité, de vérité, de courage, d’opiniâtreté. Des personnes et des valeurs qui transcendent les frontières mentales des partis, des pays, des continents. Des personnes et des valeurs qui ont une vision élevée de l’humanité.

Alain Lambert

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Problème technique boursier: des indices européens, dont le CAC 40, indisponibles

Problème technique boursier: des indices européens, dont le CAC 40, indisponibles | Think outside the Box | Scoop.it
« Les moutons enragés :
Ce n’est pas la première fois qu’un tel « souci technique » apparait mais l’explication est très simple, plus que simplissime même, pour éviter un crash d’une ampleur biblique, on arrête les machines, on bloque les cours, seul moyen d’éviter la funeste dégringolade, c’est le premier point.
Le second point, c’est le fait que les JT en aient parlé, le sujet est donc devenu inévitable, preuve de la gravité de la situation, nous assistons à la fin d’un système économique, profitez du point de vue le feu d’artifice va être mémorable !

"PARIS – La cotation du CAC 40 à Paris n’était plus disponible depuis 09H56 (07H56 GMT), en raison de problèmes techniques, dont NYSE Euronext tente de déterminer les causes, a indiqué mardi à l’AFP l’opérateur boursier.

Ce problème concernait également l’AEX aux Pays-Bas, le Bel20 à Bruxelles et le PSI20 (BIEN PSI20) au Portugal, des indices gérés par NYSE Euronext, qui précise toutefois que les valeurs ne sont pas bloquées et que les échanges se poursuivent normalement.

Il intervient en plein dégringolade des marchés financiers, notamment des valeurs bancaires, depuis le début de matinée en raison de la crise de la dette dans la zone euro.

C’est un problème de rediffusion qui empêche la communication aux marchés du calcul des indices, a expliqué une porte-parole de l’opérateur.

Les négociations se passent sur tous les titres. Il n’y a aucune suspension de valeur, a-t-elle ajouté.

NYSE Euronext ne communique aucune heure de reprise de diffusion des indices et travaille à déterminer les raisons de l’incident technique afin de reprendre la rediffusion au plus vite.

Au moment de l’incident, le CAC 40 perdait 2,36%, soit 89,81 points, à 3.717,70 points. L’AEX à La Haye lâchait 2,08% à 329,15 points, le Bel20 à Bruxelles 2,61% à 2.401,80 points et le PSI20 à Lisbonne 3,09% à 6.633,74 points.

Source: AFP"


[Note du Curateur] Procédé classique ; la température ne vous sied guère, cassez le thermomètre !
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Se préparer au pire, pour l’éviter | Slate

Se préparer au pire, pour l’éviter | Slate | Think outside the Box | Scoop.it
Il faut regarder la réalité en face. La crise bancaire et des finances publiques pourrait nous mener à l’effondrement du système financier, à une grande dépression et à un chômage généralisé.

Il serait temps, en France, de se préparer au double choc à venir de la crise bancaire et de la crise des finances publiques. Il vient. Il sera là bientôt. Et personne ne réfléchit assez au scénario du pire; comme s’il suffisait, pour le conjurer, de ne pas y penser.

Voici ce que serait son déroulement, en dix étapes:

1. La Grèce, n'ayant plus les moyens de financer ses déficits, arrête de rembourser ses créanciers, de servir une partie de ses retraites, de payer une partie de ses fonctionnaires. Toutes les banques lui ayant prêtées et toutes les entreprises qui lui vendent des armes et autres produits de première nécessité subissent des pertes . La Grèce ne sort pas alors pour autant de la zone euro : aucun traité ne l’y contraint, ni même ne le rend possible ; de plus, nul ne peut forcer les Grecs à convertir les euros qu’ils détiennent en une drachme de moindre valeur.

 

2. Pour renflouer ce pays, l’eurozone refuse alors d’utiliser les maigres ressources du Fonds de stabilisation Européen, et de créer des eurobonds, ( qui n'ont de sens qu'avec une fiscalité européenne, pour les rembourser, et un contrôle européen des déficits des budgets nationaux , pour éviter d’en faire un mauvais usage) .

 

3. Faute d’instruments financiers européens suffisants, les autres pays de l’Union abandonnent la Grèce à son sort.

 

4. Les marchés, c'est-à-dire pour l’essentiel les prêteurs d’Asie et du Moyen-Orient, s’inquiètent de cet abandon et font payer de plus en plus cher leurs capitaux au Portugal, à l’Espagne, à l'Italie .

 

5. La crise s’étend à la France, quand on réalise que sa situation financière n’est même pas aussi bonne que celle de l’Italie, (dont le budget, hors service de la dette, est en excédent, à la différence de celui de la France), et quand on mesure que ses banques et compagnies d’assurances portent une large part de la dette publique des pays périphériques et détiennent encore massivement des actifs toxiques, sans valeur aujourd’hui.

 

6. Pour éviter l’effondrement de ces banques, on cherche des actionnaires, privés ou publics. En vain: il faut trouver, pour les seules banques françaises, l’équivalent de 7% du PIB.

 

7. En panique, la Banque Centrale Européenne consent alors un financement massif à ces banques, réglant une nouvelle fois un problème de solvabilité en fournissant de la liquidité.

 

8. Horrifiée de ce laxisme, l 'Allemagne sort alors de l'euro et crée un «euro+», selon un plan déjà bien préparé qui, selon une banque suisse, coûte à chaque citoyen allemand entre 6 et 8000 euros la 1ère année, puis 3500 à 4500 annuels.

 

9. L’explosion de l’Euro révèle alors aux marchés que les banques anglo-saxonnes ne vont pas mieux , parce qu’elles ne se sont pas débarrassées, elles non plus, de leurs produits toxiques et parce que la bulle immobilière n’est plus là pour faire illusion.

 

10. C’est alors l’effondrement du système financier occidental, une grande dépression, un chômage généralisé, et à terme, la remise en cause, même, de la démocratie.

 

On n'exorcise pas une telle tragédie en refusant d’y réfléchir. Et puisque les gouvernements ne semblent pas prêts à agir sérieusement pour l’éviter, pourquoi ne pas demander au Parlement européen de se réunir en session extraordinaire, de se déclarer «Assemblée constituante», votant la mise en place d’un véritable fédéralisme budgétaire, dont dépend la survie de tout ce que nous avons construit, depuis que l’Europe a renoncé à la barbarie. Il n’y a pas si longtemps.

Jacques Attali

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Le risque

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En juin, j’ai organisé un de mes séminaires sur Ouessant, « l’île sentinelle », la terre la plus à l’ouest de la France. Le thème était celui du risque, et, sous la houlette d’Ondine Morin, la jeune érudite locale, nous nous sommes mis d’abord dans l’ambiance en faisant la tournée nocturne des phares de l’île et en écoutant des histoires de navires naufragés sur les récifs, là, à portée de vue.

Le lendemain matin, avec ma complice Anne Vermès, nous avons passé la matinée sur l’histoire du Titanic. Cette histoire est une véritable tragédie grecque. Elle est emblématique d’une forme de risque : celui qui naît des certitudes arrogantes. Souvenez-vous : au début du film de Cameron, le déjà très insupportable fiancé de Rose affirme péremptoirement : « Même Dieu ne pourrait pas couler le Titanic ! » On connaît la suite. Mais ce n’est pas Dieu qui a coulé le Titanic. Ce n’est même pas l’iceberg. C’est l’aveuglement des protagonistes de l’histoire.

L’après-midi, en contrepoint, fut consacrée au risque de vivre sur cette île que des tempêtes dévastatrices peuvent frapper. Là, pas question de nier que la chose puisse se produire : c’est le moment qui relève de l’imprévu, pas l’événement lui-même dont le retour est inscrit dans l'histoire. Là, pas question de manœuvre désespérée de dernière minute : une île ne peut changer de cap pour éviter le danger ! Et pas question, non plus, d’être résignés si l’on veut survivre et revivre. La lucidité prime, assortie d’une forme de sérénité impavide, avec l’intelligence des moyens à mettre en œuvre et la modestie qui permet de compter sur les autres quand les éléments se déchaînent. Contraste entre le risque nié et l’hybris qui présidèrent aux destinées du grand paquebot, et le risque reconnu et assumé par ceux qui ont fait le choix de la vie insulaire.

Deux attitudes opposées, donc, face au risque : d’un côté, la négation orgueilleuse, de l’autre le courage intelligent et modeste.

Quand je regarde l’histoire dans laquelle nos sociétés se trouvent aujourd’hui embarquées, l’argent spéculatif qui tue l’économie réelle, la misère croissante des peuples qui furent les plus riches de la planète, le garrot de la dette souveraine qui se resserre impitoyablement, la course obsessionnelle à une croissance qui détruit notre écosystème, et notre « toujours plus de la même chose » sans que la récurrence des mêmes résultats indésirables nous fasse réfléchir, - quand je pense à tout cela, j’ai bien peur que nous ayons fait le choix collectif du Titanic. « Mais non, il n’y a pas d’icebergs sur notre route, pas en cette période de l’année ! Et d’ailleurs, même Dieu ne pourrait couler notre navire ! »

Vous voulez progresser ? Faites la liste des paquebots que vous pensez insubmersibles et imaginez – autorisez-vous juste à imaginer ! – que l’un ou l’autre ne le soit pas. Alors ? Vous trouvez cette gymnastique stupide ? Pour Descartes, ce ne serait rien d’autre que l’exercice du doute fondateur.
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