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Boris Vian en a rêvé, Jean-Pierre et Jean René Huitema l'ont réalisé.


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Boris Vian en a rêvé, Jean-Pierre et Jean René Huitema l'ont réalisé. Mis en service en 2004, le "Bottle box" n'est autre que le pianocktail, décrit par l'écrivain dans "L'écume des jours".
Le 29 mars 2004, Jean-Pierre Huitema présente dans un bar de Limoges le "Bottle Box". En exclusivité pour notre journal, l'inventeur et son fils, explique les caractéristiques de cet instrument inédit. L'idée originale séduit beaucoup de monde. Les promesses sont nombreuses.
Les uns, se disant intimes de Patrick Sébastien s'engagent à parler du projet à la star du petit écran, d'autres se disant propriétaires d'un très beau carnet d'adresse en font leur affaire. A les écouter, le "Bottle Box" n'a aucun souci à se faire. Son avenir est assuré. Sept ans plus tard, Jean-Pierre Huitema et son fils Jean-René sont à la recherche la parole perdue.
L'histoire avait pourtant bien commencé. En 1975, Jean-Pierre Huitema lit "L'écume des jours" de Boris Vian. Il est complètement séduit par cette idée de "Pianocktail", instrument mythique qui crée une passerelle entre goût et son. Ecouter de la musique festive au piano en buvant des cocktails improvisés en voilà une bonne idée. Dans la tête de l'écrivain, chaque note est reliée à un tube.
Son enfoncement provoque un goutte à goutte du liquide. Le mélange se fait à vue, permettant à l'interprète de doser visuellement son cocktail. Au départ, Jean-Pierre Huitema songe à construire un piano mécanique dont le système serait construit à base de contacteurs électriques. Mais son fils Jean-René titulaire d'un bac en génie mécanique et d'un BTS, a planché deux ans sur la réalisation d'un système très éléboré. Il propose à son père un montage electronique qui se montre vite efficace.
Très vite, le piano rêvé devient réalité. En 2004, il effectue ses premiers pas dans les bars Limougeauds. D'une longueur de 2,60 m, d'une hauteur de 1,60 m avec les bouteilles, l'instrument séduit par son audace et son originalité et son esthétisme. Le bois de chêne qui le revêt, fait bon effet. Vingt bouteilles sont installées. Des électro-vannes réglées au préalable, permettent aus boissons de s'écouler. Au bout de 110 notes musicales, le cocktail est terminé. Reste à lui trouver une couleur. Il ne faut pas que la "Polonaise" de Chopin ressemble à la "Lettre à Elise" de Beethoven.
S'il y a 20 cocktails de programmés, il n'est pas interdit d'en commander un autre plus personnel. Les amateurs de jazz ou de rock peuvent en effet trinquer avec les amateurs de musique classique. Quelques mois après sa création le Bottle Box" s'offre une petite escapade à Paris, au pavillon Cambon-Capucines qui appartient aux traiteurs Potel et Chabot, au salon "Event" à Deauville et à Saint-Julien en Genevois. L'accueil est à chaque fois chaleureux. Jean-Pierre Huitema tente d'attirer l'attention des stars.
Seul Jean Ferrat, auteur et interprète de "Pauvre Boris", chanson dédiée à Boris Vian, lui fait part de son admiration. Côté designers; Cyrille Putman, fils du galeriste Jacques Putman et de la célèbre décoratrice André Putman, est décidé à faire vivre ce projet. Mais depuis sept ans le "Bottle Box" somnole.
Couvert de poussière et un peu terni par l'obscurité il a un peu perdu de son vernis. Mais le mécanisme est intact. Jean-Pierre et Jean René aimeraient le relancer, lui donner une nouvelle chance. Certains pianistes régionaux, dont Pat Giraud, se sont faits les doigts sur cet instrument. Jean-Pierre et Jean René Huitema ont très envie de commercialiser ce piano. Si chaque cocktail est vendu 8 euros, l'achat de l'instrument sera rentabilisé au bout d'un an.
Jean-François Julien