Disparition du cash : à l'avenir, payer en espèces pourrait vous coûter plus cher | Think outside the Box | Scoop.it
La fin du cash. Ce n’est pas tout à fait de la science fiction. Banquiers, hauts fonctionnaires et percepteurs planchent sur le sujet. Pour lutter contre la fraude. Et aussi pour tracer nos achats ?

Les "millenials" n’y verront pas malice. Ils applaudiront même, eux, si prompts à payer leur moindre dépense avec une carte bancaire et maintenant leur smartphone. Les États aussi, s’en réjouiront, au nom de la lutte contre le travail au noir et les trafics en tout genre. Les banquiers, soucieux d’améliorer leur rentabilité, encore plus. Demain, nous n’utiliserons plus les espèces, la monnaie sonnante et trébuchante. La cashless society est en marche. Rien, apparemment, ne saurait l’arrêter.

 

Cette idée repose sur la conjonction de deux phénomènes. Le premier tient à la révolution numérique : avec les réseaux 4G, et demain 5G, l’usage du "sans contact" se développe de façon exponentielle. En Suède, la monnaie fiduciaire en circulation ne représente plus que 2 % des transactions, contre 15 % en France.

Second phénomène : les taux négatifs. À l’origine, Mario Draghi, l’ancien patron de la BCE, a mis en place cette politique pour sauver la zone euro. La BCE a inondé le marché de liquidités, en rachetant une partie des dettes publiques. Devant cette manne, les taux d’intérêt ont mécaniquement baissé. L’Italie, l’Espagne et la France y ont trouvé leur compte pour continuer à s’endetter sans trop débourser. Mais les taux négatifs ont des effets pervers. D’abord, les banques européennes se sont trouvées peu à peu étranglées. Elles doivent en effet déposer, à la BCE, leurs excédents de liquidités, à un taux de - 0,50 %. Cela rogne leurs marges bénéficiaires. Elles sont donc tentées de répercuter ces taux négatifs sur les clients qui gardent des liquidités sur leurs comptes en banque. Pour le moment, seuls les très gros comptes sont concernés. Mais quelles que soient les dénégations des autorités monétaires, si la situation perdure, les banques seront obligées d’étendre ces taux négatifs à une masse toujours plus importante de leurs clients.

Ensuite, les taux...

 

Par Jean-Michel Quatrepoint