La maladie a révélé au grand jour deux mondes scientifiques qui s’opposent à propos de l’hydroxychloroquine. Il fut question la semaine dernière des détracteurs dits Goliath (acte I). Voici l’acte II, côté supporteurs, dits David.
Les adversaires du professeur Didier Raoult lui ont reproché de ne pas avoir randomisé ses études en constituant, par tirage au sort, un groupe témoin de patients non traités par son association. Bien lui en a pris ! Dans le cadre d’une urgence épidémique potentiellement mortelle, ne pas traiter des sujets dans ce but eut été non éthique, inacceptable. Egalement non productif, car il fallait trouver une réponse thérapeutique rapide, ce que la randomisation, qui impose des protocoles de longue durée, interdit.
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De surcroît, comme le signale le professeur Dominique Baudon, médecin général inspecteur du service de santé des armées (spécialisé en épidémiologie et santé publique tropicale), un groupe témoin n’était pas nécessaire : diverses études, notamment chinoises, avaient déterminé que le portage du Sars-CoV-2 est en moyenne de 15 à 20 jours, parfois un peu plus long. Cette durée reste la référence.
Par suite, il était logique de considérer le résultat de ces essais comme le groupe témoin auquel il fallait se comparer. En constatant qu’avec hydroxychloroquine-azithromycine (HCQ+AZ), le portage n’était plus que de 5 à 10 jours, la démonstration d’une efficacité patente de l’association fut faite par l’IHU de Marseille sur un petit nombre de patients d’abord (24 sujets), à grande échelle ensuite (3 342). Prôner l’utilisation d’un traitement peu coûteux, dont la production ne rapporte rien à l’industrie pharmaceutique, dont l’innocuité habituelle, confirmée depuis plusieurs décennies, a permis jusqu’il y a six mois encore, qu’il soit en vente libre dans notre pays, est bien la preuve d’un désintéressement de ses promoteurs sur le plan pécuniaire.
La seule motivation de Didier Raoult et des nombreux investigateurs qui, de par le monde, sont arrivés aux mêmes conclusions que lui, fut et demeure de « soigner précocement, vite et à coût faible ». De quoi déranger tous les plans de développement des industriels souhaitant proposer des produits rémunérateurs. Goliath a montré sa colère et ses muscles : ont déferlé une succession d’études foireuses (sans groupes témoins elles non plus) et d’accusations sur les dangers de l’HCQ que nous avons dénoncées maintes fois. Elles ont conduit au bannissement de l’HCQ en France : en vente sans prescription avant le Covid-19, elle est passée au statut de quasi-poison dont la délivrance est strictement encadrée. Un mouvement centralisé qui a porté gravement atteinte à la liberté de prescrire des médecins français, un fait dont ils se souviendront.
Didier Raoult n’a jamais dit que l’HCQ était un produit miracle, seulement une solution utile en phase précoce, faute d’avoir mieux
Contre Goliath que peut David, défenseur de l’HCQ ? Beaucoup encore ! Un grand nombre d’études, auxquelles la presse française donne peu d’écho, sont régulièrement publiées. Elles confirment que l’HCQ possède des propriétés préventives et curatives. En voici trois récentes, dont les sponsors n’ont été ni l’OMS ni la Fondation Gates et leurs alliés : celle, par exemple, dirigée par le docteur Takahisa Mikami, de la célèbre école de médecine de Mount Sinai à New York. Son équipe a analysé 6 493 patients Covid-19 positifs. L’HCQ, chez ceux qui l’ont reçue, a permis de réduire la mortalité des sujets hospitalisés (3 708) ou traités en ambulatoire (2 785) de 47 % ! Celle du Système de santé Henry Ford, menée chez 2 541 personnes infectées, hospitalisées dans les six établissements de ce groupe indépendant : les patients ont reçu avant tout stade sévère l’HCQ ou l’AZT ou les deux, aux doses standards (très loin des doses toxiques des essais de l’OMS).
Résultat : l’HCQ ou l’association HCQ+AZ ont réduit la mortalité de 66 % et de 71 % respectivement, comparativement à l’absence de traitement par ces produits. Ou celle, portugaise, menée chez 26 815 patients Sars-Cov-2 positifs et 333 489 non infectés, qui a montré que dans ces deux groupes, les sujets qui prennent de façon chronique l’HCQ pour une maladie auto-immune (lupus, polyarthrite rhumatoïde) ont été deux fois plus protégés contre le virus que les autres.
Didier Raoult n’a jamais dit que l’HCQ était un produit miracle, seulement une solution utile en phase précoce, faute d’avoir mieux. Les taux de létalité liés à la pandémie dans les pays où l’HCQ fut largement employée sont les plus faibles du monde (entre 0,4 % et 3 %). Ils sont forts dans les pays où l’HCQ fut bannie, avec un record pour la France (18 %) ! Quand, donc, le professeur Christophe Perronne clame que l’HCQ aurait pu éviter de nombreux décès chez nous, il n’a pas tort ! Pendant ce temps, le remdesivir, aux effets indésirables fré- quents et parfois lourds (insuffisance rénale), dont l’impact sur la mortalité est incertain, a obtenu de la Food and Drug Administration une mise sur le marché pour les sujets en soins intensifs. Il est en passe de décrocher la même chose de l’Agence européenne des médicaments. Il en coûtera 2 300 dollars aux patients traités cinq jours par ce produit. Un scandale ! A terme, David finira par gagner la reconnaissance mondiale, car il n’a jamais triché. A Goliath reviendront la honte et le discrédit.
Par le docteur Philippe Gorny